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Aumôneries de Saint-Nicolas

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Aumôneries de Saint-Nicolas du comté et diocèse de Nantes.

La dévotion à saint Nicolas, évêque de Myre, mort en 324, est récente parmi les Occidentaux ; elle ne s’est répandue chez nous qu’après la translation de ses reliques à Bari, près de Naples, vers 1087. Sa réputation de patron des navigateurs, bien antérieure à cette date, remonte au jour où des marins en péril furent ramenés sains et saufs au port par le secours de ses prières. Les traits de bienfaisance ne sont pas rares dans sa vie, mais celui-là seul suffit à expliquer les hommages innombrables dont ses statues furent entourées dans tous les ports, aussi bien sur les rivières que sur le bord de la mer. En s’embarquant pour la Palestine, nos croisés ne manquaient pas de l’invoquer, leurs lèvres répétaient son nom quand la tempête grondait, et à leur retour leur reconnaissance se manifestait par l’érection d’une chapelle sous son invocation. Les biographes de saint Nicolas le représentent aussi comme un saint compatissant et ils en donnent comme preuve les approvisionnements inespérés qui arrivèrent de Sicile à Myre dans un temps de famine. Il ne fallait pas d’autres raisons pour que les générations du Moyen-Age, si versées dans la connaissance des grands modèles de l’humanité, fussent amenées à fonder des asiles charitables à côté de ses sanctuaires. Aux marins qui attendaient le vent favorable et aux affligés qui imploraient neuf jours le retour d’un navire trop lent à reparaître, elles voulaient offrir un abri hospitalier.

On croit que le siége primitif du bénéfice de saint Nicolas d'Arthon était sur la route de Princé de Bourgneuf, à l’endroit nommé la Chapellerie. Après la destruction des édifices, dont l’époque est antérieure à 1645, le service religieux fut transféré à l’église paroissiale et le titulaire continua de jouir de quelques pièces de terre estimées 400 livres en 1790 (Estimations. – Archives départementales, série Q). La foire de la saint Nicolas était la plus renommée du pays.

La commune actuelle de Saint-Nicolas-de-Redon n’a pas un siècle d’existence, son centre s’est formé sur une partie du territoire d'Avessac, autour d’un prieuré desservi par les moines de Redon, en tête de la chaussée faite à travers les marais de la Vilaine. D’après Ogée, il est certain que la chapelle existait en 1137. Un arrêt du 25 juin 1677, émanant de la Chambre de réformation des hôpitaux, condamna les bénédictins de Redon à se désister de la possession de l’hôpital et aumônerie de Saint-Nicolas de Redon, au profit de l’ordre de Saint-Lazare (Archives nationales, Z 7607). Cet acte est une preuve que l’établissement ne méritait plus le nom d’hôpital. Au Nord d'Avessac, le même prieur possédait le couvent de Penfaut, bâti, lui aussi, sur une chaussée qui conduit directement à Renac (Terrier de 1680, vol. V, f° 509).

A Besné, les titres font mention, non6seulement d’un bénéfice doté de 178 livres de revenus, mais encore d’une confrérie sous le vocable de saint Nicolas (Estimations. – Archives départementales, série Q). Le moulin du Temple pourrait servir d’indice à ceux qui voudraient rechercher l’emplacement de la chapelle.

Le siège de l’aumônerie de Saint-Nicolas de Bourgneuf est aussi à découvrir. J’incline à croire qu’il était près du port dans une maison dépendant du fief des Hospitaliers et non pas à l'Hôpitau, sur la grande route [Note : Terrier de la réformation de 1680, vol. V, p. 88. — Estimations. (Archives départementales, série Q)]. Un acte d’estimation porte à 54 livres ce qui restait de revenus à ce bénéfice en 1790.

Cordemais avait autrefois son port et son aumônerie de Saint-Nicolas, comme Couëron et Rohars de Bouée. C’est un souvenir vivant dans le pays, car la destruction de la chapelle ne remonte qu’à 1844. Le prieur de Saint-Nicolas du Port était un des mieux partagés de la contrée ; il jouissait de droits d’ancrage, de quillage, de voilage, de péage et de pontonnage dont la concession remontait au XIIème siècle, du produit de la foire de Saint-Nicolas et de revenus fonciers qu’il n’affermait pas moins de 1.000 livres en 1785. On assure que l’eau de la fontaine voisine passait pour avoir la vertu de faire marcher les enfants en retard quand on leur en frottait les reins. Il n’y a pas longtemps qu’on y venait puiser pour obtenir ce succès [Note : Dictionnaire de Bretagne d'Ogée, nouvelle édition. — Décimes du clergé et paroisses (Archives départementales, série G) . — Voir aussi série Q].

De l’autre côté de la Loire, en face de Cordemais, dans la paroisse. de Frossay, se voyait un autre port nommé le Migron, qui, lui aussi, avait sa chapelle Saint-Nicolas, dont les ruines ont été dispersées de notre temps.

