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ABBAYE DE RHUYS

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LES TOMBEAUX DE L'EGLISE SAINT-GILDAS DE RHUYS

Il ne faut pas quitter l’église de Saint-Gildas de Rhuys (ancienne église de l'abbaye de Rhuys) sans dire un mot des pierres tombales qui la décorent. Il est bon d’en donner ici une nomenclature complète, en suivant, autant que possible, l’ordre chronologique des sépultures.

Saint Gildas, fondateur de l'abbaye de Rhuys, mourut en 565 et fut inhumé derrière le maître-autel de l’église. Fut-il déposé dans une châsse en bois ou dans un cercueil en pierre ? — On l'ignore. — Au XIème siècle, lors de la restauration du monastère, le tombeau fut remanié. On mit dans une pierre de granit légèrement creusée quelques reliques du saint, pour justifier le titre de tombeau, et par dessus on plaça un couvercle, également en granit, pour les protéger. Ce couvercle, dont le dessin est ci-joint, mesure environ 2 mètres de longueur, sur 0m,65 de largeur à la tête, et 0m,40 aux pieds. Il est très peu bombé, ne porte aucune inscription, et n’a d’autre ornement qu’un petit liséré sur les côtés.

Une belle statue de pierre blanche est debout près du tombeau ; elle représente saint Gildas la tête nue, les yeux levés au ciel, et tenant en main un bâton pastoral.

Saint Bieuzy, le disciple du fondateur, fut enterré dans le voisinage ; mais l’église primitive ayant été ruinée par les Normands en 919, son tombeau ne fut pas retrouvé par les moines de saint Félix, et aujourd’hui encore on ignore absolument le lieu précis de sa sépulture. Toutefois, il est possible qu’on ait retiré anciennement de son tombeau une partie de ses reliques : l’église de Pluvigner croit du moins posséder la tête de ce glorieux martyr.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombeau de saint Gildas

Saint Félix, restaurateur de l’abbaye de Rhuys, mourut le 12 février 1038, et fut inhumé dans le transept nord de son église, sous une arcade cintrée, du côté de l’autel. Sa pierre tombale, en granit, taillée en forme de châsse, offre le dessin d’une croix pattée, en relief, avec quelques nervures, et une inscription en capitales romaines : t II. Id. febr. obiit —  Felix abbas istius loci. La pierre mesure 2 mètres de longueur, sur 0m,70 de largeur à la tête, et 0m,45 aux pieds.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombeaux de saint Félix et Rioc

4° Tout auprès, sous la seconde arcade, se voit la pierre sépulcrale du moine Rioc ; elle a les mêmes dimensions que la précédente, porte une croix pattée en relief, avec quelques lignes droites, et présente l’inscription : Riocus abba.

Ce moine n’était pas abbé, mais simplement prieur ; c’est par honneur qu’on lui a donné le premier titre. Il y a probablement un cercueil en pierre sous ce couvercle, comme sous le précédent.

Saint Goustan, simple frère lai de la maison et compagnon de saint Félix, mourut le 27 novembre vers l’an 1040 dans un voyage à Beauvoir en Poitou. Son corps fut ramené à Rhuys et enseveli dans le transept nord, en face de son maître.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : cercueil de saint Goustan

Voici le dessin du cercueil en pierre, qui renferme encore une partie de ses reliques. Ses dimensions y sont indiquées ; comme particularité il faut noter la logette creusée peur recevoir la tête.

Le couvercle primitif, en granit, ne portait aucun dessin. Comme il était brisé, on l’a remplacé en 1896 par un autre couvercle du XIème siècle, resté sans emploi. Il figure une croix pattée, avec des nervures et deux cercles à rayons.

Saint Gingurien, autre frère lai du monastère, mourut le 28 septembre, on ne sait en quelle année, mais certainement avant saint Félix. Il fut inhumé dans la chapelle de l’abside, où une pierre relativement moderne porte ces simples mots : S. Gingurianus, monachus istius loci.

Saint Ehoarn vivait en solitaire dans une cellule auprès de l’église abbatiale, quand une nuit il fut attaqué par des brigands et tué d’un coup de hache. Il est probable qu’il fut enterré dans l’église, mais aujourd’hui il ne reste aucune trace de son tombeau.

8° Un autre moine de Rhuys, nommé Simon, mourut à la fleur de l’âge, et fut enterré à l’extérieur du transept nord, entre l’absidiole et le choeur. On y lit l’inscription suivante : V. Idus septembris, obiit Simon, puer et monicus Sci Gildasii.

