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Cette vieille gentilhommière, avec son corps de logis restauré au XVIIème siècle, ses communs, sa fontaine et sa fuie a conservé un réel caractère. Nous y sommes reçus en 1979 par leurs actuels propriétaires, M. et Mme Vincent, de Nantes, lesquels se sont employés depuis quelque temps à sa restauration intérieure avec goût et simplicité.

Deil en breton signifie feuilles. Ses premiers possesseurs connus furent les Camzon, famille bretonne originaire de Plaudren qui blasonnait « d'or à fasces de gueules ». Olivier de Camzon s'éteignit le 8 juillet 1409 laissant la seigneurie à son gendre Gouëffo. Charlotte Gouëffo, veuve en 1472, se remaria à Pierre de Coëtdro. En 1590 Deil échut en partage à la famille Cybouault, de petite mais vieille noblesse de Sixt (évêché de Vannes). C'est René de Cybouault qui fit construire la fuie encore visible à l'extrémité de la propriété. Sa fille Jeanne se maria en 1623 avec René Pépin, ancien président aux requêtes du Parlement de Bretagne. Ses armes ainsi que celles de son épouse, qui lui survécut jusqu'en 1669, figurent au-dessus de la porte Ouest de la chapelle Sainte Barbe. Gabriel Pépin était conseiller à la Cour de Rennes. Le minu de l'aveu de tutelle de son fils cadet Hyacinthe, étudié par M. Georges Leclerc, donne l'importance de cette terre à la fin du XVIIème siècle. Elle s'étendait sur les paroisses d'Allaire, St Jagu et St Vincent et comportait une vingtaine de tenures. A la mort de Hyacinthe Pépin, Deil tomba entre les mains de François de la Bourdonnaye. Son fils Charles Bertrand ayant dissipé ses biens fut contraint de vendre Deil à la famille de son régisseur M. Héry. En 1857, le Comte Paul de Gibon, de vieille famille bretonne, achetait Deil, Le Buisson Guérin et la Quinaie, mais son fils Georges, maire d'Allaire le revendit à M. Louis Cosset, disparu tragiquement en 1944. Le château était très délabré lorsque les Vincent le rachetèrent séparément, il y a quelques années, après la vente des fermes voisines et la destruction des bois environnants. Aujourd'hui la vieille demeure, aménagée avec goût, a repris vie.

(M. D. - Association bretonne - 1979).

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