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LA BASILIQUE DE SAINT-DENIS

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DESCRIPTION GÉNÉRALE.

La Basilique actuelle est le cinquième édifice élevé, à travers les siècles, sur le tombeau de saint Denys (Denis).

Bâtie par Geneviève, agrandie magnifiquement par Dagobert Ier, restaurée sous Charlemagne, elle fut reconstruite entièrement par Suger, au XIIème siècle. Devenue ruineuse, l’église de Suger fut rebâtie, cent ans après, par les abbés Mathieu de Vendôme et Eudes Clément, sous la direction de Pierre de Montereau, maître-maçon de la Sainte-Chapelle, vers 1240, sous le règne de saint Louis.

C’est donc un monument de pur style gothique, remanié au XIXème siècle, mais remis en sa forme ancienne par Viollet-le-Duc, qui est devant nous.

Basilique de Saint-Denis

 

Basilique de Saint-Denis (Félix Benoist)

Remettant à la fin de la visite l’examen de la façade, pénétrons tout de suite dans l’édifice, en traversant le porche ou narthex qui, par la grosseur de ses piliers supportant les deux tours, atteste la construction encore massive du XIIème siècle.

Basilique de Saint-Denis : portail central

 

Basilique de Saint-Denis : portail de gauche

Portail de gauche

Basilique de Saint-Denis : portail central

Portail central

Basilique de Saint-Denis : portail de droite

Portail de droite

Placé sous le grand orgue, le visiteur est avant tout frappé par l’élégance, l’harmonie, la clarté et la proportion parfaite de toutes les parties de l’édifice.

Il a 108 mètres de long (Amiens en a 145), 29 mètres de haut (Amiens, 39), 11 m. 75 de largeur de nef et 39 mètres au transept (Notre-Dame de Paris a 42 mètres).

Elle n’a que trois nefs, selon l’usage du XIIIème siècle. Les chapelles [Note : Ces chapelles étaient dédiées, en partant de la chapelle Saint-Hippolyte, dans le Transept : à la Trinité, où se trouvait le trou du Lépreux, en souvenir de sa guérison par Notre-Seigneur ; à saint Denys (petite sacristie) ; à saint Martin ; à saint Louis (saints de France) ; à saint Laurent (salle de garde) ; à sainte Madeleine, aujourd’hui Chapelle des Fonts baptismaux, où l’on remarquera un beau vitrail moderne (1932) du maître verrier Gruber : L'Eau Salvatrice] du collatéral nord furent ajoutées au XIVème siècle ; mais on admirera toujours son vaste vaisseau, son transept spacieux, son abside ou chevet incomparable, la ravissante galerie du Triforium qui fait le tour de l’édifice, et la légère surélévation du grand autel, ce qui permet d’apercevoir le célébrant de tous les coins de l’église.

Les pierres, plus dures, employées au temps de Suger, viennent de Pontoise ; celles du temps de saint Louis viennent de Conflans.

Remontant la nef et passant devant le banc d'oeuvre et la chaire, qui sont du XIXème siècle dernier, nous arrivons à la clôture, marquant l’emplacement du jubé, aujourd’hui disparu, ainsi que la grille célèbre, fermant le Choeur des Religieux Bénédictins qui occupait les trois premières travées de la nef.

Plan de la basilique Saint-Denis à Paris

 

LE TRANSEPT DU NORD.

Nous suivons l’itinéraire de la visite ordinaire, et passant derrière l’autel du Saint-Sacrement, éclairé par deux lampes et servant aux offices de la semaine, nous voyons dans

LA CHAPELLE DE LA TRINITÉ, 3 statues, celle (56) de LÉON DE LUSIGNAN, roi d'Arménie ; (42) CHARLES DE VALOIS, comte d'Alençon, et (43) de MARIE D'ESPAGNE.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Léon de Lusignan, Marie d'Espagne et Charles de Valois"

Basilique de Saint-Denis, côté gauche

 

Basilique de Saint-Denis : tombeaux

Nous longeons la CHAPELLE DE SAINT-HIPPOLYTE dont l’autel, particulièrement visité autrefois, sous le nom de Saint-Bilt, se trouvait au milieu, à l’arrière du tombeau de Louis XII ; on l’appelle parfois la Chapelle de la famille de saint Louis, parce que nous y trouvons les monuments de :

(24) BLANCHE DE CASTILLE, t 1252, ou, peut-être, CATHERINE DE COURTENAY, seconde femme de Charles de Valois, t 1307 ;

(37) CLÉMENCE DE HONGRIE, femme de Louis X, t 1328 ;

(28) LOUIS DE FRANCE, petit-fils de saint Louis, t 1319 ;

(29) MARGUERITE D’ARTOIS, sa femme, t 1311 ;

(61) MARIE DE BOURBON, belle-soeur du roi Charles V, t 1401 ;

(47) BLANCHE D'ÉVREUX, seconde femme de Philippe VI, t 1398 ;

(48) JEANNE DE FRANCE, sa fille, t 1371 ;

(40) CHARLES DE VALOIS, petit-fils de saint Louis, t 1325 ;

(39) CHARLES D'ANJOU, roi de Sicile et de Jérusalem, frère de saint Louis, t 1285 ;

(23) LOUIS et PHILIPPE. fils de saint Louis, t 1272 ;

(30) BLANCHE DE FRANCE, fille de saint Louis, t 1320 ;

(19) PHILIPPE ou DAGOBERT, frère de saint Louis, t 1235 ;

(20) LOUIS DE FRANCE, fils aîné de saint Louis, t 1260.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Clémence de Hongrie, Marguerite d'Artois, Louis de France, et d'une reine"

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Charles comte de Valois, Blanche de Navarre et Jeanne de France"

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Blanche de France, Louis et Philippe et Charles Ier d'Anjou"

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Louis de France et de Philippe de France"

Nous voici au Croisillon Nord où se trouvent les monuments plus importants du XVIème siècle.

1° Celui (63) de Louis XII, mort en 1515, et d'ANNE DE BRETAGNE, t 1514. 

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne

Taillé à Tours et attribué vers 1517, à Jean Juste, sculpteur italien, à son frère Antoine Juste et à ses neveux Jean Juste et Juste de Juste. Au-dessus d’un soubassement de deux marches, l’édicule s’élève en forme de catafalque représentant : en bas, les statues gisantes de LOUIS XII et d'ANNE DE BRETAGNE, et, sur la plate-forme, les statues priantes des deux princes. Dans les arcades, les douze Apôtres, traités avec une admirable variété ; aux quatre coins : les Vertus Cardinales assises : la Justice (l’épée a disparu), la Force tenant une colonne entre ses bras, la Tempérance et la Prudence, dont le miroir a aussi disparu.

Les bas-reliefs représentent la bataille d'Agnadel et l’entrée triomphale des Français à Milan, avec cette inscription :

LUDOVICUS XII

Dei gratia Francorum. Rex, obiit anno salutis MDXV

ANNA BRITANNIAE

Uxor Ludovici XII, obiit anno salutis MDXIV.

2° La colonne (71) de FRANÇOIS II, mort à Orléans, à 21 ans, en 1500, après avoir épousé Marie Stuart, oeuvre du Primatice, vient des Célestins. Sur l’entablement se tiennent trois petits génies, sculptés par Germain Pilon ou Ponce Jacquiau. La colonne ornée de flammes, allusion à la colonne de feu du Désert, avait, au sommet, le coeur du Roi enfermé dans un vase d’argent, fondu à la Révolution. Le corps de Marie Stuart repose en Angleterre.

Voir aussi   Monument de François II dans la basilique de Saint-Denis "Monument (colonne) de François II"

(59) GUILLAUME DU CHATEL, chambellan de Charles VIII (Charles VII ?), t 1441.

Voir aussi   Monument de Guillaume du Chatel dans la basilique de Saint-Denis "Monument (gisant) de Guillaume du Chatel"

3° Celui de HENRI II (69). Il se trouvait d’abord au centre de la chapelle de Valois (élevée par Catherine au transept nord extérieur de la Basilique), édifice à deux étages qui représente, au-dessous, le Roi et la Reine gisants dans leur cercueil, et au-dessus, priants, revêtus du costume du sacre, à genoux sur des prie-Dieu, tondus en 1793.

