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LES ASCENSIONS EN BALLON A NANTES EN 1784

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Les deux premières ascensions en ballon à Nantes en 1784.

La découverte des frères Montgolfier qui, le 5 juin 1783, réussirent à lancer le premier ballon, fut accueillie avec enthousiasme.

Partout on essaya de renouveler l'expérience. Le 29 Décembre 1783, les pères de l'Oratoire de Nantes lancèrent dans leur jardin un ballon, formé de deux pyramides triangulaires tronquées réunies par leur grande base, ouvert par le bas et muni d'un réchaud très léger plein de matières inflammables. En deux minutes l'appareil se remplit ; mais le vent empêcha d'allumer les matières du réchaud. Le ballon s'enleva, passa au dessus des tours de la cathédrale et tomba à quelques centaines de mètres plus loin, en ville.

Le 13 Janvier 1784, un sieur Bureau essaya vainement de lancer un ballon de 15 pieds de hauteur sur 10 de diamètre. Le 13 mars, fut lancé, d'une tour du Château, un aérostat de 112 pieds cubes de capacité, à peu près sphérique, dont l'enveloppe était en taffetas verni. Il fut rempli en deux heures un quart d'un gaz « extrait du zinc par l'acide vitriolique » [Note : La préparation était faite dans des tonneaux ; le gaz était reçu dans une espèce d'outre de cuir qui communiquait avec le fond d'un tonneau rempli de lessive alcaline caustique. Lorsque l'outre était remplie, on la comprimait pour forcer le gaz à passer à travers la lessive, destinée à le purifier, et à se rendre à l'autre extrémité du tonneau où était adapté le pavillon d'un entonnoir dont l'orifice communiquait avec l'appendice de l'aérostat (Voir la gravure)].

La corde ayant été coupée, le ballon s'éleva à une grande hauteur aux applaudissements des spectateurs. Après être passé au-dessus de Couëron et du Pellerin, il tomba, après 2 heures 3/4 de marche, dans le lac de Grand-Lieu.

Une expérience plus décisive allait être offerte aux Nantais. M. Levêque, ingénieur de la marine, fut sollicité de construire un aérostat pouvant emporter deux voyageurs ; les dépenses seraient couvertes par une souscription publique.

L'appareil devait être lancé du quartier Graslin ; mais le mauvais état du terrain lui fit préférer l'enceinte de l'Hôpital des Enfants trouvés (près du jardin des Plantes actuel).

Pour s'assurer du bon fonctionnement des appareils destinés au gonflement de l'aérostat, on lança le vendredi 11 Juin, un petit ballon de huit pieds deux pouces de diamètre, qui fut retrouvé à Doué, en Anjou, deux heures après son départ.

Le 14 Juin, à 4 heures et demie du matin, on commença les préparatifs pour la grande ascension [Note : Cette expérience était la 9ème de celles qui furent tentées en Europe : 1ère et 2ème à Paris (décembre 1783) ; 3ème à Lyon ; 4ème à Milan ; 5ème à Paris ; 6ème à Dijon ; 7ème à Rouen (de Janvier à Mai 1784)]. L'aérostat construit en taffetas verni, de forme sérique, mesurait 30 pieds 4 pouces de diamètre ; il fut dénommé le Suffren. On annonça par un coup de canon, la première jetée « d'acide vitriolique » sur le zinc. Après plusieurs déboires dus surtout à la violence du vent, le ballon fut enfin gonflé. On mit la gondole en place, on embarqua les instruments, les provisions, le lest.

Ascension en ballon à Nantes en 1784

A 6 heures 10 du soir, on coupa les cordes et la machine perdit le niveau de l'estrade. Par la faute de quelques personnes inconsidérées qui jetèrent du lest dans la gondole, l'aérostat surchargé frappa la terre avec violence, et, rasant la surface du jardin, donna contre un arbre. Ayant jeté du lest, les deux voyageurs. M. M. Constant de Massy et Mouchet eurent la satisfaction de sentir la gondole se soulever, et l'aérostat plana bientôt au dessus de la ville de Nantes, s'élevant peu à peu jusqu'à 3.000 mètres environ.

Arrivés à quelque distance de Vallet, les intrépides aéronautes sentirent que leur machine baissait avec rapidité. Ils jetèrent tout leur lest, remontèrent un peu, puis furent violemment portés contre le sol. Le coup fit remonter l'aérostat à 1.000 mètres. Les voyageurs planaient alors au-dessus de différents hameaux dont les habitants effrayés, fuyaient devant l'énorme machine ou se jetaient à genoux, saisis d'épouvante. Après différents bonds sur le terrain, le ballon fut jeté avec une violence terrible contre des chênes très hauts. Vingt fois, les voyageurs crurent que leur dernière heure était arrivée. Enfin, arrivés à Gesté, après 58 minutes de marche, ils sautèrent sur le sol. Le ballon, délesté de leur poids, malgré leurs efforts, s'éleva rapidement pour aller tomber deux heures après du côté de Bressuire, d'où on le ramena à Nantes, sur une voiture. 

La réussite de cette première expérience décida les organisateurs à en tenter une deuxième avec le Suffren réparé. Celle-ci eut lieu le 5 septembre 1784. Le ballon passa cette fois entre Sautron et Orvault, et fut entraîné jusqu'à 2 lieues de Paimbœuf. Le vent ayant alors changé, l'aérostat revint sur Malville, et alla atterrir dans la prairie de Mérimont, à 6 km. de Fay et à 4 km. du Temple (d’après Léon Delattre, Les deux premières ascensions en ballon à Nantes).

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