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LA PAROISSE DE SAINT-PIERRE (A VANNES)

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Cette paroisse de Saint-Pierre [Note : Pendant plusieurs siècles, la paroisse est désignée sous le nom de Saint-Pierre. Vers 1624, le vicaire commence à l'appeler paroisse de Sainte-Croix, du vocable de l'autel auquel elle se dessert. Le 5 juin 1710, un arrêt du Parlement lui permet de reprendre son ancien nom de Saint-Pierre] de la cité épiscopale se desservait dans la cathédrale, au moins à partir de 1375. En fut-il de même dès son origine ? Oui, si l'on accepte une opinion exprimée en ces termes : « quand les chanoines cessèrent d'administrer la paroisse et la confièrent à un vicaire, ils lui cédèrent l'usage de cet autel (celui du Crucifix ou de Sainte-Croix, maintenant de Saint-Pierre, dans la cathédrale), pour y dire la messe paroissiale ; ce qui a existé jusqu'à la Révolution française ». Oui encore, s'il fallait en croire les paroissiens qui, dans un procès entre eux et le chapitre en 1703, prétendaient faire remonter à l'an 70 de l'ère chrétienne la fondation de leur paroisse dont celles du Mené, de Saint-Patern et de Salomon auraient été démembrées, et ajoutaient que la cathédrale avait remplacé l'ancienne église paroissiale et pris le même vocable. Mais non, suivant les chanoines des siècles derniers, qui plaçaient le siège primitif de la paroisse dans la chapelle de Saint-Michel, en face du monastère des Carmélites de Nazareth, et entre les rues Saint-Yves et de la Vieille Boucherie, celle-ci appelée maintenant rue de la Loi. Le fait est que le cimetière de cette chapelle passait pour être le lieu ordinaire de la sépulture des paroissiens de Saint-Pierre, et que, dans les cas d'inhumation à la cathédrale, les offices des morts se célébraient à Saint-Michel. Si, en alléguant que leur sépulture ne fut transférée de la cathédrale à cette chapelle qu'à l'occasion d'une longue et grande peste, ils obtinrent du Présidial de Nantes, le 6 septembre 1681, une sentence favorable, leur triomphe fut de courte durée, car, le 3 mai 1704, cette sentence fut annulée par un arrêt du Parlement de Bretagne. Ils ne furent pas plus heureux sur la question des baptêmes, en faisant observer que la chapelle de Saint-Michel manquait de fonts baptismaux et, par suite, d'une marque essentielle de parochialité. On leur répondit, en effet, que le clergé de Saint-Pierre ne baptisait pas les paroissiens sur les fonts de la cathédrale, mais dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, et cela encore avec l'autorisation du chapitre, comme nous le verrons plus bas, à propos de la reconstruction de cet édifice au commencement du XVème siècle. Les conditions mêmes des offices paroissiaux célébrés à la cathédrale fournissaient un autre argument considérable à l'encontre de leurs prétentions. A partir de 1375 au moins et jusqu'à 1790, ces offices se desservirent, non au maître-autel, mais à l'autel du Crucifix adossé au premier pilier du chœur du côté de l'évangile. C'était là que se disait la messe paroissiale, à neuf heures du matin, avec prône et distribution de pain bénit [Note : Ce pain bénit de la messe paroissiale n'était point fourni par les fidèles ; il eut pour fondateur, le 11 mai 1517, le chanoine Guy du Quirisec, moyennant une rente annuelle de 13 livres monnaie donnée par lui à la fabrique de la paroisse]. Il n'y avait point de vêpres, et cette messe n'était chantée par le clergé de la paroisse qu'aux deux fêtes de l'Invention et de l'Exaltation de la Croix. Les autres jours, on n'y célébrait qu'une messe basse, à l'exception peut-être des quatre fêtes principales de l'année, où, à titre de recteur primitif, le chapitre déléguait un de ses membres pour y faire l'office, ainsi que pour l'absoute du Jeudi-Saint. A la date du 6 novembre 1711, une ordonnance épiscopale réitéra au vicaire de Saint-Pierre la défense d'y chanter la messe et les vêpres. — Quant à la réserve eucharistique, ce fut seulement le 24 février 1649 que le chapître permit à ce vicaire de la transférer de l'autel de Sainte-Croix dans la chapelle du Pardon « pour être adorée avec moins de distraction et plus révéremment ». Le même acte porte autorisation de bâtir, pour le service de la paroisse et dans le cloître, une sacristie adossée à la chapelle Saint-Yves.

