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La paroisse de Bobital durant la Révolution.

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Renseignements Ecclésiastiques. — Bobital, cure du diocèse de Dol, à la présentation de l'ordinaire, dépendait de la grande officialité de Dol et constituait le titre d'un très ancien doyenné, existant dès 1249 (cf. Anciens Evêchés de Bretagne, op. cit., t. IV, p. 347), duquel relevaient 23 paroisses.

Mais si Bobital donnait le titre au doyenné de ce nom, il n'en était habituellement pas le siège. Ainsi, lit-on dans le régistre d’Avignon, n° 227, f° 561, conservé aux Archives Vaticanes, qu'en 1381, les revenus de la paroisse de Saint-Carné et du doyenné de Bobital qui y était annexé, sont estimés 20 livres, « secundum taxacionem decime antique », et cette situation subsistait encore l'an 1516. De même, par mandement du 30 janvier 1742, Mgr. du Bouchet de Sourches, évêque de Dol, choisit messire Hervé Nédelec, recteur de Trébédan, pour faire l'office de doyen de Bobital, et jusqu'à la mort de ce prêtre, survenue le 22 juillet 1750 le siège du doyenné de Bobital fut en réalité à Trébédan.

A ceux qui voudraient étudier la si bizarre organisation de l'évêché de Dol ; nous conseillons : Aurélien de Courson : Cartulaire de l'abbaye de Redon, p. CCVII — A. de Barthélemy : Mélanges historiques, etc., III, Paris, 1858, p. 107-117. — Guill. de Corson : Pouillé Historique, etc., I, p. 381 et sq., et les références qui s'y trouvent indiquées. — Abbé Duine : La Métropole de Bret., in-8, Paris, 1916. R. Largillière : Les Saints et l'organisation chrét. primitive dans l'Armorique bret., in-8, Rennes, 1925, p. 184.

En raison de ses accointances doloires, Bobital a toujours eu pour patron l'illustre confesseur Saint Samson. M. Duine a publié autrefois une vie populaire de ce saint, encore en vente à Rennes chez Bahon-Rault. Le très érudit critique a, par ailleurs, consacré de nombreux travaux au saint patron de sa ville natale. On les trouvera énumérés dans le Memento des sources hagiographiques de cet auteur, déjà cité. A ces volumes, ajouter : J. Loth : La vie la plus ancienne de Saint Samson, abbé-évêque de Dol, parue dans la Revue Celtique, années 1922 et 1923, et en tiré à part chez Champion, à Paris. C'est la meilleure réponse au livre de Fawtier : La Vie de Saint Samson, in-8, Paris, 1912.

Au possesseur du marquisat de Vancouleur, en Trélivan, appartenaient, d'après Ogée, les droits de seigneur fondateur et prééminencier dans l'église de Bobital.

En 1790, les revenus de cette cure s'élevaient à 997 livres 10 sols, se décomposant comme suit : 62 boisseaux de seigle à 6 livres 10 sols le bx (boisseau) ; soit 403 l. au total.— 60 bx d'avoine à 2 l. 10 s. le bx, soit 150 l. — 85 bx de blé noir à 3 l. le bx, soit 255 l. — 3 bx de froment à 8 l. 10 s. le bx, soit 25 l. — 2 bx et demi de paumelle à 4 l. le bx, soit 10 l. Enfin, 24 l. pour les pailles. Comme le recteur était obligé de défalquer 150 l. pour ses frais de récoltes, son bénéfice ne lui rapportait en réalité que 847 livres nettes de charges.

En 1772, d'après un compte des trésoriers de Bobital en notre possession, les recettes de l'église de cette paroisse atteignaient 78 livres 11 sols, et ses dépenses 45 livres 10 sols. Le principal revenu de la fabrique consistait alors en offrandes de blé dit « des commençailles », dont la vente aux enchères fournit 26 livres cette année. A côté, le fil « des commençailles » fut vendu 7 livres 16 sols ; l'herbe du cimetiére 2 l. 5 s., et les pommes du même lieu 6 l. 15 s. Le même compte nous apprend aussi que la piété des Bobitaliens les poussait alors à donner à leur église de la laine, du beurre et de la filasse. Un compte de 1750 nous informe que cette année même, on lui avait fait cadeau d'un gentil porcelet vendu 3 livres 12 sols aux enchères, ainsi que d'un agneau payé 2 livres 10 sols.

