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BODILIS |
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La commune de Bodilis ( Bodiliz) fait partie du canton de Landivisiau. Bodilis dépend de l'arrondissement de Morlaix, du département du Finistère (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de BODILIS
Bodilis vient du breton « Bod » (demeure) et « Iliz » (église).
Bodilis est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plougar. Bodilis fait partie du territoire évangélisé au VIème siècle par Paul-Aurélien, disciple de Saint-Iltud. Un lieu-dit nommé Prioldy (du breton Priol "prieur" et Ti "maison"), c'est-à-dire "prieuré", se situe à la sortie du bourg.
La plus ancienne pièce concernant Bodilis que nous ayons trouvée est l'octroi d'une foire, par Jean V. Olivier de Kerouzéré, seigneur de Coëtsabrieuc (Coatsabiec) obtient en 1429 des lettres du duc Jean V pour l'érection d'une foire annuelle, lors du pardon de Saint-Mathieu. En voici le texte intégral : « Le 28 Octobre 1429, par lettres datées de Redon, Jehan (V) à tous salut ... Comme à nous appartiengne ordonner et de nouvel instituer foires et marchez eslieux et endroiz qu'il nous plaist et soit ainsi que (par) Olivier do Kerozeré, fils du fils de nostre bien amé et feal conseiller Yvon de Kerozeré, nostre président, nous ait esté fait exposer que en certains héritages que son dit ayeul a ès fins et metes de Coetsabrieuc, il y a lieu convenable et proufitable à y faire tenir foire une foez len au jour et vigille de St Mahé auquel jour et lieu y a congregacion et assemblée de gens... Savoir faisons que considérans les bons loyaulx et agréables services que nostre dit président et son père et plusieurs ses autres parents et ammis nous ont faitz es temps passés et espérons que le dit Olivier fera au temps avenir de bien en mieulx ..., avons institué une foire es fins et metes du dit lieu de Coetsabrieuc et les droits prerogatives coutumes appartenant à la dite foire, et ainsi que es autres foires de nostre dit païs est accoutume prandre, nous avons donné au dit Olivier et à ses hoers pour en jouir à james en perpetuel ..... ». Le lieu de Coatsabiec est en Bodilis, non loin de la chapelle de Saint-Vazé, qui appartient à la paroisse de Plougourvest. Cette foire est ensuite transférée à Landivisiau.
En 1792, la trève de Bodilis est séparée de Plougar et devient commune. Elle perd en 1956 une partie de son territoire au profit de Landivisiau.
On trouve les appellations suivantes : Treff de Bodilis (en 1486), Notre Dame de Botylis (au XVIIème siècle), Notre Dame de Botilys (en 1647).
Note : liste des Curés de Bodilis : - 1633 : Yves Bodros. - 1670-1679 : Alain Kergouarc'h. - 1682-1710 : Yvo Derrien. - 1710 : Tanguy Donval. - 1712-1715 : Jean Barregar, mort le 28 Février 1720. - 1714-1720 : François Le Roux. - 1720 : Mars-Avril. Yves Le Bras. - 1720-1751 : Alain Le Roux. - 1753-1757 : Jean Couloigner. - 1757-1779 : Jean Le Brézel. - 1780-1789 : Yves Morvan. - 1790 : François Grall. Liste des Recteurs de Bodilis : - 1804-1829 : Yves Mével, né en 1750, prêtre en 1779. - 1829-1834 : Thomas Bernard, né à Plouider. - 1834-1837 : Jean-Marie Arzel, de Lampaul-Ploudalmézeau. - 1837-1855 : Jean-Louis Tanguy, de Guiclan. - 1855-1857 : Pierre Kervennic, de Lambézellec. - 1857-1871 : Jacques Castel, de Carantec. - 1871-1873 : François-Marie Cloarec, de Plouvorn. - 1873-1883 : Jean Rollon, de Roscoff. - 1883-1884 : Tremeur Queneuder, de Cléden-Poher. - 1884-1888 : Augustin Troussel, de Guerlesquin. - 1888-1893 : Alain Quiniou, de Châteauneuf. - 1893 : Alain Hernot, de Landivisiau. Liste des prêtres de Bodilis : - 1495-1513-1517 : Hervé Thomas. - 1518 : Yves André. - 1521 : Guillaume Miqueal, 