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LA PAROISSE DE LA BAZOUGE-DU-DÉSERT

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Vicus qui Basilica dicitur (1010) ; ecclesia de la Bazogia (1090).
Altitude : 198 mètres. — Superficie : 2.469 hectares.
Population : en 1792, 2.230 habitants ; en 1801, 2.206 ; en 1841, 1.903 ; en 1911, 1.600 ; en 1921, 1.379.

Etat de la paroisse en 1792 : « territoire inégal, plein de vallons ; beaucoup de landes. Le sol est argileux et compact et exige des travaux pénibles et dispendieux ; ne produit que sarrasin et chanvre ... » (Ann. de Fougères). Selon une note des registres paroissiaux, relevée par M. l'abbé Paris-Jallobert, il serait mort, en La Bazouge, en 1741, à la suite d'un hiver rigoureux, 343 personnes ; au fort de l'épidémie, on portait le Saint Viatique jusqu'à 20 fois le jour.

Le mot de vicus, dont on se servait au XIème siècle pour désigner la Bazouge, indique l'importance que, dès le XIème siècle, et sans doute bien antérieurement, cette localité pouvait avoir. Les localité ainsi qualifiées sont très rares.

Il y a lieu de croire que la paroisse de La Bazouge est de fondation bretonne (IXème siècle). Elle comprit à l'origine le territoire de Pontmain.

Un territoire d'environ 450 à 500 hectares, situé entre la Glaine et l'Airon [Note : La Glaine, ou Glane, ou Glenne (Guienna, 1269) (Abbé ANGOT, IV. 405) est aussi appelée la « rivière de Bignette » ; c'est elle qui actionne le vieux moulin de ce nom, qui est cité en 1209. L’Airon, ou l'Aron, ou Léron, ou Dairon, est encore appelé la Futaye. C'est la rivière qui passe au Pontmain. Ces deux cours d'eau se réunissent avant de rejoindre la Sélune. La forêt de Glaine, dit un texte de 1209. se trouvait « inter Glan et Aron » (LE B., II, 327)], composé d'une fraction de La Bazouge et de Louvigné, est connu sous le nom de Franchise du Petit-Maine. Selon M. Maupillé (Soc. arch., XI. p. 300), ce territoire aurait été rattaché, au XIIIème siècle, au point de vue féodal, à la seigneurie de Mayenne, tout en continuant à faire partie, au point de vue religieux, des paroisses de Louvigné et de La Bazouge.

A ce dernier titre, ce territoire aurait continué à jouir des privilèges de la Bretagne ; c'est-à-dire qu'il aurait été dispensé des impôts royaux auxquels était assujettie la seigneurie de Mayenne. De là son nom de franchise (voir aussi le Dictionnoire de l'abbé Angot, III, 255).

Le principal village de la « franchise du Petit-Maine » est le Pont dom Guérin, qui paraît tirer son nom d'un membre de la famille de Louvigné au XIIème siècle (Le Bouteiller, II, 66). — Là habitaient, au XVIIIème siècle, plusieurs familles importantes : les Chardon de la Renoulais, les le Nicolais de Clinchamps, etc.... — Il y avait une brigade de gabeleurs, un bureau pour le sel et les boissons, un notaire, plusieurs maisons de campagne, deux chapelles (voir un peu plus loin). C'est un lieu très pittoresque, situé au carrefour de très vieilles routes, dont l'une traverse la Futaye sur un pont très ancien et très curieux.

Le Pont dom Guérin fut, dès l'origine, un centre révolutionnaire. Sous l'inspiration des patriotes de la région, dont Clinchamps, une « Fédération » se constitua entre les paroisses de La Bazouge, de Saint-Mars-sous-la-Futaye, de Landivy. de Saint-Ellier et du Loroux. Sa première manifestation se produisit le 17 juillet 1791, « au passage de la Bignette ». Participèrent à la fête, les officiers municipaux des cinq paroisses fédérées, avec leurs gardes nationales, dont le commandement, pour l'occasion, fut offerte à M. Delise, colonel de la garde nationale de Fougères, qui se trouvait présent. Il y eut naturellement discours et serments, bûcher et même bal. (Le Bouteiller, manuscrit, 460).

Si l'on s'en rapporte au nom d'un village de La Bazouge (à moins que le véritable nom ne fût vairie et non verrerie), il y aurait eu jadis, en cette paroisse, une verrerie, qui trouvait son combustible dans la forêt de Glaive. Cette forêt, située en Louvigné et La Bazouge, au bord de la rivière de Glaine, appartenait au marquis de Mausson ; les derniers tronçons ont été défrichés en 1759. On retrouve le nom de Glaine dans celui de nombreux villages : Glaine, val de Glaine, moulin de Glaine, verrerie de Glaine, forêt de Glaine, etc...

