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LA PAROISSE DE BAZOUGES-LA-PÉROUSE

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Ecclesia de Basocis (XIème SIÈCLE) ; Bazogiæ Petrosæ (1516).

On remarquera que ce nom s'écrit toujours au pluriel. Pérouse signifie peut-être : pierreuse ; c'est peut-être aussi une allusion à saint Pierre, patron de la paroisse.

Bazouges est une petite ville curieuse et pittoresque; ou y voit plusieurs vieilles et intéressantes maisons, dont l'une est l'ancien manoir du Colombier, où habitait le donateur du beau vitrail du XVIème siècle qui orne l'église (Bulletin de la Soc. arch., t. 42, p. 20). — Marché le jeudi.

Altitude: 108 mètres. — Superficie : 5.820 hectares.

Population : en 1792, 4.038 habitants; en 1801, 4.034 ; en 1841, 3.923 ; en 1902, 3.578 ; en 1911, 3.350, en 1921, 2.836.

La ville pourrait peut-être, selon M. Maupillé, remonter à l'époque gallo-romaine. Les anciens documents lui donnent le nom de Villa. Dès le XIème siècle, elle était pourvue de toute une organisation administrative et féodale; elle possédait son moulin seigneurial, son four, son marché, sa coutume, etc...

La ville de Bazouges fut jadis fortifiée : la disposition de quelques rues et clôtures de jardins semble résulter d'une ceinture de murailles, dont l'existence est confirmée par le nom de douves porté encore par une ruelle.

La paroisse, jusqu'à la Révolution, fut desservie par un religieux de l'abbaye de Rillé. Le prieur avait droit de Basse Justice dans les fiefs de Bourienne et du Châtelet. Les dîmes, qui appartenaient à l'abbé de Rillé, étaient affermées en 1773 : 2.250 livres ; et en 1790: 3.833 livres (RÉBILLON, Situation écon. du Clergé, p. 413).

Au début de la Révolution, le prieur-recteur, Pierre-Yves Delaire, et ses deux vicaires, Julien La Coquerie et François Veillard, après avoir réclamé en vain un délai de deux mois, refusèrent le serment. — Ils furent tous sommés, par le District de Dol, de quitter la paroisse, ce qu'ils firent vers le 16 juin 1791. Des troubles s'étaient produits à l'arrivée de l'intrus.

Le Prieur passa en Angleterre, où il mourut.

M. La Coquerie, originaire d'Antrain, après s'être réfugié à Paris, revint se cacher dans la région, où il rendit les plus grands services. M. Veillard dut se retirer à Acigné, sa paroisse natale ; puis il émigra. Il revint à Bazouges en 1800, autorisé, le 4 avril de cette année, par le général Brune ; et en 1804, il fut nommé curé de cette paroisse. Un ex-Minime, Pierre-Yves Chevalier, fut élu curé constitutionnel de Bazouges le 29 mai 1791, et s'installa le 5 juin. Il y mourut le 18 septembre 1793. Pendant un court espace de temps, il avait eu un vicaire du nom de Daubry, qui arriva le 12 juin 1791. Michel-Pierre Lesage, ancien curé constitutionnel du Rheu, remplaça Chevalier pour quelques mois. Il renonça à ses fonctions sacerdotales le 19 mars 1794. Au début de 1797, plusieurs prêtres insermentés, cachés dans la paroisse, reparurent, et l'église fut rouverte jusqu'au 18 fructidor an V (4 septembre 1797). M. Le Gallais, prêtre originaire de Bazouges, y résida pendant presque toute la Révolution ; il prêta tous les serments, abdiqua en 1794, reprit le culte en 1795, pour le cesser à nouveau l'année suivante. Il fut, pendant quelque temps, vicaire à Bazouges. Le 21 octobre 1795, Le Gallais avait déclaré vouloir célébrer le culte dans l'église de Bazouges, et il la loua à cet effet ; mais, chose extraordinaire, il la céda à des prêtres insermentés, cachés dans le pays, qui ne purent, du reste, l'occuper longtemps, et il alla célébrer à St-Rémy-du-Plain ; ce qui ne l'empêcha pas de déposer une plainte, près du Directoire départemental, contre le citoyen Gautier, Procureur de la commune de Bazouges, pour son hostilité contre le clergé. La plainte fut communiquée à la municipalité de Bazouges qui avoua que Gautier avait « paru haineux pour l'exercice du culte », mais prétendit qu'il n'avait fait qu'exécuter les lois ; s'il avait fait sortir les confessionnaux de l'église, pour en faire des guérites de soldats, c'était par « humanité », et d'accord avec la municipalité ; si les soldats du capitaine Eveno avaient fait l'exercice dans l'église, c'était à l'insu de Gautier, qui fit défense de continuer, etc...

L'esprit d'hostilité de Gautier ne cessa pas. En 1796, il était devenu commissaire du pouvoir exécutif près le canton de Bazouges. Il fallut qu'en décembre de cette année, un millier de paroissiens de Bazouges pétitionnât près du département contre l'administration cantonale, pour obtenir la liberté du culte, qui, depuis plus de trois mois, s'exerçait dans les communes environnantes.

