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SAINT-PIERRE DE VANNES

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L'église de Saint-Pierre de Vannes, ayant été érigée en cathédrale en 465, devint le centre religieux de la ville et du diocèse de Vannes. Au XIème siècle, la paroisse de la cathédrale fut réduite à l'intérieur des murs de la ville, et tout l'extérieur forma la paroisse de Saint-Patern, sauf les deux petites enclaves de Notre-Dame-du-Mené et de Saint-Salomon, érigées un peu après en paroisses.

Vannes ou Vennes tire son nom des anciens Venètes. Si cette ville existait avant la conquête romaine, elle ne paraît pas avoir été la capitale d'un peuple navigateur et commerçant, puisque son port n'existait peut-être pas encore. Le golfe du Morbihan, on le sait aujourd'hui, se formait et s'étendait pendant la période celtique.

I. VILLE.

Après la conquête romaine, Vannes fut certainement la capitale du pays. On a déjà vu que six voies romaines partent de cette ville, pour aller à Locmariaker, à Hennebont, à Corseul, à Rennes, à Rieux et Arzal ; qu'un cimetière romain a été trouvé auprès des casernes d'artillerie ; et qu'un poste romain s'étendait de Saint-Patern et de l'étang du Duc jusqu'à Saint-Guen. Le nom de la ville était alors Dariorigum suivant Ptolémée, et Dartoritum, d'après la carte de Peutinger.

Cette ville fut entourée de murs à la fin du IIIème siècle ou au commencement du IVème. A la base des murailles, on voit encore çà et là plusieurs assises de pierres de grand appareil, et au-dessus on remarque des pierres de petit appareil, séparées par des cordons de briques. Ces murs primitifs, retouchés au moyen âge, formaient un triangle, à pointes émoussées, dont la cathédrale actuelle occupe à peu près le centre.

La Notice des provinces et des cités de la Gaule, rédigée sous l'empereur Honorius, vers 401, mentionne la cité des Venètes, et ne nomme point Dariorigum. C'est qu'alors une transformation s'opérait dans les noms des villes capitales : le nom gallo-romain était remplacé par celui des peuplades. Dariorigum devenait Veneti, dont les Bretons ont fait Wénet et Guénet.

Le christianisme ayant fait des progrès chez les Venètes, Perpétuus, métropolitain de Tours, jugea nécessaire d'y ériger un évêché, et dans un concile, tenu à Vannes en 465, il consacra saint Patern comme premier évêque de ce siège. Les limites du diocèse furent naturellement celles du territoire des Venètes, c'est-à-dire, l'Océan au sud, l'Ellé à l'ouest, la Vilaine à l'est, et la forêt centrale de la Bretagne au nord.

A cette époque, Vannes faisait partie de la Confédération armoricaine, et l'on voit figurer, vers 496, Eusèbe, roi ou gouverneur de cette ville. L'alliance des Armoricains et des Francs, conclue vers l'an 500, fit passer la cité, sinon sous la domination, au moins sous l'influence de Clovis et de ses successeurs. D'un autre côté, les émigrés bretons qui s'étendaient de l'Ellé à la presqu'île de Rhuys, convoitèrent bientôt la possession de Vannes et luttèrent pendant plus de deux siècles pour la conquérir et la conserver.

Occupée par le breton Macliau en 560, par son fils Waroch II en 577, et par sou petit-fils Canao vers 604, elle fut reprise par Pépin en 753, par Andulphe en 786, et par Wido ou Guy en 799. L'empereur Louis-le-Débonnaire y vint en personne avec toute son armée en 818, pour aller combattre Morvan, comte de Léon.

Nominoé, gouverneur de la Bretagne en 826 secoua le joug des Francs en 843, et eut pour successeurs Erispoé en 851 et Salomon en 857. Paschuéten, gendre du précédent, fut comte de Vannes ou de Broérech dès 865, et prétendit succéder à son beau-père en 874, comme roi de Bretagne. Alain Ier, son frère, recueillit sa succession en 877, écrasa les Normands à Questembert, et laissa le comté de Vannes en 907 à son fils Rudalt, qui disparut bientôt dans la grande invasion normande.