Bien que la Loire ait une largeur considérable en cet endroit, il ne serait pas surprenant que ces deux ports aient été surtout destinés aux voyageurs qui passaient de Bretagne en Vendée. Nos aïeux préféraient, comme nous, la ligne droite à la ligne courbe, quand ils franchissaient de grands espaces (Pouillé des bénéfices du diocèse. - Bibliothèque de Nantes).

Je passe sur l’autre rive pour vous signaler, à Donges, un bénéfices de saint Nicolas qui valait 280 livres de revenu [Note : Titres de la paroisse (Archives départementales, série G). Livres de visites de 1573. (Ibid.)]. L’édifice a disparu depuis si longtemps qu’on ignore son emplacement.

Au bourg de Gorges sur la Sèvre, les titres du XVIème siècle signalent une maison dite des Pèlerins, dont les seigneurs de l'Oiselinière et de la Bâtardière se disputaient la possession. Sachant qu’il existait un chapelain de Saint-Nicolas, on est tout naturellement porté à supposer que cette habitation était l’aumônerie  (Titres du château de l'Oiselinière, notes de M. l’abbé Grégoire).

Je trouve encore une chapelle de Saint-Nicolas, près d’un autre cours d’eau l'Isac, au village de Passac, en la commune d'Héric, non loin de la route de Blain à Nort (Estimations des biens du clergé. – Archives départementales, série Q).

L’aumônerie de Saint-Nicolas de Machecoul était dans la paroisse suburbaine de Sainte-Croix, près d’une des portes de la ville à laquelle elle donnait son nom. Son chapelain reçut, en 1284, du seigneur Girard Chabot, un legs de 40 sous de rente contre une quittance qui nous fournit le premier acte de son existence. Il faut passer ensuite au XVème siècle pour la retrouver expressément nommée dans ce même cartulaire des sires de Retz, à propos d’une rente foncière assise sur un terrain voisin du courtil de l’aumônerie de Saint-Nicolas [Note : Cartulaire des sires de Retz, charte 137.. (Revue des provinces de l'Ouest, III, p. 616 et 750)]. Quand elle reparaît au XVIème siècle, dans le livre des visites du climat de Retz, c’est pour nous révéler que ses portes sont fermées [Note : Domus elemosinarie est semper clausa et nulla est hospitalitas et nemini pauperi patitur ingressus. (Visites de 1554, Archives départementales, série G)]. Le fermier reçoit alors du promoteur l’ordre de produire son contrat. L’hospitalité fut bien vite rétablie, car en 1556, Machecoul est au nombre des villes qui furent invitées à transmettre à Nantes les comptes de gestion de leur aumônerie. François du Pas, prêtre, était le titulaire de l’établissement depuis 15 ans, par l’investiture du duc de Retz, quand la Chambre de réformation des hôpitaux fit la recherche des fondations non employées. Il se démit volontairement de son bénéfice au profit de l’ordre de Saint-Lazare [Note : Archives nationales, S 4857. — Livres de visites du climat de Retz, f° 45 (Archives départementales, série G)]. L’annexion profita à la commanderie de Clisson, si nous en croyons le livre des visites du climat de Retz de 1686, mais pour quelques années seulement, puisque Louis XIV reprit aux chevaliers de Saint-Lazare ce qu’il leur avait donné pour constituer la dotation des hôpitaux généraux. Par lettres du mois de décembre 1696, la ville de Paimbœuf fut envoyée en possession de diverses aumôneries ou léproseries parmi lesquelles figurait celle de Machecoul. Un bail à ferme de 1706 nous apprend qu’à cette date, le temporel composé de 50 aires de marais, de 18 journaux de pré, de quelques traits de dîmes, du produit d’un four à ban et d’un droit de minage, rapportait 350 livres par an (Archives départementales, série H ; voir aussi E, 770). Au chapitre des hôpitaux généraux, j’aurai l’occasion de dire à quelles conditions la ville de Machecoul obtint, en 1781, la restitution de son aumônerie de Saint-Nicolas, lorsqu’elle voulut, elle aussi, posséder un hôpital général. La maison de secours qu’elle avait fondée pour les marins, dès 1661, lui servit de point d’appui pour réclamer le bénéfice de cette institution.

Les origines de l’église Saint-Nicolas de Nantes ne sont pas différentes. Au XIIème siècle, c’était une simple chapelle érigée, hors des murs d’enceinte, plus fréquentée par les mariniers de la Fosse que par les habitants de la ville ; cependant, elle possédait un cimetière qui est mentionné dans un don fait à l’abbaye de Buzay, au bourg Men, en 1186. Son aumônerie, dit l’historien Travers, qui s’élevait au lieu même où fut placée la grande porte de l’église, dans la reconstruction de 1461, fut transférée à cette époque sur la place de l'Erault ou de l'Erail, que bien des Nantais d’aujourd’hui ont connue (Histoire de Nantes, t. II, p. 7 et 137).

