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LES PRIVILEGES DE L'ABBAYE SAINT-MELAINE

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L’ABBAYE SAINT-MELAINE - Les privilèges de l’abbaye.

Au moyen âge et pendant les siècles qui suivirent, l’importance de l'abbaye de Saint-Melaine était considérable ; plus de cent églises dont soixante-seize étaient paroissiales se trouvaient sous sa dépendance, son pouvoir rayonnait dans les diocèses de Rennes, d'Aleth ou Saint-Malo, de Saint-Brieuc, de Tréguier, de Léon, de Vannes, il s’étendait même sur quatre églises de Londres et sur une autre du diocèse de Verth, en Angleterre.

L’abbaye jouissait, en outre, de très nombreux privilèges.

D’abord, une dîme sur les droits que les ducs de Bretagne percevaient sur la monnaie de Rennes et la possession d’un des huit coins destinés à la frappe de ces monnaies, une autre dîme sur le poisson de la cuisine des ducs en quelque lieu qu’on leur apprêtât à dîner.

Les moines avaient le droit de pacage dans les forêts de Rennes, Liffré et Saint-Aubin-du-Cormier et d’y prendre tous les bois nécessaires à leur chauffage et aux réparations de leurs église et monastère.

L’abbaye avait le droit de juridiction et de haute justice sur tous ses vassaux, sauf le droit de glaive, le duc Pierre II lui accorda le droit d’avoir un gibet, ce gibet était situé près du pré de Trublé, proche du chemin de Rennes à Saint-Grégoire.

Tous les ans, le premier lundi d’octobre, une foire sur laquelle les moines percevaient la coutume, se tenait à la porte de l’abbaye ; cette foire fut appelée foire aux oignons, parce que les marchands de légumes, au lieu de verser la coutume en argent, donnaient aux moines deux liasses d’oignons. Sur cette foire, les moines exerçaient en outre le droit de chevauchée qui consistait à faire comparaître à cheval, sous peine d’amende, tous leurs vassaux devant les officiers de la juridiction.

Droit de four banal et de moulin, tant à Rennes qu’à Châtillon-sur-Seiche, dans lesquels les vassaux étaient obligés de faire moudre leur blé et cuire leur pain.

Les religieux étaient exemptés des droits d’entrée et de sortie sur toutes les provisions qu’ils faisaient entrer dans leur monastère et même pour les blés qu’ils envoyaient hors du pays.

L’abbé régulier avait le droit d’officier avec la crosse, la mitre et l’anneau dans l'église Saint-Melaine et dans toutes celles dépendant de l'abbaye. L’abbé ou les religieux avaient le droit d’assister aux Etats de Bretagne, aux assemblées du clergé de Rennes, et par suite du droit de bourgeoisie qui leur était concédé, ils avaient le droit d’assister aux assemblées de l'Hôtel de Ville et d’y avoir voix délibérative.

L’abbé avait, dans les cérémonies publiques, le second rang immédiatement après l’évêque de Rennes et l'abbaye avait l’honneur de donner à dîner et à coucher à l’évêque la veille de leur première entrée en cette ville.

Enfin, l'abbaye avait le droit de faire courir quintaine tous les ans le lundi de la Pentecôte aux nouveaux mariés vassaux de l’abbaye.

Ce jour, les officiers de l'abbaye se rendaient près du poteau situé rue de la Quintaine (actuellement de Fougères à peu près à l’entrée de la rue du Thabor) ; ils appelaient les nouveaux mariés. Ceux qui manquaient à l’appel payaient une amende de trois livres et les autres couraient la quintaine.

Sur un poteau enfoncé en terre jusqu’à hauteur de cheval on plaçait un mannequin tournant sur un pivot représentant un chevalier armé d’une main d’un jacquemart ou masse, tenant de l’autre main un écu. Le coureur à cheval, armé d’une lance, devait passer rapidement devant la quintaine, frapper l’écu et être assez adroit pour éviter que le mannequin tournant sur son pivot lui rendît le coup. C’était en somme un jeu d’adresse, réservé aux vassaux de l’abbaye.

Par lettres patentes de 1632, Louis XIII confirme que les religieux de Saint-Melaine ont par leur dotation plusieurs droits et privilèges qui leur avaient été conférés par Henri III et Henri IV.

Le chapitre de Rennes venait trois fois par an processionnellement à l’abbaye : le lundi de Pâques, le lundi des Rogations et le jour de la fête de Saint-Melaine. De leur côté, les Bénédictins devaient aller en procession à la cathédrale Saint-Pierre le mardi des Rogations, à la fête du sacre et au jour Saint-Pierre. 

Mais les religieux de Saint-Melaine n’étaient pas les seuls tenus de venir à la cathédrale, les Bénédictines de Saint-Georges s’y rendaient aussi parfois, notamment le jour du sacre, où elles y rencontraient les Bénédictins ; de là naquit en 1453 une grosse difficulté : l'abbé de Saint-Melaine prétendait occuper la première stalle du choeur, l'abbesse de Saint-Georges y prétendait aussi. L’abbesse Perrine du Feu attaqua si vivement l'abbé Mathelin le Lyonnais que le différend fut porté à Rome. Le pape Nicolas V donna raison à l'abbé, l'abbesse de Saint-Georges refusa d’obéir, le duc François II dut intervenir et imposer une solution très originale dans sa forme :

En toute circonstance, dans l’église comme au dehors, l'abbé de Saint-Melaine, pour l’honneur et la dignité sacerdotales aura toute prééminence et prérogative avant l’abbesse de Saint-Georges, sauf audit abbé, par honneur et courtoisie, quand bon lui semblera, à déférer l’honneur à ladite abbesse, laquelle, par humilité le lui réferra et le laissera précéder.

Cette question de préséance était très importante au cours des siècles passés et les bénédictins de Saint-Melaine étaient très jaloux de leurs droits qui reconnaissaient à l'abbé mitré la seconde place aussitôt après l'évêque, ainsi qu’à ses religieux ; la puissante congrégation des Jésuites dut elle-même s’incliner devant les Bénédictins ainsi qu’en fait mention un acte du 19 juillet 1623.

« Je soussigné, recteur du Collège de la Compagnie de Jésus, reconnais et confesse au nom de tout le collège que c’est par gratification que Messieurs les religieux de Saint-Melaine nous accordent de marcher immédiatement devant Messieurs de Saint-Pierre en la procession générale qui se fera le 22 de ce courant pour la solennité de la canonisation des saints Ignace et François Xavier, de quoy nous protestons leur demeurer grandement obligé et déclarons que c’est sans prétendre aucun droit pour l’advenir en pareille chose. Fait en notre collège le 19 juillet 1663 et scellé du sceau du collège. Claude Hoirel ».

Au XVIIIème siècle, lors de la reconstruction de la ville les bénédictins qui jouissaient cependant de nombreux privilèges, voulurent encore se refuser à verser les doubles droits et droits d’octroi sur les denrées pour la provision de leur monastère, droits auxquels tous les habitants de la cité étaient assujettis. 

Un très long procès avec la Communauté de Ville fut engagé devant le Parlement de Bretagne et l’arrêt n’en fut rendu que longtemps après (G. Nitsch).

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