1529. - 1540 : Olivier Bailly. - 1571 : Alain Tomboul. - 1614 : Yves Arzur, 1619. - 1629 : Guillaume Kerangal. - 1630 : 0llivier Person, 1652. - 1670 : François Arzel. - 1670-1715 : Jean Caroff. - 1670-1679 : Jean Omnès. - 1671-1718 : Alain Baron. - 1671-1774 : Laurent Martin. - 1671-1682 : Yves Derrien devient curé, en 1682. - 1671-1676 : Jean Madec. - 1671-1672 : Hervé Mésangoas. - 1671-1679 : François Le Hell - 1671-1699. Jean Mingam. - 1671-1673 : Guillaume Pradal. - 1671 : Guillaume Penguilly. - 1671-1677 : Paul Respliquet. - 1672-1674 : Alain Marc. - 1674-1677 : Yves Inisan. - 1674-1675 : Philippe Le Hir. - 1674-1699-1707 : François Madec. - 1674-1675 : Olivier Martin. - 1675-1679 : Maurice Mingant. - 1676-1720 : Jean Le Bihan. - 1682-1712 : Jean Berregar, devient curé. - 1693-1694 : Guillaume Floch. - 1694-1699 : François Baron. - 1702-1716 : François Cren. - 1709-1711 : Jean Cornily. - 1711-1714 : Mathieu Couloigner. - 1712-1714. Mathieu Kerraoul. - 1716-1726 : François Cam. - 1716-1719 : Alain Le Roux, diacre ; curé en 1720. - 1720-1725 : Laurent Pérès. - 1723-1751. François Couloigner. - 1726-1736 : Jean Piolot. - 1732-1735 : Jean Thépault de Crechalliou. - 1734-1756 : Jean Le Brézel, devient curé. - 1734-1736 : François Le Hir. - 1736-1782 : François Le Roux, mort en odeur de sainteté le 23 Avril. Sa tombe, sur laquelle on conduit encore les enfants lents à marcher, se trouve auprès du Calvaire, côté Nord de l'église. - 1737-1743 : Jean Couloigner, devient curé. - 1740 : Yves Pouliquen. - 1750-1756 : François Prigent. - 1744-1745 : Alain Pouliquen. - 1740-1774 : Jean Berregar, né en 1716, prêtre en 1748. - 1756-1767 : René-Joseph Pennec. - 1761-1762 : Pierre Tanné. - 1762-1767 : Michel le Borgne. - 1763-1770 : Yves Cueff. - 1774-1779 : Hervé Sanquer. - 1778 : René Bizien. - 1779-1804 : Yves Mével, devient recteur. - 1780-1781 : Barthélémy le Roux. - 1784-1813 : Pierre Goasduff. Comme on peut en juger par cette longue liste, le chiffre des prêtres habitant Bodilis était relativement considérable ; on peut en trouver la raison dans le nombre des chapellenies à desservir, on en comptait neuf en 1691 : les chapellenies de Saint-Jean-Baptiste, de l'étang (Estang), de Lambezre, de Yves Person, prêtre, de Yves Rannou, de Jean Rannou, de Yves Abgrall, de Catherine Madec, de Jean Berregar, prêtre, ou de Pont-Arzullier. La trêve de Bodilis était divisée en six cordellées : Le Bourg, Mouster-Paul, Coat-Sabiec, Ninivit, Le Plessix ou Quinquis et Lambezre. En 1800, Bodilis comptait 1.800 âmes. Elle en compte 1.814, en 1900. Liste des vicaires de Bodilis depuis le Concordat : - 1804-1807 : Pierre Goasduff, né au Drénec en 1748, prêtre en 1776. - 1814 : Guillaume Cabioc'h, né à Roscoff en 1744, prêtre en 1770. - 1815-1827 : Jean-François Troniou, né en 1785 à Guipavas, prêtre en 1814. - 1827-1833 : Olivier Donval, né à Sizun. - 1833-1834 : Louis Le Gac, de Berrien. - 1835-1836 : René Guilcher, de Saint-Jean-du-Doigt. - 1836-1837 : Jean-Pierre Felep, de Landerneau. - 1837-1845 : Alain Postec, de Plouvorn. - 1845-1848 : Modet Pennors, de Cléder. - 1848-1849 : Joseph Le Gall, de Plougastel-Daoulas. - 1849-1852 : Jean Boucher, de Plouguerneau. - 1852-1853 : Alain-Marie Inisan, de Plounévez-Lochrist. - 1853-1857 : Vincent Le Traon, de Cléder. - 1857-1866 : Olivier Rohel, de Plouédern. - 1866-1882 : Jules-Lucien Daniélou, de Locronan. - 1882-1883. Yves Penndu, de Ploujean. - 1883-1890 : Jean Poulhazan, de Primelin. - 1890-1897 : Joseph Le Gall, de Plougastel-Daoulas. - 1897-1902 : Nicolas-Marie Drogou, du Bourg-Blanc. - 1902 : Jean-François-Marie Menguy, de Ploudalmézeau.Liste non exhaustive des prêtres originaires de Bodilis depuis le Concordat : Les dangers si