Que penser définitivement de ces prétentions opposées du chapître et de la paroisse ? Il y a probablement là un problème historique dont la solution se fera longtemps attendre. On peut cependant affirmer que la fondation de la paroisse ne remonte certainement pas au delà du XIème siècle, les cités épiscopales n'ayant point eu de paroisses distinctes de la cathédrale avant cette époque, et que, certainement aussi, la paroisse de Saint-Patern n'a point été démembrée de celle de Saint-Pierre ; c'est le contraire qui a lieu, comme on doit le déduire de ce principe : que plus une paroisse est grande, plus elle a de chance d'être ancienne. Or, personne n'ignore que, sous le rapport de la population, sans parler de l'étendue, Saint-Pierre était une bien petite paroisse comparativement à celle de Saint-Patern. Mais où fut le siège primitif de la première ? Le placer à la cathédrale, c'est aller à l'encontre d'un autre principe reconnu par M. Rosenzweig, dont la compétence est si considérable en pareilles questions et d'après lequel les paroisses des cités closes étaient en dehors des murs. D'autre part, en le mettant à Saint-Michel, on s'engage à recourir à de nombreuses hypothèses, pour expliquer le transfert du service à la cathédrale et la perte de l'ancien nom. Il faudrait supposer la ruine de l'église de Saint-Michel et, de la part des paroissiens, l'impossibilité de la reconstruire ; ce qui les auraient mis dans la nécessité de se réfugier à la cathédrale, mais non sans l'assentiment du chapître qui aurait profité de leur détresse pour s'arroger le droit de patronage et devenir recteur primitif de l'infortunée paroisse. Il faudrait supposer également que les circonscriptions paroissiales de la cité reçurent alors de profondes et incompréhensibles modifications ; car la vieille église de Saint-Michel, isolée du territoire de Saint-Pierre, aurait été comprise dans Saint-Patern, dont faisait partie la rue Saint-Yves, celle de la Vieille-Boucherie appartenant à Saint-Salomon.

Quoiqu'il en soit, un fait est incontestable : c'est que la paroisse de Saint-Pierre se trouve, dès le XIVème siècle, sous le patronage du chapître qui percevait le droit de Neûmes, ne laissant au vicaire que les deniers pascaux évalués de cinq à six écus, en 1596. Ce droit de patronage fut confirmé au chapître par une bulle de Sixte V du 5 avril 1480 et par une autre d'Innocent VIII du 5 octobre 1485. Une seconde bulle du premier de ces Papes, datée du 10 mai 1484, déclara même le vicaire de Saint-Pierre amovible ad nutum episcopi et capituli ; le catalogue des vicaires nous en montrera une application. Ce privilège du chapître fut légèrement restreint, le 5 juin 1710, par un arrêt du Parlement qui lui fit défense de présenter à l'avenir un chanoine ou un suppôt du bas-chœur de la cathédrale.

Je n'ai point à m'occuper ici de l'édifice abritant le service religieux de la paroisse, qui y était comme étrangère. D'ailleurs, son histoire et sa description viennent d'être publiées par M. l'abbé Le Mené. Mais je dois dire un mot des chapelles situées sur le territoire de Saint-Pierre ou relevant de sa fabrique.

