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LE CLERGE DE VILDE-GUINGALAN

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CLERGÉ. — JEAN BRINDEJONC, prieur-recteur, naquit à Plouasne, le 9 janvier 1759, de Jean et d'Anne-Marie Herambourg qui donnèrent encore un autre prêtre à l'Eglise en la personne d'Eustache qui trouvera sa biographie à l'article Guenroc.

Après avoir été vicaire à Saint-Servan, Jean Brindejonc, le 12 février 1788, obtint le visa pour la cure de Vildé. sur présentation de l'abbé de Beaulieu, M. de Pontual, et sur la démission de M. J.-F. Harouard qui s'en allait au poste plus avantageux de Brusvily. M. Harouard lui-même avait obtenu Vildé le 13 novembre 1786 à la mort de messire Jean Lucas, qui occupait ce rectorat depuis le 8 juin 1774, au lieu et place de Guillaume-Joseph Le Moinne pourvu le 20 juillet 1773 et qui démissionna l'année suivante.

Pour en revenir à M. Brindejonc, il se vit élire par ses ouailles en 1790 le premier maire de Vildé et prêta en cette qualité le serment civique, mais il ne consentit à jurer fidélité à la Constitution civile du Clergé qu'avec des restrictions qui, si elles rendaient son acte licite, le faisaient considérer comme nul aux yeux de la loi. (Arch. Nat., DXIX, carton 21). Ce prêtre reçut pour la dernière fois son traitement au mois d'avril 1792. A la suite de la loi du 26 août de cette année, il passa à Jersey au mois de septembre suivant et de là il gagna Portsmouth, où il se trouvait au mois de février 1793. Il y déclarait alors par écrit « désirer rentrer dans un hospice, vu son état complet d'indigence ». (Ms du chanoine Deslandes : Biblioth. du ch. Le Mâle, à Bayeux).

M. Brindejonc était revenu à Vildé où l'autorité militaire lui délivrait une carte de sûreté le 8 juin 1800. Il décéda dans le presbytère de cette paroisse le 29 avril 1802, âgé de 63 ans.

Le 9 juin, M. HYACINTHE-ANDRÉ BARBIER, alors vicaire à Saint-Juvat, fut nommé recteur de Vildé. M. Barbier, du reste, n'était point à Vildé le candidat du préfet, qui aurait préféré voir nommer à ce poste le prêtre Laurent Menard dont nous avons parlé à l'article Corseul. L'évêque, n'ayant pas voulu de ce triste individu, y nomma l'abbé Saillet, de Quintenic, mais celui-ci ayant refusé, il fallut bien se rabattre sur l'abbé Barbier.

Présentement, Vildé a donné le jour au R. P. Théodore Le Vavasseur, missionnaire mariste aux îles Loyalty, en Océanie. En 1790, était originaire de cette paroisse le P. FRANÇOIS MALLET, né dans cette localité, le 22 octobre 1754, du mariage de Guillaume et de Marie Chel. Après avoir fait profession chez les Dominicains de Dinan, le 22 octobre 1774, ce religieux fut député par ses confrères de Guérande à l'Assemblée du Clergé qui se tint au mois d'août 1788. Nous trouvons le P. Mallet au couvent de Nantes en 1790, avec les titres d'ancien prieur et de professeur de théologie.

Il y déclarait, le 30 décembre de cette année, « persister dans sa déclaration déjà faite de vivre et de mourir dans l'Ordre des Frères Prêcheurs ». Son refus de s'assermenter obligea le P. Mallet à prendre un passeport pour s'exiler à Bilbao (Espagne), le 9 septembre 1792. Il était de retour à Nantes lors de la pacification religieuse de Bonaparte et adhéra dans cette ville au sénatus-consulte de floréal an IX, le 21 prairial (10 juin 1800) de cette même année. Il déclara à cette occasion s'être précédemment expatrié et vouloir désormais se fixer à Nantes.

Le P. Mallet, après avoir occupé le poste de vicaire à Sainte-Croix de Nantes, revint dans son pays natal et mourut au bourg de La Landec, le 10 juillet 1818 [Note : Cf. : Arch. Loire-Inf. : L 800. — Lallié : Le Diocèse de Nantes durant la Révolution, op. cit., t. II].

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — CLAUDE-MARIE LA LOUELLE, curé, était né à Quimper le 8 février 1758 et avait fait profession chez les Capucins le 23 juillet 1779, sous le nom de frère Vincent. En 1790, il habitait le couvent de Guingamp et désirait sortir du cloître et se fixer en cette ville, où il occupa en effet l'emploi de vicaire. De là, il s'en fut remplir les mêmes fonctions à Louargat, dans le canton de Belle-Isle-en-Terre. C'est là que vinrent le dénicher, le 17 septembre 1792, les électeurs du district de Dinan en quête de curés assermentés. L'évêque Jacob s'empressa de lui faire parvenir son institution canonique et La Louelle prit possession de Vildé le 23 de ce même mois. Afin d'obtenir un traitement plus élevé, il prétendait, le 10 octobre suivant, remplir les fonctions de curé constitutionnel dans les paroisses d'Aucaleuc, Saint-Maudez, La Landec, Trélivan et Trébédan, dont les pasteurs légitimes avaient dû ou se cacher ou prendre le chemin de l'exil. L'ex-capucin jugea même ces occupations tellement fatigantes ou tellement dangereuses, qu'il jugea meilleur de les abandonner au bout de quelques semaines pour celles de vicaire à Saint-Malo de Dinan.