nombreux qu'encourut le vénérable M. J. Mével, les souffrances que parfois il endura, pendant les dix années de terreur, pour procurer à ses compatriotes de Bodilis ainsi qu'aux habitants des paroisses voisines les secours de la Religion, attirèrent visiblement la bénédiction de Dieu sur son ministère. Aussi vit-on bientôt accourir de tous côtés des jeunes gens, la plupart baptisés par M. Mével pendant la révolution, venant lui demander, au vieux presbytère du Bugn, de leur apprendre les premiers éléments do la langue latine, afin qu'ils puissent, à leur tour et au plus tôt, se dévouer au salut des âmes. - 1812, 23 Mai : Bléas, Jean-Marie (né à Plougourvest, mais élevé à Bodilis). - 1814, 26 Mars : Bléas, Alain (né à Plougourvest, mais élevé à Bodilis). - 1814, 26 Mars : Pouliquen, Laurent. - 1814, 4 Juin : Berregar, Tanguy. - 1814, 4 Juin : Rolland, Claude. - 1815, 9 Avril : Caër, Alain. - 1820, 27 Mars : Quentric, Olivier ; décédé curé de Landivisiau, le 19 Juillet 1856. - 1820, 27 Mai : Plantec, Louis ; décédé recteur de Landéda, le 6 Février 1835. - 1824, 24 Octobre : Lotrou, Yves ; décédé recteur do Kernilis. - 1825, 21 Août : Sizun, Claude ; décédé à la Trappe, le 21 Novembre 1871. - 1826, 23 Décembre : Bléas, Jean-Michel-Catherine (frère des deux premiers) ; décédé recteur de Plouguin.- 1827, 8 Juillet : Richou, Jean-Marie ; décédé recteur du Bourg-Blanc, le 17 Novembre 1840. - 1828, 22 Mars : Plantec, Gabriel ; décédé recteur de Saint-Jean-du-Doigt, 2 Avril 1871. - 1830, 18 Décembre : Le Bras, François, décédé recteur de Plounéour-Ménez. - 1831, 28 Mai : Diner, Yves ; décédé vicaire à Laz, Août 1836. - 1833, 21 Décembre : Plantec, Hervé ; décédé à Guiclan, 24 Février 1871. - 1836, 17 Décembre : Léon, Christophe-François ; décédé recteur de Saint-Melaine, 1861. - 1839, 28 Juillet : Le Bras, Yves ; décédé recteur de Commana, le 19 Mai 1863. - 1847, 18 Décembre : Bernard, Paul ; décédé recteur de Dirinon, le 20 Juin 1894. - 1848, 30 Avril : Coulm , François ; décédé recteur démissionnaire de Beuzec-Cap-Sizun, 17 Mars 1881. - 1851, 20 Décembre : Picard, Jean-Marie ; décédé au monastère de Kerbénéat, le 25 Avril 1897. - 1854, 30 Juillet : Couloigner, René-Marie ; décédé vicaire à Pont-l'Abbé, le 9 Décembre 1861. - 1856, 17 Mai : Guennégan, Jean-Marie ; décédé chez les PP. Jésuites à Quimper, le 20 Juillet 1896. - 1862, 20 Décembre : Faujour, François ; recteur de Saint-Pabu, à partir de 1890. - 1862, 20 Décembre : Mesguen, Jacques ; décédé vicaire à Landerneau, le 30 Septembre 1868. - 1862, 20 Décembre : Olivier, François ; né à Landivisiau, mais élevé à Bodilis ; décédé aumônier de l'Hospice de Lesneven, en 1874. - 1870, 14 Août : Richou, Yves-Marie ; recteur du Bourg-Blanc, à partir de 1894. - 1871, 30 Juillet : Quentric, Yves ; entré aux missions étrangères. - 1875, 10 Août : Le Roux François ; décédé vicaire à Coray, 1885. - 1884, 10 Août : Rolland, Louis-François-Marie ; aumônier du Pensionnat-Likès, Quimper, à partir de 1898. - 1885, 4 Avril : Héliès, Guillaume-Marie ; aumônier de l'Hospice, Lesneven, à partir de 1900. - 1886, 10 Août : Pouliquen, Yves-Jean-Pierre, vicaire à Pleyber-Christ, à partir de 1889. - 1887, 10 Août : Caroff, Jean-François ; vicaire à Poullaouen, à partir de 1887. - 1889, 21 Décembre : Quentric, Jacques-Marie ; vicaire à Plouguer, à partir de 1892. - 1899, 25 Juillet : Dantec, Joseph-Marie ; vicaire à Landeleau, à partir de 1903. - 1899, 25 Juillet : Simon, Paul-Marie ; vicaire à Mahalon, à partir de 1899. - 1900, 25 Juillet : Cloarec, Christophe-Yves-Marie ; vicaire à Ploumilliau (Côtes-du-Nord, aujourd'hui Côtes-d'Armor), à partir de 1901. - 1901, 25 Juillet : Le Bras, Olivier, vicaire à Meilars, à partir de 1902, ....