Quant aux dépenses, la plus lourde était sans contredit le luminaire, qui revenait à 31 livres en 1772 ; l'huile pour la lampe du sanctuaire ne coûtait alors que 1 l. 10 s. L'on versait aussi 1 l. 3 s. pour l'achat et la chiffrature des régistres qui servaient à la fois à constater les actes d'état-civil et de registres de catholicité. Enfin, à cette heureuse époque, l'on ne payait à « la Lamiré » que 2 l. 15 sols pour blanchir durant toute une année le linge de l'église. Et de la sorte, toutes dépenses soldées, en l'an de grâces 1772, le budget de Bobital s'équilibrait par un excédent de recettes de 33 livres 1 sol, 7 deniers.

Il y avait aussi à Bobital quelques obits ou services de fondation pour lesquels la fabrique recevait 17 livres en 1750. Enfin, de l'église de Bobital dépendaient quelques propriétés foncières. C'étaient la pièce nommée Sous le Clos, les champs Houssay, le Plantain, la Closture et le Traversain. On les estima l'an XI (1803) valoir 610 l. de capital et 25 frs de revenu. Le gouvernement consulaire les restitua vers cette époque à la fabrique de Bobital (cf. Dubreuil : La Vente des biens nationaux, etc., p. 607).

La Révolution supprima Bobital comme paroisse et le réunit à Brusvily pour le service religieux. La vente du mobilier et des ornements de cette église produisit 207 frs 70 frs 70 août 1794. Quelques mois auparavant, les vases sacrés et l'argenterie de Bobital avaient été déposés à Dinan. Voici l'inventaire qui en fut fait le 24 août 1794, avant de les expédier aux ateliers de la Monnaie : « Un ostensoir, un pied de calice pesant ensemble 3 marcs, 2 onces, 1 gros d'argent blanc. Une croix, deux burettes, le couvercle d'une petite custode, une boîte à saintes huiles, deux fleurs de lys et hermines pesant 6 marcs, 4 onces, 4 gros d'argent blanc. Un calice avec sa patène, une coupe de ciboire et son couvercle, une petite custode et un croissant (lisez lunule), pesant 3 marcs, 1 once d'argent doré. Enfin, 4 marcs, 5 onces, 4 gros de galon d'argent décousu des ornements ».

A la réorganisation des paroisses, Bobital fut rattaché pour le culte à Saint-Carné. Nonobstant les instances répétées des Bobitaliens dès novembre 1819, et la souscription qu'ils organisèrent en 1825 afin d'assurer le traitement d'un chapelain chargé de desservir leur église, l'érection de leur paroisse en succursale n'eut lieu que le 31 mars 1844, grâce à d'actives démarches de leur municipalité faites en 1842 et malgré l'opposition aiguë du conseil de fabrique de Saint-Carné (cf. Archives des Côtes-d'Armor, série V).

 

CLERGÉ.GUILLAUME LOCHET, recteur, était né à la Fresnaye le 29 mars 1737, de Toussaint et de Guillemette Gallon. Son frère. lui assura son titre clérical le 17 décembre 1759. Il professait la cinquième et la sixième au Collège de Dol dès 1763. Nous le trouvons présenté pour la cure de Bobital le 1er avril 1778. M. Lochet venait dans cette paroisse remplacer comme recteur l'abbé Mathurin Tournois, né à Saint-Carné du mariage de Pierre et de Gillette Rossignol, lequel était vicaire de Pleugueneuc lorsqu'il fut nommé tout jeune encore à Bobital le 23 avril 1770. Il y mourut en fonctions.

Son prédécesseur avait été l'abbé Jean Egault, originaire lui aussi de Saint-Carné. Celui-ci succédait le 19 mars 1754 à M. Mathurin Bastard, qui, pourvu à la fois des deux cures de Bobital et de Saint-Samson-sur-Rille, en Normandie, avait résigné la première le 1er mars de cette année. (Cf. Archives d'Ille-et-Vilaine, série G : Registres d'insinuations du diocèse de Dol).