JULIEN BRIAND, curé, dit le P. Augustin de Dinan, naquit au Bas-Callouët en Languenan, le 12 juin 1740, du mariage de Jean et de Vincente Bezard. Après avoir fait profession chez les capucins, il fut ordonné prêtre à Saint-Malo le 31 mars 1770. Il était religieux du couvent de Saint-Brieuc en 1790, lorsqu'il opta pour la vie commune, mais il ne persista pas dans ces sentiments. Ayant quitté son couvent le 6 septembre 1791 (Arch. C.-du-N., Lm 5, 68), il se présenta, le 14 de ce même mois, devant les membres du district de Dinan, auxquels il déclara son intention de se fixer dans leur ville « au sein de sa famille ».

Après avoir été désigné comme vicaire d'office à Saint-Carné, en février 1792, il fut presque aussitôt appelé à remplir les fonctions de chapelain de l'hôpital de Dinan, en lieu et place de l'insermenté Thomas Plaine. On peut croire, nous semble-t-il, qu'il était assermenté dès cette époque. Toujours est-il que Briand prêta le serment de Liberté-Egalité le 17 septembre 1792 et fut élu, le 25 novembre suivant, curé constitutionnel de Vildé, pour lequel il reçut le 7 décembre l'institution canonique de l'évêque Jacob.

Sa situation pécuniaire comme curé de Vildé ne parut pas brillante à l'ex-religieux. Le 18 octobre 1793, devant les restrictions imposées par la Convention aux traitements ecclésiastiques, il faisait savoir aux administrateurs dinannais « que les 1.200 l. de son traitement étant payées en assignats, le franc-papier de l'époque, ne valaient pas 1.200 l. du temps passé, et que si on lui retranchait sa pension comme ancien religieux, il ne pourrait plus se tirer d'affaire ».

Nous ignorons si Briand abdiqua son état et fonctions en ventôse an II (février-mars 1794). En tout cas, lorsque, le 11 de mars de cette année, les commissaires Renaud aîné et Guerniou vinrent lui intimer, au nom du représentant Ruamps, l'ordre de se rendre à Dinan pour y être interné, il se refusa tout d'abord énergiquement à obéir et traita même les commissaires de « coquins » et de « scélérats ». Le maire, mandé à la rescousse, s'étant refusé à intervenir, les deux sans-culottes durent laisser provisoirement Briand en liberté. (Arch. C.-du-N., Lm 5, 58). Son attitude lui valut d'être arrêté par la force armée et conduit à Dinan, où nous le voyons emprisonné à la maison Saint-Charles le 16 mars 1794. Traduit de là devant le Tribunal criminel des Côtes-du-Nord, pour avoir refusé de se conformer aux ordres de Le Carpentier mettant le mariage comme condition à sa sortie de captivité, il fut jugé, le 13 août suivant, qu'on renverrait Briand à Dinan, « vu qu'il est assermenté et qu'on ne lui impute aucune faute ».

Briand, qui, d'après ses propres dires, « n'avait accepté la cure de Vildé que pour faire plaisir », vivait à Languenan le 13 octobre 1798. C'est de là qu'il sollicitait, le 30 octobre suivant, de l'administration cantonale de Corseul « son inscription sur la liste des anciens fonctionnaires, afin de pouvoir toucher sa pension, car autrement, déclare-t-il, il ne vit que de charités ».

L'an XI (1801), le sous-préfet Gagon, apostillant dans le même but une nouvelle requête de Briand, assurait que celui-ci « était plongé dans la plus affreuse indigence ». Nous relevons sur la pétition de Briand quelques détails intéressants sur sa conduite antérieure et ses sentiments actuels : c'est ainsi qu'il nous apprend « avoir accepté une cure plus par complaisance que par envie ; n'avoir rétracté l'an II son serment constitutionnel que sous le couteau des assassins, et être prêt présentement, pour toucher sa pension, à renouveler son serment de novembre 1791, d'août 1792, la loi du 14 fructidor an IV, du 19 fructidor an V et du 21 nivôse an VII ». Lors de l'enquête de Boullé, Briand résidait toujours à Languenan, où il exerçait les fonctions de maître d'école. Il habitait alors chez ses parents, « sans s'occuper de politique », note le préfet Boullé, qui le signale en outre comme « bon instituteur et prédicateur instruit ».

Mgr Caffarelli laissa, croyons-nous, Briand quelque temps au repos. Cet ecclésiastique mourut âgé de 84 ans, Grande-Rue à Dinan, prêtre habitué de l'église de Saint-Malo, le 22 octobre 1824.

(A. Lemasson).

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