Désormais Vannes n'eut plus de comtes particuliers, et reconnut en 937 l'autorité d'Alain II Barbetorte, et en 990 celle de Conan Ier, et des autres ducs de Bretagne, leurs successeurs.

Les murs de la ville avaient besoin de réparations. Le duc Jean Ier les restaura sur certains points et les refit sur d'autres, notamment entre la porte Saint-Salomon et la porte Mariolle. La portion neuve reçut le nom de mur sarrasin, ce qui semble dire qu'elle fut reconstruite au retour de la croisade de 1270.

Moins d'un siècle après, s'ouvrit la guerre de succession. Vannes, s'étant déclarée pour Jean de Montfort, subit quatre sièges dans la seule année 1342. Prise par Charles de Blois, reprise par Robert d'Artois, elle fut occupée par Hervé de Léon et Olivier de. Clisson, puis attaquée par le roi d'Angleterre lui-même. Rentrée en possession de la comtesse de Montfort, elle servit de prison en 1347 à Charles de Blois, en attendant son transfert en Angleterre.

La ville, on le conçoit sans peine, avait beaucoup souffert de ces sièges successifs, et des brèches avaient été faites à ses murailles. Le duc Jean IV, vainqueur à Auray en 1364, s'appliqua dès lors à réparer ses murs et ses tours. L'enceinte était restée triangulaire depuis l'époque romaine. Le duc résolut de l'agrandir et de l'étendre vers le port et de doubler ainsi la surface de la cité. Partant de la porte Saint-Salomon, il engloba dans la nouvelle ville le couvent des Cordeliers, une partie de la terre de Kaer, toucha le port et longea le ruisseau de la Garenne jusqu'à la rue des Vierges.

Ces travaux, commencés vers 1370, durèrent une vingtaine d'années. Ainsi un acte de 1375, parlant d'une maison, voisine de la rue des Vierges et de l'ancienne mairie, mentionne ses jardins et ajoute : « par lequel herbregement est maintenant la closture de la dite ville ». Plus bas, vers le sud, le duc acquit, en 1380, des moines de Rhuys, le moulin qu'ils y possédaient, afin de pouvoir édifier plus facilement son château de l'Hermine. Ce château, consistant, en dernier lieu, en un grand corps de logis et deux grosses tours, était situé sur le mur d'enceinte et entouré d'eau. L'ouvrage était très avancé en 1387, quand le duc le fit visiter à Clisson, et abusa de sa confiance pour l'arrêter dans la tour, qui depuis s'appelle la tour du Connétable : tout le monde connaît cet épisode et ses suites.

Ce château de l'Hermine remplaça celui de la Motte, passé aux évêques. C'est là que naquit en 1389 l'héritier futur de Jean IV. C'est là que séjourna habituellement le duc Jean V, et que mourut la duchesse Jeanne de France en 1433. Les ducs, leurs successeurs, y firent également de longs séjours. C'est là aussi que mourut de misère, en 1483, le chancelier Chauvin, victime de Landais. Le roi-François Ier y logea, en 1518, en passant à Vannes. Ce château, abandonné par ses propriétaires, tomba bientôt en ruines, et son emplacement est occupé aujourd'hui par l'Ecole d'artillerie.

Pendant la Ligue, de 1589 à 1593, on cura les douves et on construisit les éperons ou bastions de Notre-Dame, de Brozillay, et plus tard deux autres. Ce système de bastions en pentagone, nécessité par l'usage de l'artillerie et appliqué aux murailles de Vannes un siècle avant Vauban, mérite de fixer l'attention. On lit encore sur une pierre de ces murs : Cest œpvre a esté parfaict l'an 1593.

