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SAINT-SALOMON

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En dehors des murs, Vannes possède trois faubourgs : Saint-Patern à l'Est, Notre-Dame du Mené au nord, et Saint-Salomon à l'ouest. Une loi du 12 mars 1791, sanctionnée le 20, partagea Vannes en deux paroisses : Saint-Pierre et Saint-Patern, et supprima Saint-Salomon et Notre-Dame-du-Mené, qui furent annexées à Saint-Pierre.

Saint-Salomon, l'un des faubourgs et l'une des quatre paroisses de Vannes, était, en 1891, limité au nord par la rue Saint-Yves ou d'Auray, à l'est par les douves de la ville, au sud par une partie de la rue d'Arradon, et à l'ouest par la rue de Bernus et le Champ de foire.

Ce territoire fut donné au chapitre par le duc Alain Fergent, qui prit part à la première croisade en 1096, et il est probable qu'il fut sans tarder érigé en paroisse. Le duc Conan III confirma le don fait par son père et affranchit ce territoire de toute redevance envers lui et ses successeurs. Le chapitre, par reconnaissance, a célébré l'anniversaire de ces princes jusqu'à la révolution.

Comme seigneur féodal de ce quartier, le chapitre avait haute, moyenne et basse justice ; il nommait un sénéchal, un alloué, un procureur fiscal... pour l'exercer en son nom, et il avait une prison auprès de l'église de Saint-Salomon et des fourches patibulaires à la bifurcation des routes de Bernus et d'Arradon.

Comme seigneur temporel encore, il percevait une rente sur les maisons de son fief, recueillait les biens en déshérence, recevait les droits de mutation appelés alors droits de lods et ventes, et obligeait tous ses vassaux à faire cuire à son four et moudre à son moulin.

L'église paroissiale de Saint-Salomon, la seule du diocèse de Vannes qui fût placée sous l'invocation de ce roi de la Bretagne, se trouvait à la rencontre de la rue des Tribunaux et de la rue du Petit-Couvent, et était entourée d'un cimetière. Elle avait la forme d'une croix latine, et si l'on tient compte de son choeur à pans coupés on est tenté de l'attribuer au XVème siècle, comme la chapelle de Notre-Dame-des-Lices. Les deux chapelles des transepts étaient dédiées à Notre-Dame de la Chandeleur et à la très Sainte-Trinité ; celles du bas de l'église à saint Sauveur et à saint Sébastien ; il y avait aussi des autels du Saint-Esprit, de Saint-Blaise, de Saint-Germain, ... Une congrégation de femmes se desservait dans la chapelle de Saint-Sauveur.

Quelques communautés avaient été fondées sur ce territoire :

1° Les religieuses de la Visitation, arrivées ici dès 1638, commencèrent eu 1652 la construction de leur couvent, entre la rue Saint-Yves et la rue de la Vieille-Boucherie. Expulsées en 1792, elles virent leur maison transformée eu caserne, et moururent sans pouvoir se reconstituer.

2° Les dames de la Retraite, fondée par Mlle de Francheville s'établirent près de l'église Saint-Salomon en 1679. Leur maison, confisquée en 1790, reçut successivement le tribunal criminel et le tribunal civil ; elle a été démolie en 1870 ; ses dépendances abritent encore le tribunal de commerce.

3° Les religieuses de Notre-Dame-de-la-Charité, autorisées en 1680, établirent un Refuge pour les filles pénitentes auprès de Saint-Salomon. Cet établissement, appelé le Petit-Couvent, fut fermé en 1792, transformé ensuite en maison de détention, et affecté en 1795 à l'hôpital civil et militaire.

4° Les Frères des Ecoles chrétiennes du B. La Salle furent établis, en 1754, dans une maison de la rue de Poulho ou de Richemont, portant en 1891 le n° 14. Expulsés à la Révolution, ils n'ont pu revenir qu'en 1817.

Les chapellenies de la paroisse étaient :

1° Celle de Notre-Dame-de-la-Chandeleur, fondée avant 1374 par le recteur P. Bouesdan et chargée d'une messe par semaine.

2° Celle de Saint-Yves, fondée par Guillaume Craffier, et desservie de trois messes par semaine au maître-autel.

3° Celle de Saint-Sébastien, fondée par Guillaume Bouvier avant 1516, et desservie à l'autel de ce saint.

4° Celle de Jean David, dite aussi de la Chandeleur, chargée d'une messe chaque samedi.

Le chapitre, étant le fondateur ou le patron de la paroisse, présentait le vicaire perpétuel, chargé de la desservir. Le presbytère, qui existe encore à l'angle de la rue du Petit-Couvent et de la rue des Tribunaux, porte la date de 1615. La dîme étant nulle, le vicaire n'avait que son casuel ; aussi son revenu net en 1756 n'était-il évalué qu'à 180 livres.

Une loi du 12 mars 1791, sanctionnée le 20, partagea Vannes en deux paroisses : Saint-Pierre et Saint-Patern, et supprima Saint-Salomon et Notre-Dame-du-Mené, qui furent annexées à Saint-Pierre ; l'église de Saint-Salomon fut toutefois conservée comme simple oratoire ou chapelle. En conséquence, le 30 avril 1791, trois commissaires de la commune vinrent prendre les registres, fermer les fonts baptismaux et dresser l'inventaire du mobilier.

Le vicaire, M. de la Villeloays, ayant refusé le serment, se retira à Pontivy et fut ensuite interné au Port-Louis ; embarqué pour l'Espagne, il mourut à Bilbao le 2 février 1794.

On vendit bientôt la dotation des chapellenies. Le presbytère, avec son jardin, fut vendu, le 16 juillet 1794, pour 4,150 livres.

Peu après, l'église fut démolie, comme inutile et gênant l'accès du tribunal établi dans l'ancienne maison de Retraite des femmes. Le buste de saint Salomon, renfermant une partie de ses reliques, fut transporté à l'église cathédrale.

J.M. Le Mené

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