9° Les premiers successeurs de saint Félix dans le gouvernement de l'abbaye furent inhumés dans le cloître. C’est du moins là que les religieux de la réforme de Saint-Maur trouvèrent les pierres tombales des abbés Vital, Raoul, Fraval, Jacques et Guéthenoc. Ces pierres ont disparu depuis.

10° On lit dans la Chronique de Rhuys (Pr. I. 152) : M. CC. XXIX. Obiit Paganus de Malestricto, qui est sepultus ad sinistrum caput altaris abbatiœ Sancti Gildasii. En 1660, une pierre tombale, du côté de l’évangile, offrait encore des traces de sculpture et d'inscription, avec les bésants des Malestroit. Aujourd'hui, il n’y a plus rien.

11° Une autre tombe de chevalier était placée à côté de saint Goustan. Son couvercle en granit, mesurant environ 2 mètres de longueur, sur 0m,80 et 0m,75 de large, offre en relief une épée et un écusson à 10 billettes, avec une bande chargée de 5 besants sur le tout.

12° Une pierre tombale, remarquable par ses dimensions, puisqu’elle mesure 2m, 05 de longueur, sur 1 m,02 de largeur, représente une croix latine, avec une crosse d’abbé ; un rectangle, placé sur le fût de la croix et légèrement repiqué, semble représenter le livre de la règle plutôt qu’un écusson.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombes de chevalier et abbé

13. 14. 15. 16. Quatre enfants du duc de Bretagne Jean Ier et de Blanche de Champagne, morts à Sucinio, ont été enterrés côte à côte dans le choeur de l’église de Saint-Gildas. Leurs dalles funéraires, ornées de leur image au simple trait, et encadrées dans une inscription en creux, ont été usées sous les pieds des passants. 

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : dalles funéraires de Thibaud Ier,Thibaud II, Aliénor, Nicolas

Néanmoins, grâce aux traits qui subsistent encore et au relevé des inscriptions lues dans le passé, on a pu les reconstituer comme il suit : 

En suivant l’ordre des décès, on a d’abord

Thibaud Ier de Bretagne représenté debout, les mains jointes. Son épitaphe se lit ainsi : 

t Cy. gist. Thibaust. fils. I. duc. de. Bretagne, et Blanche. sa. fame. et. morut. l’an. M.CC.XLVI. et. vesquit. I an.

- On a ensuite Aliénor de Bretagne, née et morte en 1248.

t Cy. gist. Aliénor. fille. I. duc. de. Bretagne. et. Blanche. sa fame. et. morut. l'an. M.CC.XLVIII.

- Puis vient Thibaud II, né en 1247 et mort en 1251.

t Cy. gist. Thibaust. filz. I. duc. de. Bretagne. et. Blanche. sa. fame. et. morut. l'an. M. CC. LI. et. vesquit. IIII. ans.

- On a enfin Nicolas de Bretagne, né en 1249 et mort en 1251 dans sa troisième année. Destiné à l'état ecclésiastique, il en porte le costume, et son épitaphe est latine :

t Hic. iacet. Nicholaus. clericus. filius. I. ducis. Britanie. et Dne Blanche. uxor. ei. et fuit. mortu. anno. M.CC.LI. et vixit. p. III. annos.

On a prétendu que sous ces pierres tombales il y avait un caveau, réservé à la famille ducale. Une fouille pratiquée par la Société polymathique en 1871 a démontré qu’il n’y avait rien.

 17° Une pierre tombale, récemment trouvée, mesurant 1 m,76 de longueur sur 0m,63 de largeur à la tête et 0m,50 aux pieds , présente un écusson chargé d’un agneau et une crosse derrière l'écu. 

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombeau de Pierre Cambon, abbé

On y lit en caractères gothiques l’inscription : F. P. Cambon, abbas. Faut-il y voir l’abbé Pierre vivant en 1313 et 1320, ou son successeur, jusqu’ici anonyme, vivant vers 1350 ?

18° Une tombe d'abbé, jadis placée près du pilier qui sépare la sépulture de saint Félix de celle de Rioc, dans le transept nord, porte une figure en creux et un écusson à deux fasces, accompagnées de trois étoiles (?) avec une crosse passée par derrière. L’inscription, fruste en grande partie, est en caractères du XIVème siècle ; on lit encore : Ci gist Guillaume de Se..., abbé de St Guédas de Reuis. Il s’agit ici probablement de l'abbé Guillaume II, dont le nom de famille est inconnu.

