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L'EGLISE DE BEGANNE

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L'église de Béganne a été restaurée en 1974 grâce à l'action conjointe du Recteur, le Père Jean Rouxel, et du Maire, Yannick Dubois, avec l'aide des pouvoirs publics.

Eglise de Béganne (Bretagne)

Le gros des travaux a duré exactement une année : vidée de tout son mobilier, le 2 septembre 1973, réparti dans les maisons et châteaux de la paroisse, l'église était réouverte le 3 septembre 1974. Durant tout ce temps la population a fait preuve d'un grande compréhension ne ménageant pas son aide.

La vieille église était devenue de plus en plus lépreuse, le toit percé à plusieurs reprises par la foudre, la nef remplie d'eau à certains jours et le long des murs crépis au sable et à la chaux : une décision s'imposait : celle d'une restauration complète, aussi bien de la chambre des cloches — qui furent descendues — que du toit et de la voûte. Tout fut démoli : restaient les murs et les arcades On fit alors le culte sous le préau de l'école et en semaine dans la petite chapelle des Soeurs.

Au départ, le crépi fut enlevé, les murs de l'intérieur se révélèrent très mauvais, faits de pierres poreuses. L'entrepreneur — M. Lilo, de Nantes — proposa un chetis rustique ; un essai fut fait sur deux mètres carrés, puis à la demande du maire et du recteur sur une surface plus grande où il y eût davantage de pierres apparentes ; il fut alors décidé d'habiller ainsi les murs, solution heureuse par son caractère rustique tout indiqué pour cet édifice religieux et bien appréciée. Le décapage des piliers et arcades fit en effet découvrir de très belles pierres du pays. Les arcades gauches sont ceinturées par de gros blocs de granit taillés, celle de droite par des pierres incorporées.

Ce qui fut l'église primitive — le fond de l'édifice actuel — doit dater du XIIIème siècle. Cet édifice était constituée de quatre gros murs massifs de pierres des champs ; elle devait comporter un autel et des fonds. En haut à gauche se trouve la chapelle des Seigneurs de Sainte Croix, appelés aussi Seigneurs de l'Estier ; nous y retrouvons l'enfeu où seraient ensevelis des sarcophages avec les restes de ces Seigneurs. Les boiseries du choeur portent la date de 1450. L'église et la chapelle furent reliées par un bas côté à gauche en 1733 ; l'autre bas-côté quelques années après. On construisit la voûte alors en bois avec des poutres transversales sculptées qui avaient sans doute pour rôle de consolider l'ensemble et d'en couper la longue ligne. Le clocher érigé en 1610 était supporté par quatre grosses colonnes de châtaignier que l'on décapa à la hachette puis replaça comme témoins historiques. De même ont été replacées les poutres transversales, tandis que la voûte a été refaite toujours en châtaignier mais de planches fines.

A l'entrée principale un très beau Christ de grande taille sculpté au XVIIIème siècle par un menuisier de village annonce les quatre statues en bois de la nef principale : le Père créateur, restauré par les Beaux-Arts ; St-Isidore patron des laboureurs ; St Hermeland et St-Jean-Baptiste, le premier patron de la paroisse, le second titulaire. A l'arrière du choeur, une descente de Croix ; grand tableau copie de Rubens, rafraîchi en 1974 par un artiste Nantais. Pour les vitraux, M. Dehay, vitrier à Nantes, a tenu à attendre la pose de la voûte et celle du sol avec son allée centrale en briques rustiques pour composer la couleur de ceux-ci. Grâce à cette précaution aux jours de soleil on jouit d'une couleur tamisée, assez claire, et qui fait même ressortir les murs. Le thème de ces vitraux fut choisi par le Recteur : à gauche les Seigneurs de Sainte Croix revenant de la Croisade sur leurs chevaux harnachés et présentant au clergé de l'époque une splendide offrande : une croix d'or enrichie de six émeraudes déposée aujourd'hui au Musée de la Cathédrale de Vannes. A droite on voit Notre-Dame de Bon Réconfort, patronne du pays, dont la chapelle en bordure de la Vilaine a été détruite durant la Révolution : en habillage, la rivière de Vilaine au port des Halliers, avec représentation des marchands de sel sur leurs navires. Enfin Ste-Anne et St-Cado avec des figurines et des oblats eucharistiques.

La chapelle de la Sainte famille, à gauche en haut, est restée intacte. Au centre du choeur : le tabernacle mural ; à côté une belle pierre sculptée qui sert de niche pour les objets du culte. Devant ce mur, séparé de lui par un large espace, le maître-autel, longue table de granit à petit grain, gris, extrait des carrières de St-Servant-sur-Oust. Enfin, à droite, bien séparé du choeur, le baptistère, en granit également, de forme octogonale, garde toute la pureté et la noblesse de son style ancien. Le long des murs les nouvelles stations du Chemin de Croix en bronze dues à la Maison Chevillard d'Angers : elles ont été disposées en quinconce sur le crépi là où ne ressortaient pas les pierres conservées.

Il convient de remarquer le maintien des anciens bancs reversibles en bois sombre ; les confessionnaux très discrets ; en applique sur les murs des portes sculptées des anciens confessionnaux ; la sauvegarde des vieux bénitiers en granit, une sonorisation fondée sur l'acoustique naturelle à partir de cavités pratiquées tout au long des murs.

Ainsi cette restauration apparaît-elle comme une réussite tout en conservant à cet édifice tout son passé. Les habitants ne peuvent que se réjouir de ce travail considérable, auquel ils ont largement participé, de ce rajeunissement aussi bien extérieur qu'intérieur avec ses murs tout blancs, son clocher harmonieux, son porche de granit, sa vieille croix de pierre et son mur de soutènement Nord fleuri d'hortensias.

(Mgr Yves Lagrée).

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