Commandé vers 1550, conduit surtout par le Primatice, ce monument fut mis en place vers 1570, du vivant de la reine Catherine. Les statues gisantes sont le Roi, de Germain Pilon ; la Reine, de Jérôme della Robia. Les statues des quatre Vertus Cardinales, placées aux angles, sont de Laurent Régnauldin et de Fremyn Roussel.

Nous retournant à droite, nous voyons (68) la colonne du cardinal LOUIS DE BOURBON, archevêque de Paris et abbé de Saint-Denys en 1537, qui portait la statue de ce prélat, brisée à la Révolution.

Et nous pénétrons dans le Choeur, où les moines — jusqu’à cent trente — chantaient l’office, et au milieu duquel reposait CHARLES LE CHAUVE, grand donateur de l'Abbaye, le seul empereur enseveli dans la Basilique.

 

LE CHŒUR ET LE SANCTUAIRE.

Arrivés devant la table de communion, nous saluons l'Autel majeur dédié à la Trinité et restauré par Viollet-le-Duc. Le rétable représente le Christ et les Apôtres. La garniture en bronze est du XIXème siècle.

Dans le sanctuaire, à droite :

Le tombeau de DAGOBERT, t 638. Oeuvre magnifique du XIIIème siècle, représentant le Roi, fondateur de la Basilique, couché de flanc sur un lit entouré de deux statues.

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Dagobert

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Dagobert

   

Voir aussi   Tombeau du roi Dagobert dans la basilique de Saint-Denis "Le tombeau du roi Dagobert"

A gauche : celle de NANTHILDE, son épouse ;

A droite : celle de CLOVIS II, son fils, tenant le plan relief de la Basilique ;

Au premier panneau : Saint Denys apparaît à un moine, dans une île de la Calabre, et lui demande de prier pour Dagobert qui vient de mourir ;

Au panneau du milieu : Dagobert passant le Styx sur la Barque de Caron ;

En haut : L’âme de Dagobert, sous la forme d’un enfant, est introduite au ciel par saint Denys, saint Maurice et saint Martin.

Au pinacle : le Christ triomphant.

Près de l’autel : statue de la Vierge, en bois, assise, provenant du prieuré de Saint-Martin-des-Champs (du XIIème siècle).

Ensuite, à gauche : le trône épiscopal, avec les armes de l'Abbaye sur fond bleu, trois fleurs de Lys entourant le saint Clou de la Passion (maintenant à Notre-Dame), donné à l’abbaye par Charles le Chauve.

Et auprès : deux petits monuments à arcades, élevés à JEAN et BLANCHE DE FRANCE, tout jeunes enfants de saint Louis, ornés de plaques en émail limousin (pro­venant de l’abbaye de Royaumont).

Toujours placés sur les quatre dalles du milieu, recouvrant l’escalier qui descend au caveau établi par Napoléon Ier pour sa dynastie, agrandi par Napoléon III, nous voyons les seize statues dites : gisantes, élevées par saint Louis à la mémoire de ses prédécesseurs [Note : Les statues ou effigies, gisantes, représentent le défunt endormi — la mort n’est qu’un sommeil — reposant sur un lit, oreiller soutenu parfois par des anges. Les yeux ouverts, parce que l'Eglise leur souhaite surtout le repos et la lumière ; toujours tournés vers l’autel, c’est-à-dire vers l'Orient, selon cette croyance : qu’un jour un nouveau soleil se lèverait sur les cendres confiées à la terre].

Près de la colonne de droite, sont les statues (7 et 8) de PÉPIN LE BREF et de BERTHE, sa femme (Berthe aux longs pieds), mère de Charlemagne, couronnés tous deux à Saint-Denys, en 754. par le Pape Étienne III, Carloman et Charlemagne âgé de 12 ans étaient auprès d’eux.

(11 et 12) : LOUIS III et CARLOMAN, fils de Louis le Débonnaire, morts à 22 ans et à 19 ans.

En arrière : (25) PHILIPPE III LE HARDI, t 1285, qui ramena de Tunis les restes de son père, saint Louis ; et son épouse (26) ISABELLE D’ARAGON, morte en Calabre au retour de Tunis, t 1271.

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Philippe IV le Bel, Philippe III Hardi et Isabelle d'Aragon, son épouse

(32) PHILIPPE LE BEL, t 1314.

(5 et 6) CLOVIS II, t 656, et CHARLES MARTEL, t 741, que l’épitaphe appelle Carolus Martellus, Rex, bien qu’il n’ait été que maire du palais.

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Charles Martel et de Clovis II

  

Voir aussi   Gisants dans la basilique de Saint-Denis "Les gisants de Charles Martel, Clovis II, Isabelle d'Aragon, Philippe IV le Bel et Philippe III le Hardi"

A gauche, auprès des dalles, reposait sous une pierre tombale le corps de Marguerite de Provence, femme de saint Louis, dont la pierre disparue portait cette épitaphe : Ci-gist la noble Reyne de France, Marguerite qui fut femme de Mgr saint Loys, jadis Roi de France, qui trespassa le mercredi devant Noël, l’an de l'Incarnation 1295. Priez pour Elle.

A côté d’elle, reposait SAINT LOUIS, dont les ossements rapportés de Tunis — le coeur et les entrailles furent déposés à Palerme — séparés de la chair pour éviter la peste, furent relevés en 1298 et replacés sur les autels.

Plus loin son père, LOUIS VIII, sous un monument avec quatre statuettes d’argent, disparu depuis. Dans le sanctuaire et le long des grilles dormait le vainqueur de Bouvines, PHILIPPE-AUGUSTE, son grand-père.

A gauche près de la grande colonne, CLOVIS II, et ERMENTRUDE, première femme de Charles le Chauve.

(Aux 17 et 18) PHILIPPE, fils de Louis IV, t 1131, et CONSTANCE DE CASTILLE, épouse de Louis VII, après la répudiation d'Eléonore de Guyenne.

Voir aussi   Pierres tombales de la basilique de Saint-Denis "Pierres tombales de Carloman, Ermentrude, Philippe et Constance de Castille"

(Au 44) JEANNE DE FRANCE, fille de Louis X, t 1349.

(Aux 15 et 16) HENRI Ier, fils de Robert Ier, t 1060, et LOUIS VI, t 1137.

(Au 36) LOUIS X, t 1313. et son fils Jean Ier, qui régna cinq jours.

(Au 13) ROBERT LE PIEUX, t 1031.

(Au 14) CONSTANCE D’ARLES, sa femme, t 1032.

Voir aussi   Pierres tombales de la basilique de Saint-Denis "Pierres tombales de Louis le Gros, Jeanne de France, Henri Ier, Louis X, Robert le Pieux et Constance d'Arles"

Ici se trouvaient autrefois les statues, maintenant disparues, de Eudes, t 898, et de HUGUES CAPET, t 996, fondateur de la Dynastie.

(Au 73) le monument du coeur de HENRI III, colonne torse en marbre, ornée de lierre, de fleurs de lys, de couronnes et de la lettre H. de Barthélemy Prieur, vient de l’église collégiale de Saint-Cloud, où fut assassiné Henri III, en 1589.

L’autre monument, supportant le vase où reposait le coeur du Roi, de Jean Pageot, est placé à droite du transept, contigu à la statue de Charles Martel.

Dans le choeur, les stalles, du XVIème siècle, proviennent de la chapelle du château de Gaillon, élevée en 1501 par les soins du Cardinal d’Amboise. Elles sont du style italien de l’époque, composées de panneaux de marqueterie en couleur, représentant des Sibylles et des Vertus, et en haut des dossiers, les Episodes de la Vie de la Sainte Vierge et de Notre-Seigneur, travail des sculpteurs français. Elles ont été réparées et augmentées de pièces nouvelles par le menuisier Ronsin et par Villeminot.

Celles de la deuxième travée proviennent de Saint-Lucien de Beauvais. Les stalles des moines sont main­tenant à Saint-Sulpice.

 

L'ABSIDE ou CHEVET et DÉAMBULATOIRE.

Sortant du choeur, à gauche, montons le grand escalier de seize marches, laissant :

A droite :

(Au 22) La statue de CHILDEBERT, t 558, qui vient de Saint-Germain-des-Prés, dont ce roi fut le fondateur.

(Au 1) Celle de CLOVIS, entouré d’une ceinture, soutenant une aumônière, avec les cheveux longs, signe ordinaire des rois mérovingiens, vient de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul (Collège Henri IV) où ce roi reposait auprès de sainte Geneviève.