La ville s'était déclarée pour la Ligue des catholiques et le duc de Mercœur lui avait laissé pour gouverneur Jean de Kerméno, sieur de Keralio. Celui-ci, soupçonné de vouloir remettre la place en l'obéissance du roi, fut prié de faire une démarche hors des murs et trouva ensuite les portes fermées. René d'Aradon, qui l'avait ainsi supplanté, fut confirmé dans le gouvernement de la ville, qu'il laissa en 1625 à son gendre Pierre de Lannion. A celui-ci succédèrent Claude de Lannion en 1651, Pierre II, comte de Lannion, en 1695, Anne-Bretagne de Lannion en 1717, et Hyacinthe-Cajetan, comte de Lannion, en 1735.

Les murs et les douves, péniblement entretenus par la communauté de la ville, devinrent bientôt inutiles et furent graduellement afféagés à partir de 1676. Vers la fin du XIXème siècle, les douves sont comblées presque partout, et les murs sont des propriétés privées.

Au point de vue judiciaire, Vannes était, dès le XIème siècle, le siège de la sénéchaussée de Broérech, dont on détacha successivement Hennebont, Auray et Rhuys. En dernier lieu, cette juridiction s'étendait de Grand-Champ à Béganne et de l'Océan à la Claie, et comprenait 34 paroisses.

En 1485, le duc François Il créa un parlement sédentaire à Vannes, pour recevoir les appels des juridictions ordinaires de toute la Bretagne. Il fut logé au Château-Gaillard, à l'entrée de la rue Noé, et en 1534, François Ier lui donna pour palais l'ancien hôtel de la Chambre des Comptes.

En 1553, le parlement ayant été transféré à Rennes et à Nantes, le roi Henri II érigea la sénéchaussée de Vannes en siège présidial : c'était lui donner un rang intermédiaire entre le parlement et les anciennes sénéchaussées royales, mais le ressort immédiat resta le même. Le présidial de Vannes tenait ses audiences dans la grande salle au-dessus des halles anciennes ; cette pièce est vers 1891 convertie en salle de spectacle, et sa chapelle, en face du portail de la cathédrale, est devenue le magasin des pompes.

Le personnel de cette cour comprenait un président-sénéchal, un alloué, un juge criminel, un lieutenant, dix conseillers, un avocat du roi, un procureur du roi et son substitut, sans compter les greffiers, les huissiers ou sergents, etc...

Cette juridiction est remplacée ensuite par le tribunal de première instance.

La salle ou l'auditoire du présidial servait aussi aux juridictions de l'Amirauté, de la Maréchaussée, des Traites, de la Maîtrise des eaux et forêts, et de la Police. Les seigneuries de Bois-Moreau, de Saint-Guen, de I'Ile-d'Arz et de Kermainguy en Grand-Champ, y avaient également leurs juges. Les seigneurs de Kaer rendaient anciennement la justice sous un arbre près du port. Les juges consuls tenaient leurs séances à l'hôtel de ville.

On ignore l'époque à laquelle les habitants de Vannes se constituèrent en communauté ou corps politique ; mais il est probable que pendant les guerres de la succession, les bourgeois, qui y jouèrent un grand rôle, eurent l'occasion de s'organiser et de se donner des représentants. On voit en effet le conseil de ville traiter avec Charles de Blois en 1342, malgré Geoffroi de Malestroit, gouverneur de Vannes.

En 1558, les habitants demandèrent au roi la cession de la maison qui avait servi à la Chambre des Comptes, et qui venait d'être évacuée par le parlement, « pour y traiter des affaires communes, n'ayant point de maison à cet effet, ni pour retirer le peu de munitions de guerre qu'ils ont, comme il leur est requis... ».  Henri II prescrivit une enquête, et son fils Charles IX en fit la cession.

Un édit du mois d'août 1692 créa des maires perpétuels, qui eurent la présidence des communautés de ville. A Vannes, un arrêt du parlement de Bretagne, du 29 juillet 1740, régla comme il suit l'assemblée de la communauté de la ville : le gouverneur, le sénéchal ou président du présidial, l'alloué, le lieutenant, le doyen des conseillers du présidial, le procureur du roi et son substitut, le vicaire général de l'évêque, en son absence, l'archidiacre, le trésorier, le chantre, le scolastique, le doyen et deux chanoines, les quatre recteurs de la ville, les quatre plus anciens gentilshommes de la ville, le syndic et miseur en charge, les anciens syndics, six des plus anciens avocats, les officiers supérieurs, capitaines et lieutenants de la milice bourgeoise, douze des notables bourgeois, commerçants, négociants et consuls, et six des plus anciens procureurs et notaires.

