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Aumôneries de Sainte-Emerance et de Saint-Meen

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Aumôneries de Sainte-Emerance et de Saint-Meen du comté et diocèse de Nantes.

Dans la partie basse de la petite ville d'Oudon, à quelques pas des rives de la Loire, il existe un vieux corps de bâtiment allongé, mal réparé, dont l’aspect et la principale ouverture attirent les regards des archéologues. Au bénitier qui apparaît en saillie et aux moulures qui courent sur l’encadrement de la porte, on reconnaît les restes d’une chapelle du XIVème siècle. Dans l’intérieur, les aménagements des particuliers qui l’habitent ont fait disparaître les dispositions primitives ; cependant personne n’ignore dans le pays sa destination ancienne. L’édifice se nomme Sainte-Emerance. Le fondateur de cette aumônerie doit être Alain de Malestroit, le même qui fit élever, en 1392, le château dont nous conservons avec soin la dernière tour, quand il abandonna la résidence de Vieille-Cour, pour s’établir à l’embouchure de la vallée du Hâvre. Les droits de patronage qu’exerçaient sur la maison les princes de Condé, successeurs des sires de Malestroit, sont un témoignage que j’invoquerai au besoin. Le premier acte qui fasse mention de Sainte-Emerance d'Oudon est la déclaration que fit le titulaire en 1554, quand Henri II invita les gens de mainmorte, non sujets aux décimes, à fournir un état de leur temporel. Il est intéressant d’y lire le dénombrement des terres qui composaient son patrimoine sous les seigneurs d'Oudon et du Perray, mais ce qui l’est davantage, c’est d’apprendre que l’établissement avait été fondé spécialement pour loger et héberger « les paouvres allans et venans au voyage de Sainct-Main chemin faisant ». Cette charge, imposée à l’aumônerie d'Oudon, vient heureusement confirmer ce que j’ai avancé dans un autre chapitre sur la célébrité de ce pèlerinage. J’ai dit ailleurs que des malades se rendaient en foule à l’abbaye de Saint-Meen en Bretagne, j’ai cité à Angers et à Nantes des asiles qui les regardaient exclusivement. Je vois encore sur le même grand chemin d'Angers à Nantes un prieuré de Saint-Meen, dans la commune du Cellier, et en Avessac, près de l’ancienne route de Guémené à Redon, une chapelle aussi dédiée à saint Meen sur le rocher sauvage de Trioubry, près de l’étang de Kermagouët. Il faut donc croire qu’un grand courant de pèlerins se dirigeait du Sud et de l'Est vers le sanctuaire breton.

Ceux qui avaient le bonheur de parvenir au terme de leur voyage allaient puiser de l’eau à une fontaine qui coulait près du monastère fondé au VIème siècle par saint Meen, dans le village de Gaël, et en lavaient leurs membres malades. Saint Meen, nous dit son biographe, voyant que l’eau manquait aux ouvriers pendant la construction de son abbaye, fit jaillir une source qui, depuis cette époque, a été réputée miraculeuse. Quelle que soit l’opinion qu’on ait sur ce fait, on ne peut pas contester que la fontaine de Saint-Meen n’ait été connue dans toutes les parties de l'Europe. Son eau avait la vertu de guérir la maladie nommée prosa par les médecins et mal de Saint-Meen par le vulgaire. « C’est une forte galle ou rogne, dit Albert de Morlaix, qui ronge jusqu’aux os. Ce mal, dit Dom Lobineau, est une gale opiniâtre et corrosive, dont la malignité attaque particulièrement les mains, ce qui a donné lieu à la dévotion à cause du rapport qu’il y a de Meen à main ». Les bas Bretons nomment la gale ou la rogne Drong Sant-Meen ou Tan Sant-Meen, c’est-à-dire le mal ou le feu de Saint-Meen (Vies des Saints de Bretagne, d’Albert de Morlaix et de D. Lobineau).