Voir aussi   Pierres tombales de la basilique de Saint-Denis "Les pierres tombales de Clovis Ier, de Childebert Ier, et de Frédégonde"

A gauche, près du mur où était autrefois adossé l’autel de Notre-Dame la Blanche (aujourd’hui à Saint-Germain-des-Prés), les statues de :

(50) PHILIPPE VI, t 1350 ;

(51) JEAN II ou LE BON, t 1361, père de Charles V, mort après dix ans de captivité à Londres, et rapporté par son fils à Saint-Denys ;

(30) CHARLES IV LE BEL, t 1328 ;

(38) PHILIPPE V, t 1322 ;

(39) JEANNE D'ÉVREUX, femme de Charles IV, t 1371 ;

(?) BLANCHE DE FRANCE, duchesse d'Orléans, fille de Charles IV, t 1394.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Gisants de Jean le Bon, Philippe de Valois, Philippe le Long, Jeanne d'Evreux, Charles le Bel et Blanche"

Au haut de l’escalier, à droite : (27) Statue de ROBERT D’ARTOIS, mort en 1317, à 19 ans ; (31) Princesse inconnue, dite BLANCHE DE BRETAGNE.

A gauche, dans la chapelle SAINT-EUSTACHE, où s’éleva, jusqu'à la Révolution, le mausolée dressé par Louis XIV à Turenne (maintenant aux Invalides), la statue d’albâtre de MARIE DE BOURBON, tante d'Henri IV.

Et surtout le deuxième monument élevé en 1590, des statues de HENRI II et de CATHERINE DE MÉDICIS, en vêtements du sacre, sur des lits de bronze, autrefois dorés. Statues d’une grande richesse, et taillées en 1563 par Germain Pilon.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Les gisants de Henri II et Catherine de Médicis, ainsi que la statue de Marie de Bourbon Vendôme"

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Henri II et de Catherine de Médicis

LES CHAPELLES.

Ou déambulatoire de Suger, avec les neuf chapelles consacrées le même jour, 1144, avec celles de la crypte par 22 prélats qui sont dédiées :

Autrefois

Aujourd’hui

L. Saint Firmin, Evêque d’Amiens

Saint Michel

M. Sainte Osmanne, Vierge

Saint Joseph

N. Saint Maurice, Chef de la Lég. Thébaine

Sainte Croix et tous les Saints

0. Saint Péregrin, Evêque d’Auxerre

Saint Philippe, Apôtre

P. La Chapelle de la Sainte Vierge et saint Hilaire, Evêque de Poitiers

Q. Saint Cucuphas Martyr en Espagne

Saint Jean-Baptiste

R. Saint Eugène, Evêque de Tolède, Martyrisé à Deuil

Sainte Geneviève

S. Saint Hilaire, Evêque de Mende

Saint Benoît

T. Saint Romain, Prêtre religieux de Saint-Martin

Saint Louis

Saint Eustache avait sa chapelle en face de la Sacristie.

Celle du centre est dédiée à la Vierge, sous le vocable de NOTRE-DAME DE L’ABBAYE, dont la statue, du XIVème siècle, orne le chapiteau central de l’abside.

Dans le dallage, une reconstitution de l’an­cienne mosaïque avec des morceaux de celle que foulaient Blanche de Castille et son fils saint Louis, venant prier à cet autel érigé en 1242.

LES VITRAUX.

De là nous voyons bien les vitraux de l’abside, dont de très notables parties datent du XIIIème et peut-être du XIIème siècle.

Vitrail de droite :

L’arbre de Jessé, fait de plusieurs médaillons.

Vitrail de gauche :

L'Enfance du Sauveur, c’est-à-dire : 1. La Fuite en Egypte. — 2. Les Saints Innocents. — 3. Le Voyage et l'Adoration des Mages — 4. La Naissance de Notre-Seigneur. — 5. L’Annonciation ; à gauche : La Visitation ; à droite : Le Songe de saint Joseph.

Au bas du petit médaillon :

L’image humiliée du Bénédictin prosterné devant la Vierge, avec ces mots : « Sugerius, Abbas » (XIIème siècle).

CHAPELLE SAINT-PHILIPPE.

Vitrail de droite :

1. Dirigeant le Char du Monde, les quatre animaux symboliques et la Croix — 2. L’Agneau et le Lion (tiré de l'Apocalypse). — 3. Saint Paul moulant le grain apporté par les Prophètes. — 4. Moyse soulève le voile qui le couvre. — 5. L'Église et la Synagogue.

Vitrail de gauche :

Moyse et la Vocation d’Abraham.

1. A gauche : Moyse reçoit les tables de la Loi. — A droite : Vocation d'Abraham et Jacob. — 2. Moyse reçoit la Loi. — Adoration du Veau d’or. — 3. Passage de la Mer Rouge. — Les dix plaies. — 4. Troupeau de Moyse. — 5. Moyse sauvé des eaux. — Pharaon ordonne d’exposer les jeunes Israélites.

CHAPELLE SAINT-MAURICE.

Vitrail de gauche :

Le Supplice de saint Maurice : Dioclétien armant le martyr de son épée.

Vitrail de droite :

Les Mages, les Innocents, la Fuite en Egypte.

CHAPELLE DE DROITE.

Vitrail de droite :

Représente des visions de l'Apocalypse, notamment en haut : la Jérusalem céleste, — au-dessous : saint Jean dans l'île de Pathmos, — au bas : Notre-Seigneur éclairant par son Esprit les quatre Évangélistes, de sa bouche sort l'Épée, symbole de l'Action et de la Parole divine.

Vitrail de gauche :

Des figures aussi apocalyptiques.

Disons ici que les autres vitraux de la Basilique, excepté quelques fragments de la verrière centrale du porche, sont du XIXème siècle, reconstitués par les frères Gerente, et Oudinot, sous la direction de Viollet-le-Duc.

On peut en critiquer le bon goût, les sujets et les costumes trop modernes, mais la scène de l'Histoire de France et de la vie de saint Denys qu’ils reproduisent, forme, avec les portraits de la galerie des rois dans la nef et le triforium, un tout, peut-être trop peu apprécié. Du moins ces vitraux ménagent à la Basilique, à certaines heures, des effets de lumière incomparables.

D’une facture plus heureuse sont les magnifiques verrières du transept reproduisant, côté nord : l'Arbre de Jessé ; côté sud : les Signes du Zodiaque avec les travaux de chaque saison.

Dans la crypte se voient quelques fragments de vitraux anciens, la plupart détruits par l’explosion de la Courneuve [Note : L’explosion de la Courneuve — dépôt d’explosifs de guerre — le 15 mars 1918, à 1 h. 40 du soir, a détruit une partie notable des vitraux modernes qui ont été depuis partiellement restaurés. Les anciens, déjà descendus dans le caveau de Turenne, ont pu être sauvés]. Au haut de la tour retentit d’un son grave ou joyeux, selon la fête qu’il annonce, le célèbre Bourdon de Charles V, refondu sous Louis XV. Plus humble, la cloche dite Philippine, don de Louis-Philippe, appelle les Fidèles aux offices ordinaires.

Voir aussi   Vitraux de la basilique de Saint-Denis "Les vitraux de la Basilique de Saint-Denis"

 

LES ORGUES.

Le grand orgue actuel, oeuvre d'Aristide Cavaillé-Coll (à 22 ans), a été inauguré en 1841. C’était le plus vaste et le plus complet qui existât alors. Il a 72 jeux et 4.500 tuyaux.

Grandement endommagé par l’explosion du 15 mars 1918, il a été restauré par M. Mutin, avec le concours des Beaux-Arts et de la Paroisse, et muni d’un moteur électrique qui en fait un instrument incomparable.

Il est tenu par M. H. Heurtel qui le fait chanter à la grand'messe de 10 heures, à celle de 11 h. 15 et quelquefois aux vêpres.

 

LA CONFESSION de SAINT DENYS.

De la porte de la sacristie, nous jetons un coup d’oeil sur le petit choeur, c’est-à-dire la Confession de saint Denys, dont l’autel restauré avec soin, remplace la table de marbre noir et de pierres précieuses sur laquelle reposaient, jusqu’à la Révolution, les trois célèbres châsses de saint Eloi. Elles furent fondues en 1793 ; mais les saintes reliques, cachées par Dom Warenflot dans un caveau profané, furent sauvées. Elles ont été retrouvées, officiellement authentiquées en 1795 et en 1800, et rapportées à la Basilique le 26 mai 1819. Les châsses actuelles, portées dans les processions solennelles, ont été données par Louis XVIII [Note : La Basilique, véritable reliquaire, possédait, en outre, les corps de quinze saints qui y avaient une chapelle, et des ossements de quinze autres saints qui n’avaient pas d’autel particulier].