A ce dernier titre, se présente celle de Saint-Michel, dont nous connaissons déjà l'emplacement. Une ruelle, allant de la rue Saint-Yves à celle de la Vieille-Boucherie, la séparait, en 1671, de l'enclos de la Visitation dont le monastère sert  vers 1883 de caserne d'infanterie. Elle avait son placître et son cimetière, celui-ci donnant sur la rue Saint-Yves, en face du portail de Nazareth, et sur la susdite ruelle qui devait probablement le contourner par ce côté. Ce cimetière se trouvait sur le roc et les fosses ne pouvaient s'y creuser qu'à une profondeur de deux à trois pieds. Aussi des cadavres avaient-ils été parfois déterrés et dévorés par des animaux. De plus, on y inhumait les suppliciés [Note : Je ne pense cependant pas que ce cimetière se confonde avec le pré des pendus, dit aussi cimetière des pendus, situé sur le chemin de Vannes au Bondon, près de l'enclos de Nazareth, appartenant à la fabrique de Saint-Pierre et vendu nationaiement, le 14 mai 1792, au prix de 1775 livres]. A cause de ces inconvénients, les paroissiens se faisaient le plus souvent enterrer dans les couvents de la ville. Un reliquaire, mentionné en 1552 et encore réparé en 1702, s'élevait dans le cimetière.

Quant à la chapelle, son mauvais état fit transférer à la cathédrale, en 1582, tous les offices qui s'y desservaient. Mais elle fut alors réparée et rendue à sa destination. En 1702, nous trouvons encore des réparations faites à la toiture. Quatre ans plus tard, elle fut tellement endommagée par une tempête, qu'il fallut encore retourner à la cathédrale, surtout pour le service de la Confrérie des trépassés. Le chapitre se lassa bientôt et menaça de renvoyer les confrères, dont l'abbé fut condamné par le Présidial à restaurer la chapelle. Si l'on fit quelque chose, ce fut sans doute bien peu ; car un procès-verbal, dressé le 15 février 1740, déclara qu'elle « menaçait ruine de vétusté ». En conséquence, Mgr Fagon l'interdit par une ordonnance du 2 avril suivant et en transféra tout le service à la chapelle de Notre-Dame des Lices. De son côté, le Présidial permit, le 28 juin, d'en vendre les matériaux et le fonds. Elle fut immédiatement démolie, et, pour la fin du même mois, le prix des matériaux vendus était livré pour servir à la construction d'une sacristie à la chapelle des Lices, dont le cimetière avait reçu, depuis le commencement de l'année, les ossements de celui de Saint-Michel. Dès le 14 janvier, le Conseil d'État avait autorisé les Visitandines à échanger, pour arrondir leur enclos de ce côté, un pré avec les paroissiens de Saint-Pierre contre un arpent de terrain qui avait servi de cimetière et portait trente-trois vieux ormes qu'elles se proposaient d'abattre. Mais, à moins que le cimetière des religieusss ne fût aussi dans ce quartier de leur enclos, tous les ossements de Saint-Michel n'allèrent point sur les Lices ; car, dans la première moitié de notre siècle, on en rencontra encore une très grande quantité dans un jardin sur l'emplacement actuel du Champ de foire.

A la date du 23 avril 1543, fut érigée, dans cette chapelle de Saint-Michel, alors couramment appelée église paroissiale de Saint-Pierre, la Confrérie des trépassés pour les gens de toutes les paroisses de la ville. Cette institution fonda quatre places de chapelains, et ces chapelains formaient la communauté des prêtres de la paroisse. Ils étaient choisis et présentés par l'abbé de la Confrérie au vicaire de Saint-Pierre, qui procédait solennellement à leur installation dans cette chapelle, et qui, à côté de son unique curé, trouvait en eux des auxiliaires pour la desserte de sa paroisse. En 1747, le siège et le service de cette confrérie furent également transférés à la chapelle des Lices.

Une chapellenie du vocable de Saint-Michel s'y était aussi fondée à un date inconnue. Desservie d'une messe chaque lundi, dotée d'une maison, avec jardin derrière, auprès de la chapelle, sur la rue de la Vieille-Boucherie, et d'un journal de terre cerné de ses haies, auprès du pré et du château de Limoges, elle vit, en 1582, transférer à la cathédrale et à l'autel de la Trinité son service qui y resta toujours dans la suite. En 1602, on la trouve unie à celle de Notre-Dame de Pitié et desservie au maître-autel. Toutes les deux, elles furent, avec une autre de Saint-Julien, annexées à la prébende théologale.