PATRIMOINE de BODILIS
l'église Notre-Dame (XVIème siècle). La construction de l'église démarre en 1564 (suivant la date inscrite au chevet) et se termine en 1570. De plan régulier, l'église comprenait alors une nef de six travées avec bas-côtés, précédée d'une tour porche et terminée par un choeur à chevet polygonal : au droit de la cinquième travée, deux chapelles en ailes formaient transept. Sitôt terminée, l'église est agrandie : deux chapelles latérales contiguë au transept-sud (en 1574 et en 1581), porche (1583-1601), doublement du bas-côté nord (les dates de 1653 sur l'une des portes et de 1657 sur une poutre rappellent ces travaux) et modification du bas-côté sud (1663 à 1670, travaux effectués sous la direction de l'architecte Christophe Kerandel). Foudroyée au début du XIXème siècle, la flèche est alors raccourcie de 3 mètres. La sacristie à deux étages date de 1663-1670 et/ou de 1677-1686 (oeuvre de Christophe Kerandel, architecte à Lanneuffret). La tour est restaurée en 1714 sous le rectorat de messire René de Moucheron, recteur de Plougar. Le clocher-porche avait sa base ouverte sur ses quatre faces avant la restauration de 1714 lors de laquelle l'arcade est obstruée. Le porche, construit de 1585 à 1601 a ses parois latérales entièrement sculptées. La porte donnant accès à l'église est celle du porche primitif : elle porte la date de 1570. La porte en bois, datée de 1669 est l'oeuvre de Christophe Le Merdy, maître menuisier : elle a été restaurée en 1906. Le chevet, du type à noues multiples, créé par l'architecte morlaisien Philippe Beaumanoir, porte la date de 1564. Sur le bas-côté nord s'ouvre la sacristie, du type à deux étages et de plan rectangulaire avec chevet à trois pans : elle porte à l'intérieur l'inscription "F Hir - A. Hergouarch. Fabriques. 1881" et à l'extérieur les dates de 1682 et 1686 avec les noms ou initiales des divers fabriques. Le mobilier de l'église comprend cinq retables, une chaire, des fonts baptismaux et diverses statues. Le retable du maître autel est exécuté de 1695 à 1701 par Guillaume Lerrel, sculpteur à Landivisiau, moyennant 2676 livres (mis en place en 1699, sa réception est prononcée le 7 avril 1701 par Nicolas Renard, chef de l'atelier de sculpture du port de Brest) : il est peint et doré en 1705 par Pierre Clérant et Vincent Grall. Dans le sanctuaire au-dessus du maître-autel, des niches abritent les statues de saint Pierre et de saint Paul ; dans les côtés, celles de saint Raphaël et de saint Pol de Léon. Le retable de la Sainte-Famille (1674) et le retable du Rosaire (1669) sont l'oeuvre de Maurice Le Roux, sculpteur de Landerneau. En ce qui concerne le retable de la Sainte-Famille, le groupe de la sainte Vierge et de saint Joseph conduisant l'enfant Jésus par la main est encadré par les statues de sainte Anne et de saint Joachim. Le retable de Notre-Dame de Bodilis date du XVIIème siècle (vers 1623). Le retable de saint Jean Baptiste (XVIIème siècle) est entouré des statues du Précurseur, de saint Eloi, de sainte Claire et de sainte Catherine. Le baptistère en pierre à dôme et double lanternon (XVIIème siècle) est attribué à Roland Doré. La porte de l'église date de 1669. Le clocher, restauré en 1711-1714 (par Christophe Kerandel et François Gourvez), contient une cloche fondue en 1718 par les frères Le Beurrié de la Rivière, fondeurs de Brest. La chaire en bois est sculptée en 1744 par François de Lesquelen, sculpteur à Ploudiry. Au bas du collatéral nord on trouve un baldaquin hexagonal du XVIème siècle. Le bénitier en granit date du XVIème siècle. On y trouve de nombreuses statues du XVI-XVIIème siècle : une descente de Croix (du milieu du XVIème siècle), une statue d'un Christ de Pitié et un ange porte-lutrin (du XVIIème siècle), les douze apôtres du porche (XVIème siècle), Notre-Dame (du XVIIème siècle), saint Pierre, saint Paul, saint Paul Aurélien, saint Ange gardien, saint Eloi, sainte Claire, sainte Catherine, sainte Marguerite, le Christ attendant le supplice, saint Jean, sainte Madeleine, saint Christophe. On relève deux dates (1564 et 1567) sur les sablières. L'ossuaire a été démoli en 1825 ;