Au passage, la pierre tombale de Frédégonde, fille de Chilpéric, provenant de Saint-Germain-des-Prés, où elle reposait : dalle du XIème siècle, recouverte de mosaïque en marbre, avec fils de cuivre, dessinant la figure de la reine.

Le trésor est tout près et précède la sacristie.

 

LE TRÉSOR.

Le trésor de Saint-Denis, autrefois célèbre dans toute la chrétienté, avait quatre salles pleines d’objets précieux : Reliquaires, Vases sacrés, Vêtements royaux du Sacre, que l’on portait à Reims pour la cérémonie.

Dispersé à la Révolution, il a été réparti entre la Bibliothèque Nationale, les musées du Louvre, de Cluny et de Londres qui possède le Calice de Suger. Reconstitué au XIXème siècle, il contient quelques objets intéressants, notamment :

Deux calices et leur patène ;

Des reliquaires et émaux en argent ;

Une belle croix moderne avec des reliques de la vraie Croix ;

Les vases sacrés du culte. — Les vases de Sèvres, donnés par Charles X ;

Le fameux rétable en argent, donné par Louis XIV (l'Adoration des Bergers) ;

Les couronnes funèbres de Louis XVIII et de Marie-Antoinette ;

La copie du trône de Dagobert ;

La copie de l'ORIFLAMME.

 

L'ORIFLAMME DE FRANCE.

ou de saint Denys, est l’étendard sacré confié à Charlemagne chef de la chrétienté, par Léon III, le jour de son couronnement, 25 décembre 800.

Porté au château de la Montjoie, en forêt de Marly, il passa, au XIème siècle, dans l’abbaye fortifiée de Saint-Denys, d’où le cri de nos pères : Montjoie-Saint-Denys.

Le roi Louis VI, ayant acquis le Vexin dont faisait partie l’abbaye, les rois de France prenaient l'oriflamme et la portaient dans la bataille, à la place de la chape de saint Martin, devenue déjà moins populaire.

Levé par Philippe-Auguste, l’étendard sacré décida de la victoire surtout à Bouvines, et c’est à l’occasion du VIIème centenaire de cette belle bataille, que l’oriflamme reconstituée en 1913, fut levée le 7 juin 1914, portée à Bouvines le 27 juillet.

Basilique de Saint-Denis : l'oriflamme

Le « Saint Vermeil » était en soie semée de roses ou flammes, d'où « auri-flamba », avec trois houpettes — et plus tard cinq — ornée d’une croix blanche au temps des Croisades, surmontée du Chrisme de Constantin, dont elle est la continuation et embellie par le cardinal Amette de l’image du Sacré-Coeur, dans l’inoubliable fête du 22 avril 1917, faisant suite à celle de la Levée de l’oriflamme, le 7 juin 1914.

 

LA SACRISTIE.

Elevée sous Napoléon, était la salle capitulaire des chanoines de Saint-Denys. Elle contient dix tableaux, commandés en 1811 et terminés en 1822. — Les plus importants sont :

La Consécration de l’église rebâtie sous Charlemagne (de Barbier l’aîné) ;

La Prédication de saint Denys (de Monsiau) ;

La Visite de François Ier et de Charles-Quint, en 1541 (de Debay) d’après l’original de Gros, maintenant au Louvre ;

Le Relèvement des Cendres royales, en 1816 (de Heim).

Les chapiers contiennent les beaux ornements donnés par Louis-Philippe et Napoléon III ; Or et rouge, surtout, et la célèbre chasuble blanc et rouge, tissée admirablement par Madame Louise de France, soeur Thérèse de Saint-Augustin, fille de Louis XV, morte au Carmel de Saint-Denys en 1787, et dont le cercueil rapporté du monastère — janvier 1794 — vint s’ajouter à la série des 28 rois, 18 reines et 54 princes Bourbons, qui furent profanés en août et octobre 1793.

 

LA CRYPTE.

ÉTAT ACTUEL.

Descendons maintenant dans la crypte, et longeons, à gauche, le mur enchâssé d’arcades et de colonnettes à chapiteaux, provenant de l’église de Charlemagne ou de Dagobert. 

A travers des piliers trapus, par lesquels Suger dut soutenir cette crypte et l’église haute, nous arrivons à la porte de bronze, à trois clefs, qui s’ouvre le 21 janvier et le Jour des Morts, et donne accès à la chapelle des Saints-Martyrs, devenue aujourd’hui le caveau royal, le grand caveau des Bourbons.

Basilique de Saint-Denis : la porte à trois clefs du Caveau royal (caveau des Bourbons)

 

Basilique de Saint-Denis : Louis XVI à la crypte

LE CAVEAU ROYAL

qui n’est autre que la chapelle souterraine de saint Denis, contient, en ce moment, 12 cercueils :

A droite :

Celui de LOUIS XVI — MARIE-ANTOINETTE — LOUIS XVIII — LOUIS-JOSEPH DE CONDÉ, t 1818 — LOUIS-HENRI DE CONDÉ, son fils, t 1830, père et grand-père du duc d’Enghien.

Louis XVI fut mis à mort sur la place de la Révolution — Concorde — le 21 janvier 1793, à 10 h. 20, et déposé dans le cimetière voisin de la Madeleine. Le 16 octobre, Marie-Antoinette, décapitée sur la même place, fut déposée à peu de distance de son mari. Quelque temps après, M. Desclozeau ayant acheté ce terrain y fit planter des saules pleureurs. C’est là, à l’endroit même où s’éleva la chapelle expiatoire, que l’on retrouva les deux corps, et qu’on les transporta à Saint-Denis, le 21 janvier 1815. Ils furent déposés dans le caveau royal, au côté de l’épître, où vinrent les rejoindre les autres princes.

Basilique de Saint-Denis : chapelle de Louis XVI et Marie Antoinette

A gauche :

LE DUC DE BERRY, 1820 — Son fils : D’ARTOIS — Sa fille : ISABELLE — ADÉLAIDE et VICTOIRE, filles de Louis XV — LOUISE DE LORRAINE, femme de Henri III — LOUIS VII, t 1180, rapporté de l’abbaye de Barbeau, 1er juillet 1817.

CAVEAU IMPÉRIAL. — Ne pas confondre la crypte des Bourbons avec le caveau impérial. Celui-ci, élevé par Napoléon Ier, et agrandi sous Napoléon III, s’ouvre devant la table de communion, sous les quatre dalles entourées de cuivre. Il descend par un escalier de douze marches, sous le sanctuaire même, et se compose de plusieurs salles funéraires restées entièrement vides. Le corps du fils du roi de Hollande qui y reposa deux ans, a été, plus tard, porté au cimetière.

 

L’OSSUAIRE.

Nous retournant, nous entrons dans le caveau de Turenne, où ont été rapportés — 19 janvier 1817 — les ossements des rois jetés dans la fosse commune, en 1793, derrière deux plaques de marbre noir qui portent les noms de 25 rois et de 17 reines.

A gauche (ouest), 18 noms de rois :

DAGOBERT — CHARLES II LE CHAUVE — PHILIPPE-AUGUSTE — LOUIS VIII — PHILIPPE LE BEL — Louis X — JEAN Ier — PHILIPPE V LE LONG — CHARLES IV LE BEL — PHILIPPE VI DE VALOIS — JEAN II LE BON — CHARLES VIII — LOUIS XII — FRANÇOIS Ier — HENRI II — FRANÇOIS II — CHARLES IX — HENRI III, arrachés à leur sépulture, les 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24 octobre 1793.

A droite (est), 7 noms de rois :

CHARLES V — CHARLES VI — CHARLES VII — HENRI IV — LOUIS XIII — LOUIS XIV — LOUIS XV, arrachés à leur sépulture les 12, 14, 15 et 16 octobre 1793.

Les noms des reines sont (à gauche) :

NANTHILDE — MARGUERITE DE PROVENCE — JEANNE DE BOURGOGNE — JEANNE DE FRANCE — JEANNE D'ÉVREUX — BLANCHE DE NAVARRE — ANNE DE BRETAGNE — CLAUDE DE FRANCE — CATHERINE DE MÉDICIS — MARGUERITE DE VALOIS.

