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SEIGNEURIES ET MANOIRS DE BRÉLÈS

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MANOIR DE KERGROADEZ
C'est un grand édifice carré, flanqué de tours aux quatre angles. Celles de la façade, réunies par une longue terrasse à parapet élevé muni de machicoulis, sont de forme carrée ; les deux autres sont rondes. L'une d'elles est surmontée d'une coupole en pierres de taille, l'autre est couronnée par une plate-forme revêtue d'un parapet à machicoulis. Dans le mur qui les relie se trouvait jadis une porte à pont-levis.

On lit, au-dessus de la porte principale, le verset 4 du chapitre XXVII du livre de l'Ecclésiaste :

SI. NON. IN. MORE. DNI. TENVERIS. TE. INSTANTER. CITO. SVBVERTETVR. DOMVS. TVA.

On aperçoit, de la cour d'honneur, avec son élégant péristyle, le bâtiment principal, percé de nombreuses, larges et hautes fenêtres à croix de pierres et surmonté de croisées de mansardes richement sculptées. A gauche se trouvent de belles écuries voûtées sur lesquelles s'élève un édifice à deux étages et mansardes ; à droite sont les dépendances, et enfin formant le quatrième côté, la belle terrasse qui, supportée par de hautes arcades, s'étale au-dessus de la porte d'entrée principale. A l'une des extrémités de cette terrasse se trouve la chapelle.

Le château remonte aux premières années du XVIIème siècle et fut construit par François de Kergroadez, mort en 1617. Il a été relevé de ses ruines par M. Chevillotte, son propriétaire vers 1942. L'ensemble doit être aujourd'hui, à peu de chose près, ce qu'il était au XVIIème siècle.

Connue depuis le début du XIVème siècle, la famille de Kergroadez s'éteignit en 1732 dans celle de Kerouartz. Notons deux mariages célébrés dans la chapelle du château.

En 1621, René du Louët, grand chantre du Léon, y bénit une double union, d'abord celle d'Anne de Kergroadez avec Charles de Perrien, de Ploégat-Chastel-Audren au diocèce de Tréguier, puis celle de Françoise de Kergroadez avec Adrien de Lesormel, seigneur de Tavilez, en Plestin. Le 16 août 1683 c'est le mariage de François-Gilles-Michel de Kerouartz, seigneur de La Motte, fils aîné de Gabriel et de Marie Le Nobletz, de Kerodern, avec Françoise-Anne de Kergroadez [Note : On rapporte qu'un seigneur de Kergroadez fit visite au Conquet à dom Michel Le Nobletz. Navré de voir le saint homme demeurer dans une pauvre masure, il lui offrit asile en son château. Le vaillant apôtre remercia et refusa].

Si les Kergroadez n'ont pas joué grand rôle dans l'histoire, ils étaient d'une bonté proverbiale, et leur famille avait toutes les sympathies dans la région. Que l'on lise cet extrait de l'article nécrologique que M. Moulin, recteur, consacra à François de Kergroadez, décédé le 7 mars 1617 et inhumé à Taulé : « On l'appelait à bon droit Père de la Patrie ; les indigents étrangers et du pays trouvaient en lui le secours d'une charité tantôt paternelle, tantôt fraternelle. A tous il tenait au cœur et il n'y avait personne qui ne lui tînt au cœur à lui aussi. Les nobles le regardaient comme un chef, et les non nobles comme un protecteur. Envers les gens d'église, il se montrait obligeant, respecteux, même serviable » [Note : Nous donnons une traduction française du texte latin].

La famille Kergroadez reçut un jour une preuve touchante de l'affection qui l'entourait, lorsque vers la fin du XVIIème siècle, elle vit ses affaires très mal en point, du fait de la mauvaise gestion de François-Corentin de Kergroadez, époux de Renée du Louët. Leur fils, René, fut obligé de racheter en 1700 le domaine de ses parents. « M. de Kergroadès, rapporte Cambry, devait cent mille écus ; ses fermiers, instruits du désordre de ses affaires, lui fournissent cette somme, gèrent ses terres pendant quarante ans, lui laissent la moitié de ses revenus, et font présent à son épouse de huit beaux chevaux de carrosse, afin, dit un acte qui subsistait en 1788, que Madame puisse venir à la paroisse d'une manière convenable ».