Nota 1 : D'après M. Le Guen (Bulletin de la Société Archéologique, XV, p. 141) un monastère fondé par saint Paul au lieu encore appelé Mouster-Paul fut l'origine de cette paroisse. Ancienne trève de Plougar, l'église, dédiée à la Sainte-Vierge, se trouve citée en ces termes dans la notice du Père Cyrille le Pennec (Albert le Grand, édition Kerdanet, page 506) : « dans Plouégar se voit de bien loin l'église trefviale de N.-D. de Botylis ; elle est magnifiquement construite sur une colline assez éminente et a esté ces dernières années (2) merveilleusement embellye, selon la direction de noble et vénérable personne Claude missire de Kermenou, recteur de la susdite paroisse. Le concours et l'affluence du peuple qui la fréquente aux solennitez de la Sainte-Vierge est très remarquable et dénote que ce dévot lieu est parmy les Léonnais en singulière vénération et respect ». M. de Kerdanet remarque que sur le portail de l'église se voit la date de 1601, sur le clocher celle de 1714, et sur une porte de l'intérieur, JESVS . 1680 . MARIA. Le clocher de Bodilis, construit dans les données de la fin de la période gothique, a quelques points de ressemblance avec celui de Saint-Jean-du-Doigt, grâce surtout aux galeries ajourées qui courent dans l'épaisseur de la base. La balustrade haute et les clochetons d'angle sont d'excellent style, et à la flèche il ne manque que d'être plus élancée et d'être terminée plus élégamment. Au bas de la face Midi est une inscription gothique trop fruste pour être déchiffrée et c'est réellement dommage. Il ne reste qu'une inscription en lettres romaines, relatant une restauration faite, en 1711, par M. de Moucheron, recteur de Plougar et de Bodilis. Le porche latéral est, comme dans bien d'autres paroisses, la partie la plus remarquable de l'édifice. Il est du même style et de la même composition générale que celui de Guimiliau. A l'intérieur, deux anges tiennent un cartel portant la date de 1570, tandis qu'à l'extérieur, au-dessus de la clef de la grande arcade, on trouve la date de 1631. Dans les niches des contreforts de l'entrée est représentée l'Annonciation : d'un côté l'ange Gabriel tenant un lis entouré d'une banderole portant ces mots : AVE : GRATIA : PLENA ; en face, la Sainte-Vierge à genoux sur un coussin, et à ses pieds un vase contenant un lis entouré aussi d'une banderole avec l'inscription au rebours : ECCE : ANCILLA : DNI : FIAT : MIHI : SECVNDVM : VERBVM : TVVM. Dans les embrasures, des deux côtés de l'arcade, sont des scènes de l'Ancien Testament : Adam et Eve, Noé, le déluge, etc... Au milieu du fronton, logée dans une niche, est une statue de Notre-Dame, ayant beaucoup de caractère et rappelant encore dans sa pose et ses draperies les Vierges de l'époque gothique. A l'intérieur du porche, au-dessous des niches des Apôtres, règne un soubassement d'une vigueur et d'une bizarrerie extraordinaires ; c'est une série de panneaux formant cartouches découpés et déchiquetés, ornés chacun d'une, deux ou trois têtes grimaçantes ; ces panneaux sont séparés les uns des autres par des pilastres ou cariatides de facture étrange, bonshommes et bonnes femmes dans des poses et avec des expressions des plus fantasques. Dans la niche du fond on retrouve, comme à Guimiliau et dans beaucoup d'autres porches, la statue de Notre-Seigneur vêtu d'une robe étroite à plis serrés, et tenant dans sa main le globe du monde. Tout l'extérieur de l'église est d'une constitution noble et distinguée, offrant de hautes fenêtres surmontées de pignons ornementés. A l'intérieur de l'église, au bas du collatéral Nord, on remarque d'abord le baldaquin des fonts baptismaux, oeuvre en pierre de