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BENJAMIN FRANKLIN débarque à Auray

(4 décembre 1776).

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Benjamin Franklin, né le 17 janvier 1706 à Boston et mort le 17 avril 1790 à Philadelphie, est un imprimeur, éditeur, écrivain, naturaliste, inventeur et homme politique américain. Il participe à la rédaction de la déclaration d'indépendance des États-Unis, dont il est un des signataires, ce qui fait de lui l'un des Pères fondateurs des États-Unis. Pendant la révolution américaine, il négocie en France en tant que diplomate non seulement le traité d'alliance avec les Français, mais aussi le traité de Paris.

 

Le 4 décembre 1776, Benjamin Franklin, délégué par le Congrès des Etats-Unis d'Amérique pour négocier « un traité de commerce et d'amitié avec la Cour de France », débarquait en Bretagne, à Auray.

Benjamin Franklin (1706-1790).

Le 6 décembre 1926, la coquette petite ville fêtait le 150ème anniversaire de ce mémorable événement.

Ces fêtes avaient été organisées sous les auspices de l'Associated Press of America, et les journaux publièrent le résumé des lettres de Franklin qui attestaient son débarquement à Auray le 4 décembre 1776.

Une première lettre est adressée à M. Barbeu-Dubourg [Note : Barbeu-Dubourg, médecin et botaniste français, né à Mayenne en 1709, mort à Paris en 1779], une seconde à Silas Deane [Note : Désigné également par le Congrès pour faire partie de la Mission], une troisième à Thomas Morris, toutes trois de Franklin et datées d'Auray, 4 décembre 1776. Une quatrième pièce est une lettre de l'américain Busch à Morris : elle porte la mention « interceptée ». Comme les quatre lettres étaient dans le même paquet adressé Barbeu-Dubourg, il est évident que toutes les quatre eurent le même sort. Le paquet fut ouvert à la poste, comme d'ailleurs Franklin lui-même l'avait prévu, et envoyé aux Affaires étrangères. La traduction fut faite des différentes pièces, puis les originaux durent être transmis au destinataire On s'explique dès lors comment ces traductions sont conservées aux Archives du Ministère des Affaires étrangères.

On ne trouve pas dans ces lettres d'observations intéressant la Bretagne, mais leur teneur permet de préciser dans quelles conditions Franklin est arrivé à Auray.

Benjamin Franklin (1706-1790)

 

ARCHIVES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
États-Unis, 1774-1776

Pièce 292

B. FRANKLIN à BARBEU-DUBOURG
(Traduit de l'anglais)
AURAY en Bretagne, le 4 décembre 1776.
Mon cher bon ami sera bien surpris de recevoir une lettre de moi datée de France, quand ni lui ni moi nous ne nous y attendions. Je suis parti de Philadelphie le 26 octobre dernier sur un vaisseau de guerre appartenant au Congrès et en 30 jours nous sommes venus jeter l'ancre dans la baie de Quiberon. Nous avons pris, chemin faisant, deux vaisseaux anglais que nous avons amenés avec nous. Le vaisseau est destiné pour Nantes, mais, les vents étant contraires pour entrer dans la Loire, nous avons attendu quelques jours dans la baie, jusqu'à ce que, impatient de mettre pied à terre, j'ai profité de l'occasion d'un bateau pour venir ici, d'où me rendrai par terre à Nantes, où probablement je resterai peu de jours. Apprenant que la poste part d'ici ce soir, je saisis cette occasion pour vous saluer ainsi que ma chère Madame Dubourg, Medemoiselles Prebeson et Basseport que j'espère avoir hientôt plaisir de trouver, en bonne santé. Je suppose que MM. Deane et Morris ont l'honneur d'être connus de vous et, comme je ne sais pas bien leur adresse, je prends la liberté de lui adresser à chacun un mot sous votre couvert et je vous prie de le faire remettre. J'aurai soin de vous rembourser toutes les dépenses.

Je vois que vous avez de mauvaises nouvelles de nos affaires, mais elles ne sont pas vraies. Les Anglais, à l'aide de leurs vaisseaux ont gagné un pied à terre dans deux îles, mais ils ne se sont pas étendus dans le continent où nous les tenons en respect. Notre armée était à un mille ou deux de la leur, lorsque je suis parti, et retranchées l'une et l'autre. Dans différentes escarmouches qu'il y a eues dernièrement entre des partis de 300 et de 1.000 hommes de chaque côté, nous avons toujours eu l'avantage et les avons chassés du champ de bataille avec pertes, notre feu faisant plus de ravage que le leur. Sur mer, nous avons extrêmement molesté leur commerce en prenant un grand nombre de leurs vaisseaux des Indes occidentales qui entrent journellement dans nos ports. Mais je ne veux pas m'arrêter sur cet objet jusqu'au moment où j'aurai le plaisir de vous voir.