Kergroadez passa aux Kerouartz par le mariage célébré à Brélès, le 15 janvier 1732, de Marie de Kergroadez avec Sébastien, marquis de Kerouartz. En 1754 le mariage de Marie de Kerouartz avec Jean de Houchin amena encore une fois le domaine dans une autre famille. Marie de Houchin, issue de cette union, épousa à Paris, en 1779, François de Bessuejouh, marquis de Roquelaure, colonel du régiment de Beauce, qui fut décapité à Paris le 25 juillet 1794. Leur fils unique mourut cinq ans plus tard, et ses héritiers vendirent la terre de Kergroadez à M. Le Jeune, notaire à Saint-Renan [Note : René Couffon : Une généalogie de la Maison de Kergroadez dressée sur titres en l'an 1629, dans le Bulletin de la Soc. Arch. du Finistère, 1932, p. 3-26. — Voir aussi : 1921, p. XL-XLII].

MANOIR DE KERLÉAN.
Le manoir de Kerléan se trouvait au quartier de Brélès. Les Bohic, premiers seigneurs de ce domaine, ont produit, au XIVème siècle, l'illustre jurisconsulte Hervé Bohic, conseiller du duc Jean IV, qui enseigna le droit à Paris et composa en 1369 un livre sur les Decrétales, imprimé en 1520. Les Bohic prirent plus tard le nom de Kerléan.

En 1657 fut célébré dans la chapelle du manoir le mariage de noble Sébastien Le Borgne, seigneur de la Tour en Plounévez-Lochrist, avec Robine de Kerléan, de Plourin.

En 1766 meurt à l'âge de 60 ans René de Kerléan, seigneur dudit lieu, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, ancien enseigne de vaisseau. Il fut inhumé en l'église de Plourin dans la chapelle Jésus, par permission de Mme de Houchin. Furent témoins de sa mort : Mme Robert de Kerléan, dame du Porzic, cousine germaine du défunt, Jean-Marie Rodellec du Porzic, prêtre, et René Rodellec, tous deux neveux du défunt. Kerléan s'était donc fondu, vers le milieu du XVIIIème siècle, dans Rodellec du Porzic.

L'ancien manoir existait encore en partie vers 1850 ; il fut remplacé quelque temps plus tard par un nouvel édifice, dont la façade porte les armes alliées des Rodellec et des Poulpiquet, entourées de la devise : Mad a Leal.

Le colombier féodal est toujours debout.

MANOIR DE BEL-AIR.
Bâti dans le fond de la rivière de l'Aber, à 500 mètres ouest du bourg de Brélès, ce manoir date du XVIème siècle ; une inscription, placée au-dessus de la porte d'entrée d'un des bâtiments donnant sur la cour intérieure, nous apprend qu'il fut construit en 1599 : Prier p(our) Fran(çois) Kerangar q(ai) m'a faict faire et Bel-Air m'a nommé 1599.

Dans la grande salle du manoir, à laquelle donne accès un escalier en pierres, un objet retient l'attention : c'est une vaste cheminée sculptée, dont le manteau offre, dans des encadrements ornés, quatre têtes en demi-relief. Au-dessus de ces sculptures est une large corniche, au-dessus se dessinent une bande d'arabesques, plus bas une rangée de longues fleurs de lys, et enfin au bord du manteau, une bordure de losanges. Le tout est supporté par deux pilastres à cannelures fort élégants, formant les deux côtés de la cheminée.

Le manoir a conservé son colombier.