En 1798, malgré la défense de l'administration, deux cents habitants de Bazouges envahirent le clocher, le 25 décembre, pour sonner les cloches pour la messe de minuit et pour celle du jour de Noël.

En octobre 1799, le commandant de la garde nationale avait établi un poste de jour et de nuit dans l'église. Il y eut des plaintes. L'administration fit supprimer le poste de jour, mais toléra celui de nuit.

Pour en revenir à M. Le Gallais, disons que, le 11 juin 1798, il fit le serment de « Haine à la Royauté », et qu'en 1799 il prit part, à Rennes, au synode schismatique de Le Coz.

Une lettre de Baron, ancien secrétaire du District, devenu Sous-Préfet de Fougères, du 3 août 1802, montre que Le Gallais était « curé actuel de cette commune » (Bazouges). Le Sous-Préfet réclamait, par cette lettre, l'appui du Préfet pour faire nommer Le Gallais curé concordataire de Bazouges, selon les désirs de la municipalité de cette petite ville. Remarquons que le fameux Gautier, contre qui Le Gallais avait jadis port plainte, était membre de cette municipalité, ainsi, du reste, que Le Gallais lui-même. Il en resta membre jusqu'à sa mort (1806). Disons encore que ce singulier personnage avait, paraît-il, été l'objet d'un attentat, et qu'il avait refusé d'en dénoncer l'auteur (voir Delarue, tome I).

D'une lettre du 14 septembre 1807, au Directeur de l'Enregistrement de Rennes (notes de Delarue), il résulte que la commune de Bazouges-la-Pérouse acheta en 1792, pour son église, un autel [Note : Cet autel est appelé un autel à la romaine dans un procès-verbal du 27 septembre 1793. Il y eut des difficultés nour le charroi dE cet autel de Rennes à Bazouges] provenant de l'église désaffectée de Saint-Aubin de Rennes. Or, après la Révolution, cette dernière paroisse réclama son autel. La commune de Bazouges ne put produire l'autorisation du District de Rennes, nécessaire pour la légalité de la vente. Cette vente devait être, dès lors, considérée comme nulle ; et la restitution de l'autel, à l'église de Saint-Aubin, devait, par suite, être faite, en vertu d'un arrêté du 7 thermidor an XI, rendant aux Fabriques leurs biens inaliénés. Telle était la solution envisagée alors. J'ignore si elle fut définitive.

Comme la plupart des communes, celle de Bazouges essaya de se soustraire à l'obligation de livrer toute l'argenterie requise à l'église. Elle prétendit conserver, en plus des vases sacrés indispensables, une croix, un encensoir, un crucifix et une vierge, le tout en argent. L'administration du District fit des observations le 6 novembre 1792. Il est probable que ces objets furent livrés, au plus tard, le 2 mai 1794, avec les vases sacrés et les ornements restés à l'église.

Des confessionnaux furent vendus aux enchères le 9 mai 1794, ainsi que le « grand pupitre du chœur, et le petit du sanctuaire ».

Par contre, le 3 août 1793, le District de Dol remit à M. Le Gallais, alors vicaire de Bazouges, pour décorer l'église, six chandeliers et un Christ de cuivre, pesant 240 livres, le vicaire ayant fourni lui-même, en échange, un certain poids d'autre cuivre. (Delarue).

Ou a vu que les autorités de Bazouges se montrèrent sectaires, alors cependant que la petite ville était peu favorable aux idées révolutionnaires. Nous avons vu que les Vendéens avaient été reçus assez favorablement à Bazouges. Il résulta naturellement, de ces différences d'opinions, des méfiances et de l'hostilité. Aussi, du 5 juin 1795 au 27 juillet de la même année, les autorités de Bazouges furent obligées, par crainte de représailles de la part des habitants et des chouans, d'abandonner leur commune. De même, l'administration cantonale ne put s'installer que le 22 novembre 1795. (Delarue, tome 1). On sait que Bazouges fut chef-lieu de canton pendant la Révolution.

L 'église de Bazouges a été, au milieu du XIXème siècle, l'objet d'un remaniement important. Précédemment, elle se composait de deux églises de 3 nefs chacune (XIIème et XIIIème siècles, et XIVème et XIVème siècles), accolées l'une à l'autre, quoiqu'elles ne fussent pas de même longueur, et qu'elles n'eussent pas leur sol au même niveau. Cela constituait, dit l'abbé Brune (Cours d'architecture, p. 336) « la plus étonnante et la plus incompréhensible église .... de tout l'univers catholique ». La grande nef actuelle est formée des anciennes 3ème et 4ème nefs. Il reste des parties intéressantes. La plus remarquable est la travée au-dessous de la tour, dans laquelle sont les Fonts Baptismaux ; elle est de la fin du XIIème siècle. La, fenêtre du pignon collatéral nord est ornée d'une splendide verrière de 1574 (classée), qui coûta 552 livres. A remarquer : une ancienne cuve baptismale (XVème siècle) [Note : BOURDE DE LA ROGERIE, Soc. arch. tome L, p. 133] (classée) et un bénitier (classé) portant la date de 1313, fait d'un chapiteau du vieil édifice. L 'église est dédiée saint Pierre et saint Paul.