La chapelle de Notre-Dame de Chartres, dite aussi Notre-Dame du Rosaire et Notre-Dame des Lices, fut construite, en 1427 et 1428, par les ordres et aux frais du duc Jean V, en face ce son château de L’Hermine [Note : « Construi facimus in conspectu castri nostri de Herminâ, in civitate nostra Venetensi et in parrochia Sancti Petri Venetensis, ad laudem et gloriam Sanctœ Trinitatis, sub nomine et titulo Beatœ Mariœ de Chartres. » (charte de la fondation de la chapellenie ci-dessous)]. En descendant les Lices, sur la droite et avant d'arriver au bas, on en voit encore de beaux restes au-dessus dune maisonnette qui y semble adossée, dans une encoignure de cette place. En pierres de taille, pavée, boisée en partie à la hauteur de 8 pieds, surmontée d'un clocher, elle avait, en 1790, sa nef et son chœur cintrés, une chaire à prêcher, une balustrade de Sainte-Table en fer ouvré. Au nord, on lui avait adossé, en 1749, une nouvelle sacristie toute boisée, surmontée d'une chambre et celle-ci d'une décharge. Partant de la sacristie, un escalier desservait ces pièces et, en même temps, conduisait à une tribune donnant sur la chapelle. Son cimetière de 5 cordes, établi dans un jardin acheté le 22 août 1747 par la fabrique, était destiné, depuis 1749, à remplacer celui de Saint-Michel pour la sépulture des paroissiens de Saint-Pierre. Les cérémonies des funérailles avaient toujours lieu dans la chapelle et alors même que les inhumations des paroissiens se faisaient dans la cathédrale ou dans son cloître [Note : Quelques années avant la Révolution, les inhumations dans ce cimetière et dans ceux des autres paroisses de la ville furent supprimées et transférées à la grande nécropole commune de Bois-Moreau, derrière Saint-Patern, et qui se déplacera bientôt encore]. Chapelle, sacristie et cimetière, unis à la fabrique de la paroisse par ordonnance royale du 30 janvier 1739, et par décret épiscopal du 22 juillet suivant [Note : Cette fabrique en prit possession le 27 du même mois], furent vendus nationalement, le 23 avril 1794, au prix de 2.185 livres. L'acquéreur, qui voulait démolir les constructions pour rebâtir à leur place, demanda l'alignement le 21 juin 1797.

Non content d'avoir fait bâtir cet édifice, le duc Jean V, alors en son château de l'Hermine, fonda, le 15 janvier 1428 (n. st.), la chapellenie de Notre-Dame, qui devait s'y desservir de trois messes au moins par semaine, et qu'il dota de rentes sur plusieurs maisons situées dans la paroisse de Saint-Patern. En 1673, cette rente était de 12 livres et quelques sous assis sur le domaine du roi. Le fondateur en avait réservé à ses successeurs le droit de présentation, que l'on trouve exercé par les monarques français, à partir de 1532, date de la réunion du duché de Bretagne à leur couronne. Sur la résignation du titulaire Robert Morin en faveur des Carmes du Bondon, le roi annexa le 22 mai 1626, la chapellenie au couvent de ces religieux, sauf l'assentiment de l'évêque, qui ne fut probablement pas accordé, puisque nous rencontrons des présentations royales jusqu'en 1720.

Nous avons vu la confrérie des trépassés venir se fixer ici en 1749. Ajoutons que, à leur arrivée à Vannes et avant de pouvoir occuper leur monastère en construction, les Ursulines s'établirent auprès de cette chapelle, dont elles se servirent pour leurs offices. La Confrérie du Saint-Sacrement, nouvellement érigée, y avait aussi son siège, lorsque, par une bulle du 15 octobre 1610, le Pape Paul V l'enrichit de grandes et nombreuses indulgences. Avec le temps, il s'y fit plusieurs fondations de messes.