19° Une autre tombe d’abbé, placée non loin de la précédente, porte en relief une crosse et un écusson à un oiseau. Comme il n’y a aucune inscription, il est difficile d’en préciser la date et de retrouver le nom de l'abbé. Ses dimensions sont d'environ 2 mètres sur 0m,60.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombeaux de Jeanne de Bretagne et Guill. de Moncontour

20° Une tombe intéressante est celle de Jeanne de Bretagne, fille du duc Jean IV et de Jeannne de Navarre. Cette enfant naquit à Nantes en 1387 et mourut l’année suivante. Elle fut inhumée dans le choeur de Saint-Gildas, à la suite des autres enfants de Bretagne, en allant vers le côté de l’évangile. Son image, sculptée en haut relief, la représente debout, dans le costume du temps, les pieds appuyés sur un chien, et la tête nue, surmontée d’une couronne tenue par deux anges. L’inscription porte : t Ci. gist. Ihae. fille. de. I. duc. de. Bret. et. Ihae. de Nav. et. mourit. à. la. Nativité. Nre. Dae. en. l'an. Mil CCC. IIII vingt. VIII. Le relief des sculptures de la pierre gênant la marche dans le choeur, la dalle avait été jadis retournée de façon à mettre l’effigie en dessous ; ce n’est que récemment qu’elle a été remise au jour. Elle est actuellement placée, comme celles des autres enfants de Bretagne, le long des murs de la sacristie.

21° La tombe de l’abbé Guillaume de Moncontour (1413-1424 ?) était placée au milieu du transept du nord, côté de celle de Guillaume de Se.... mentionnée ci-dessus au N° 18. La dalle mesure 1m,65 de longueur sur 0m,54 de largeur. Elle porte en relief une croix dont les branches se recourbent en cercle, avec une crosse abbatiale. L’inscription est en latin : Hic. iacet. Guill. de. Moncontor. quondam. abbas. isti. loci. Aia ei requiescat in pace. Amen. Cette pierre tombale est maintenant dressée à l’entrée du transept sud, du côté de la sacristie.

22° Une tombe, placée au sud du choeur, à l’entrée du collatéral, mesure 2 mètres de longueur, sur 0m,60 de largeur à la tête, et 0m,40 aux pieds. On y voit les traces d’un dessin en creux et d’une inscription dont on lit encore quelques mots : Et décebda. le. III. de ....

23° Une pierre tombale dernièrement retrouvée, et mesurant 1m,83 de longueur, sur 0m,70 de largeur à la tête et 0m,63 aux pieds, représente une croix dont les branches se recourbent en cercle, et dont le pied est supporté par une base à degrés. Le livre à fermoir qui l’accompagne semble être celui de la règle, et par suite il désigne la sépulture d’un religieux, et probablement celle d’un abbé : les simples religieux n’avaient pas habituellement le luxe d’une grande dalle.

24° Une autre pierre tombale, presque semblable à la précédente, mais, d’un dessin plus recherché, mesure 2m,20 de longueur, sur 0m,79 et 0m,75 de largeur. Bien qu’elle ne porte ni livre ni crosse on peut l’attribuer à un religieux, et probablement même à un abbé.

On peut en comparer les dessins ci-joints :

25° Une dalle, placée dans la nef, à la hauteur des transepts, et mesurant 2m,10 de longueur, sur 0m,80 de largeur la tête et 0m,75 aux pieds, présente une croix aux extrémités florencées, avec une crosse le long de la tige. Il n’y a aucune inscription, et par suite il est impossible de donner le nom de celui dont elle recouvre les restes.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : pierres tombales

26° Tout à côté se trouve une autre pierre tombale, à moitié cachée par des bancs. Elle porte une simple croix latine, et au sommet un arc en trilobe. S’agit-il ici d’un religieux ou d’un laïc ? — On l'ignore.

27° A la suite, se voit une dalle en schiste, portant en bordure l'inscription suivante : t  Ci. gist. Fr. Cadoret. aumônier. et. prieur. de. céans. et. décebda. le XXVII. d'apvril. l'an M. Vc. L. et IIII.

Eglise Saint-Gildas de Rhuys : tombeaux de Jean Villeneuve et autre abbé

28° Voici, pour terminer, la pierre tombale du dernier abbé commendataire. Elle était placée près de la chapelle du nord, dans l’alignement des piliers de l'église. On y lit très facilement : Hic jacet D. Joannes Joseph de Villeneuve, abbas hujus ecclesi œ. Obiit in Domino die 2 julii 1772. Au bas se trouve son écusson, assez grossièrement dessiné, et surmonte d'une couronne. Cette pierre, comme plusieurs autres, a été retirée de sa place primitive, lors du renouvellement du pavé, et dressée contre le mur du collatéral du choeur, pour la soustraire au frottement des pieds (extrait des notes de J.-M. Le Mené).

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