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Aumôneries de Notre-Dame de Pitié ou de Patience

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Aumôneries de Notre-Dame de Pitié ou de Patience du comté et diocèse de Nantes.

La Vierge Marie, elle aussi, a connu la souffrance et conquis sa place dans le martyrologe chrétien. Debout en face de la croix pendant la Passion de son divin fils, elle a assisté à tous les tourments que lui infligeaient ses bourreaux ; elle a vu saigner toutes les plaies du Rédempteur des hommes, elle a entendu les suprêmes paroles de son agonie et recueilli dans ses bras son corps inanimé. Aucun déchirement de cœur ne lui a été épargné : elle était donc digne d’être appelée la reine des martyrs, et, à ce titre, d’être invoquée par tous les affligés comme leur consolatrice. Son nom, placé au fronton d’un hôpital, était une promesse de compassion pour tous les malheureux et les infirmes qui réclamaient un soulagement.

Les chapellenies fondées sous l’invocation de Notre-Dame-de-Pitié, ont été nombreuses dans le diocèse de Nantes comme dans tous les autres [Note : Confrérie de Chapelains fondée « ès eglises de Saint-Saulveur et de la Maison-Dieu Notre-Dame de l’ostelerie dudit Dinan ». Livre de la Chancellerie 1505-1506, f° 31 (Archives départementales, série B)]. Est-ce une raison pour en conclure qu’il y avait autant d’établissements hospitaliers? Je ne le pense pas. Il faudrait plus de documents que nous n’en avons pour distinguer les bénéfices chargés du service de quelques messes à un autel particulier, des bénéfices pourvus du gouvernement d’une aumônerie. Quand une paroisse a été en possession d’une Chapelle isolée dédiée à Notre-Dame-de-Pitié, ou d’un bénéfice sous le même vocable doté de domaines importants, il est à présumer que les fondateurs ont eu en vue la création d’une maison de secours à côté de l’édifice religieux. A l’égard de plusieurs établissements, il y a des preuves qui ne laissent pas de doute.

J’ai montré par ailleurs que la seule ville de Nantes n’avait pas moins de deux hôpitaux sous cette invocation : l’un à l’intérieur de la ville, près des Jacobins, et l’autre à l’entrée du faubourg Saint-Clément [Note : Histoire des anciens hôpitaux de Nantes, p. 15, 68 et suivantes. Voir aussi Livre de la Chancellerie de 1462, f° 76. (Archives départementales, série B)]. Au Croisic, il est incontestable qu’il a existé, au XVème siècle et auparavant, un hôpital dédié à Notre-Dame-de-Pitié, puisque Dom Jean Laïc fit aveu au roi pour différents biens comme chapelain « de Notre-Dame de l'ospital du Croaesic en 1478 » (Aveux des biens de mainmorte. – Archives départementales, série B). Ce serait une erreur de croire que l’église paroissiale actuelle, consacrée en 1501, ait remplacé l’édifice révélé dans cette citation, parce qu’elle se trouve sous le même vocable. Un autre titre de 1511 indique que la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié était sur un chemin conduisant au Croisic. En examinant les alentours de la ville, je ne vois que la chapelle du Crucifix qui soit en situation d’être identifiée avec celle-ci [Note : « Le chemin du Croësic à la chapelle Notre-Dame-de-Pitié » (Ibid., E 1382)].

Au village de Brandu, situé à l’extrémité de la commune de Guérande, subsiste la tradition d’un hôpital dont les anciens ont vu les ruines sous l’apparence de quelques cellules ; or, il se trouve avéré que la chapelle érigée en cet endroit était connue sous le nom de Notre-Dame-de-Brandu (Terrier de la sénéchaussée de Guérande, vol. X, f° 2407).

La paroisse de Legé, dépendante, avant 1789, du diocèse de Luçon, possédait une chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, qui fut détruite pendant les guerres de la Vendée. Dans le procès-verbal d’estimation des ruines, dressé en l’an VII, il est fait mention des masures d’une maison qui servait d'hospice, couvrant une superficie de huit cordes et bornées par la Grande-Rue. Le fief aux Malades, situé à 5 kilomètres au nord, se présente comme une dépendance possible de cette aumônerie. Suivant une déclaration de 1792, ses revenus annuels montaient à 1.244 livres, non compris une renie de 10 boisseaux de froment [Note : Liasse de déclarations de 1790 et estimations de l’an VII. (Archives départementales, série Q). Liasse des biens remplacés. (Série X, ibid.)].

Le seul nom de la Limousinière (aujourd'hui Limouzinière), paroisse du climat de Retz, nous peint l’histoire, de cette petite localité, née comme beaucoup d’antres autour d’un donjon ; elle a eu pour première église paroissiale la chapelle de l’aumônerie de Notre-Dame-de-Pitié, que les seigneurs fondèrent près de leur donjon de la Touche. L'Elemosinière, traduction rigoureuse d'Eleemosinaria, qui est le nom latin d’aumônerie, est trop facile à reconnaître dans notre forme moderne pour qu’il soit utile de se livrer, à une démonstration. M. de Courson, dans la préface de son Cartulaire de Redon, n’avait sans doute pas la liste de nos communes sous les yeux, quand il a mis un point d’interrogation devant le prieuré d'Elemosinaria [Note : Livre de visites du climat de Retz, f° 137. – Cartulaire de Redon, p. 512. Acte de 1390 (Archives départementales, E 489)]. Il n’aurait pas hésité si ce rapprochement s’était présenté sous ses yeux. Au XIIIème siècle, on disait la Limozinière, et au XIVème la Lemoussinière. Ces deux variantes ne contredisent aucunement les faits que j’avance sur la foi de cette dénomination transparente, et je suis convaincu qu’en étudiant l’histoire des trois autres bourgs de la Vendée portant le même nom, on ne trouvera pas la moindre différence d’origine. Notre Limousinière est toujours sous l’invocation de Notre-Dame.