Vers 1891, le Conseil municipal, composé de 27 membres seulement, est loin de représenter toutes les classes de la société, comme le faisait l'ancienne communauté de la ville.

 

II. PAROISSE.

L'église de Saint-Pierre de Vannes, ayant été érigée en cathédrale en 465, devint le centre religieux de la ville et du diocèse. On sait que dans les villes épiscopales, il n'y eut point de paroisses distinctes de la cathédrale avant l'an 1000 : il en fut de même ici.

L'évêque, pasteur suprême, présidait à tout : à la célébration des offices, à l'administration des sacrements, à l'enseignement des clercs et du peuple, etc... Il était aidé dans ces fonctions par une communauté de prêtres, vivant avec lui, et constituant ce qu'on a appelé un Chapitre. Les membres de cette communauté, appelés plus tard chanoines, formaient le Conseil de l'évêque, et partageaient avec lui l'administration du diocèse en général, et de la paroisse épiscopale en particulier. Chaque chanoine, à tour de rôle, était curé pendant une semaine, présidait à l'office, et faisait les baptêmes, les mariages et les sépultures.

Au XIème siècle, la paroisse de la cathédrale fut réduite à l'intérieur des murs de la ville, et tout l'extérieur forma la paroisse de Saint-Patern, sauf les deux petites enclaves de Notre-Dame-du-Mené et de Saint-Salomon, érigées un peu après en paroisses. C'était une grande décharge pour !e chapitre, et en particulier pour le chanoine de semaine.

Plus tard, le chapitre, voulant se libérer du service de la paroisse, pour s'appliquer principalement à l'office, en confia le soin à un vicaire de son choix, ne réservant pour lui que le titre de recteur primitif et la faculté de célébrer la messe paroissiale aux quatre grandes fêtes de l'année. Ce changement est antérieur à 1310 ; à cette époque la ville close avait encore sa vieille forme triangulaire, et quand, à la fin de ce siècle, elle s'étendit vers le port, la paroisse s'étendit avec elle dans la même mesure.

Pour le service de la paroisse, l'évêque et le chapitre cédèrent l'usage de la nef de la cathédrale et celui de l'autel du Crucifix ou de la Sainte-Croix, adossé au premier pilier du choeur du côté de l'évangile. C'est de là que la paroisse prit, pendant quelque temps, le nom de Sainte-Croix, au lieu de celui de Saint-Pierre. Le vicaire y disait la messe dominicale, à 9 h. du matin, avec prône et distribution de pain bénit ; il n'y avait point de vêpres, le chapitre se chargeant de tout l'office chanté. On y conservait la sainte Eucharistie jusqu'en 1649, où elle fut transférée dans la chapelle circulaire du Pardon on du Saint-Sacrement. Pour les baptêmes, on céda la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, auprès de la cathédrale, et pour les enterrements, celle de Saint-Michel, sur le Champ-de-Foire. De cette façon l'office capitulaire et les fonctions paroissiales ne se gênaient jamais.

L'église cathédrale de Vannes, dédiée à saint Pierre, brûlée par les Normands au Xème siècle, reconstruite au XIème, dans le style roman, a été graduellement renouvelée depuis, dans le style ogival et dans celui de la renaissance.

Sans parler de la tour, dont la base est du XIIIème siècle, la nef mérite de fixer l'attention à l'intérieur et à l'extérieur. C'est une large construction, en grand appareil, garnie de contreforts élégants et de galeries à jour, et renfermant de chaque côté cinq chapelles, séparées par des murs épais. Commencée en 1452 par Yves de Pontsal, elle fut consacrée au mois d'octobre 1476 par l'évêque de Sinope.

La façade de l'ouest, construite immédiatement après, a été renouvelée de nos jours (1868-1873).