L'église de La Bazouge possède des reliques de saint Judicaël, roi de Domnonée et de saint Méen, abbé de Saint-Jean de Gaël (VIIème siècle) ; reliques acquises récemment en souvenir de celles de saint Judicaël, conservées jadis dans cette église et disparues pendant la Révolution.

La cure était à la présentation de l'archidiacre de Rennes. Elle était dotée d'un beau revenu. Les dîmes, qui appartenaient au recteur, se percevaient à la 6ème gerbe, et produisaient, à la veille de la Révolution, 8.000 livres [Note : En 1776, les dîmes étaient évaluées à 120 boisseaux de froment] ; de quoi il faut déduire environ 2.500 livres de charges, parmi lesquelles l'entretien de 2 vicaires et une rente de 120 boisseaux de froment due à l'abbaye de Rillé. C'est aujourd'hui une cure de 2ème classe.

Les recteurs de La Bazouge appartinrent souvent à des familles distinguées. Les registres de La Bazouge contiennent des notes assez-curieuses sur eux. Le 23 janvier 1791, le recteur, Victor de Lesquen, et les deux curés (vicaires), Nicolas Dupont et Pierre Guignette, prêtèrent le serment constitutionnel ; mais ce dernier, deux mois plus tard, se rétracta, après quoi une troupe de jeunes révolutionnaires le chassèrent de l'église et l'obligèrent à disparaître.

Peu après le clergé paroissial, prêtèrent serment : deux prêtres retirés au Pont dom Guérin, MM. Micquelard, prêtre normand, et Marye, ex-bénédictin ; ainsi qu'un ancien moine de Savigny. Louis Lenglet, lequel, après sa sortie du couvent, était venu habiter à la Bignette, dans la maison aujourd'hui qualifiée de château, dit-on. M. Lenglet se maria [Note : Marié sacrilègement le 21 mai 1793, par Paulmier, curé constitutionnel de Louvigné, il mourut à la Bignette en 1825, à 77 ans, après avoir fait sa soumission à l'Eglise. Son mariage fut régularisé dans la nuit du 28 juin 1822 dans la chapelle de l'Hermitage, près du Pont dom Guérin. Il lui fut imposé un jeûne par mois et la récitation journalière du Miserere. Il avait alors deux filles qui étaient mariées] et devint maire de La Bazouge, le 11 avril 1797.

Quant au recteur, M. de Lesquen, devenu curé constitutionnel, il renonça à ses fonctions sacerdotales le 22 février 1794, mais il continua d'habiter le presbytère, qui servait aussi de corps de garde. Dans la soirée du 15 au 16 novembre 1799, il y fut saisi par une troupe de chouans, qui l'emmenèrent et le mirent à mort.

Le 11 janvier 1800, l'abbé Courtillé, ancien vicaire de Parigné, célébra publiquement la Grand'messe à La Bazouge. Il y eut Sermon et Salut. La paroisse de La Bazouge, par suite des faits précédents, fut très divisée pendant la Révolution. Après le Concordat, il y eut un bon nombre de Louisets. C'est sur le territoire de La Bazouge, à Malagra, que fut arrêté, en 1793, le prince de Talmont.

L'église est sous l'invocation de saint Martin. Elle vient d'être en grande partie reconstruite, avec beaucoup de goût. Les prééminences appartenaient au seigneur d'Ardennes (en Saint-Georges de Reintembault), à cause du grand fief de Pontpéan et du bourg. Le presbytère a été construit en 1753 par le recteur Pioger de Chautradeuc.

Il y avait plusieurs chapelles dans la paroisse :

1° Saint-Clair de l'HERMITAGE, près du Pont dom Guérin où, selon la tradition, se retira saint Guillaume Firmat (XIème siècle). Elle a été reconstruite en 1636. La statue de saint Abraham y est en grand honneur. Cette chapelle fut vendue nationalement le 8 juin 1791 à M. Le Nicolais de Clinchamps, pour le prix de 528 livres. On y voit la tombe de ce personnage (+ 24 novembre 1813).

2° Saint-Joseph du PONT DOM GUÉRIN, construite en 1787 par M. Joseph Chardon de la Renoulais, avocat au Parlement, qui devint membre du District de Fougères. Dans la chapelle de Saint-Joseph officia pendant la Révolution un ancien bénédictin de l'abbaye du Bec, assermenté, du nom de Marye (voir ci-dessus), qui, en 1794, fut chargé par le District de Fougères de constituer une bibliothèque avec les livres provenant des maisons religieuses fermées. Marye se rétracta après la Révolution dans l'église de Saint-Léonard, et il devint aumônier de Saint-Louis. Il mourut au Pont dom Guérin le 11 mars 1816.

3° Saint-Anne de la RASLAIS (1630).

4° La chapelle de la BASTARDIÈRE, construite en 1587, et remaniée en 1687 par la famille Lasne dont les armoiries s'y voient encore

5° La chapelle du PLESSIS-CHASNÉ (détruite).

(Emile Pautrel).

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