Voici un autre témoignage qui a sa valeur :

« Les semi-ladres sont des pauvres gens malades du mal de Saint-Meen qui sont tout couverts d’une gale farineuse qui les empêche de travailler, et réduit leur famille à la mendicité, qui ne peuvent payer la taille ni le prix de leurs fermes. Il en va tous les ans de divers endroits du Royaume plus de 10 à 12 mille de ces pauvres languissans à l’abbaye de Saint-Meen en Bretagne, fondée par les anciens ducs de ce païs là pour les traiter. Les semi-lépreux sont aussi dignes de compassion que les véritables lépreux … De ce nombre il y en a plus de 100 mille dans le royaume qui languissent et tombent par lambeaux faute de secours, car il en va tous les ans plus de 10 mille à cette abbaye de Saint-Meen. Il y a un petit hôpital proche la ville de Rennes pour rafraîchir ces pelerins malades, fondé par le père et la mère de M. Regnier, prêtre, qui en est directeur. C’est un saint homme, mais l’hôpital n’a que 500 livres de rente qui estoit tout le bien de ses parents » (Le remède universel pour les pauvres gens, p. 70. 1 vol. in-4. Paris, 1686).

L’aumônerie de Sainte-Emerance d'Oudon ayant été considérée comme un bénéfice ecclésiastique, les édits de sécularisation ne modifièrent en rien son gouvernement et le chapelain demeura, jusqu’au XVIIIème siècle, le maître souverain de la distribution des revenus. Il n’y aurait pas lieu de s’en plaindre, si les titulaires avaient été tous astreints à la résidence et à présenter leurs comptes aux visiteurs du diocèse ; mais quand on apprend, par exemple, que sous Louis XV, la chapellenie était conférée tantôt à un prêtre du diocèse d'Orléans, tantôt à un prêtre du diocèse de Tours, on est porté à croire que le devoir de l’hospitalité envers les passants n’était pas très exactement rempli dans les derniers temps. Il est constaté dans un procès-verbal d’état de lieux de 1774, que depuis 50 ans les titulaires jouissaient de 400 livres de revenu sur ce bénéfice, sans faire aucune réparation à la chapelle. Les messes se célébraient dans l’église paroissiale. L’abbé Bruneau, vicaire de Saint-Christophe, près de Tours, qui fut mis en possession en 1774, en prit occasion pour faire constater l’impossibilité de rétablir les édifices dans un état convenable, sans le priver de son temporel pendant de longues années, puisque le sequestre mis pendant 20 ans sur les revenus de son prédécesseur n’avait pas suffi à l’exécution des plus urgentes réparations. Cette chapelle et son aumônerie, dit l’abbé Bruneau, sont inutiles depuis que la police du roi a contraint les mendiants à se cacher ou à travailler dans les hôpitaux généraux, et d’ailleurs elle a été polluée par le séjour de plusieurs bandes ignobles de vagabonds des deux sexes, qui en ont fait le théâtre des crimes les plus horribles. On y a vu accoucher des filles de mauvaise vie. Les inondations de la Loire, en couvrant le carrelage jusqu’à 3 et 4 pieds de hauteur, ont préparé la ruine des édifices. Le procureur fiscal répondit que la chapelle était séparée de la salle de l’aumônerie par un grillage de bois, que son abandon ne remontait pas très haut, que les pauvres munis de certificats pouvaient y être reçus, et qu’en s’adressant au prince de Condé, patron du bénéfice, on obtiendrait sans doute des secours pour le relever [Note : Titres des hôpitaux. (Archives départementales, série B). Brevet de 1782. (ibid., série G)].