A droite :

JEANNE DE BOURBON — ISABEAU DE BAVIÈRE — MARIE DE MÉDICIS — ANNE D’AUTRICHE — MARIE THÉRÈSE D’AUTRICHE — MARIE LECZINSKA.

C’est ici, derrière ces deux plaques protégeant les cendres augustes, l'OSSUAIRE, lieu vénérable où reposent, confondus, les restes des rois, reines, princes et princesses qui, à travers les siècles, n’ont cessé de travailler à la grandeur et à l’unité de la Patrie.

Voir aussi   Crypte de la basilique de Saint-Denis "La crypte de la Basilique de Saint-Denis et ses tombeaux"

LES CHAPELLES.

Repassant le long des chapelles, nous voyons les monuments :

1ère chapelle de gauche

de BLANCHE, reine de Navarre ; mariée à Henri Ier, roi de Navarre.

2ème chapelle

Le médaillon de MARIE-LOUISE DE FRANCE, t 1787 ;

La plaque de BLANCHE, fille de saint Louis ;

Et la plaque de JEANNE DE BOURBON, femme de Charles-Quint ;

La DOULEUR, statue de Moitte.

3ème chapelle

LOUIS, premier dauphin de France, t 1789 ;

MARIE-ANTOINETTE, LOUIS XVII et LOUIS XVI, statues de Petitot et Gaulli (ou Gaulle).

Voir aussi   Monuments de la basilique de Saint-Denis "Les monuments de Louis XVI et de Marie-Antoinette"

4ème chapelle

Dite de Dagobert. — La statue de la Vierge mère, invoquée sous le vocable de Notre-Dame Libératrice, tant de fois réalisé.

5ème chapelle

LOUIS XVIII.

6ème chapelle

Statue de CHARLEMAGNE.

7ème chapelle

Statue de DIANE DE FRANCE, fille de Henri II ;

En tournant : la statue de LOUIS XI.

Dans les grandes salles du fond :

En face : HENRI III et trois médaillons ÉLISABETH. soeur de Louis XVI, t 1794 ; MARIE-ADÉLAIDE et VICTORIA, filles de Louis XV ;

A gauche : Le mausolée de HENRI IV ;

A droite : Les mausolées de LOUIS XIII, LOUIS XIV, avec magnifique médaillon du Roi. — Le buste du Duc d'Orléans, Régent du Royaume.

A l’entrée de la salle, diverses parties du monument du duc de Berry, qui devait s’élever place Louvois ; ces parties sont :

Quatre grandes statues et quatre bas-reliefs : La France et Paris, par Cortot ; La Force et la Charité, par Dupaty.

Les bas-reliefs — des mêmes artistes — : Le Clergé, la Magistrature, l'Armée, le Peuple, donnent l’eau bénite sur le corps.

A gauche : La duchesse D’ANGOULÊME, cousine du duc de Berry ;

A droite : Le duc D’ANGOULÊME ; LOUIS XVIII et CHARLES X.

Autres bas-reliefs : La Religion soutenant le corps du duc de Berry ; à droite : La Justice, L'Espérance consolant la duchesse.

Les coeurs de MARIE DE MÉDICIS, HENRI IV et LOUIS XIV, renfermés en des urnes de vermeil, reposent depuis le 24 octobre 1824, dans une armoire fermée par une grille ; ainsi que les coeurs de HENRI III, LOUIS XIII et LOUIS XVIII, déposés les jours suivants.

 

LE TRANSEPT DU SUD.

En sortant de la crypte, nous passons devant la chapelle, autrefois de Saint-Jean-Baptiste, ou des Trois-Charles, parce que les trois rois de ce nom y avaient leur mausolée :

(53) Celui de CHARLES V, t 1380, et JEANNE DE BOURBON, son épouse, t 1377.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Les gisants de Charles V et de Jeanne de Bourbon"

Celui de CHARLES VII et de sa femme MARIE D’ANJOU a disparu.

(54) La tombe de BERTRAND DU GUESCLIN, dont le coeur fut déposé à l’église de Dinan, et dont le cercueil fut porté à Saint-Denys, en août 1380, sur les épaules de porteurs qui se relevaient de paroisse en paroisse, après un service célébré pour le grand connétable.

Basilique de Saint-Denis : tombe de Bertrand Du Guesclin

(55) Celle du 2ème connétable LOUIS DE SANCERRE.

(50) Dans le fond : Mausolée de l’infortuné CHARLES VI, t 1422 et D'ISABEAU DE BAVIÈRE, qui se donna la triste satisfaction, après le traité de Troyes, de faire couronner roi de France et d'Angleterre, le fils de Catherine, sa fille : Henri VI, dans l’antique cathédrale, en 1422.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Les gisants ou bustes de Charles VII, Marie d'Anjou, Charles VI, Isabeau de Bavière, Bertrand Du Guesclin, Louis de Sancerre"

De chaque côté, pour pallier cette date douloureuse :

Les plaques de Bouvines, bas-reliefs érigés dans la chapelle Sainte-Catherine du Val des Ecoliers, que saint Louis fit bâtir en exécution d’un voeu, pour les sergents d’armes, ou gardes du corps de Philippe-Auguste, selon l’inscription de la première plaque :

« A la prière des sergents d’armes, Messire saint Loïs fonda cette Eglise et y mit la première pierre et fut pour la joie de la Victoire qui fut au Pont de Bouvines, l’an 1214 ». C’est à cette chapelle que Jeanne d'Arc, qui a séjourné à Saint-Denys (en face à l’entrée ancienne de l’abbaye), du 26 août 1429 au 12 septembre, a fait hommage de ses armes et offert le harnais blanc d’un Anglais pris dans le combat.

M. le Curé a cru devoir affirmer ce passage de la grande Héroïne, et depuis quinze ans, s’est établie la belle fête de « l'Hommage de Jeanne d'Arc ».

Tous les ans, vers le mois de mai, au milieu d’une foule émue, aux sonneries guerrières de l'Avant-garde, et aux accents d’une cantate chantée par les jeunes filles, une jeune Française, vêtue de son armure, et suivie de ses deux compagnes, Hauviette et Mangette, vient « offrir » ses armes au grand Patron de la France ; on pourrait dire « déposer », car Jeanne a compris que sa mission est finie, puisque l’épée qu’elle portait a été brisée et n’a pu être reconstituée : Elle doit suivre le roi Charles VII, qui se retire vers Lagny et Senlis, jusqu’au jour où elle sera prise à Compiègne, en mai 1430, et condamnée au bûcher de Rouen, 31 mai 1431.

Mais elle a rempli l’essentiel de sa mission. L’étranger est arrêté, sera « bouté hors de France ». Elle veut remercier saint Denys, parce que, dira-t-elle à ses juges : « Là est le vrai cry (drapeau) de France ».

De là est venu l’usage de renouveler chaque année le geste de notre héroïne.

Passant devant le mausolée d’une jeune princesse : Renée de Longueville, à la place où reposait autrefois le corps de Suger, nous voyons, en face, en forme d’arc de triomphe :

Le splendide monument de FRANÇOIS Ier, t 1547, et de CLAUDE DE FRANCE, sa femme, t 1524, entourés de leurs enfants : à droite, CHARLES, t 1545, mort à 23 ans, CHARLOTTE, morte à 8 ans ; près du mur, FRANÇOIS, dauphin mort à 17 ans.

Basilique de Saint-Denis : tombeau de François Ier et de Claude de France

Voir aussi   Monuments de la basilique de Saint-Denis "Le monument et les gisants de François Ier et de Claude de France".

Voir aussi   Monuments de la basilique de Saint-Denis "Le monument de coeur de François Ier".

Au-dessous, le corps du Roi et de la Reine, statues de Marchand, avec les bas-reliefs célèbres de Bontemps qui représentent : la Bataille de Marignan — Défilés de troupes — Passage des Alpes — Pillage d’une ville — Charges des Suisses ; sujets admirablement traités. Ce tombeau, oeuvre de Philibert Delorme, inauguré en 1556, est le plus considérable de l'Abbaye par ses proportions et son architecture.

Tout près de là :

Derrière l’urne qui contenait le coeur de François Ier et dans la chapelle Saint-Michel, a été placé le mémorial de Jeanne d'Arc, par les soins des « Amis de Saint-Denys », et des Beaux-Arts, avec la présence de Mgr Herscher, archevêque de Laodicée, le 13 octobre 1929.

