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BLAIN PENDANT LES GUERRES DE LA LIGUE

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Pendant les guerres de la Ligue, le château de Blain subit d'étranges péripéties. Mercoeur le prit sans combat en 1585 ; mais il n'y laissa qu'une faible garnison. Le 25 mai 1589, le royaliste, Jean de Montauban. sieur du Goust, attaché à la maison de Rohan, s'embusqua dans le jeu de paume qui touche l'entrée du château, avec 7 ou 8 hommes ; il y attendit patiemment pendant 5 heures, et vers midi, le pont-levis ayant été abaissé et la herse levée pour laisser entrer des charrettes, Du Goust se précipita sur le corps de garde, tua les soldats, traversa le « grand château », puis le « petit château » et força le capitaine à s'enfermer dans la tour de l'Horloge. D'autres hommes arrivent, ils sont 45 ; Du Goust est le maître de la place. Mais dès le lendemain le château est investi par un lieutenant de Mercœur, avec deux régiments.

Le siège traînait en longueur. La duchesse de Mercœur gagna alors une jeune fille qui avait son frère soldat au château. Pour engager son frère à trahir, elle set fit hisser avec une corde par dessus les murs. Mais, menacée de mort par Du Goust, endoctrinée par le pasteur, elle avoua son perfide dessein et consentit, pour se racheter, à trahir à leur tour les assiégeants. Etant retournée vers eux, elle leur fit croire qu'elle avait réussi, et 45 d'entre eux montèrent à l'aide d'une corde dans l'enceinte. Ils furent aussitôt jetés en prison ; leurs armes et les vivres qu'on leur envoya furent d'une grande utilité pour Du Goust.

Avec ses deux châteaux contigus et ses neuf tours d'enceinte, Blain était à la fois une magnifique résidence et l'une des plus fortes places de Bretagne. Du Goust en fit un véritable repaire de brigands ; de là il ravageait le pays, emportant meubles et denrées. Jusqu'aux portes de Nantes, il enlevait des prisonniers, les enfermait dans des cachots où il les laissait mourir de faim ou leur faisait payer des rançons exorbitantes. Il était devenu la terreur de la contrée.

Depuis longtemps les Nantais demandaient à Mercœur de reprendre Blain et offraient même de faire les frais de l'expédition. Le duc ne put leur refuser cette satisfaction, et il se chargea de l'expédition les soldats que lui avait envoyés le roi d'Espagne Philippe II (novembre 1591).

Mercœur fit investir la place et mettre douze pièces en batterie contre la grosse tour du Moulin. Mme de Rohan essaya en vain d'obtenir un accommodement et de sauver son château. Mercœur refusa de s'y prêter. La tour était solide ; les assiégés souriaient et par dérision s'amusaient à essuyer avec des mouchoirs la place où les boulets avaient porté. On tira plus de 2.000 coups de canon.

Le 22 novembre la tour commençant à s'ébranler, Du Goust demande à capituler. Pendant les pourparlers, la canonnade continue ; enfin la tour s'effondre et comble le fossé. Mercoeur se prépare à donner l'assaut. A ce moment 5 ou 6 des soldats espagnols grimpent sur la brèche ; ne voyant personne, ils appellent leurs camarades et avancent prudemment. Nul ne paraît ; Du Goust et ses hommes s'étaient enfermés dans le donjon ou tour de l'horloge après avoir mis le feu aux bâtiments.

Sans essayer de résister, Du Goust se rend à condition d'avoir la vie sauve et moyennant 60.000 écus. Alors les Espagnols entrent en masse, activent l'incendie et se mettent à piller. Les Français arrivent à leur tour ; peu s'en fallut que les vainqueurs ne se battissent pour le partage du butin (23 novembre 1591).

Ils emportèrent d'immenses richesses de ce magnifique château que les Rohan tenaient meublé « comme pour recevoir un roi ». On estima la perte à 100.000 écus.

Mercoeur eût voulu passer les défenseurs par les armes « comme hérétiques et grands voleurs », il se contenta de les faire enfermer au château de Nantes et de les envoyer ramer sur ses galères de la Loire (B. Pocquet, Histoire de Bretagne, Tome V, p. 168 et 209).

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