Pour en revenir à l'abbé Lochet, ce prêtre s'assermenta des premiers en qualité de recteur de Bobital, puis, nous a appris M. Arsène Leray, on le sollicita peu après pour revenir comme principal au Collège de Dol, mais il refusa le 21 avril 1791, « vu son grand âge, la faiblesse de ses yeux et les infirmités que lui occasionne la goutte ».

Tout cela, semble-t-il, avait disparu quand il fut élu le 27 avril suivant à la cure de la Fresnaye, qu'il accepta le 30 mai, en se disant enchanté de rentrer dans son pays natal. Il abdiqua son état et fonctions et remit ses lettres de prêtrise à Vieux-Viel, le 20 germinal an II (9 avril 1794), entre les mains mêmes de Le Carpentier, ce qui ne l'empêcha pas d'être interné au Mont Saint-Michel, d'où il sortit le 18 mai suivant sur sa promesse de se marier. En conséquence, il épousa le 2 juin 1794, à l'âge de 57 ans, sa servante, Yvonne-Geneviève J.., âgée de 32 ans, originaire de Vildé-Guingalan. Celle-ci lui donna un fils, « Yves-Guillaume », que l'ex-curé, en sa qualité d'officier public, fit enregistrer à la Fresnaye le 24 vendémiaire an IV (16 octobre 1795). Vingt jours après, Guillaume Lochet mourait assassiné par des personnes restées inconnues, dans la nuit du 14 au 15 brumaire (5 au 6 novembre 1795).

Ses meurtriers lui coupèrent les deux poignets et l'entraînèrent ensuite au village du Bois-Cléret, où ils le fusillèrent. On assure, dit le registre paroissial de La Fresnaye, « qu'il fut traîné du haut en bas de l'escalier de sa maison, qu'il ensanglanta, et on l'entendait alors dire : Mon Dieu ! Miséricorde ! ». Le 13 germinal an IV (2 avril 1796), sa veuve était réfugiée à Saint-Malo, « ayant dû, raconte-t-elle, mettre en nourrice son enfant âgé de six mois, car elle avait perdu son lait par la frayeur et les coups qu'elle avait eus, lors de l'assassinat de Guillaume Lochet, son mari » (Archives municipales de Saint-Malo, LL, 106, et Delarue : Le District de Dol, etc., VI, p. 147 et sq).

Après le départ de G. Lochet, l'ex-dominicain François-Louis Gouinguené, avant d'être vicaire intrus à Pleudihen, remplit du 23 juin au 1er juillet 1791, les fonctions de vicaire provisoire à Bobital et reçut pour sa peine 15 livres 8 sons. (Archives des Côtes-d'Armor, série L/v, district de Dinan).

Un successeur lui fut donné dans la personne de GUILLAUME-FRANÇOIS BERTHO, âgé d'environ 40 ans, né à Plaine-Haute, le 18 novembre 1750, du mariage de Barthélemy et de Marie Bigot, mais alors capucin à la maison de Dinan sous le nom de P. Félix de Quintin. A la fermeture de son couvent et « jusqu'à ce qu'il en fut décidé autrement », le district de Dinan avait jugé avantageux d'utiliser la bonne volonté de ce religieux en lui permettant, bien qu'insermenté, d'administrer la paroisse de Bobital.

Cependant, le P. Félix, qui, dès 1700, avait exprimé sa volonté de se retirer dans une maison de son ordre pour y mener la vie commune, fit connaître le 26 juin 1792 son intention bien arrêtée de s'en aller résider au couvent de Saint-Brieuc, momentanément conservé. Sur ces entrefaites, en exécution d'un plan depuis longtemps préparé entre elles et l'évêque Jacob, les autorités départementales des Côtes-du-Nord (Côtes-d'Armor) réunirent Bobital à Brusvily, pour le culte constitutionnel.