Kersanton, reposant sur des colonnes doriques cannelées. Dans les niches de ce dôme sont les statues assises des quatre grands Docteurs d'Occident. Plus haut, dans le même collatéral, est un Ecce Homo, puis une belle descente de croix dans une niche à armoire. Au-dessous, sur la frise de la porte de la sacristie : IESVS — 1680 — MARIA. Plus loin, la statue de sainte Marguerite. Ensuite, l'autel de la Sainte-Famille, contenant les statues de la Sainte-Vierge et de saint Joseph conduisant l'Enfant-Jésus ; sainte Anne, saint Joachim, un saint évêque, saint Roch et un saint prêtre, semblable à celui de Lampaul. Au fond du bas-côté est l'autel de Notre-Dame de Bodilis. La statue, de tournure gothique, est entourée de bas-reliefs qui faisaient partie des volets fermant la niche ancienne : dans le haut, l'Annonciation ; dans les côtés, la Nativité, l'Adoration des Mages, la Fuite en Egypte, le Massacre des Innocents. Au-dessus, les statues de sainte Barbe et de sainte Elisabeth ; et, tout à côté, contre le mur, une petite statue d'un saint franciscain tenant un ciboire et une hostie, très probablement saint Pascal Baylon, qui s'était fait remarquer par une très grande dévotion au Saint-Sacrement, et dont les Franciscains propagèrent le culte dans les missions qu'ils prêchèrent en cette contrée. Une statue absolument semblable se trouve dans l'église de la Roche-Maurice, et d'autres encore à Kerbénéat, provenant de N.-D. des Anges, à Landéda, puis à Lanneuffret et à Plounéventer. Dans le sanctuaire, au-dessus du maître-autel, sont les statues de saint Pierre et de saint Paul ; dans les côtés, celles de l'ange Raphaël et de saint Pol de Léon. Autour du maître-autel, quatre bas-reliefs gothiques dont les sujets sont difficiles à déterminer. Le retable du maître-autel, se dessinant en surfaces concaves des deux côtés du tabernacle, renferme quatre admirables panneaux du temps de Louis XIV, séparés par des colonnes torses très fouillées : — la dernière cène, — le grand prêtre Achimélech donnant à David les pains de proposition, — la Manne, — la Manducation de l'Agneau pascal dans le Temple. Un cinquième sujet est représenté sur la porte du tabernacle, c'est le sacrifice d'Abraham, Isaac sur le bûcher, le glaive d'Abraham retenu par l'ange, et le bélier dans le buisson épineux. Ce dernier tableau surtout est d'un dessin très gracieux et très savant et est, du reste, la reproduction d'une peinture ancienne dont il m'a été donné de voir une gravure, sans que je puisse savoir à qui l'attribuer. D'après les archives do Bodilis, ce maître-autel aurait été exécuté en 1700 ou 1701, par L'Erel, maître-sculpteur à Landivisiau. « Le jeudi, 30 Juillet 1705, on passait un marché pour étoffer (peindre et dorer) le maître-autel et toutes les boiseries, niches et statues du sanctuaire, marché conclu avec maître Clérent, maître-peintre et doreur de la ville de Saint-Paul, et M. Fourguelen, aussy maistre-peintre et doreur, demeurant on la ville do Landerneau ». A l'autel de saint Jean-Baptiste se trouvent les statues du saint Précurseur, de saint Eloi, de sainte Claire, et à côté, celle de sainte Catherine. Il y a aussi cinq bas-reliefs représentant les quatre Evangélistes et saint Jean ou l'Enfant-Jésus enfant, entre deux personnages à genoux et deux debout. Il y a encore dans l'église de Bodilis d'autres détails qui méritent l'attention des archéologues, ce sont les sculptures très riches et très variées qui couvrent les poutres apparentes et les sablières ou corniches ; elles reproduisent des motifs d'ornementation, des monstres, des serpents, des griffons, puis des scènes de la vie journalière à la campagne, des attelages traînant des charrettes, des labourages à la charrue, des convois funèbres, etc., tout cela sculpté avec verve et entrain. Une corniche à l'intérieur de la sacristie haute porte cette inscription : F : HIRA HERGOVARCH : FABRIQUE : 1687.