Le bourg actuel de Petit-Mars, qui est de formation récente, doit sa première agglomération à quelques maisons groupées sur la grande route de Châteaubriant, autour d’une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Pitié. Si l’on refuse de classer cet édifice parmi les établissements hospitaliers, je demanderai pourquoi il avait été placé dans l’endroit le plus fréquenté de ce territoire, sur le passage des voyageurs. Frappés des avantages de cet emplacement, les habitants abandonnèrent leur vieux bourg avec son église, situé près du marais Attimont et transférèrent le centre de la paroisse au lieu nommé Patience, en 1643.

Depuis cette époque, les offices religieux n’ont pas cessé de se célébrer dans la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié et l’église du vieux bourg, devenue subalterne, servit de siège à une chapellenie dont le temporel semble emprunté à la dotation d’un hôpital ou d’une aumônerie. Je remarque, en effet, dans le dénombrement de ses biens, la gagnerie de la Moinerie, des vignes et un pré à la Hardière, et un presbytère dans la mouvance de la commanderie de Saint-Jean [Note : Registres paroissiaux de 1643. (Archives de la Mairie). Brevet de 1760, série G. — Titres féodaux, E 257. — Estimations, série Q. (Archives départementales)].

Il serait trop long de citer toutes les fondations faites sous la même invocation dans les diverses paroisses du diocèse ; je me bornerai à citer les plus importantes par leurs revenus. A la Chapelle-Basse-Mer, le bénéficier de Notre-Dame-de-Pitié tenait sous la juridiction de la Hardière et de la Jarrie six hommées de vigne et une maison avec jardin au bourg (Titres de la fabrique. - Archives départementales, série G) ; à Clisson, la chapellenie de Notre-Dame-de-Pitié ou des Macé, possédait une maison avec jardin près de la Grande-Rue, des prés, des vignes, des terres, des rentes dans les paroisses de Cugand, de Gétigné, de Clisson et de Gorges, qui produisaient un revenu de 230 livres (Titres de la fabrique. - Archives départementales, série G). Il y avait à la Chapelle-Glain une chapelle isolée dédiée à Notre-Dame-de-Pitié, qu’on a renversée, pour édifier la nouvelle église paroissiale. Elle n’avait pas été faite pour le cimetière qui l’environnait il y a quelques années. L’archidiacre qui la visita en 1670, dit à son sujet : « Il y a à l’entrée du bourg une chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, où de tout temps immémorial on célèbre la messe y ayant grand concours et dévotion » (Livre de visites de 1670. - Archives du chapitre de Nantes).

Non loin du bourg de Grandchamp, on voit une chapelle publique, dite de la Bonne-Vierge ou de Notre-Dame-de-Fontaine, qui attirait un grand concours de pèlerins et de curieux, surtout le jour de saint Barnabé [Note : Elle fut rétablie au XVIIème siècle. - Livre de visites de 1677. Ibid.]. On faisait la même remarque à Campbon, autour de Notre-Dame-de-Planté et à Guenrouët, autour de Notre-Dame-de-Grâces à différentes époques.

La chapelle de Notre-Dame-de-Pitié de Lavau, détruite depuis 1802, était à l’ouest, près du champ de foire. Les seigneurs de la Haie, qui en étaient les fondateurs, donnaient tous les ans 90 livres, faisaient distribuer le pain de 16 boisseaux de blé et servaient au chapelain 72 livres [Note : Livre de visites de 1665. Déclarations de 1728. (Archives départementales, série G). Actes d’estimations de Lavau, série Q (Ibid.)].

En Maisdon, je trouve, à sept ou huit cents pas de la maison des Roussières, une chapelle dédiée à Notre-Dame-de-Salut, et je me demande à quelle classe de fidèles pouvait être destiné le cimetière voisin indiqué en 1686, si l’on n’admet pas un hôpital dans le voisinage (Livre des visites du climat de Clisson, f° 57. - Archives départementales, série G).

Je me poserai la même question pour les édifices de Notre-Dame-de-Pitié de la Varenne, (Brevet du recteur. - Archives départementales, série G), et de Notre-Dame-d'Auray de Thouaré qui, tous deux, se trouvaient également entourés d’un cimetière [Note : Il y avait un prieuré de l’hôpital de Notre–Dame-d'Auray dans le doyenné de Poubelz en 1516, diocèse de Vannes. (Cartulaire de Redon, de M. de Courson, p. 356). Celle–ci fut reconstruite en 1665, par les seigneurs de Thouaré. (Papier terrier de la sénéchaussée de Nantes, Thouaré. Archives départementales, série B]. Notre-Dame-de-Pitié de Plessé avait sa chapelle distincte près du bourg, par suite des générosités des seigneurs de Blain (Aveu de 1678. - Archives départementales, série B) (L. Maître).

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