L’évêque, après avoir examiné l’affaire, jugea qu’aucune restauration n’était possible. Avec son autorisation le chapelain arrenta donc, en 1784, les logements attenant à la chapelle, ainsi que le jardin de l’aumônerie. En 1779, il avait affermé pour 240 livres les terres labourables et les vignes, à la condition que le preneur paierait les décimes et les honoraires des messes, charge estimée 50 livres environ. En ajoutant à cela le revenu des 40 cordes de pré qu’il possédait dans l'île Dorelle, nous arrivons bien au chiffre de 400 livres indiqué dans le Pouillé de la province de Tours, en 1648 [Note : Les terres toutes réunies avaient une contenance de 67 boisselées].

Il existait une autre chapelle dédiée à sainte Emerance dans la commune de Mouzeil, au village de la Chapelle-Breton, sur le passage d’une voie romaine qui se dirigeait vers Pannecé (Notes de MM. Verger et Grolleau. - Bibliothèque de Nantes). Etait-elle accompagnée d’une aumônerie ? Je l’ignore. Il serait surprenant que les barons d'Ancenis, seigneurs de ce territoire, aient négligé d’y assister les voyageurs (Titres de la baronnie d'Ancenis. – Archives départementales, E 274). Les pèlerins qui se rendaient à ce sanctuaire venaient ordinairement invoquer sainte Emerance pour la guérison des coliques.

Le gros village de Préfouré, dans la commune de Vritz, aux limites de l'Anjou, avait une chapelle sous la même invocation, dont l’histoire est aussi obscure que les destinées de la précédente (Brevet du recteur de 1783. - Ibid., G).

Pour terminer ce chapitre trop court, j’ajouterai quelques renseignements nouveaux sur l’asile de Nantes, qui abritait les malades de Saint-Meen.

Dans l’histoire des hôpitaux de Nantes, je me suis étendu longuement sur les commencements, la destination, les ressources et l’administration de l'aumônerie de Toussaint ; j’ai indiqué qu’après avoir été fondée en 1362 par Charles de Blois, sur la chaussée des ponts de Nantes, elle avait offert l’hospitalité aux pèlerins, puis s’était transformée en hôpital municipal pour les maladies de peau au XVIème siècle, et qu’enfin au XVIIème siècle, la confrérie qui présidait à sa direction en avait consenti l’abandon pour augmenter les ressources de l'Hôtel-Dieu. Je reviens sur ce chapitre pour affirmer de nouveau, à l’aide de titres découverts à Paris, depuis cette publication, que j’ai eu raison d’attribuer la fondation de Toussaints à Charles de Blois, suivant la tradition et de me défier de l’assertion de l’abbé Travers, encore en défaut dans le passage suivant : « On le disait fondé par Charles de Bois et Jean IV, il est certain par les titres qu’il a commencé par d’autres ». Il ne suffit pas de se poser en contradicteur, il faut encore montrer qu’on a de bonnes raisons pour douter des allégations de ses devanciers ; or, je ne vois ici qu’une conjecture et point de preuves (Histoire de Nantes, t. II, 299).

Notre auteur aurait dît au moins rappeler en cet endroit le passage du procès-verbal de l’enquête relative à la canonisation de Charles de Blois, qui l’a sans doute induit en erreur, car je ne vois pas d’autre pièce dont, il puisse se couvrir. Il a lu que Charles de Blois, passant un jour à cheval sur les ponts de Nantes, fit rencontre de quelques pauvres à la porte d’une aumônerie, et de suite il en conclut que cet asile n’était autre que Toussaints [Note : Carolus equitans super pontes Nannetenses pauperes cujusdam hospitalis supradictos pontes existentes ab ipso eleemosynam petierunt. (Travers, t. I, 436)]. L’abbé Travers n’ignorait pourtant pas qu’il existait, depuis trois siècles au moins, sur ces mêmes ponts, un autre établissement dédié à la Madeleine mais il n’a pas pensé que les chanoines de Toussaints d'Angers, appelés à le desservir, en avaient fait un hôpital. Le texte invoqué en est la confirmation.

