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ABBAYE DE BEAULIEU : liquidation des biens

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Liquidation des biens meubles et immeubles de Beaulieu (Arch. C.-du-N., série Q, biens de première origine) :

L'inventaire du mobilier de l'abbaye de Beaulieu effectué le 10 janvier 1791 et conservé aux Arch. Nat., sous la cote F 19-60, liasse 21, évalue à 6.098 l. 3 sols la valeur des dits objets. On fut bien éloigné de pouvoir réaliser cette somme. Une première vente, effectuée le 31 mars 1791„ produisit 689 livres ; une seconde, qui dura les 8, 9, 12, 23 et 24 août suivants, atteignit 3.109 l. ; enfin une vente spéciale, qui eut lieu le 13 août 1792, ne rapporta que 214 l.

Quant aux vases sacrés qui furent envoyés à la Monnaie, ils consistaient en deux calices, deux patènes, un ciboire, un ostensoir, une custode, une ampoule à saintes huiles, une croix, un encensoir et sa navette, le tout d'argent. On y joignit quinze couverts d'argent, cinq grandes cuillers et cinq petites. Mentionnons aussi un reliquaire en cuivre argenté et six cloches pouvant peser ensemble cinq cents kilogs, la plus grosse mesurait 26 pouces et demi de diamètre et la moyenne 23 pouces.

Joseph Dagorne, de Saint-Jacut, était locataire des moulins de Beaulieu depuis le 13 avril 1791, moyennant 1.430 l. par an, plus les réparations locatives. Il passa un nouveau bail le 29 messidor an IV (17 juillet 1796), à raison de 100 quintaux de blé à payer chaque année au receveur de Broons. Le 6 fructidor de cette année (23 août), l'étang et les moulins à eau de Beaulieu furent estimés 18.811 l. et soumissionnés par le fermier, mais celui-ci se désista et son acte n'eut pas de suite. Finalement le moulin à eau, l'étang et les dépendances de Beaulieu furent acquis par Nicolas Faisant, député aux Cinq-Cents, pour 167.000 francs, le 15 germinal an VI (4 avril 1798) ; mais ce gros chiffre ne doit pas faire illusion, car la somme était payable en une monnaie encore plus dépréciée que notre franc à l'heure actuelle et il ne versa en réalité que 4.163 fr. 95. Le même personnage avait déjà acheté, le 7 vendémiaire an V (28 septembre 1797), la maison principale, l'église et les autres bâtiments de l'abbaye de Beaulieu pour 7.677 l., se décomposant comme suit : 1.800 l. pour les bâtiments, 5.192 l. pour les prairies et les jardins et 685 l. pour les bois. Ce n'était pas payer trop cher cette magnifique propriété, et nous serions curieux de savoir quelles protestations auraient élevées les fondateurs de cette maison, les preux Rolland de Dinan et Alain de Vitré, s'ils avaient pu se dresser de sous leurs tombeaux de granit !
Sur Nicolas Faisant, cf. Dubreuil : La Vente des biens nationaux, etc., op. cit., p. 88, 125, 281, 320, 332, 336, 338, 572.

(A. Lemasson).

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