Benjamin Franklin (1706-1790)

 

Pièce 293

B. FRANKLIN à SILAS DEANE
(Traduit de l'anglais)
AURAY en Bretagne, le 4 décembre 1776.
Je viens d'arriver à bord du Reprisal, capitaine Wickes, petit vaisseau de guerre appartenant au Congrès. Nous sommes dans la baie de Quiberon attendant un vent favorable pour aller à Nantes. Nous quittâmes le Cap le 29 d'octobre et nous n'avons mis que 30 jours de terre à terre : Je restais à bord 3 jours après avoir mis l'ancre, espérant pouvoir aller à Nantes avec le vaisseau, mais le vent continuait d'être contraire, je suis venu ici pour aller par terre à Nantes.

Le Congrès vous a nommé en septembre et M. Jefferson et moi, pour négocier un traité de commerce et d'amitié avec la Cour de France. M. Jefferson, alors en Virginie, refusa ; sur quoi M. Arthur Lee, actuellement à Londres, fut nommé à sa place. Notre vaisseau a apporté de l'indigo pour le compte du Congrès pour la valeur d'environ 3.000 livres sterling qui doit être à nos ordres pour payer nos dépenses ; le Congrès nous a de plus assigné 7.000 livres sterling pour le même objet et que le Comité nous fera passer le plus tôt possible. Je me trouve ici aussi près de Paris que je le serai à Nantes, mais je suis obligé de m'y rendre pour m'y pourvoir d'argent pour mon voyage, et y prendre mon bagage qui est resté à bord du vaisseau. Je me, propose de garder l'incognito sur mon caractère jusqu'à ce moment et jusqu'à ce que je sache si la Cour veut recevoir des Ministres des Etats-Unis. J'ai plusieurs lettres du Comité pour vous, que je ne vous envoie point parce qu'elles contiennent des affaires de conséquence et que je suis incertain de la sûreté de cette voie. D'ailleurs, comme je compte prendre la poste à Nantes, j'imagine que cela ne fera pas 3 ou 4 jours de différence. Nous avons rencontré à la mer deux brigantins, l'un irlandais, l'autre anglais, que nous avons pris et que nous amenons à Nantes. Je ne sais si le capitaine obtiendra la permission de les y vendre, parce que cela pourrait être contraire aux traités qui subsistent actuellement entre les deux couronnes. Ils sont de la valeur d'environ 4.000 livres sterling. Nous avons eu un passage difficile et je m'en suis affaibli ; mais j'espère que le bon air que je respire à terre me rétablira bientôt et que je pourrai voyager avec célérité, vous joindre à Paris et vous y trouver en bonne santé.

P.-S. — Si vous pouviez par quelque voie apprendre à M. Lee sa nomination, cela ferait très bien. Peut-être la meilleure voie serait-elle celle du Département des Affaires étrangères et de l'amhassadeur de France ; celle de la poste ordinaire ne serait pas sûre. Je vous prie de me procurer un logement.

Benjamin Franklin (1706-1790)

 

Pièce 294

B. FRANKLIN à THOMAS MORRIS
(Traduit de l'anglais)
AURAY en Bretagne, le 4 décembre 1776.
Je suis arrivé ici à bord du Reprisal, capitaine Wickes, qui est maintenant à l'ancre à la baie de Quiberon, où il attend le vent pour remonter à Nantes. J'ai apporté beaucoup de lettres, et de gros paquets pour vous et, comme je compte partir de Nantes en poste, j'espère avoir le plaisir de vous les remettre. J'en joins seulement une ici, étant douteux que les autres ne fussent pas ouvertes à la poste et d'ailleurs elles coûteraient fort cher. Si nos amis de Nantes le jugent nécessaire, je dépêcherai un exprès pour vous porter vos paquets et ceux de M. Deane, de manière que vous les aurez peut-être aussi promptement que si je vous les envoyais par la poste. Lorsque je suis parti, les armées étaient très près l'une de l'autre à environ 18 milles de la Nouvelle York ; mais il n'y avait point eu d'action générale, quoi qu'on en attendît une tous les jours. Dans différentes escarmouches, nos partis ont battu des partis ennemis de force égale et même supérieure et notre armée est pleine de courage. Il arrive journellement dans nos ports un nombre de prises faites sur l'ennemi. Nous en avons fait deux dans notre traversée qui a été de 30 jours.

Benjamin Franklin (1706-1790)

 

Pièce 263

PHILADELPHIE, 22 octobre 1776.
Lettre, de Busch à Morris qui était jointe à la lettre de Franklin au même. Elle concerne les affaires d'Amérique. La pièce porte la mention « interceptée ».

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