Ce que j’ai avancé dans la page précédente à propos des ports du Migron et de Cordemais, se trouve singulièrement confirmé quand on explore les bords de la Vilaine. Il n’y a pas de rivière qui ait été mieux pourvue de bacs de passage, même dans sa partie la plus large. De Redon à son embouchure, on ne comptait pas moins de cinq ports munis de barges et de charnières pour passer d’une rive sur l’autre : à Rieux, à la Roche-Bernard, à l'Isle, à la Vieille-Roche et à Tréhiguier (Livre de la Chancellerie de 1490, f° 7. – Archives départementales, série B). Ce dernier passage, sis en la trève de Penestin, avait sa chapelle de Saint-Nicolas, et, sans doute, aussi une hôtellerie pour permettre aux marchands de séjourner pendant les mauvais temps. Les religieux de Prières, qui jouissaient du passage de l'Isle sis un peu plus haut, en demandant la concession d’une hôtellerie franche à la duchesse Anne, en 1490, lui représentent qu’il leur est nécessaire d’édifier une maison d’hébergement et de bien l’approvisionner, parce que les marchands des pays de Brouërec et de Guérande s’en vont passer à Vieille-Roche et à Tréhiguier.

Dans la commune de Plessé, je trouve un bénéfice de Saint-Nicolas affermé 40 écus en 1779, sans désignation d’emplacement. Son temporel se composait du pré du Moulin-Carré, d’une maison avec jardin au bourg, du pré de Saint-Thomas, d’un trait de dîme et d’une pièce de terre (Titres de la paroisse et Brevets de 1779 – Archives départementales, série G).

Il n’y a pas d’incertitude pour Saint-Nicolas de Prigny. La chapelle, située à 150 mètres au nord du sommet de la butte qui porte l’église de Saint-Jean, a été détruite en vertu d’un décret épiscopal du 30 mars 1730. Ses biens furent réunis au séminaire de Nantes en 1702 (Archives départementales, série G, séminaire).

 

AUMONERIE DE SAINT-NICOLAS DE MACHECOUL.

DÉNOMBREMENT DE 1736.

L’aumônerie consistante en la chapelle de Saint-Nicolas à présent en ruine dans laquelle sont les vestiges de six autels, compris le maître-autel auquel l’aumônerie doit faire dire deux messes par semaine, lesquels autels se nomment :

L’autel de Notre-Dame-la-Noire.

L’autel de Saint-Louis.

L’autel de Saint-Gillard.

L’autel de Saint-Gildas.

L’autel de Saint-Julien.

Laquelle chapelle est située en la paroisse Sainte-Croix, joignant à une petite maison dépendante de ladite aumônerie, jardin au derrière appelé l'Hôpital, la maison où demeure le fermier avec le four banal, deux chambres basses servant de cellier et d’écurie, un petit toict à cochons, une pièce de terre au bout de ladite cour et un jardin, le tout contenant au grand un journal ou environ, auquel four banal est payé 3 sous par boisseau pour droit de cuisson.

Plus, a droit ladite aumônerie, de percevoir la tierce partie de droit de coutume pour l’entrée des bestes.

Plus, un canton de terre situé près le Bourg-Mignon, sujet à la dixme au trezain des fruits par labeur au prieuré de Saint-Blaise.

Le pré de Meillac, de 3 journaux franc au XXXème pour la dixme, plus la moitié du pré de la Rochelle, contenant 4 hommées situées au marais de Sainte-Croix, franc au XXXème.

Plus, une hommée de pré dans le grand pré Pasty, franc au XXXème.

Plus, le pré des Epinettes, contenant 5 journaux, sujet au XXXème pour la dixme.

Plus, un tiers de journal en pré, proche le Rocher, dans la paroisse de la Trinité.

Plus, 3 journaux de terre appelés l'Osche-Monnier, situés proche le Gatauchat, en la paroisse de Sainte-Croix, sujet à la dixme au XXXème.

Plus, 2 journaux appelés les Fragnois, sujets à la dixme au XIIIème.

Plus, un autre journal appelé le Fauconneau, sujet à la dixme au XIIIème.

Plus, 3 autres journaux appelés les Fauconneaux, sujets à la dixme au XIIIème, à la rectorie de Sainte-Croix.

Plus, ladite aumônerie a le droit de lever chacun an le terrage ou dixme à la XIIIème gerbe des bleds dans les métairies de l'Ile-Gaudin, de Bellaistre, du Mousset, de la Touraillerie et partie de celle du Pas-Giraud, en Sainte-Croix, avec le recteur de Sainte-Croix, le titulaire de Saint-Yves, ledit droit par table tiers à tiers (Inventaire de l’hôpital de Paimboeuf de 1760) (L. Maître).

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