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FONDATION FAITE A L'EGLISE DE BREAL EN 1605 |
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FONDATION.
Faite par Maistre Jacques Jamiot, sieur de la Mennerays et droit
d'accoudoüer en l’église de Bréal.
Seize janvier 1605.
Au prosne de la grand-messe dominicale et parochialle de Bréal, les paroissiens d'icelle, y assemblés en corps politique pour délibérer au fait de ladite paroisse, a été par Missire Guillaume Boscart [Nota : M. Guillotin de Corson ne le nomme pas en son Pouillé, pas plus que son prédécesseur Jean Ruaulet, qui fut curé vers 1588 ; il ne nomme que les recteurs], curé, faisant ledit prosne, fait entendre auxdits paroissiens comme la charité, piété et dévotion s'y sont tellement reffroidis que depuis qu'on a ediffié les deux autels de Madame Sainte Merance et de Monsieur Saint Sébastien estant audessoubz de la porte du mitan de cette église et au bas d'icelle du côté senestre, ils ont été délaissés à parfaire, n'estant guarnis d'images ni revestus de menuiseryes derrière ce qu'il y a d'images, ni d'aucun ciel sur iceux ce qui rend l'église imparfaicte en son ornement et préparation, et qui pis est, il ne se dict messe spécialement audit autel de Madame Sainte Merance que par quelquefois trois fois l'an, n'y ayant aucune chasuble ni chapelle et aucune fondation ni d'entretien de messe, ne sçait la cause, si n'a été par le dessein d'aucuns des paroissiens qui en ont eu le moyen au passé, à cause que ledit autel n'est en lieu du vivant ; estant derrière la porte et entrée de la dite église. Mais à présent, maistre Jacques Jamiot, sieur de la Mennerays, l’un de vos trésoriers de l'an présent faict offre de faire parer le dit autel de Madame Sainte Merance d'une image de Monsieur Saint Lunaire, qui manque en cette église, faire une garniture derrière les images, avec un ciel dessus, le tout de bois faict à menuiserye, et d'une carrée devant le dit autel à la dite façon, donner une chasuble, calices et autres choses requises pour célébrer le divin service de la messe, grandement requises, et mesme d'y fonder une messe un jour de la sepmaine, et pour ce faire hippotecquer une pièce de terre à lui appartenante sittuée près cette ville appelée la Bregerie, contenante deux journaux et un quart, et mesme de continuer le don qu'il a faict au passé de la fleur pour faire le pain de la communion du peuple de la dite paroisse à chaque feste de Pasques, pourveu que pour toute récompense les dits paroissiens luy accordent le don d'un tombeau pour luy et ses successeurs, prohibitif à autres, près le dit autel, avec un accoudouer devant icelluy, ainsy qu'il lui aurait esté accordé dès le temps de deffunt dom Jan Ruault, curé de céans au commencement des dernières guerres [Note : Guerres de la Ligue, de 1588 à 1598]. Et en l'endroit, a esté par les dits paroissiens du dit Bréal, la nomination de la meilleure partie desquels qui ne savent signer la teneur en suit : Sçavoir, Thébault Boxart, Jan Delessart, Jacques et Pierre Macé, Julien Hubert, Josselin Cellier, Josselin Gaudin, Jan Roberdon, Jacques Reauté, Guillaume Aubert, Mathurin Boxart, Cristophe Berthu, Gilles et Jan Gruel, Jan Boxart, Raoul Calidan, Jan Poirier, Pierre et Gilles Herbert, Mathurin Colleu, Raoul Portheu, Jan Gaudin, Main et Jan Delessart, Pierre Jullien, Jan Robin, Jan Marquer, Robert Perçais, Jacques Louexart, Jan Briand, François Gentil, Jan Jacquaire, Jullien Briand, Jan Gaignoux, Gilles Thezé-Launay, Philippe Macé, Guillaume Aubin, Jan Graslan ......, Lohéac, Josselin et François Tardif et chacun des dits paroissiens qui ne sçavent signer, et au regard de ceux qui sçavent signer, le nom desquels n'a esté inséré au présent acte pour cause de briefté, veu qu'ils seront reconnus par leur signe apposé aux présantes. Lesquels et chacun des dits paroissiens ont dit recognoistre le dit Jamiot, l'un de leurs trésoriers, un des recommandables de cette paroisse, homme qualiffié aux premiers rangs de la justice de cette paroisse, qui les assiste journellement et que les dernières augmentations qui ont été faictes en cette église en l'édifice de la sacristie et reffection du grand pignon ont été faicts du temps de feu noble homme Me Jacques Aousmont, sieur de la Mennerays, et Me Mathurin Simon, sieur de Coillan, oncle et beau-frère du dit Jamiot, en l'an qu'ils étoient trésoriers de cette paroisse, par leur artifice et diligence, comme a esté l'édifice et bastiment de la dite sacristie