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COMMANDANTS ET GOUVERNEURS DE BELLE-ILE

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Ordre successif des Commandants et des Gouverneurs.

Nota : Nous laissons à ce travail le style de l'auteur.

L’on ne doit pas s’attendre icy à trouver la juste époque et le tems fixe de la promotion de chaque commandant ou gouverneur de Bel-île ; mais seulement l’année, ou leur nom est inscrit sur les registres de la paroisse du Palais. C’est beaucoup qu’on ait pu sçavoir au juste par cette voie l’ordre de leur succession, et c’est à Messire Choblet, recteur de cette paroisse et official de Bel-île qu’on a cette obligation. Ce digne pasteur aussi zélé pour la gloire de sa patrie que pour le salut de son troupeau, après m’avoir engagé à entreprendre cet ouvrage, s’engagea à son tour à extraire lui-même de ses registres tout ce qui pourrait faciliter mon travail. Sans ce secours, toutes mes recherches auraient été inutiles pour trouver en d’autres sources la liste des commandants et des gouverneurs de cette place, telle que je la rapporte ici dans l’ordre de leur succession : j’ai crû devoir ajouter des notes à ce qui m’a paru demander quelques éclaircissements.

La maison de Gondy a nommé 5 commandants : 1° Guiton Gouès de la Valette, 1578 ; 2° Benoît de Clapisson, 1589 ; 3° Albert de Kerraleau, seigneur de la Part-Dieu, 1590 ; 4° Charles de Montagu, sieur de Boisdavy, 1640 ; 5° Jacques Hedelin de Montatelon, 1658.

C’est le maréchal duc de Retz, premier marquis de Bel-île qui plaça ces trois commandants « De la Valette, De Clapisson, De la Part-Dieu », sous le bon plaisir d'Henri III, dernier des Valois qui régna 15 ans, depuis 1574 jusqu’à 1589 : et comme ce maréchal ne mourut que l’an 1602 et qu’il survécut six ans à son fils aîné Charles de Gondi, tué au Mont-Saint-Michel en 1596, c’est toujours le père qui nomma les commandants de la place depuis 1575 jusqu’à sa mort, quoique Charles portât le titre de marquis de Bel-île. Mais c’est Henri duc de Retz fils de Charles et petit fils d'Albert, qui nomma commandant « de Boisdavy », sous le règne de Louis XIII depuis 1610 jusqu’à 1643 : car le gouvernement ne fut point vacant durant les 21 ans du règne d'Henri IV, premier roi de France de la branche des Bourbons ; et Jacques Hedelin de Montatelon fut le second et dernier commandant qu'Henri de Gondi nomma sous le règne de Louis XIV. — C’est ce commandant qui fit politesse de 40 pistoles à Jean-François Paul de Gondi Archevêque de Paris et cardinal de Retz, lors de son embarquement à Bel-île pour l'Espagne (Mémoires du cardinal de Retz) : c’est aussi de son tems, qu'Henri de Gondi vendit Bel-île à Nicolas Fouquet.

De Montatelon commanda dans le Fort, tandis que le duc de Retz qui l’avait, placé fut marquis de Bel-île, et il signait, encore sur les registres du Palais comme commandant le 20 octobre 1658 : mais dès que le surintendant Fouquet eut acquis et pris possession de ce marquisat, il voulut, à son tour y mettre un commandant de sa main. Ainsi Hedelin de Montatelon fut obligé de céder la place à celui que le nouveau seigneur de Bel-île venait de nommer qui est le suivant.

André de la Haye des Noyers [Note : La maison de Fouquet n’a nommé qu’un seul commandant dans la place]. — 1659. C’est le premier et le seul que Nicolas Fouquet ait pu nommer avant sa disgrâce. La chute de ce 4ème marquis de Bel-île entraîna celle de ce commandant. De la Haye ne commanda dans le Fort qu’environ 3 ans et fut congédié la même année 1661 que ledit seigneur Fouquet fut transféré de Nantes au château d’Angers. Quoique le marquisat de Bel-île passât à ses descendans, ses descendans perdirent dès lors l’avantage d’y nommer des commandans : car depuis cette funeste catastrophe, çà toujours été le Roi qui s’est réservé le droit de les y établir par brevet [Note : Depuis 1661, tous les commandants et gouverneurs de Bel-île ont été faits par brevet].

Le chevalier de Chevigny [Note : Le chevalier de Chevigny quitta plus tard le monde et se fit prêtre dans la congrégation de l'Oratoire]. — 1661 ;

Esnard de Chouppes. — 1663.