Les bras de la croix ou les transepts ont été édifiés de 1504 à 1527, dans le même style que la nef. On y remarque deux grandes portes, très ornées à l'extérieur, celle des Ducs au sud et celle du Chapitre au nord ; elles ont été malheureusement bouchées depuis. Déjà la renaissance se faisait sentir, comme le prouve une construction bizarre, chargée de moulures, ajoutée aux colonnes du choeur du côté de la nef. Une autre marque de son influence se voit dans la chapelle circulaire du Saint-Sacrement, construite en 1537 par l'archidiacre Jean Daniélo.

En même temps, on travaillait à la construction du cloître, dont les colonnes subsistent encore, à celle de la chapelle absidale de Notre-Dame et Saint-Vincent, et à la fondation des autres chapelles rayonnantes, restées hélas ! inachevées. Le vieux choeur roman du XIème siècle était resté seul dans cette église renouvelée : il ressemblait au choeur de Saint-Gildas-de-Rhuys, son contemporain. Comme il menaçait ruine, on le démolit en 1770 et l'on commença le choeur actuel, qui fut terminé en 1776, dans un style déplorable.

C'est aussi en 1776, que fut refait le pavé de l'église, et que furent placés les stalles du choeur, le maitre-autel eu marbre, et les statues de saint Pierre et de saint Paul, oeuvres de Fossati de Marseille.

En fait de tombeaux, il ne reste plus que ceux de saint Vincent Ferrier dans le transept nord, de Mgr Sébastien de Rosmadec et de Mgr François d'Argouges dans la chapelle de l'abside et de Mgr de Bertin dans la chapelle du Sacré-Coeur. Tous les autres ont disparu sous le pavé.

Les tableaux les plus remarquables sont : une copie de l'Elévation du corps de sainte Pétronille, du Guerchin, la Résurrection de Lazare, oeuvre capitale de Destouches, la Prédication de saint Vincent Ferrier à Grenade, par Mauzaisse, et la Mort de saint Vincent à Vannes, par Gosse.

Le trésor se compose d'un coffret en bois peint du XIIème siècle, du corps presque complet de saint Vincent Ferrier, et de quelques autres reliques partielles.

Un seul établissement monastique existait sur le territoire de Saint-Pierre : c'était celui des Frères Mineurs ou Cordeliers, établis, en 1260, près des murs de la ville, par le duc Jean Ier. L'église fut consacrée par l'évêque de Vannes le 31 mai 1265. Le duc Arthur II, mort en 1312, Jean de Malestroit, mort en 1417, et Yolande d'Anjou, morte en 1440, y eurent leurs tombeaux, sans compter l'infortuné Chauvin, mort en 1483, et beaucoup d'autres particuliers. On vendit nationalement, en 1791, le jardin des douves, aujourd'hui comblé, et en 1793, au prix de 13,000 livres, l'église, le couvent et le jardin. Les édifices ont été rasés depuis, et le passage qui y conduisait de la rue de Noé a été bouché.

Les chapelles de Saint-Pierre étaient les suivantes :

Saint-Jean-Baptiste, auprès de la cathédrale, en face de la rue du Nord. Elle fut bâtie en 1310, aux frais de Jean Le Bozec, chanoine et archidiacre de Vannes, pour servir de baptistère, et relevée en 1438 par le vicaire Pierre Le Fauchour. L'évêque Georges d'Arradon y fut enterré, en 1598, à l'entrée du choeur, en face de l'autel. Abandonnée en 1768, par suite de la permission donnée par le chapitre au vicaire de se servir des fonts de la cathédrale, aliénée en 1791 pour la somme de 2,725 livres, donnée à la fabrique en 1822, elle a été démolie en 1855, pour élargir la rue des Chanoines.

