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LE CHATEAU DE VAUDEGUIP OU VAUDEQUIP A ALLAIRE

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Après un arrêt au vieux moulin de Guip, près de l'étang du même nom, actuellement en 1979, transformé en centre de vacances géré par la Caisse des Allocations Familiales, notre groupe gagne, par des chemins ombragés, le vieux manoir du Vaudeguip, alors fermé et en cours de réaménagement, à la suite de sa récente acquisition par M. de Kervenoael, lequel retenu à Strasbourg s'est excusé de ne pouvoir nous y recevoir. Cette demeure historique a conservé des parties caractéristiques de la fin du XVème siècle : une tourelle cylindrique, des fenêtres à fronton triangulaire sur lesquelles se trouvent sculptées les armes des Kerverien et des de la Caunelays. Le château fut agrandi probablement au XVIIème siècle. La tour carrée de l'Ouest est remarquable par la coiffure de sa toiture. Jusqu'au début de ce siècle un étang s'étalait aux pieds du jardin, au Sud, dont les eaux alimentaient un moulin banal. Une chapelle privée s'élevait à l'Est du château, aujourd'hui transformée en hangar, et méconnaissable. L'intérieur a subi récemment d'importantes transformations, une magnifique cheminée sculptée a cependant été sauvegardée dans la grande salle. Elle porte les armes du Vaudeguip (six merlettes avec un croissant au milieu). Au-dessus se voit la niche, aujourd'hui vide, où Gabriel de Kerverien avait fait placer la statue de Ste-Barbe.

Château de Vaudequip ou Vaudeguip à Allaire (Bretagne).