Ces deux commandans ne le furent que par intérim durant le cours de la procédure qu’on faisait alors à Bel-île contre le surintendant Fouquet. De Chevigny n’y resta que depuis le 11 septembre 1661 jusque vers la fin de 1662 ; et le marquis de Chouppes que 18 mois, il en sortit l’an 1664 : on a fait de l’un et de l’autre des portraits bien différens dans les défenses du surintendant, j’y renvoie les curieux. Cette charge de surintendant des finances fut éteinte pour toujours dans la personne de Nicolas Fouquet.

Louis de Poulet, Seigneur de Logerie. — 1666. Quoique son nom ne commence à paraître sur les registres du Palais qu’en 1666, il reçut cependant son brevet deux ans auparavant. C’est de Logerie qui, depuis la détention du surintendant, fut le premier qui sans aucun titre s’arrogea le prétendu droit de patronage pour nommer aux bénéfices-cures de Bel-île : on conserve encore en original dans les archives de l’évêché de Vannes, un de ses actes de présentation. Et quoique le Brevet du Roi et les lettres qu’il recevait de la Cour ne le qualifiassent que de commandant, il se qualifiait toujours gouverneur sur les registres et dans tous les actes qu’il signait. C’est enfin de Logerie qui commandait dans la place, lors de la descente des Hollandais dans l’île sous le commandement du comte d'Hoorn en 1674 : il y mourut 4 ans après, le 11 mars 1678.

Ce fut aussi du tems de Logerie que Frère Constance d'Hennebont [Note : Avant la révolution française les Capucins avaient un couvent à Hennebont. Il fut fondé en 1663. Vendu comme tous les autres couvents, il a longtemps servi de gendarmerie ; vers 1884 c’est une propriété particulière. De l’ancien monastère il ne reste plus rien ce qui demeure c’est le souvenir des anciens religieux. En vain a-t-on essayé de donner un nouveau nom à la propriété ; les habitants d'Hennebont l’appellent toujours les Capucins. Dieu le veut ainsi, afin de rappeler aux hommes l’iniquité commise au siècle dernier] capucin laïc qui entendait l’art hydraulique proposa de conduire les eaux par des canaux et des regards de distance en distance, depuis la montagne qui domine le Potager jusqu’à l’endroit ou ce bassin est encore assis aujourd’hui : ce religieux était alors compagnon d’un Père capucin qui prêchait le carême dans l’ancienne église paroissiale du Palais. L’on goûta son projet, on lui promit de l’exécuter et il l’exécuta comme il s’ensuit.

Frère Constance fit faire un bâtiment carré et voûté ; dont la voûte, recouverte de gazons dans le convexe, était surmontée d’une croix rouge au milieu, et tout le contour de cette voûte en dehors était environné de palissades. C’était de la seule source, appelée la Normande, qui sort du haut du potager, que les eaux furent conduites par des canaux et des regards jusqu’à ce bassin. Les robinets qui fournissaient l’eau au public, étaient un peu élevés et placés à la façade tournée vers le centre du havre.

10° Claude de Louvat. — 1680. Son nom ne paraît que cette année sur les registres, c’est pourtant en 1678 qu’il reçut son brevet de commandant. C’est de son tems que le maréchal de Vauban fit construire la citadelle de Bel-île, telle qu’elle est encore aujourd’hui, et raser la haute Boulogne trop voisine de cette place. Peu d’années après le séjour du maréchal de Vauban à Bel-île, la cour ne crût pas devoir confier plus longtems le commandement de cette place à Claude de Louvat, à cause de son grand âge.

11° Le chevalier de la Fare. — 1689 ; 12° Le chevalier de Nanclar. — 1690. Les noms de ces deux commandants ne sont pas inscrits sur les registres du Palais : mais c’est une chose connue dans le païs et dont j’ai connaissance moi-même, que de la Fare commanda seul à Bel-île en 1689 et 1690, et qu’il eût de Nanclar pour adjoint en 1690 ; et qu’en 1691, de la Fare fait gouverneur de Nice en Piémont ; et quelques mois après, de Nanclar gouverneur de Roses en Roussillon.

13° Hervé de la Ferrière. — 1691, était, chevalier de Saint-Louis et brigadier d’armée, il succéda immédiatement aux deux précédents dans le commandement de la place et y commanda 17 ans. — La flotte anglaise et hollandaise parût deux fois de son tems à Bel-île en 1696 et 1703, sans y avoir tenté aucune descente. C’était un grand officier qui méritait par ses bons services la place de gouverneur ; et il l’aurait peut-être obtenue dans le voïage qu’il fit à Paris en 1710, si Dieu n’en avait disposé autrement en l’enlevant de ce monde durant le séjour qu’il y fit.