Après avoir quitté Bobital, le P. Félix ne vécut que quelques semaines au couvent de Saint-Brieuc, car cet établissement ne tarda pas à disparaître par suite de la loi ordonnant la suppression de toutes les maisons monastiques. Puis, sur l'injonction formelle des autorités du district de Saint-Brieuc, et sous peine de se voir incarcéré, le P. Félix dut lui-même prendre à Plaine-Haute, le 15 décembre 1792, un passeport pour se déporter en Portugal. Nous avons relevé sur cette pièce le signalement de ce religieux, que voici : « Cinq pieds, yeux bleus, barbe et cheveux blonds, nez large, bouche moyenne, visage large, front haut, menton rond » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 32). Nous ignorons la date du retour en France du dévoué capucin, si tant est qu'il en soit jamais sorti. Mais, pour n'avoir pas voulu souscrire à la déclaration prescrite par la loi du 7 vendémiaire an IV (29 septembre 1795), nous le trouvons détenu comme insoumis, le 12 avril 1796, à la maison de réunion créée à Saint-Brieuc, dans l'hôtel Picot-Chappedelaine. Il s'en échappa du reste dès le 7 septembre suivant (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 105 et 107).

D'après les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, etc., I, p. 287, ce religieux aurait fait beaucoup de ministère caché à Saint-Julien, près de Plaintel, ainsi que dans les paroisses voisines. L'enquête de Boullé le note vers 1802 comme « jouissant d'une bonne réputation ». Le P. Félix devint recteur de Saint-Julien en 1806, puis fut transféré à Saint-Brandan le 29 juin 1808. Après être demeuré quelque temps à Cohiniac, où il avait été envoyé le premier juin 1811, M. Bertho mourut retiré à Moncontor le 2 juin 1823, âgé de 73 ans.

Etait originaire de Bobital, où il naquit en 1745, l'abbé JEAN BRIAND, fils de Gilles et de Guillemette Hesry (ou Henry), lesquels habitaient la Roche lorsqu'ils assurèrent le titre clérical à cet ecclésiastique, le 26 septembre 1766. Après son ordination sacerdotale, M. Briand vint en 1770 comme vicaire à Saint-Glen, alors du doyenné de Coëtmieux et du diocèse de Dol.

Il fut pourvu du rectorat de cette paroisse par Mgr. de Hercé, le 11 février 1779. Après avoir fait dans cette localité beaucoup de bien que l'on retrouvera détaillé au tome II, p. 136, du Diocèse de Saint-Brieuc, etc., l'abbé Briand refusa de s'assermenter et s'exila à Jersey après la loi du 26 août 1792. Les registres de Mgr. de Cheylus l'indiquent comme ayant reçu des secours dans cette île d'août à décembre 1796. Durant ce temps, ses meubles étaient vendus à Saint-Glen les 15 et 16 juillet 1794, comme étant ceux d'un insermenté hors la loi, et rapportaient 1.824 livres au profit de la République.

Revenu en France l'année suivante, M. Briand, d'après les auteurs du Diocèse de Saint-Brieuc, etc., p. 157, s'établit non loin du hameau de la Triquière, où il allait célébrer chez un nommé François Le Bret.

Il y demeura jusqu'à sa mort, « rayonnant, dit une dénonciation du 27 février 1798, jusque dans les communes environnantes de Collinée et du Gouray » (Archives des Côtes-d'Armor, Lm 5, 116), et son souvenir est resté populaire clans ces localités sous le nom de M. Bobital.

L'abbé Briand. décéda subitement dans sa paroisse, près du pont d'Halouvri, à l'âge de 57 ans, le 5 germinal an X (26 mars 1802). Il était en possession d'une carte de sûreté depuis le 14 floréal an VII (3 mai 1799).

Voici, à titre de curiosité, le libellé d'une de ces pièces, que préféraient beaucoup d'ecclésiastiques à la promesse de fidélité à la Constitution de l'an VIII : « N... général en chef de l'armée de l'Ouest : le citoyen N..., prêtre catholique, peut exercer publiquement et paisiblement tant dans les villes que dans les campagnes. Je l'exhorte à concourir, par la voie de son ministère, au maintien de la paix, de l'ordre et de la soumission aux lois ». Cette formule, dit Tresvaux du Fraval, n'avait rien qui pût blesser la conscience la plus délicate.

Un autre prêtre, nommé JOSEPH BRIAND, était aussi natif de Bobital ; nous le verrons à l'article Saint-André-des-Eaux.

Aujourd'hui, aucun prêtre, que nous sachions, n'est originaire de Bobital. (A. Lemasson).

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