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L'EGLISE DE BRÉLÈS

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« En Plouérin-Léon, écrit en 1647 le Père Cyrille Le Pennec, vous ne devez manquer de rencontrer, à la sortie de la paroisse de Plouearzel, la belle chapelle de Brellez, lieu de grande devotion et en si bon ordre qu'autre qui sera dans ce diocese ; mais ce qui la signale davantage et qui la rend plus recommandable sont les grandes faveurs que Dieu verse abondamment sur plusieurs bonnes personnes qui la fréquentent journellement, par l'entremise et intercession de la très-digne Vierge : c'est ce qui encourage plus le peuple d'y aborder et les habitans des ports de mer et havres circonvoisins. Son embellissement doit beaucoup à la vigilance de vénérable et discrette personne maistre Jean Meur, nouvellement décédé, prestre d'une vie fort exemplaire et irréprochable. Cette chappelle dépend de la Seigneurie du Gouerbian » (Les Vies des Saints, édit. Kerdanet, p. 512-513).

Les seigneurs fondateurs de Brélès étaient les Kergroadez, seigneurs de Gouerbian, auxquels revenait le droit de présenter le chapelain gouverneur. Ils avaient leurs tombeaux dans le chœur. Une pièce de 1711 déclare que les seigneurs de Kergroadez sont « les patrons de l'église de Brélès » et que les autres chapelles n'y ont été établies que de leur consentement. Ainsi en fut-il de la chapelle Saint-Laurent et Saint-Fiacre où Guillaume de Keroullas, chanoine de Tréguier, fonda en 1522 une chapellenie et où il fut enterré ; cette chapelle se trouvait du côté de l'Evangile, à gauche du chœur.

Trois autres chapelles existaient dans l'église de Brélès : l'une dédiée à saint Jean, au croisillon nord du transept, appartenait aux seigneurs de Bel-Air, les deux autres étaient aux seigneurs de Brescanvel.

Le gouvernement de Brélès, note M. Banabès, restait dépendant de Plourin et l'on n'y faisait aucun baptême, mariage ni enterrement sans le consentement du recteur, qui nommait un prêtre à cet effet, dit « curé de Brélès ». On conserve encore des registres paroissiaux pour Brélès de 1599, de 1634, de 1660 à 1674, mais à partir de 1697, il ne doit plus y avoir qu'un seul registre pour Plourin et Brélès.

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Dépourvue de style, l'église actuelle de Brélès semble remonter au XVIIIème siècle ; la galerie nord du clocher porte le nom de MOREL RECTEUR. Remaniée et agrandie vers 1855, elle a conservé des éléments de l'édifice antérieur à celui du XVIIIème siècle. « Sous le clocher, fidèle reproduction de celui de Guilers, on admire un élégant portail en kersanton, à arc contrecourbé, garni de quatre feuilles de choux en crossettes, réunies l'une à l'autre par quatre petites crossettes d'un très heureux effet. Sous l'épanouissement feuillagé qui couronne l'arcade, un ange tient devant lui un écusson carré : parti au 1 de Kergroadès, au 2, chargé de deux chevrons d'hermines.

De chaque côté du portail, de légères colonnettes surmontées d'un pinacle. L'ouverture rectangulaire de la porte, aux angles arrondis, est encadrée de deux ceps de vigne, sculptés en bas-relief, dont les sarments se réunissent dans la bouche d'un grotesque...

La petite porte du sud, très élégante aussi avec son arc en anse de panier, est surmontée d'un fleuron en kersanton portant à sa base un écusson sans aucune figure...

A l'intérieur de l'église, aux angles formés par l'intersection du transept et de la nef, suspendus à la voûte et comme planant en l'air, sont quatre petits anges musiciens, œuvre probable d'un sculpteur bas-breton, si on en juge par les instruments dont il joue : biniou, cymbales, bombarde et tambourin » (Toscer : Le Finistère pittoresque).