Nota 2 : relevé des titres et registres : — 1583. Délibération pour rétablir le portique de Bodilis. On y remettra les écussons des seigneurs du Cleuzou, de Creachcaribot et le Plessis. — Le 14 Septembre 1623, à la requête du Sr. de Keranguen, chanoine, le Chapitre de Léon accorde quelques parcelles du chef de saint Pol et du bras de saint Laurent pour être déposées dans les autels qui doivent être bénits dans l'église de Bodilis (Déal, r. G, 298). — 1633, Novembre. Erection de la Confrérie du Rosaire. — En 1665, Michel Grall et Yves Quintin, peintre de Saint-Paul, exécutent divers travaux. — 1670. Christophe Grandet, architecte, répare l'église. — 1672. 160 livres sont employées à la réparation d'une bannière. — 1674. Confection du retable de Saint-Joseph, qui a coûté 650 livres. — Le 10 Juin 1690, le Sr. le Dourguy seigneur de Lambezre est autorisé à placer ses armoiries dans un vitrail de Bodilis. — 1695, le 22 Septembre, adjudication du retable du maître-autel, à Guillaume le Errel, sculpteur à Landivisiau. L'acceptation du travail donna lieu à contestation ; un procès s'en suivit, dont M. Favé nous a raconté les péripéties, au Bulletin de la Société archéologique du Finistère, sous ce titre : « Un procès d'art à Bodilis ». — En 1700, Bodilis paie une taxe de 18 livres 15 sols pour avoir le droit de porter des armoiries sur les bannières. — 1705. Dorure et peinture du maître-autel par Clerant, peintre de Saint-Paul, et Fourguelen, peintre de Landerneau. — 1713. 1300 livres sont employées à la reconstruction de la tour. — 1719. Restauration du reliquaire dans le cimetière. — 1744. Chaire à prêcher en bois des îles, exécutée par François de Lesquelen, maître charpentier. L'ange qui la surmonte coûte à lui seul 48 livres. — En 1765, à l'occasion d'une mission commencée le 16 Juin, on plante une croix dans le cimetière. — 1775. Achat d'une lampe en argent sur le modèle de celle de Guiclan ; elle pesait 15 marcs et coûta 1.030 livres. — Les dévaliseurs d'églises s'étant multipliés, on alloue 3 livres par mois au sacriste pour qu'il couche à la sacristie du 1er Novembre au 31 Avril et sonne la cloche en cas d'alerte. — 1782. M. Le Roux, prêtre desservant la chapelle de Kerfeunteniou, lègue ses livres pour servir de bibliothèque, à l'usage des prêtres de Bodilis, Plougar, Landivisiau et Saint-Servais ; les livres empruntés devront être rentrés dans le délai maximum d'un mois. — En 1785, à la veille de la Révolution, la fabrique achetait chez M. Le Février, de Morlaix, une vierge d'argent coûtant 800 livres. Concernant les cloches : — En 1708, achat d'une nouvelle cloche chez Souéff, à Landerneau ; elle est placée au-dessus de la sacristie pour sonner la messe. — En 1718, refonte sur place de la seconde cloche, par Le Beurrié de la Rivière, fondeur à Brest ; cette cloche existe encore et porte cette inscription : JE . M'APPELLE . MARIE . ET . SVIS . POVR . SON . SERVICE . ET . POVR . CELVI . DES . TREVIEN . DE . BODILIS . LORS . RECTEVR . DE . PLOVGAR . NOBLE . Mre . RENE . DE . MOVCHERON . 1719 — JOANNES . LE . BEVRRIEE . DE . LA . RIVIERE — JOANNES . FRANCISCVS . LE . BEVRRIEE . DE . LA . RIVIERE — ME . FECERVNT. — Le 29 Juillet 1764, la grande cloche ayant été fendue, fut brisée et expédiée à Brest pour la refonte. Dès le 10 Septembre de la même année elle était de nouveau bénite par le Recteur de Plougar. « Le Parrain était Haut et Puissant Seigneur Jean-Marie-Gabriel-Paul-André de Launay, baron du St Empire, Seigneur de l'Estang, et la Marraine : Haute et Puissante Dame Suzanne-Augustine de Coatanscour, Marquise de Coatanscour et de Kerjean ». — Le 11 Octobre, le corps politique décida que désormais la grande cloche ne pourrait être sonnée que pour le service divin et les enterrements et services des gens mariés, la seconde étant réservée pour l'enterrement des jeunes gens et des célibataires. — En plus de la cloche que nous avons signalée plus haut comme existant encore à Bodilis, il y en a deux autres portant les inscriptions suivantes. On lit sur la plus petite, fondue en 1836 : JAI . ETE . NOMME . ANNE . MARIE . PARAIN . M . CHRISTOPHE . GVENEGAN . ET . MARRAINE . MARIE . ANNE . LE . ROVX . M . M . ARZEL . RECTEVR . Jh . GVENEGAN . MAIRE . P . CORNILY . TRESORIER . MIEL . ALPHONSE . FONDEVR . A . BREST. On lit sur la plus grande cloche : JE . ME . NOMME . MARIE . JEANNE . FRANCOISE . AV . SERVICE . DE . N . D . DE . BODILIS . PARAIN . M . JEAN . MARIE . PINVIDIC . MARRAINE . MARIE . ANNE . CVILLAVMA. M . M . J . CASTEL . RECTEVR . J . LE . BRAS . MAIRE . J . COVLOIGNER . TRESORIER . J . QVENTRIC . J . GVENEGAN . P . CORNILY . CONSEILLERS . DE . FABRIQVE . FOVDVE . PAR . BRIENS . AVGVSTE . JVILLET . 1862 (MM. Peyron et Abgrall - 1903).