La terre du Vau de Guip dépendait anciennement de la seigneurie de Rieux et ses possesseurs étaient astreints à fournir annuellement la veille de Noël trois petites cognées de rente à la porte de leur château. En 1427, elle fut acquise par Guillaume de Bogier, châtelain de Rochefort, décédé en 1444, son fils figure à la montre d'Auray (1463) pour 300 Livres de rente. Ce dernier eut deux enfants, dont l'un fut appelé par le duc François II à la succession de Pierre Landais aux importantes fonctions de conseiller et trésorier de l'Epargne. C'est lui qui bâtit le corps primitif du château actuel. Cet influent personnage qui avait été élevé par le duc au rang de chevalier de l'ordre de l'Hermine, conserva sa situation à la mort de François II. C'est lui qui vérifia les frais des obsèques du duc. En récompense de ses services et d'avances consenties à la duchesse Anne pour la solde de sa garde allemande, il obtint de celle-ci une pension de 3 000 livres et la confirmation en 1494 des foires obtenues au Vaudeguip en 1456. Cet habile financier des deniers ducaux fut aussi un bon administrateur de ses biens comme en témoignent de nombreux actes de vente, d'échanges et baux à domaine congéable signés de sa main. Son fils, décédé sans enfant, laissa ses domaines à sa soeur Péronelle épouse de Guyon du Quengo, dont le fils Jehan, commanda ban et l'arrière ban de l'évêché de Vannes. L'héritier de ce dernier, François du Quengo, épousa Jacqueline de Bourgneuf, fille du Premier Président au Parlement de Bretagne. René II du Quengo, comte du Rochay et sire de Tonquedec, vendit le Vaudeguip le 15 décembre 1661 à Gabriel de Kerverien et à Françoise Allaire, sa femme pour la somme de 74 000 Livres. Capitaine des gardes-côtes pour la garde de la province en résidence à Belle-Ile, G. de Kerverien entreprit l'agrandissement du château. C'est lui qui aida également à la reconstruction de l'église d'Allaire, en 1675, où il fit apposer ses armes. En butte à l'âpreté procédurière de sa voisine la châtelaine de Deil. il était déjà fort endetté lorsqu'il rédigea son testament (10 août 1699) que nous possédons encore [Note : Georges Le Cler. Allaire p. 58 (Rennes-Simon imp. 1974 ln 8 200 p.)]. La succession fut difficile et après la vente d'une partie du mobilier, le Vaudeguip passa aux enfants de sa fille Jacquemine épouse de Pierre Thomas de la Caunelaye. Leur fils Hyacinthe épousa Louise Le Sénéchal de Carcado, dont la fille Jeanne s'unit à l'âge de 18 ans à Charles du Bot Marquis de Grego (1788), riche gentilhomme, déjà possessionné en Cornouaille (château de Trévarez). Le ménage ne s'accordait pas et les deux époux se séparèrent bientôt. Tandis que le marquis de la Roche courait la prétentaine, son épouse ne tarda pas à se consoler dans les bras de son régisseur Yves Le Moigno. C'est dans cette ambiance délétère que grandit la petite Louise. Dès l'âge de quinze ans on s'empressa de la marier à un gentilhomme breton d'une famille originaire du Cotentin, le Vicomte D'Amphernet de Pont-Bellanger. Séduisante et enjôleuse cette « petite personne » était douée d'un grand sang-froid mais de peu de scrupules... A l'annonce de l'orage révolutionnaire son beau-père émigre à Jersey, tandis que son mari gagne l'Angleterre où il restera jusqu'en fin 1794, date à laquelle il reviendra en France, muni d'instructions précises, préparer le soulèvement, en prévision d'un débarquement attendu des émigrés. Quant à Louise, laissant son enfant Charles aux bons soins de sa mère elle court en Vendée chercher l'aventure. Elle rôde autour de Charette, parmi les autres favorites, cherchant à séduire le chef vendéen. Elle ne restera pas longtemps auprès de lui. Nous la voyons disparaître, un jour, comme elle était venue, le lendemain du traquenard de la Bruffière, dont elle parvint à réchapper. Cette intrigante qu'inquiète la promulgation de la loi sur les émigrés est alors à la recherche d'un protecteur puissant. Elle voyage librement, s'employant avant tout à faire lever les menaces de séquestre qui pesaient sur les biens de sa famille. Le jeune Général Hoche venait de prendre le commandement des armées des côtes de Brest et de Cherbourg. Où Louise l'a-t-elle connu ? Probablement à Quimper situé à quelques lieues de Trévarez. Le jeune commandant devina le profit qu'il pourrait tirer à céder aux instances de la jeune marquise. Louise n'est pas suspecte aux chouans. Elle connaît bien des secrets sur la conspiration qu'elle ne tarda pas à dévoiler à Hoche : « Quelques services que je lui ai rendus à propos m'ont gagné sa confiance » écrit-il au Directoire dans le courant de l'été 1795, « et les royalistes n'ont pas fait un mouvement ou noué une intrigue que je n'en ai été instruit sur le champ ». La suite de la lettre prouve bien que Louise du Bot s"était prostituée pour conserver ses biens. Le 25 juin 1795, c'est le débarquement de Quiberon. Dès le 7 juillet le général républicain, mettant à profit les dissensions entre les émigrés a rassemblé ses bataillons et bouclé la presqu'île, tandis qu'une manoeuvre de diversion est conseillée par Cadoudal : quelques officiers nouvellement débarqués dont Tinteniac et Pontbellanger reçoivent mission de regrouper les chouans et de harceler les républicains sur leurs arrières. Et c'est l'aventure de l'« armée rouge ». Subitement Tinteniac reçoit un émissaire porteur d'un message de La Vieux Ville qui lui demande de gagner d'urgence avec sa troupe le château de Coëtlogon. Il croit devoir déférer aux ordres du Comité de Paris... Hoche qui en avait été avisé envoie un détachement cerner les chefs chouans. C'est le guet-apens : Tinteniac succombe et le mari de Louise du Bot reçoit la mission de regrouper les chouans en désarroi. Mais il est déjà suspect. Il erre dans les environs de Médréac où il ne tarde pas à trouver la mort. Suicide ou règlement de compte ? La seconde hypothèse est plus probable. Louise ne s'émut guère de la mort de son époux. Mais la disparition de son amant et protecteur Hoche, décédé loin d'elle en Alsace en 1797, l'inquiète de nouveau. Elle ne tarde pas à se remarier à un officier ami du général républicain le colonel Bonté (22 octobre 1797). Elle l'avait connu à l'état-major de Hoche, où il était alors lieutenant. Dix mois après son mariage, Bonté, qui s'était distingué à Redon et à Auray dans la lutte contre les chouans, reçoit l'ordre de partir pour l'Irlande, mais ce courageux républicain se fait bientôt rappeler et regagne Quimper. Il sera promu général en 1811. Devenue Baronne d'Empire, Louise continue à intriguer. Son mari, fait prisonnier par les troupes alliées réclame grâce devant Louis XVIII. Libéré, Bonté tente d'être réhabilité. Son épouse se démène si bien qu'elle obtient pour lui le commandement du Finistère à la seconde Restauration ! Mais trop de témoins de l'époque révolutionnaire sont encore vivants : Louise de Grego intervient cependant auprès de Louis XVIII son mari sera maintenu dans son grade, à défaut de commandement. Elle s'emploie dans une suite de procès pour arrêter la liquidation de Trévarez et du Grego. Entre temps Bonté a été nommé commandant pour le Roi de la subdivision de Chartres. Louise s'éteignit le 17 janvier 1826. Elle repose aux côtés de son mari au cimetière de St-Goazec où se lit encore son épitathe élogieuse ! Son fils Charles Félix avait laissé une fille Antoinette qui se maria en 1842 à Henri Dufresne de Virel. Le Vaudeguip restera la propriété de cette famille jusqu'en 1932, date à laquelle M. Garnier, industriel à Redon s'en rendit acquéreur. Contraint de liquider son entreprise, il a cédé le Vaudeguip, qui en 1979 n'est plus habité en permanence.

(M. D. - Association bretonne - 1979).

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