Plus loin (62) :

Le monument en marbre blanc des DUCS D'ORLÉANS-VALOIS — vient des Célestins — élevé par LOUIS XII à la mémoire de son grand-père, LOUIS, second fils de CHARLES V, assassiné à Paris, en 1407, constructeur de Pierrefonds ; et de VALENTINE DE MILAN, t 1408, qui sont placés au-dessus, et de son père CHARLES D'ORLÉANS, le prince poète, t 1465, et de son oncle PHILIPPE, comte des Vertus, 1420, avec les statuettes de saint Maurice, sainte Catherine, saint Grégoire et de sainte Geneviève.

Basilique de Saint-Denis : tombeau de Louis d'Orléans et de Valentine de Milan

Voir aussi   Monument des ducs d'Orléans de la basilique de Saint-Denis "Le monument des ducs d'Orléans"

Ce mausolée sculpté dans un atelier génois, par quatre artistes italiens, en 1502, et érigé en 1516, a inspiré les autres grands monuments de Saint-Denys.

Cette chapelle du croisillon sud était dédiée à saint Michel, dont le culte était grand dans la Basilique, et faisait pendant à celle de saint Hippolyte.

Au départ, la clôture franchie, nous laissons une porte finement sculptée du XVIème sièele, qui donnait accès au chœur d’hiver, disparu dans les travaux de Viollet-le-Duc, chapelle gothique dans laquelle les chanoines de Saint-Denys faisaient l’office pendant l’hiver. Le tableau du transept sud, qui représente, non sans mérite, le Martyre de saint Denys, par Gaspard de Crayer, l’émule de Rembrandt, en ornait le maître-autel.

Voir aussi   Gisants de la basilique de Saint-Denis "Les gisants de Charles (comte d'Etampes), Marguerite de Flandre et Béatrice de Bourbon"

 

LA VIOLATION DES TOMBEAUX.

En quittant le superbe monument, le visiteur éprouve un double sentiment : il sent la présence du Dieu de l'Eucharistie : il sent aussi la présence de l’âme de la France qui plane sous ces voûtes séculaires ; mais il sent aussi que tristement vides sont ces superbes mausolées !

La Convention de 1793 a violé et détruit tous ces monuments de la gloire française. Elle y a procédé par une double opération.

Le 31 juillet 1793, sur la proposition de Barrère, la Convention ordonna que tous les monuments des ci-devant Rois de l’église de Saint-Denis seraient détruits.

Pour présider aux travaux de destruction, une Commission d’amis des Beaux-Arts fut nommée, dans laquelle entra M. Lenoir, fondateur du Musée des Monuments Français, rue des Petits-Augustins, où furent portés et sauvés beaucoup de ces tombeaux. Les ouvriers se mirent à l'oeuvre et en trois jours, les 6, 7 et 8 août, ils eurent ouvert et vidé cinquante et une sépultures royales.

Quelques jours après, du lundi 14 octobre au 25 octobre 1793, ils ouvrirent les cinquante-sept cercueils des Bourbons déposés depuis Henri IV sur des tréteaux, dans la crypte dite : Caveau Royal ou des Bourbons.

Les cercueils étaient portés, du portail au transept nord, à la place de la chapelle des Valois (détruite en 1719, et dont les colonnes sont encore au Parc Monceau). Les corps étaient jetés dans deux fosses, au milieu de la chaux, et parfaitement séparées : celle des Capétiens et celle des Bourbons.

C’est de là que Louis XVIII les fit retirer, en 1817, au moins ce qui en restait, les fit placer dans un double cercueil : celui des Capétiens et celui des Bourbons, et déposer derrière la plaque noire du caveau de Turenne, devenant ainsi l’ossuaire des Rois de France.

 

ET LES RELIQUES DES SAINTS MARTYRS.

Elles furent heureusement sauvées.

Les trois châsses de saint Eloi, exposées sur l’autel de la Confession, élevé par Suger, avaient été fondues. Mais un Bénédictin, Dom Warenflot, et un Frère des Ecoles chrétiennes, Paul, qui assistaient à leur descente, obtinrent qu’on leur cédât les saints ossements, objets sans valeur.

Ils les cachèrent, à la chapelle des Lépreux, à gauche, dans un tombeau préparé à Jean Pastourel, et qui n’avait pas servi, où elles restèrent quelques années, jusqu’au jour où, la tourmente étant passée, elles furent reconnues authentiques par le notaire Tougard, et déposées dans la chapelle du Carmel, devenue paroisse, jusqu’à ce que, en 1819, elles fussent rapportées à la Basilique, et placées dans des châsses offertes par Louis XVIII, le 26 mai 1819. Ce sont les châsses portées encore aujourd’hui dans la grande procession de la solennité des Saints Martyrs, le dimanche qui suit la fête du 9 octobre.

 

LA FAÇADE.

Dans son ensemble, le porche massif révèle une époque de transition entre le plein-cintre et le gothique.

On y remarque :

Un très beau portail percé de trois portes monumentales avec voussures et ébrasements.

Au-dessus, un premier étage, éclairé par une rose, avec vitraux ; surmonté d’un autre étage inégal que termine une plate-forme ornée de créneaux du XIVème siècle.

Le mur en a été embelli par des statues de rois, attribuées à Debret, dans sa restauration de sculpture fort contestée.

Il est flanqué de deux tours.

Celle du nord, qui s’élevait à 84 mètres, et qui frappée de la foudre en 1836, et relevée en 1838, a dû être descendue ; et celle du sud, XIIème siècle, dans laquelle se trouve le Bourdon de Charles V, refondu sous Louis XV, en 1739, ainsi que la Philippine, cloche plus petite qui annonce les offices.

On entre dans l’église par cinq portes : celle du transept nord, embellie par une statue de la Vierge au Trumeau, et les statues de six rois, probablement les six premiers rois capétiens.

Celle du transept sud, communiquant avec les cloîtres et les trois portes de la façade :

1° — Celle du nord : du haut clocher, aujourd’hui disparu, ou de Dagobert, à cause de la statue de ce roi qui s’y trouvait représenté. Sur le tympan : le martyre des saints Martyrs et de saint Denys frappé par le bourreau, relevant sa tête décapitée [Note : Le portail de Notre-Dame de Paris traduit plus heureusement cet acte du Martyr, en le représentant portant sa tête, et marchant guidé par deux anges, ainsi que le raconte la légende. selon l’allusion de la prose de Adam de Saint-Victor : « Caput quod ferentem huc direxit Angelorum legio »], et sur les piédroits (les montants de la porte) : les Signes du Zodiaque, comme dans la Rose et sur le pavé en mosaïque de la Confession.

2° — Celle du sud représente : au tympan, la communion de saint Denys dans sa prison, et aux piédroits, les travaux des douze mois de l’année, sujets traités avec élégance et vérité.

3° — La porte du milieu, ou papale, représente : au tympan : le Jugement dernier, et aux piédroits, à droite : les Vierges sages ; à gauche : les Vierges folles, leurs lampes renversées et privées d’huile.

Dans les voussures qui forment la voûte : les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse.

Sur les vantaux actuels, restaurés par Debret, avec des débris anciens, sont sculptés des sujets empruntés aux vitraux, et qui remplacent les sculptures d’or des portes primitives disparues.

Sur le pignon occidental de la voûte se dressait une statue de saint Denys, dont un obus, trop fidèle à la tradition, mutila la tête, en 1871. La tête de la statue décapitée repose sur le chapier de la Sacristie.

Un rapide coup d'oeil sur le côté sud de l’édifice permet de contempler la sveltesse des contreforts superposés deux par deux, la richesse de la toiture en cuivre et métal qui supplée la couverture en plomb, fondue à la Révolution, et surtout la délicieuse galerie qui couronne le faîte.

Admirables aussi sont les sculptures en pierre solide et sonore de la porte extérieure du Transept. Quoique mutilées en partie, elles sont un spécimen hors pair de l’ornementation et de la plastique au temps de saint Louis.

C’est par cette porte que sortaient les Béné­dictins pour entrer dans leur monastère.

 

LA ROYALE ABBAYE (La Maison de la Légion d'honneur).