Voici la description de la maîtresse-vitre :

Rangée du bas. — 1. L'ANNONCIATION. — Devant Marie à genoux sur un prie-Dieu portant un livre ouvert, se trouve un ange dont l'une des mains est levée et l'autre tient un sceptre. Au-dessus de la scène plane la colombe.
2. MARIE ET ELISABETH. — La Vierge félicite sa cousine en tenant sa main dans la sienne. A gauche un âne et deux Juifs.
3. LA NATIVITÉ. — Joseph et Marie adorent l'Enfant Jésus, près duquel on aperçoit les têtes de l'âne et du boeuf. Derrière la Sainte Vierge, un berger. Au-dessus de la scène, une banderole présentée par un ange porte ces mots : Gloria in excelsis.
4. LA FUITE EN EGYPTE. — Saint Joseph tient la bride de l'âne sur lequel est montée Marie avec le petit Jésus.

Rangée du haut. — 5. MORT DE MARIE. — Autour de la Vierge étendue sur un lit, des saintes femmes en larmes. A gauche deux personnages. Un buste de femme les mains jointes et une tête d'homme : ce sont sans doute les donateurs de la verrière.
6. L'ASSOMPTION. — Deux anges au-dessous de Marie tiennent une banderole où l'on lit : Custos ascendit... regnat.
7. LE COURONNEMENT DE LA VIERGE. — Marie, les mains jointes, est en prière. Elle reçoit le diadème des mains du Père Eternel et de son Fils, tous deux couronnés.
8. La Reine-Mère couronnée a un sceptre dans la main droite, et de la gauche soutient l'Enfant Jésus assis sur ses genoux.

Dans le tympan figurent quatre anges dont deux jouent de la harpe, deux autres de la cithare.

Les statues vénérées dans l'église sont N.-D. de Brélès, saint Michel terrassant le dragon, sainte Anne, N.-D. du Rosaire, saint Sébastien. On y voit trois tableaux : l'un représente un prêtre à la consécration au cours de la messe, un second Jésus crucifié, un troisième un ange tirant une âme des flammes du purgatoire.

A l'entrée du cimetière deux lourds pilastres plus récents supportent une jolie arcade en kersanton du XVème siècle, que décorent des rédents trilobés découpés à jour. L'arcade est surmontée d'une croix, sculptée avec fleurons feuillages à l'avers de laquelle apparaît une Vierge Mère. L'ensemble forme un petit arc de triomphe. Dans un troisième pilastre isolé a été encastrée une pierre où figure cette inscription : L. TOURMEN : GR : PRIES : P : F : KENGAR - AUTEUR : DE CESTE.

Nous avons déjà trouvé le nom de François Kerengar avec la date de 1577 au portail du manoir de Bel-Air. Le nom de Tourmen évoque un gouverneur de la chapelle de Brélès au XVIIIème siècle.

Le cimetière ne contient qu'une seule tombe armoriée ; c'est celle d'un Le Borgne de Keroullas, châtelain du manoir de ce nom, d'une vieille famille, qui blasonnait d'azur à trois huchets d'or liés et virolés de même.

En 1928 M. Le Guennec remarqua, sur un mur du cimetière, deux écussons provenant de la sépulture des Kergroadez qui se trouvait dans le chœur : le premier écartelé, portant au 1 Boiséon, au 2 Kerlec'h, au 3 Kergroadez, au 4 cinq besants ; le second, entouré du collier de Saint-Michel, mi-parti de Kergroadez et de Kerc'hoent-Kergounadec'h, armes de François et de Claude de Kerc'hoent.

Située au bas du bourg, en bordure de la route de l'Aber-Ildut, la fontaine de dévotion était jadis surmontée d'une statuette de la Vierge. Sur l'enclos, une inscription rappelle la date d'une restauration : Faillier maire, Pondaven, adjoint, 1847.

Voici quelques curés gouverneurs de Brélès :

1. Jean Trébaol (1524). Il desservit la chapellenie fondée par le chanoine Guillaume de Keroullas.
2. Jean Le Meur (1608-1634). Il laissa, par testament, son calice à la chapelle.
3. François Kérébel (1683-1711), qui devint recteur de Guilers.
4. Louis Tourmen (1722-1730).
5. Joseph Belingant (1730-1760), recteur de Plourin-Tréguier.
6. Le Dall de Tromelin (1760-1763).
7. Louis Tourmen (1763-1790), originaire de Plourin-Tréguier.

(H. Pérennès).

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