14° François-Hyacinthe-Thomas, marquis de la Connelai. — 1710. Dans son brevet de promotion, Louis XIV le qualifiait de premier gouverneur de la ville et citadelle de Bel-île ; d’où il résulte que jusques là ses prédécesseurs dans le commandement de la place, n’étaient et n’avaient eu que le titre de commandans, et que c’est cette année que Bel-île fut érigée en grand gouvernement. Le marquis de la Connelai natif de Dinan en Bretagne et maréchal de camp, avait épousé une Colbert des Marets : c’est de son tems, que Louis le Grand mourut à Versailles le 1er septembre 1715 ; et ce premier gouverneur de Bel-île y mourut le 7 juillet 1716, dans la seconde année de la minorité de Louis XV.

15° Joseph Rigot de Fourneau. — 1716. Quand il reçut son brevet de gouverneur de Bel-île, il n’était que maréchal de camp : trois ans après en 1719, il fut fait lieutenant général des armées du Roi, lorsque le marquisat de Bel-île passa de la maison de Fouquet au domaine de sa majesté. Ce gouverneur mourut à Bel-île le 7 janvier 1722, et n’a eu que des lieutenants généraux pour successeurs.

16° Le marquis de Thouis. — 1722 ; 17° le marquis de Saint-Hilaire. — 1730. Comme ces deux lieutenants généraux n’ont point paru à Bel-île durant la cours de leur gouvernement respectif qui est depuis 1722 jusqu’à 1741, et que leurs noms ne sont point inscrits sur les registres du Palais, je n’ai aucune note particulière à faire sur ce qui les regarde ; sinon que le marquis de Thouis mourut à sa terre, et le marquis de Saint-Hilaire à Paris.

18° Benoit-Auguste-César des Porcellets, comte de Saint-Sernin. — 1741. C’est à la 26ème année de Louis le Bien-aimé, notre auguste monarque, l’an 1741, que le comte de Saint-Sernin fut fait gouverneur de Bel-île. Ce lieutenant-général y a passé deux fois et y était l’an 1746, lorsque la flotte anglaise parût devant cette île. Mais depuis cette année là jusqu’à ce jour, ce comte réside à Paris [Note : Ce fut à cette époque que M. de la Sauvagère fut envoyé par la Cour à Bel-île pour fortifier le Grand-Sable. Sur la première pierre il fit graver cette inscription.

Anno MDCCXLVII

Regnante Ludovico XV. bene amato.

Pontificatum obtinente Benedicto XIV,

Tota Europa belligerante.

In provincia pro Rege gubernante,

Serenissimo Principe

Ludovico-Joanne-Maria Borbonico duce de Penthièvre,

Magno maris Prœfecto,

Et administrante summam rerum navalium

Illustrissimo Joanne - Frederico Philippeaux,

Equite ordinis Sancti Spiritus,

Contra vim Anglorum

Bel-insulae gubernatore Benedicto-Cœsare-Augusto des Poreellets,

Comite de Saint-Sernin,

Erecta fuerunt haec munimenta.

Et primum posuit lapidem Joannes-Franciscus de Grossales

Tribunus militiae pedestris

Eques Sancti Ludovici

Et praeses militaris.

Dirigente opus

Ad nutum N. De Frézier munimentorum totius Provinciae prœfecti

Et ordinis Sancti Ludovici equitis,

Felice de la Sauvagère equite Sancti Ludovici.

Benedictionem dedit Jacobus Choblet dignus et venerabilis officialis

Hujus insulae.

19° Jean-François de Grossales. — 1748. Ce chevalier de Saint-Louis commandait à Bel-île sous l’autorité du gouverneur dans les campagnes de 1746 et 1747 : et depuis l’absence du comte de Saint-Sernin gouverneur et de M. d’Albouin lieutenant du Roi, M. de Grossales est chargé du commandement de la place, toujours sous les ordres et l’autorité du gouverneur suivant son brevet. Il fut fait brigadier général d’infanterie en 1750.

Une place aussi importante que l’est celle de Bel-île, méritait bien d’être commandée par de grands officiers et des officiers de premier mérite. Leur pouvoir s’étend sur tous les habitants des trois îles, de Bel-île, de Houat, de Heydic, dans ce qui est du ressort du service de sa Majesté ; mais aussi, à ce service du Roi près, le barreau, le commerce et les intérêts respectifs des familles particulières du lieu, passent leur pouvoir ou le bornent (R. P. François-Marie de Belle-Ile).

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