Bel-Air appartenait au XVIIème siècle et dans la première partie du XVIIIème aux seigneurs de Kerengar, dont les armes se retrouvent, avec d'autres, sur une pierre armoriée, placée dans le pignon du moulin. Elle porte un écartelé aux 1 et 4 d'azur au croissant d'argent qui est Kerengar, au 2 de gueules à la tête du cheval d'argent qui est Penmarch, et au 3 d'or à trois colombes d'azur qui est du Colombier. Cet écusson évoque le mariage, vers 1630, de Jacques Kerengar, seigneur de Bel-Air et de Gillette de Penmarch.

En 1682 Bel-Air est le bien de François de Penancoët, sieur de Quillimadec en Ploudaniel, et de Marie de Kerengar, son épouse.

Habité au moment de la Révolution par la famille Clairambault, le manoir sert aujourd'hui d'habitation à des fermiers.

MANOIR DE BRESCANVEL.
Perdu dans la verdure, à quelque distance du bourg de Brélès, Brescanvel est un édifice du XVIème siècle, à porte gothique, et grande baie coupée de meneaux. A l'extrémité de l'aile droite se voit la chapelle domestique, qui porte un écusson avec trois perroquets ; cet écartelé rappelle l'alliance sur la fin du XVIème siècle de Claude Le Roux et Marie de Rospiec.

La famille Le Roux posséda Brescanvel jusqu'à la veille de la Révolution.

Signalons en 1686 l'ondoiement de Jean-François Le Roux, fils de Guillaume et de Renée Gourio, dont furent parrain et marraine Hervé de Beaumanoir, marquis de Lanardin, lieutenant général du Roi au gouvernement de Bretagne, et Louise de Penancoët de Kerouall, duchesse de Porsmouth [Note : L'enfant ne fut baptisé qu'en 1691].

En 1705 furent mariés, en la chapelle de Lochrist, Guillaume Le Roux et Bonaventure de Brézal.

La famille Le Roux s'éteignit en la personne de Charles Le Roux, recteur de Guilers, qui eut comme héritier son cousin germain, François de Poulpiquet.

Les Poulpiquet s'étaient alliés aux Brescanvel par le mariage de Jeanne Le Roux, dame de Brescanvel, avec Jacques de Poulpiquet, fils de Hervé, seigneur de la Roche-Durand, et de Jeanne de Keroullas.

MANOIR DE KEROULLAS.
Le manoir de Keroullas, qui se trouve non loin de celui de Brescanvel, fut reconstruit au XVIIIème siècle.

Il était habité en 1640 par Jehan de Keroullas.

Guillaume de Keroullas, chanoine de Tréguier, fut inhumé en 1522 dans la chapelle des Saints-Laurent et Fiacre, en l'église de Brélès. Il y fonda une chapellenie dont il nomma présentateurs ses héritiers Jehan de Keroullas de Coatquenet et Tanguy de Keroullas.

En 1664 François de Keroullas est recteur de Larret.

En 1675 furent bénits en la chapelle du manoir par messire Le Drénec, recteur de Guipavas, les mariages de Marie-Corentine de Keroullas avec François de Kerléan, de Kerhuon, et de sa sieur cadette avec Alain Huon, seigneur de Kerliézec, en Dirinon.

En 1707 messire de Kersaintgilly, recteur de Plouvien, bénit, en la même chapelle, l'union de Catherine de Keroullas et d'Alain Le Borgne de Coëtivy, conseiller du Roi, premier magistrat du. Léon, sénéchal de Lesneven.

En 1864 le manoir est habité par Nathalie Le Borgne de Keroullas, en 1872 par les Boisriou de Keroullas. Vers 1942 il appartient à la famille Lorgeril.

Le nom du manoir de Keroullas évoque l'émouvante ballade bretonne de Pennherez Keroulas éditée par M. de la Villemarqué. Alors qu'elle avait donné son cœur à deux jeunes gentilshommes du pays, Kerthomas et Salaün, l'héritière de Keroullas fut, contrainte par sa mère d'accorder sa main au riche François du Chastel, seigneur de Mesle. Elle mourut de douleur, dit la complainte, non cependant sans avoir donné trois enfants à son époux (Barzaz Breiz, 1893, p. 293-300).

(H. Pérennès).

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