Saint-Michel, sur l'emplacement du champ de foire (en 1891). On ne connaît point l'origine de cette chapelle, mais elle devait exister dès le XIIIème siècle au moins, avec son cimetière, puisqu'elle fut affectée, vers ce temps, aux enterrements des paroissiens. Elle avait la forme d'un long rectangle et renfermait plusieurs autels latéraux. En 1543, on fonda dans cette chapelle, alors couramment appelée « église parrochiale » la Confrérie des Trépassés, qui prit bientôt un grand développement. Les nombreuses fondations de messes et de services nécessitèrent l'établissement de quatre, puis de huit chapelains ; ceux-ci, présentés par l'abbé de la confrérie et agréés par le vicaire, formèrent la communauté des prêtres de la paroisse et contribuèrent à l'administration des sacrements. La chapelle de Saint-Michel, réparée à diverses reprises, menaçait ruine en 1740 ; en conséquence, l'évêque l'interdit et on transféra tout le service à la chapelle de Notre-Dame-des-Lices, et le présidial permit d'en vendre les matériaux et le fonds : ce qui fut fait la même année.

Notre-Dame-de-Chartres, ou Notre-Dame-des-Lices, construite par le duc Jean V, en 1428, en face de son château de l'Hermine. C'était une belle chapelle, en forme de croix latine et en grand appareil. Le duc y avait fondé une chapellenie de Notre-Dame, chargée de trois messes par semaine, et dotée de rentes sur plusieurs maisons. Les ducs, ses successeurs, et plus tard les rois de France en eurent la présentation. — La confrérie du Saint-Sacrement y fut érigée en 1610 et aussitôt enrichie de nombreuses indulgences par le pape Paul V. Avec le temps, il s'y fit plusieurs fondations de messes. Les Carmes du Bondon tentèrent en 1626 de se faire donner la chapellenie des Lices, mais le chapitre s'y opposa et eut gain de cause au présidial et an parlement. Une ordonnance royale, du 30 janvier 1739, unit cette Chapelle à la fabrique de la paroisse, et fut confirmée par un décret épiscopal du 22 juillet suivant. Un autre décret de Mgr Fagon, du 2 avril 1740, y transféra le service de Saint-Michel. Quant au transfert du cimetière sur les Lices, il rencontra une vive opposition : ce n'est qu'en 1747 que la fabrique put acquérir un jardin, voisin de la chapelle, pour y faire les inhumations. Ce cimetière fut fermé en 1791, lors de la création de celui de Bois-Moreau. En 1794, la chapelle et ses dépendances furent vendues au prix de 2,185 livres, et il ne reste, en 1891, plus qu'un pan de mur et des contreforts.

En face de la cathédrale se trouve l'ancienne chapelle du Présidial. L'ogive parait dans le portail, entouré d'une archivolte à chevrons et flanquée de colonnettes ; au-dessus s'ouvre une baie étroite comme une meurtrière, arrondie en plein cintre à son sommet. Les murs latéraux sont renforcés par une grande arcature. L'autel était jadis surmonté d'un baldaquin, soutenu, par deux colonnes en marbre.

Les chapellenies de la cathédrale étaient toutes dans les attributions du chapitre ; la paroisse avait de son côté de nombreuses fondations de messes et de services, ce qui revenait au même. La sacristie actuelle était réservée au chapitre exclusivement ; celle de la paroisse était adossée, depuis 1649, à la chapelle de Saint-Yves ou de la Miséricorde. Le presbytère ou la maison vicariale était à l'angle de la rue des Chanoines et de la rue du Nord, côté est. Elle a été vendue nationalement en 1791 pour 2,425 livres.

Le vicaire de Saint-Pierre était à la présentation du chapitre et à l'institution de l'évêque. Il n'était point inamovible on perpétuel, mais révocable, comme l'avait reconnu d'ailleurs le Saint-Siège en 1480 et 1485. Le chapitre et l'évêque usaient paternellement de leur droit, puisque dans la longue série des vicaires on ne trouve qu'une destitution (1644). Ce vicaire était choisi à l'origine, soit parmi les prêtres libres du diocèse, soit parmi les employés du bas-choeur. A partir du XVIIème siècle, il fut pris souvent parmi les chanoines. Mais un arrêt du parlement du 5 juin 1710 prescrivit de le choisir désormais en dehors de la cathédrale.