faict durant cet an que le dit Jamiot et Thébault Simon ont été trésoriers, aussi par leur invention et diligence et que pour autre récompense d'un voyage que le dit Jamiot aurait faict à Nantes, comme procureur des dits paroissiens pour prendre des extraits à la chambre des comptes, des maisons nobles de cette paroisse, pour servir au procès qu'ils auroint pour la métairie de la Blanchardiére et sollicitation qu'il aurait faict au dit procès, dont il n'en auroit eu aucun payement et salaire ; en faveur de quoy, dès lors du vivant du dit Ruault, curé prédit, ils lui auroint accordé le dit tombeau et accoudouer ; c'est pourquoy plus forte raison, vu les belles offices qu'il faict à présent, ont dict et déclaré unanimement et assemblement accorder et consentir au dit Jarmiot un tombeau et accordouer devant le dict autel de Madame Sainte Merance, pour en jouir luy et les siens à jamais en perpétuel prohibifvement à tous autres. Ce que le dit Jarmiot a ce présent a accepté et rendu grâce aux dits paroissiens et a promis et s'est obligé à iceux dits paroissiens, faire et accomplir ce que leur a esté proposé par ledit curé, qui est d'orner le dict autel de menuiserye, le garnir d'une image de Monsieur Saint Lunaire, fournir d'une chapelle à dire la messe, paymant et entretien d'une messe à jamais à l'advenir tous les jours de mercredy, et paymant de continuation aussi à jamais de la fleur pour faire la communion du peuple de la dite paroisse, chaque feste de Pasques, et pour le faire leur a hypotecqué et obligé la dite pièce de la Bregerie, tenue de la Cour et Seigneurie de la Folie, franche de rentes, et son jardin de la Plante, Près cette ville, contenant quatorze saillons ; et en outre et en faveur de ce le dit Jarmiot a donné et remis aux dits paroissiens les voyages et les journées qu'il a faict durant au temps de sa trésorerie au faict de la dite paroisse, bâtiment et édifice durant la dite trésorerie et sacristie. Et tout ce que despuis les dits paroissiens et le dit Jarmiot ont voulu, consenti, promis et juré tenir fournir, accomplir de point en autre, sans jamais y contrevenir, à quoi ont renoncé, sur l'hypotecque et obligation de tous leurs biens. — Partant de leur consentement et de leurs dits serments, les y avons nous nottaires soubssignés, par le jugement et authorité de notre Cour de Bréal, condamné et condamnons, témoing le sceau au présent apposé. Fait de gré en l'église du dit Bréal, au prosne de la dite grand-messe, avec les signes des paroissiens d'icelle y apposés et icelluy dudit Missire Guillaume Broscart, curé prédit du dit Bréal, à requeste des autres paroissiens du dit Bréal ; qui ne savent signer, ce dit jour de dimanche, seizième jour de janvier mil six cent-cinq, ainsi signé, Boscart, Macé, Garnier, Chernot, Symon du Bouslay, Hubert, Lefebvre, Thébault, Persais, Chesnel, Herbert, Ausmont et Garnier notaire rapporteur et son compagnon. Par coppye et transont fidellement collationné à l'original nous apparu et rendu avec le présent par nous nottaires de la juridiction du Molland soussignés, à Bréal ce dernier jour d'octobre après-midy, mil six cent soixante et dix-neuf, Clermont notaire de la Lande, Garnier notaire, comme saisi de la grosse originalle du présent acte de fondation et droit, je signe JAMYOT.
Je crois que le dernier inhumé dans cet enfeu a été le suivant, dont voici l'acte de décès : noble homme Cristophe Garnier, sieur de Lesnelais, veuf de demoiselle Françoise Bonamy et époux de demoiselle Elisabeth Blouët, procureur de plusieurs juridictions et ancien procureur fiscal du Molant, décédé hier en cette ville âgé de soixante-treize ans a, sur le réquisitoire du sieur Garnier de Trévalon et de demoiselle Julienne Garnier de la Bériais et de Janne Garnier du Frémur ses enfants, lequel nous avons ci-apposé a été le quatre octobre mil sept cent soixante-neuf, inhumé sous l'enfeu ou pierre tombale du sieur Jacques Jamiot, près l'autel Sainte Emerance, lui concédé par acte du 16 janvier 1605 au rapport de Clermont et Bernier notaires, auquel ils disent avoir droit. Signé Guimar, curé. — Ce Cristophe Garnier était fils de Cyprien de Lesnelais-Garnier et de Anne Deschamps, demoiselle du Hindré ; mariage de 1681. Anne Deschamps était fille de noble homme Jan Deschamps, sieur de Lavalette, et de Françoise Chevau. Françoise Chevau était fille d'écuyer Georges Chevau et de demoiselle Jamyot, descendante du fondateur.
(Paul Philouze).
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