Elle est contemporaine de fondation avec la Basilique de Dagobert qu’elle desservait. Elle fut reconstruite au temps de Suger aux XIIème et XIIIème siècles, sur le plan austère des monastères d’alors, comme l’atteste la porte d’entrée qui subsista jusqu’au XVIIIème siècle.

La Basilique de Saint-Denis et la Légion d'honneur

De ces éléments gothiques, il ne reste que le fragment intérieur de la chapelle Sainte-Catherine.

Peu à peu l’abbaye perdit de son importance. La mense avait été reportée par Louis XIV, en 1691, sur la maison de Saint-Cyr.

Malgré leurs médiocres ressources, ses religieux — ils avaient accepté la Réforme de Saint-Maur depuis 1633 — décidèrent de reconstruire leur monastère. Les démolitions commencèrent en 1700, et dès 1701, sous le Priorat d’Augustin de Loo, sur les plans de Robert de Cotte, et plus tard de Gabriel, s’élevèrent le bâtiment de l’est, le réfectoire, la chapelle en 1735, et la porte principale en 1776. Les travaux duraient encore en 1786.

L’Abbaye royale s’éleva sur une ordonnance grandiose, derrière une cour d’honneur et une façade dont les appartements étaient réservés à la Cour, pour les grandes cérémonies.

C’est le 14 septembre 1791, que Dom Verneuil, dernier prieur, célébra la dernière messe et lut à ses religieux le décret qui les dispersait pendant que la Basilique allait être affreusement profanée. Et c’est le 22 octobre 1793 que Saint-Denis prit le nom de Franciade.

Par le décret de février 1806, Napoléon ordonna la restauration, et le 25 mai 1809, il affecta l’abbaye, avec les revenus nécessaires, à l’éducation des filles des membres de la Légion d’honneur. L’illustre abbaye ne forme plus les jeunes oblats au service de Dieu et de la France. Elle est employée, au milieu du XXème siècle, à préparer les jeunes filles à leur mission d’épouses et de mères françaises.

 

LA SÉPULTURE DES ROIS.

C’est à Saint-Denys que les Rois de France, sacrés dans la cathédrale de Reims, étaient généralement inhumés, selon un antique cérémonial. Le corps était porté en grand appareil de Paris à la Basilique par la corporation des Briseurs de Sel, ou Hannouars, et surtout la nuit. Le grand Abbé le recevait à la clarté des torches et il était déposé devant l’autel de la Confession. Dans une salle de l’abbaye, le service de table continuait pour le Roi. Les mets étaient servis à sa place ; un héraut venait dire : « Le Roi est servi », puis, il ajoutait : « Le Roi est mort ! ».

Le jour du convoi, avec les deux couronnes du sacre, le cercueil recevait la couronne funèbre. Il était ensuite descendu dans la crypte. La triste pelletée de terre retombait sur lui. Après les prières liturgiques, le héraut d’armes s’écriait : « Le Roi est mort », ajoutant aussitôt : « Priez Dieu pour son âme ! ».

Les différentes bannières s’inclinaient ; seul, l'Etendard de France ne se baissait pas, pour montrer que la France, elle, ne meurt pas.

Le défunt était déposé à la porte du caveau, pour en faire la garde ; il n’était porté à sa place sur les tréteaux de fer qu’à l’arrivée de son successeur.

Une clef était donnée au Roi. L’autre était gardée par le grand Abbé.

 

LE COURONNEMENT DES REINES.

Moins lugubres étaient certaines cérémonies de la célèbre abbaye : celles qui accompagnaient le couronnement des Reines.

Souvent au De profundis succédait le Te Deum, l'Alleluia, le joyeux Noël ! Noël !

Avec quelques rois, Pépin le Bref, Charles VIII, Louis XII et François Ier, huit reines y reçurent la couronne : Berthe, mère de Charlemagne, Isabelle de Hainaut, Anne de Bretagne (8 février 1492) et Marie d'Angleterre (5 novembre 1514), épouses de Louis XII, Claude de France (10 mai 1517), Eléonore d'Autriche (5 mars 1531), femme de François Ier, Catherine de Médicis (10 juin 1549), Elisabeth d'Autriche (25 mars 1571), et enfin Marie de Médicis (13 mai 1610).

Devant le grand autel, et avant la communion, la Reine recevait les onctions saintes, le sceptre, la main de justice, l’anneau et la couronne soutenue par les trois grands seigneurs du royaume. Le lendemain, après la nuit passée à l’abbaye, elle faisait, avec le Roi, son entrée dans la Bonne Ville de Paris.

 

HISTOIRE ABRÉGÉE DU MONUMENT.

Une tradition des plus respectables rapporte à la fin du premier siècle, l’époque du martyre de saint Denys.

La savante dissertation de Mgr Maret, ancien primicier de l’antique chapitre, ne nous paraît ébranlée par aucun document concluant, allégué par l’opinion, qui le fait mourir au IIIème siècle.

Il subit le martyre à Montmartre, et il fut enseveli à 6.000 mètres au nord de Lutèce, dans la Vicus Catuliacus, qui devint la ville de Saint-Denis. Une patricienne nommée Catulia recueillit pieusement les restes du Pontife et de ses deux compagnons, Rustique, prêtre, et Eleuthère, diacre, et leur érigea un petit oratoire. Plus tard, l’Eglise étant en paix, sainte Geneviève fit bâtir un édifice plus important en forme de rotonde.

Cent vingt ans après, l’édifice a besoin d’être reconstruit. Dagobert Ier le rebâtit, l’orne somptueusement avec le concours et l’art de saint Eloi, et il veut y être inhumé quand il meurt prématurément à 38 ans. D’où vient à ce roi mérovingien un culte si profond pour l’apôtre de Paris ?

D’après Félibien, qui rapporte une tradition assez vraisemblable, une vaste forêt couvrait alors toute la rive droite de la Seine. Clotaire, dont le manoir paternel était le château de Clichy, y chassait souvent. Et un cerf poursuivi par la meute vint se réfugier dans les bâtiments du sanctuaire trop négligé. Les chiens retenus par une force invincible ne purent y pénétrer. Un jour, le jeune fils de Clotaire, Dagobert, se révolta contre son gouverneur, Sandrégisil, qui avait bu dans sa coupe et se faisait son égal. Le jeune prince l’avait enfermé dans son palais, lui avait coupé la barbe et s’était enfui dans la campagne. Clotaire envoya des « sergeans » pour lui ramener l’enfant. Mais le jeune prince se souvenant de l’histoire du cerf, vint se réfugier aussi dans la chapelle déserte. Et lorsque les serviteurs se présentèrent, ils ne purent en franchir le seuil. L’enfant s’étant endormi, les trois martyrs lui apparurent vêtus de robes blanches, ils lui demandèrent de glorifier le lieu de leur sépulture. Il le promit.

Dagobert étant devenu roi, se souvint de sa promesse et il fit élever auprès de la chapelle bâtie par sainte Geneviève, une basilique dans laquelle il voulut reposer, et qu’il fit desservir par une abbaye de religieux de Saint-Benoît.

Aux siècles suivants, cette abbaye grandit en importance. Au VIIIème siècle, le célèbre moine Fulrad invitera le Pape Zacharie à y venir couronner Pépin le Bref et sa femme, la Reine Berthe. Il commencera même la reconstruction de la Basilique, qui sera terminée et consacrée solennellement sous Charlemagne, le 24 février 775.

Mais c’est le grand Suger, qui, après les invasions normandes, donnera à l’abbaye toute sa prospérité.

Aussi, est-ce avec raison que fut célébré le 8ème centenaire de l’élection du Père de la Patrie, par la fête de la Journée Bénédictine le 11 juin 1922, sous la présidence de Mgr Chaptal, avec les chants exécutés sous la direction de Dom David, et après l’émouvante conférence de Mgr Baudrillart sur le XIIème siècle.

Elevé à Saint-Denys (Saint-Denis), condisciple et conseiller de Louis le Gros, l’illustre Suger, qui deviendra régent de France en 1147, entreprend de bâtir un sanctuaire plus spacieux, rendu nécessaire par l’affluence des pèlerins venus de toute la France, et même de l'Europe, aux grandes solennités. De tous les pays chrétiens accourent les ouvriers les plus habiles, on se met à l'oeuvre en 1137. Le porche actuel s’éleva en trois ans, puis la crypte et le chevet, puis le transept avec ses quatre tours d’angle qui ne furent pas achevées ; puis la nef qui fut la dernière partie du grand ouvrage.