En 1790, Vannes fut érigé en chef-lieu de canton, de district et de département. Le district renfermait : Vannes, Séné, Arradon, Baden, Ploeren, l'Ile-aux-Moines, l'Ile-d'Arz, Sarzeau, Saint-Gildas, Arzon, Surzur, Ambon, La Trinité, Theix, Noyalo, Le Hézo, Elven, Sulniac, Treffléan, Saint-Nolff, Saint-Avé, Monterblanc, Plaudren, Grand-Champ, Plescop et Meucon.

Les autres districts étaient ceux de Rochefort, La Roche-Bernard, Ploërmel, Josselin, Pontivy, Le Faouët, Hennebont et Auray. Leur réunion constituait le département du Morbihan. Le directoire du département se réunit dès le 2 août 1790 dans le couvent des Cordeliers.

Voici quelques dates de cette période si agitée :

Le 23 octobre 1790, publication de la constitution civile du clergé. 

Le 29 octobre, notification au chapitre de sa suppression. 

Le 27 novembre, loi relative au serment du clergé.

Le 27 décembre, refus de Mgr Amelot de nommer des vicaires épiscopaux.

7 février 1791, attroupement de paysans au Bondon.

13 février, soulèvement de tous les environs de Vannes. 

28 février, départ forcé de l'évêque pour Paris.

7 mars, élection de M. Guégan comme évêque constitutionnel. 

20 mars, suppression des paroisses de Saint-Salomon et du Mené. 

27 mars, élection de M. Le Masle comme évêque constitutionnel. 

21 mai, son arrivée à Vannes et sa réception officielle.

1er juin, fermeture des chapelles de communautés.

Vente de biens ecclésiastiques durant toute l'année.

Septembre 1792, déportation des prêtres, internement des sexagénaires.

1er  octobre, expulsion des religieuses des couvents de Vannes. 

14 mars 1793, insurrection à l'occasion de la levée.

Octobre, Terreur, nombreuses arrestations de suspects. 

20 avril 1794, suspension du culte constitutionnel.

Mai, exécution de plusieurs prêtres.

1er janvier 1795, réorganisation de l'administration civile. 

3 mars 1796, exécution de M. Rogue et autres.

10 novembre 1799, établissement du gouvernement consulaire. 

25 janvier 1800, bataille du Pont-du-Loc.

17 février, suppression des districts, création des arrondissements.

25 octobre 1801, justice de paix du canton ouest, comprenant la moitié de la ville et de la campagne de Vannes, et de plus Arradon, l'île-aux-Moines, l'île-d'Arz, Baden et Plœren. Le 13 septembre 1802, Mgr de Pancemont accepta cette division pour l'église, et depuis ce temps la nouvelle paroisse de Saint-Pierre, fixée à la cathédrale, comprend une grande partie de la ville close, les anciens faubourgs de Notre-Dame-du-Mené et de Saint-Salomon, et toute la campagne de l'ouest. On lui a annexé, en 1854, quelques villages de Plœren, et en 1873 les rues de Saint-Guénaël, des Vierges, la place des Lices...

Sur ce territoire on a vu s'établir :

1° Les Augustines à l'hôpital civil et militaire en 1803, remplacées par les Filles de Saint-Vincent-de-Paul en 1866 ;

2° Les religieuses de la Charité de Saint-Louis, en 1803, dans l'ancien couvent du Père-Eternel ;

3° Les Frères dès écoles chrétiennes en 1817 ;

4° Le collège des Pères Jésuites ou de Saint-François-Xavier, en 1850, dans l'ancien souvent des Ursulines ;

5° L'Oeuvre de la Providence, rue du Nord, transférée depuis à la Garenne ;

6° Les Soeurs de Marie-Joseph, à la Correction en 1853, établies ensuite à Sainte-Anne ;

7° Les Petites-Sœurs des Pauvres, appelées en 1850, rue de la Salle-d'Asile et fixées en 1874 dans l'ancienne maison de la Correc­tion, près du Champ de foire ;

8° Les Carmélites, arrivées en 1866 et fixées rue de la Loi en 1874.

J.M. Le Mené

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