Le seigneur de la Ballue prétendait aux droits de prééminence ; mais ces droits lui étaient contestés par le possesseur de la châtellenie de Bazouges, lequel fut généralement le Roi. Saint Vincent Ferrier prêcha à Bazouges en mai 1418 (DE LA BORDERIE, Histoire de Bretagne, IV, 167).

 

CHAPELLES.

1° Chapelle Saint-Georges, dans le cimetière. Elle est récente. mais elle en a remplacé une plus ancienne.

2° Saint-Nicolas de VILLECARTIER.

3° Sainte-Anne et Saint-Jean du Houx. Cette chapelle fut élevée en 1662, par le prieur de Bazouges, dans la forêt de Villecartier, « là où s'était manifestée la gloire de Dieu par plusieurs miracles ». Le maître des Eaux et Forêts ayant fait démolir la chapelle, le prieur la fit reconstruire dans sa propriété du Houx. Elle fut vendue nationalement le 17 août 1791 au prix de 155 livres ; et les biens de la chapellenie au prix de 6.720 livres 26. Il reste une croix, appelée Croix de Sainte-Anne, dans la forêt, au bord de la route nationale, près de la Croix de Dol.

4° Saint-Sauveur de la BOUDONNIÈRE, ou du GRAND-BOIS, rebâtie en 1754 ; elle fut vendue nationalement, avec les terres en dépendant, le 8 prairial an III, au prix de 1150 livres.

5° - 6° Il y avait à la BALLUE deux chapelles, l'une à l'intérieur du château, l'autre à l'extérieur. Une d'entre elles était dédiée à saint Martin. Elles ont disparu. Les biens de la chapelle intérieure furent vendus 8.515 livres, le 18 nivose an II (DELARUE, I, 117). La chapelle extérieure fut vendue 210 livres et les biens qui en dépendaient 16.425 livres (DELARUE, I, 117).

7° Sainte-Madeleine, ancienne maladrerie, dont il ne reste rien.

8° Chapelle de MARTIGNÉ (abandonnée).

9° La Sainte-Trinité du PONT, encore fréquentée par les pèlerins.

10° Chapelle de la POITEVINIERE (en ruines).

11° Chapelle Saint-Mathurin, dans la forêt de VILLECARTIER, près d'une fontaine.

12° Chapelle Notre-Dame de l'Hôpital (récente).

Citons aussi le petit pèlerinage à Notre-Dame de Vaugarny, au bord d'une vieille route : une très ancienne statuette de bois fut jadis déposée dans un creux d'un vieux chêne ; les lèvres de l'ouverture s'étant en partie refermées, la statuette est restée prisonnière. Une croix de granit de forme octogonale se trouve près de l'arbre. Le croisillon est actuellement renversé.

On a trouvé en Bazouges plusieurs objets préhistoriques. Dans la forêt de Villecartier, M. de la Villarmois a signalé l'existence, le long de l'allée du Pinsonnet, des débris de monuments anciens, peut-être gallo-romains.

On voit encore à Bazouges, non loin de l'église, une motte féodale (transformée en partie en jardin).

Signalons aussi, dans la forêt, la Croix de Montoger, datée de 1625 et relevée en 1811 et 1817, et une énorme colonne de granit étendue au fond d'une excavation. Elle devait, dit-on, servir pour un monument rappelant un combat entre bleus et chouans qui aurait eu lieu en cet endroit.

Il y avait à Bazouges :

- un siège de justice royale [Note : Les fourches patibulaires royales se trouvaient à la Carrée de Landeroux, à la bifurcation des routes de Vieuxviel et de la Fontenelle].

- une maîtrise des eaux et forêts [Note : Il y avait quatre gardes féodés pour la forêt de Ville-Cartier, qui a une superficie de 990 hectares. C'étaient, en 1542 (Réform. des forêts, Arch. départ.) : François du Chastellier, à raison de la terre de la Motte-Berthier ; Guyon de Langan, à raison des Portes ; le seigneur de la Ballue (probablement Jacques d'Acigné), à raison de la Ballue ; François de la Villegontier, je ne sais à quel titre. — Peut-être le document qui nomme François de la Villegontier, fait-il allusion à un état ancien, alors que les Morel de la Villegontier (au XVème siècle) étaient possesseurs de la châtellenie de Marcillé-Raoul. J'ignore du reste si cette châtellenie donnait des droits dans la forêt de Ville-Cartier] ;

- une subdélégation de l'Intendance.

La ville eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de religion. Elle tenait pour Mercœur et fut pillée par les gens du Roi en 1590 et 1595.

(Emile Pautrel).

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