Et cependant son oeuvre devait être remaniée encore et embellie. Sous l’abbé Eudes Clément, Pierre de Montereau procède à la reconstruction de la nef, du transept et au merveilleux exhaussement de la voûte, faisant disparaître les murs, et ne laissant apparaître que 60 colonnes élancées, et ces verrières élégantes formées de trois meneaux avec rosaces, par où débordent des flots de lumière.

Et quand ces travaux furent exécutés, saint Louis fit déposer ce qu’il put recueillir des cendres des rois, ses prédécesseurs, et les fit recouvrir de 19 mausolées ou Effigies gisantes.

Du XIIIème au XVIIIème siècle, la Basilique continue d’être mêlée à tous les événements de l’histoire nationale. C’est là que les rois viennent lever l'Oriflamme pour aller à la bataille. C’est là que Jeanne d'Arc offre un trophée pris aux Anglais, et dépose ses armes, en ex-voto, après l’insuccès du siège de Paris, 8 septembre 1429. C’est là que Henri IV abjure le protestantisme, et qu’il assiste au couronnement de Marie de Médicis, la veille de sa mort, 13 mai 1610. C’est là que Bossuet prononce, en présence de Louis XIV, l’oraison funèbre d'Henriette d’Angleterre.

Hélas, les jours tristes devaient venir ! Chateaubriand en a fait le douloureux tableau dans cette page du Génie du Christianisme : « Elles ne sont plus ces sépultures... Saint Denys est désert. L’oiseau l’a pris pour passage. L’herbe croit sur ses autels brisés !... ».

Aux journées d’août et d’octobre 1793, les tombes royales sont détruites, les caveaux ouverts, les corps exhumés et jetés dans une fosse de deux mètres, ouverte au Cimetière des Valois. Le 13 septembre, le trésor est porté avec des chariots à la Convention. L’église devient un temple de la Raison ; on enlève la couverture de plomb et les vitraux. Et bientôt la Société populaire de Franciade — c’est le nom républicain de la Ville — propose de l’abattre. Elle est sauvée en devenant un hospice militaire, et puis une halle fermée. Alexandre Lenoir peut sauver quelques monuments, en les faisant transporter aux Petits-Augustins, le muséum ou dépôt des monuments français.

Napoléon prend pitié du sanctuaire, et pour y établir le tombeau de sa famille, il commence la restauration. Elle se poursuit, grâce aux crédits votés surtout de 1833 à 1847.

Cellerier commence, Debret continue, de 1813 à 1847, ses réparations et aussi ses tristes expériences.

Il fallut abattre, en 1847, la tour du nord qu’il avait relevée en 1838.

A partir de 1847, jusqu’à 1879, Viollet-le-Duc prend la direction des travaux, et son art et sa science rendent au monument sa beauté primitive. Il est remplacé, dans l’achèvement de l'oeuvre, par M. Denys Darcy, à qui succède son fils Georges Darcy, et M. Sallez, chargé de restaurer les ruines de la Grande Guerre.

Le Concordat de 1802 ayant rétabli le culte, un CHAPITRE comprenant 12 évêques démissionnaires et 24 chanoines-prêtres est préposé à la garde de la Basilique.

Etabli par Napoléon Ier, conservé avec soin par Louis-Philippe, et reconstitué par Lettres pontificales — mars 1857 — il devait garder les tombeaux des rois et ceux de la nouvelle dynastie.

Soustrait à la juridiction de l’archevêque, il relevait directement du Souverain Pontife.

Le gouvernement a décidé de ne pas remplacer les membres disparus, un accord est intervenu entre l'Eglise et l'Etat. Jusqu’à la Révolution le service religieux de la ville comprenait 7 petites paroisses, aujourd’hui disparues après le Concordat, en 1802. Une seule paroisse fut établie dans la chapelle du Carmel. Ce monument, réduction modeste mais élégante du Panthéon, fut élevé sous Louis XV, par Richard Mique, en 1773.

Elle a servi de paroisse — la petite Paroisse — plus de soixante ans. Remplacée par l’église neuve en 1867, elle a été revendiquée par la ville en 1882 et elle sert au milieu du XXème siècle de Justice de Paix. Le Chapitre a fait place à une Paroisse, érigée en octobre 1895 avec M. Ferdinand, mort en 1912 comme premier curé, et avec une population d’environ 30.000 habitants.

Sur l’ancienne place Pannetière, aujourd’hui place Victor-Hugo, s’élève dignement l’élégante Mairie, bâtie en 1882, sur les plans de l’architecte Laynaud. Conçu dans le style brillant du XVIème siècle, le monument ne dépare nullement l’antique Basilique, il la complète plutôt, et notre cité laborieuse sera unie et prospère le jour où elle comprendra de plus en plus que la maison de ville, la maison du peuple, ne peut être mieux placée qu’à l’ombre et sous la protection séculaire de la maison de Dieu.

Vue de la Basilique de Saint-Denis et de la Mairie

Aujourd’hui comme autrefois, quoique plus modestement, les grands souvenirs de la Patrie et de la Religion assurent à la Basilique de Saint-Denis un rang hors pair parmi les principales Eglises de France.

Les arts, la foi, l’histoire s’y donnent un glorieux rendez-vous, et bien volontiers, au sortir du sanctuaire, tout visiteur croyant adressera à Dieu pour la France, la prière que saint Denys ne cesse de faire entendre, au nom de tant de générations :

Benedic hereditati tuae.

Seigneur, bénissez cette Nation que vous avez choisie.

 

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CANTIQUE DE SAINT DENYS.

REFRAIN.

Des Saints Martyrs, la Foi vit dans notre âme ;

Avec Clovis, Jeanne d'Arc, Saint Louis,

Chantons bien haut en suivant l'Oriflamme :

Vive le Christ ! et Montjoy-Saint-Denys.

I.

Quand Saint Denys eut reçu l'Évangile

Signé du sang des témoins de Jésus,

Chez nos aïeux, trouvant un sol fertile,

Il accourut récolter des élus.

II.

Du Rédempteur il sema la Parole,

Par les hameaux, les forêts, la Cité ;

La Gaule entière accourt à son école,

Mais de Paris, Apôtre il est resté.

III.

Lorsque les Francs envahissaient la Gaule,

O Saint Denys, ta Foi les a conquis :

Par Geneviève et Clotilde, leur rôle

Fut de servir l'Eglise et Jésus-Christ.

IV.

Quand Charlemagne affermissait l'Église

A ton autel un pape fut guéri !

De l'Oriflamme illustrant la devise

En t'invoquant Saint Louis fut béni !

V.

Lorsque l'Anglais croyait tenir la France,

Dont Saint Michel reste l’ange gardien,

Jeanne apportant du Ciel la délivrance,

De Saint Denys proclama le soutien.

VI.

Christ, ô mon Roi, ta France t’est fidèle

Dans les succès comme dans les malheurs.

Par l'Oriflamme où ton nom étincelle,

Par Saint Denys tu nous rendras vainqueurs.

L’abbé G. FRANCIS.

 

PRIERE POUR LA FRANCE.

O Bienheureux Saint Denys,

Voyez en ce moment votre peuple, réuni autour de votre autel.

Il vient vous renouveler son hommage et ses confiantes prières.

Depuis le jour où votre apostolat, couronné par le martyre, fit briller la foi de Jésus-Christ en cette région parisienne, votre nom y fut toujours honoré. Et vous, en retour, vous n’avez cessé de prodiguer à Paris, aux pays voisins, à la nation française tout entière, la marque d’une constante protection.

C’est ici, en votre sanctuaire, que nos Pères vinrent tant de fois pleurer leurs deuils, célébrer leurs joies, et, aux jours de péril, trouver dans l’oriflamme qui ombrageait votre tombeau, l’espérance et le gage du salut de la Patrie.

Les siècles écoulés ne peuvent briser l’alliance contractée entre vous et la France.

Puisque la confiance de nos Pères renaît en nos coeurs, que par vous, ô Pontife, les mêmes bienfaits descendent sur nous.

Conservez à la France la vocation des anciens jours ; obtenez à tous ses fils, à toutes les familles, et à nous même, le courage et l’union dans la fidélité au service du Christ, qui aime toujours les Francs, et qu’après les Luttes de cette vie terrestre, nous puissions triompher éternellement avec vous dans le Ciel. Par J.-C. N.-S.

Ainsi soit-il.

(Chanoine de Roquetaillade, 1945).

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