Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

CAHIER DE DOLÉANCES DU VERGER EN 1789

  Retour page d'accueil       Retour Ville du Verger 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

LE VERGER (Trève de TALENSAC)
Subdélégaton de Montfort. — Dép. d’Ille-et-Vilaine, arrondissement et canton de Montfort
POPULATION. — En 1793, 448 hab. (Arch. Nat., D IV bis 51) ou 400 hab. (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série L).
CAPITATION ; VINGTIÈMES et FOUAGES. — Voy. La notice de Talensac.

PROCÈS-VERBAL (joint au cahier). — Assemble électorale, le 7 avril, à la sacristie ; le président n’est pas mentionné. — Comparants : Geffroy Bossart ; Jean Chapin ; Jean Berthelot ; Joseph Mehaut ; Joseph Orain ; Olivier Parthenay ; autre Joseph Orain ; autre Joseph Mehaut ; Joseph Robin ; Jean Delande ; Jean Rozé ; Jacques Gilles ; Jean Grivel ; Mathurin Quenet (ou Quergnet) ; Joachim Riand, syndic ; Pierre Durand ; Jean Nogues, trésorier en charge ; Georges Bougeard, trésorier en charge ; Jean Nogues ; Pierre-Joseph Nogues ; Pierre Bohion ; Joachim Delalande ; Joseph Buhot ; Pierre Orain ; T. Even ; François Nicolas ; Jean Hubert ; Yves Bougeard ; Jean Marin. — Député : Joseph Orain, du bourg.

 

[Cahier de doléances du Verger (trève de Talensac)].

Les délibérants « on représenté que leur dittes trêve, éloignée de plus d'une grande lieus de toutes autre paroisse et qu'elles est séparée de Tallansac, sa paroisse, par la rivière de Serain et des autres côté d'un fort ruissau, ce qui nous retien dans le temps des grande eau comme dans une islles ; ces pourquoy leditte général ont aretté et suplis très heumblement d'observer ce qui suit ».

Vient ensuite le texte des Charges d'un bon citoyen de campagne (moins le préambule et le § 21), ainsi modifié (voirla note qui suit) :

Note : CORVÉE. — La tâche du Verger, sur la route de Plélan à Rennes, était de 384 toises, et son centre se trouvait à 1 lieue du clocher ; en 1788, la tâche était notée comme « mauvaise » (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 4883). — MILICE, Pour la milice, le Verger était confondu avec Talensac.
RÉGIME SEIGNEURIAL. — La plus grande partie de la trève du Verger dépendait de la seigneurie de la Bédoyère. Celle-ci y percevait les mêmes droits seigneuriaux qu'à Talensac et notamment le droit de recette. Le rôle rentier du bailliage du Verger de 1786 indique pour sen revenu total : 6 1. 14 s. 2 den. monnaie, 1/4 et 1/8 de boisseau de froment ; 11 boisseaux d'avoine grosse ; 2 boisseaux 3/4 d'avoine menue ; 4 poules ; 2 corvées 1/3 d'août ; 4 corvées 2/3 d'hiver ; le tout estimé 43 l. 1 s. 8 d. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, E 89, fonds de la seigneurie de la Bédoyère). Le sommaire du rôle rentier du bailliage de Vaubeuzet, s'étendant en Talensac et le Verger (année 1785). porte : 5 l. 5 s. 10 d. monnaie ; 1/8 de boisseau de froment; 16 boisseaux d'avoine, grosse ; 1 chapon 1/4 ; 5 corvées 2/3 et 1/4 d'hiver ; 3 poules (Ibid., E 92). Le bailliage de la Marche, qui s'étendait en Talemsac, le Verger, Iffendic et Monterfil, produisait, en 1787 : 8 l. 6 s. 8 d. monnaie ; 3 boisseaux 1/3 1/4 de seigle ; 1 boisseau d'avoine grosse ; 50 devoirs chéants et levants, valant 150 boisseaux d'avoine menue, 50 poules et deux corvées d'hiver. Les aveux indiquent que chaque tenancier astreint au devoir de chéant donnait 3 boisseaux d'avoine menue et une poule (Ibid., E 91).
ASSISTANCE. — Voy. ce qui a été dit au sujet de Talensac. Les soeurs de la Providence, qui tenaient l'hôpital de Saint-Lazare à Coulon, devaient soigner les pauvres du Verger, comme de Coulon et de Telensac ; le curé du Verger figurait aussi dans le bureau d'administration de l’hôpital, en vertu de l'arrêt du Parlement du 5 août 1756 (GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. III, pp. 302-303).