Un moment je me suis demandé si le caractère des constructions, l’appareil des matériaux, ne se prêtaient à une confusion d’époque, et en visitant ce qui reste du vieil édifice, je me suis convaincu qu’aucune pierre n’était de nature à démentir la véracité de l’acte de fondation, dont je vais donner la teneur. Il y est dit formellement que le duc a acquis par échange de Jean Garnier, taillandier, le terrain sur lequel le chapelain fera construire une chapelle et une maison pour héberger les pèlerins.

Laurent Rouau est signalé comme le premier bienfaiteur qui ait voulu s’associer à la bonne action du pieux duc. Nous savons même par le dossier très complet, conservé dans les archives de l’ordre de Saint-Lazare, la date précise de tous les actes complémentaires qui ont suivi le donation ducale, datée du 27 avril 1362 [Note : Ces actes sont visés dans l’arrêt de 1677. (Archives nationales, S 4857) Voir aussi la Liasse de Toussaints. (Archives départementales, série H)].

Le vendredi, après la fête de la Quasimodo de 1362, l’évêque Robert accorda la permission d’élever l’aumônerie, à la condition que le chapelain traiterait avec le curé de Sainte-Croix Jean Bardoul.

Le 8 mai suivant, Laurent Roane, Jean Roane, et leurs femmes, abandonnèrent une pièce de terre de 28 pieds devant leur maison. Le 28 juillet, le chapelain paya 6 réaux d’or à Denis Cornuau, locataire dudit Garnier, pour l’abandon de ses droits sur la place vendue au duc.

Le lundi après le 8 septembre 1363, l’évêque Simon permit au gouverneur de célébrer la messe dans la chapelle sur un autel portatif.

Le 31 janvier 1365, fut signé le concordat du règlement de la confrérie de Toussaints. Le même jour, Yves Lucas fonda une chapellenie avec dotation distincte. Le lendemain, 1er février, le recteur de Sainte-Croix abandonna au chapelain de Toussaints la jouissance des offrandes de sa chapelle, moyennant une rente de 30 sous.

L’approbation de cet accord par l’évêque et le chapitre est du 8 février suivant.

Enfin, en 1371, eut lieu la publication de tous les actes précédents dans chacune des paroisses de Nantes, et le gouverneur Jean Aniceaux, après les avoir produits devant l’officialité, déclara qu’il se proposait d’en transmettre la teneur à la Cour de Rome [Note : Extraits d’un registre du Secrétariat de l'Evêché, du 30 décembre 1675, signés Picot. (Archives nationales, S. 4.857). Ces actes sont visés dans l’arrêt de 1677. Voir aussi la liasse de Toussaints. (Archives départementales, série H)].

Pour compléter cette notice, je dois à la vérité d’ajouter encore que la transaction projetée en 1656, entre les confrères de Toussaints et les administrateurs de l'Hôtel-Dieu, ne devint pas un acte définitif comme je le croyais.

Les procédures poursuivies par l’ordre de Saint-Lazare pour recouvrer les biens des hôpitaux sans emploi, après l’édit de 1672, nous apprennent qu’en 1677, aucun pauvre passant n’avait séjourné, depuis plus de huit ans, dans l’aumônerie de Toussaints qui, cependant, contenait « quatre charlits de bois de chêne, paillasses et couvertures ». Sans s’arrêter à l’opposition faite par le chapelain et les confrères, un arrêt de la Chambre royale de réformation du 12 février 1677 les condamna à se désister de la jouissance de la chapelle et des biens de l’aumônerie entre les mains des chevaliers de Saint-Lazare, qui demeureraient chargés de continuer le service divin et d’héberger les pauvres, et maintint le chapelain en possession de son bénéfice. Les parties craignant de nouvelles difficultés sur la question réservée du partage des biens, qui devaient échoir à la chapellenie, se décidèrent à signer un accord, où il est stipulé : que le chapelain conservera avec les logements et jardins, exploités jusqu’alors par ses prédécesseurs, la jouissance d’un petit pré ; qu’il prélèvera une rente de 250 livres sur les revenus de l’aumônerie ; qu’il entretiendra les édifices, continuera le service divin accoutumé et paiera les décimes. Telles sont les conditions que le procureur général de l’ordre de Saint-Lazare accepta le 19 février 1677, pour obtenir la réunion du patrimoine de Toussaints (Archives nationales, S 4.857).