Voir "L'église de Bodilis."
Voir "L'église Notre-Dame de Bodilis."
Voir "L'enclos paroissial de Bodilis."
Voir "Le prône du dimanche à Bodilis vers 1700."
l'ancienne chapelle Saint-Mathieu, située jadis à Coatsabiec et aujourd'hui disparue ;
la croix de Kroas ar Zant (XVème siècle) ;
la croix de Kroaz ar Buzun ou Croaz-ar-Vusul (1560) ;
le calvaire de Kerfeunteuniou (1681) ;
d'autres croix ou vestiges de croix : les deux croix de l'église de Bodilis (XVème siècle et 1875), la croix du presbytère de Bodilis (Moyen Age), la croix du patronage (XVème siècle), Clastrinec ou Croaz-ar-Morvan (XVIIème siècle), Kernevez-Allan (1935), Kerrous (1653), Pen-ar-Parc ou Croix-des-Maltottiers (XVIIème siècle), Richou-Bian (XVIIème siècle), Trégué (XVIème siècle, 1892), Croas-ar-Fol (XVIème siècle, 1933) ;
l'ancien presbytère (1825) ;
le manoir du Quenquis ou Quinquis (XVème siècle), propriété des Boiséon, seigneurs de Kerouzéré à Sibiril et, de Sant-Vazé à Bodilis, puis des Kergolay (1670) et des Sarsfield (1690) ;
la fontaine de Pont-an-ilis et sa vierge noire (XVIème siècle) ;
8 moulins dont le moulin de Kerfeunteniou, de Keriergas, de Kervennou, du Châtel, de Penguivy, du Quinquis, .. ;
A signaler aussi :
la meule de Gorrékéar ;
la motte castrale de Lessougar (X-XIIème siècle) ;
le mausolée de l'abbé Mével ;
plusieurs voies romaines coupent le territoire de Bodilis ;
ANCIENNE NOBLESSE de BODILIS
Au XVème siècle, le territoire de Bodilis est occupé par les familles nobles : LEstang, Du Dourguy, Boiséon, Kergolay.
- Dourguy, sr. de Lambezre. De gueules à 6 besants d'or 3.3. et un annelet d'argent au 1er canton (alias en abyme).
- Lambezre, sr. du dit lieu, en Bodilis. D'argent à 6 macles d'azur, un écu de gueules en abyme.
- de l'Estang, sr. du dit lieu, en Plougar. Ecartelé au 1er et 4 d'or à la coquille de gueules qui est l'Estang, aux 2 et 3 losangé d'argent et de sable, qui est Rusquec.
- Launay (Launoy), sr. de l'Estang. D'argent au lion d'azur armé et lampassé de gueules couronné d'or.
- Sarsfield, sr. de Creachcaribot. Parti de gueules et d'argent, à la fleur de lys de l'un en l'autre ; alias chargé sur le haut d'une étoile d'azur au canton d'argent chargé d'une main dextre de carnation posée en pal ; devise : virtus non vertitur.
- Sparler, sr. de l'Estang. De gueules à l'épée d'argent en bande, garnie d'or la pointe en bas ; devise Aestus et frigoris expers, et aussi : tout au naturel.
(à compléter)
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