§ 3. — Addition, à la fin, des mots « et à la ruinne des abbitan ».

§ 4. — Addition de : « qui ruinne nos levée en tous temps ».

§ 6. — Substitution de : « et autre droit » à « les droits sur les eaux-de-vie, liqueurs, etc. ».

§ 18. — Ainsi modifié à la fin : « que dans notre trêve il soit seullement établie un nautaire pour établir les actes du public et un greffier pour veiller à la conversation (voir la note qui suit) des mineurs ».

Note : Sic ; il faut évidemment lire : « à la conservation [des biens] des mineurs »

§ 19. — Omission des mots « à l'issue de la grand'messe ».

Le cahier ajoute, avant le § 22, le passage suivant :

Et que nous soions au moins à l'avenir exemté de dimmes verte et de blé noir.

Que nous soions au moins tous libres de porter nos grain moudre au moulin que nous voudron.

Et que tous les affiagement au moins depuis dix ans soient abattu (voir la note qui suit).

Note : La seigneurie de la Bédoyère a afféagé beaucoup de terres en lande, entre 1770 et 1789 ; elle a transformé en tenures une partie de la lande Basse et de la lande de Crabasson (Arch. d’Ille-et-Vilaine, E 90, fonds de la seigneurie de la Bédoyère). Un afféagement de 4 journaux « de terre vaine et vague », conclu en 1777 par le seigneur de Cintré dans la lande de Bonnais au profit d’un certain Joseph Raffray, donna lieu à un long procès avec le général du Verger, qui avait antérieurement afféagé trois journaux au même endroit ; un jugement de 1782 reconnut la propriété de ces trois journaux au général, autorisa Raffray à renoncer au journal restant, fixa l’indemnité que celui-ci devait recevoir à 93 l., 25 l. devant être acquittées par le général et 68 l. par le seigneur (Ibid., E, titres de famille, fonds de Huchet de Cintré).

Revenant à la situation de notre trêve et au sufraige des habitant d'icelles d'estres en toutes age asujety à la servitude de Tallansac sa paroisse, comme de servir de trezorier, collecteur de vingtième et capitation, dont nous somme tous les an chargé un ou deux ou davantaige, ce qui est beaucoup devantaigeux aux habitant de cette trève, de voir enliver toutes les dimmes de notre trêve et passer à des mains étranger, qui ne nous procure jamais aucun secour, que au contraire si notre dymmes restoit au mains de notre curé (voir la note 1 qui suit), il aurait plus d'esences et seroit plus a lieu de secourir nos pauvres, et que par là nous aurions plus d'ansainse (aisance) pour avoir notre messe matinalle assurée, qui nous [est] sy utillement nécessaire, aspiron ver la paternelle bonté de notre bon Roy que notre Vergé fût paroisse et que nos taxes fût rangée en cahiée à part pour en estre par nous fait la ceullette, et que nous soions délivré de cette désagréable et désavantageuse servitude à Tallansac (voir la note 2 qui suit).

Note 1 : En ce qui concerne les dîmes, la trève du Verger est confondue avec la paroisse de Talensac. Le recteur de Talensac paya longtemps 50 l. au curé du Verger ; mais, en 1722, le recteur Guillaume Trochet, refusa d'acquitter cette rente (GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. VI, p. 440). En 1790, le curé du Verger déclarait un revenu brut de 130 l. (maison presbytérale et dépendance, 30 l. ; droit d'étole et casuel. 50 l. ; une prairie de 3 arpents en Mordelles, 50 l.), mais il évaluait les charges à 30 l., et il observait qu' « à sa cure étaient annexées plusieurs fondations, dont le produit ne surpassait pas les charges » (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série Q, Déclarations du district de Montfort).

Note 2 : Le Verger avait été érigé en trêve de Talensac, dès 1620. Le Pouillé manuscrit de Saint-Malo (Ibid., série G) déclare que le curé du Verger était inamovible et exerçait toutes les fonctions curiales. Dès 1711, le générale du Verger estimait nécessaire d'avoir une messe à 8 heures du matin les dimanches et jours de fêtes ; on attribua donc au service de cette messe les fondations Chevallier et Lohéac (G. BÉNARD. Un général de campagne ; le Verger, trève de Talensac, dans la Revue de Bretagne, 1909, t. XLII, p. 112). En 1803, le territoire du Verger fut distrait de Talensac et érigé en paroisse (GUILLOTIN DE CORSON, Pouillé, t. VI, p. 440).

(H. E. Sée).

© Copyright - Tous droits réservés.