Cet acte ne fut pas le dernier. Il faut bien en supposer un autre au moins pour expliquer comment le chapelain était rentré, au siècle suivant, en jouissance de la Bouhourdière de Saint-Similien, qui lui rapportait 450 livres en 1789.

 

AUMONERIE D'OUDON.

Déclaration que baille M. Jacques Manceau, prêtre chapellain de la chapellenie Sainte-Emérance, aultrement nommée l’ausmonerie d'Oudon, des choses heritelles, rentes et debvoyrs des apartenances de ladite chappellenie ou aulmosnerie comme s’en suit et o les charges cy après contenues.

Et premier :

Une maison et emplacement avecques une chappelle au bout et ung petit jardrin siis au-dessus, le tout contenant demye boexellée de terre, mesure d'Oudon, siise en ladite ville d'Oudon, sur le chemin qui conduit d'Oudon à Ancenis.

Item la tierce partie d’une boexellée de terre ou environ en jardrin siis au-dessous de ladite maison entre le chemin de la vallée d'Oudon et le chemin cy dessus.

Item deux boexellées de terre siises près le village de la Rouxellière en ladite paroisse.

Item troys boexellées de terre ou environ siises ès champs de Vieille-Court [Note : Ancienne résidence des sires d'Oudon renversée au XIVème siècle et remplacée par la tour voisine de la Loire. (Trésor des chartes de Bretagne)].

Item une boexellée de terre ou environ siise entre le Hâvre d'Oudon et terre ès hoyrs Perrin Nau.

Item deux quartiers de vigne siis au clox de Feroy entre vignes feu Pierre Coche et la vallée d’entre Oudon et Sainct-Main.

Item le debvoir de quart de deux quartiers et demy de vigne siis au clox Lescouble que tiennent les hoyrs Jehan Hamelin, Jullien Lefeubvre et les hoyrs Pierres Navaud, debvoyr de quart dudit chappellain.

Item 18 soulz 6 deniers de rente que luy doibvent chascun an les hoirs de Jehan de la Noë sur leurs héritaiges.

Item 10 soulz de rente que lui doibvent chascun an les hoirs de Robert Payen aussi sur leurs héritages.

Item troys quartiers de pré ou environ siis en deux lieux en l’isle de Dorelle entre le pré au recteur du Cellier et la ripvière de Loyre.

Quelles choses cy dessus escriptes et déclarées confesse ledit chappellain tenir à foy et hommaige et rachapt quand le cas y advient du seigneur d4Oudon et que ladite chapelle toutes foys et quantes qu’elle vacque est en sa présentation et disposition et luy en doibt ledit chappellain, chascun an 14 soulz de rente à troys termes.

Item luy doibt le tiers d’ung provendier d’avoyne grosse et quatre boeceaulx d’avoyne menue chascun an.

Plus confesse tenir ledit chappellain à cause de ladite chapellenie aultres héritaiges cy après mentionez prochement du seigneur du Perray à pareil debvoir d’hommaige et rachapt quand le cas y advient.

Et premier :

Le debvoyr de quart de unze hommées de vigne siises au clox de la Poulonnerie que tiennent Pierre Macé, Jehan Nycolas, Mathurin Meneret, Louis Chereau, Allain Phelippot, Symon Lohier et Guillaume Belorde au debvoyr de quart dudit chappellain.

Item une pièce de terre contenant dix boexellées ou environ, nommée la Quarteraye entre terre aux hoirs Hardouin Lebigot et le chemin qui conduyst de la Mabonnière à Ancenis.

Item une aultre pièce de terre siise audit lieu, contenant tant en essuis, yssues que terre labourable, douze boexellées ou environ entre les terres au seigneur de la Pillardière.

Item quatorze boexellées de terre ou environ, appellées la Close-Neuve, entre les terres au seigneur de la Pillardière et le chemin qui conduyst d'Oudon à Ancenys.

Item une autre pièce de terre nommée Hault-Grenon, contenant dix-huict boexellées ou environ entre terres Francoys de Bot et le chemin qui conduyst d'Oudon à la Pageaudière.

Lesquelles choses peuvent valloir chascun an dix livres ou environ, sur lesquelles ledit chappellain est tenu dire ou faire dire une messe par chascune sepmaine en ladite chappelle et une aultre messe aussi en ladite chappelle de quatre sepmaines en quatre sepmaines. Plus est tenu loger et herbreger les paouvres allans et venans au voyage de Sainct-Main, chemin faisant.

Item est tenu entretenir ladite chappelle, logeix et aulmosnerie de réparation qui se monte soixante soubz pour le moins.

Laquelle présente déclaration baille ledit Manceau au greffe de Nantes, suyvant les lettres du roy soubz son seing et soubz le seing des notaires royaux soubz signez le XXVIIIème jour de novembre mil cinq centz cinquante-quatre. Ainsi signé G. Floury et A. Courry (Déclaration des bénéfices non soumis aux décimes, f° XVI. – Archives départementales, série B).

 

FONDATION DE L'AUMONERIE DE TOUSSAINTS.

Nous, Charles, duc de Bretagne, vicomte de Limoges et nous Jeanne, duchesse et vicomtesse desdits lieux o l’authorité de nous dit duc à notre très chère compagne la duchesse donnée quant à touttes et chacunes les choses qui en suivent :

Faisons sçavoir à tous que nous, d’un commun assentement et volonté, avons donné et donnons o l’authorité que dessus en pure et perpétuelle aumosne à messire Pierre Eon, chapelain, une place et héraut o tous leurs fonds et apartenances comm ils se poursuivent scize en Bièce sur le chemin par où l’on vat de Nantes à Piremil entre nos pontreaux d’un costé et une place que tient Rolland Rouau d’autre ; laquelle place et hereau furent à Jan Garnier, talandier et sa femme de qui les avons retraits par eschange et les en avons recompensez sur certaine partie qu’ils nous devoient affin que ledit messire Pierre y face faire et ediffier une chapelle en l’honneur de Dieu, de la benoiste vierge Marie et de tous les saints de paradis et une maison pour héberger pélerins, passans et pauvres et faire les oeuvres de charité pour prier Dieu pour nous, nos héritiers, prédecesseurs et successeurs et estre participants aux biens et oraisons qui seront faits.

De laquelle place et hereau nous nous désaississons et en baillons la saizie audit messire Pierre, tant pour luy que les autres qui seront et demoureront à maintenir ladite chapelle et sommes tous tenus et promettons pour nous et nos hoirs et successeurs les garantir comme dit est et à les tenir, avoir, jouir et posséder pour les causes dessus dites à jamais perpétuellement sans aucun empeschement. Laquelle place et hereau avec certaine place jouxte icelle que Rolland Rouau a donné audit messire Pierre pour croistre ladite maison, nous o l’authorité que dessus avons amorty et amortissons et voulons que dudit amortissement se jouissent ledit messire Pierre et les autres qui seront et demoureront à maintenir ladite chapelle et maison pour toujours mais perpétuellement et leur quittons et cessons touttes seigneuries et juridictions et reconnaissances que nous avons et avoir pouvons ès dites chouses pour les causes susdites à jamais, sans rien y retenir fors notre souveraineté en cas de garde d’église.

Et en tesmoing desdites … nous duc et duchesse avons aposé nos propres sceaux à ces présentes lettres escrites. Données à Nantes, le XXVIIème jour d’avril en mil trois cent soixante et deux (Copie du XVIIème siècle. – Archives nationales, S 4.857) (L. Maître).

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