Au nord-ouest de la cathédrale et sans lui être contiguë, la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, en forme de rectangle, longue d'environ 19 mètres sur 7 mètres de largeur, fut construite, en 1310, par les ordres et aux frais de Jean Le Bozec, chanoine et archidiacre de Vannes, pour servir de baptistère, conformément à l'antique usage de placer les piscines baptismales dans des bâtiments séparés des églises. Au siècle suivant, elle tombait en ruines, et le chapître permit, le 13 janvier 1438 (n. st.), au vicaire Jean Le Fauchour de percevoir durant sa vie, comme il le faisait lui-même de temps immémorial, les oblations qui s'y recueillaient, mais à la condition de la rebâtir sur le même plan et à la même place ; il devait être libre de se faire inhumer dans le nouvel édifice, sans pouvoir y administrer à ses paroissiens d'autres sacrements que celui du baptême. On ignore s'il profita du privilège relatif à sa sépulture, mais on sait que Georges d'Arradon, évêque de Vannes, y fut enterré, en 1598, à l'entrée du chœur et en face de l'autel. Appartenant au chapitre et portant dans ses vitres les armes de la ville, elle fut abandonnée et faillit être démolie en 1768, lorsque les chanoines autorisèrent les paroissiens à recevoir du vicaire et de ses auxiliaires le baptême sur les fonts de la cathédrale, alors au bas de la nef et du côté de l'évangile, dans la chapelle de la Trinité, d'où ils ont été, en 1856, transportés en face et de l'autre côté de la nef. Malgré les projets de 1768, ce bâtiment n'a disparu qu'en 1856, quoiqu'il eût été vendu comme bien national, le 16 juillet 1791, pour la somme de 2.725 livres.

Le 14 août 1379, Jean Le Taillandier, chanoine et trésorier de la cathédrale, fonda une chapellenie de Saint-Jean-Baptiste, aliàs de Saint-Jean l'Évangéliste, à la présentation du chapitre et pour y être desservie de trois messes par semaine, des morts le lundi, de la Trinité le jeudi, et de Beatà le samedi. Il imposa, en outre, l'obligation pour le chapelain d'assister aux, offices du chœur de la cathédrale, sous peine d'encourir une amende. Pour racheter des dîmes et doter ce bénéfice, il remit 100 livres de forte monnaie au chapitre qui, le 30 juillet 1447, acquit d'Hervé Maydo, seigneur de Tréduday, en Theix, 150 perrées de froment de rente, dont dix au profit du titulaire de cette chapellenie.

La maison vicariale ou presbytère de Saint-Pierre se trouvait en face de cette chapelle de Saint-Jean et formait l'angle nord des rues des chanoines et de Saint-Jean devenue la rue du Nord, après avoir porté différents autres noms. Menaçant ruine depuis 1701, elle fut reconstruite de 1727 à 1735 et vendue nationalement pour 2.425 livres, le 20 avril 1791. Au milieu du XVIIème siècle, le vicaire avait la jouissance d'une prairie auprès de la Madeleine.

Ajoutons enfin pour terminer que la suppression des paroisses du Mené et de Saint-Salomon vint augmenter, en 1791, celle de Saint-Pierre devenue paroisse épiscopale, en vertu de la Constitution civile du clergé. Elle gagna aussi la chapelle du collège, conservée au culte, comme l'église de Saint-Salomon, mais à titre de simples oratoires de la paroisse, desservis d'une messe basse chaque dimanche.

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Vicaires de Saint-Pierre.

1367-1378. Pierre Louenan, originaire de cette paroisse.
1383-1398. Jean Le Forban ou Le Sorban.
1414-1419. Jean Collet administra les derniers sacrements à saint Vincent Ferrier et fut présent à son décès. Il mourut lui-même peu avant 1435.
1435-1438. Pierre Fauchour. Il avait pour compétiteur Alain Morvan, pourvu en Cour de Rome sur la mort de Collet. Par une bulle de 1435, le Souverain Pontife Eugène IV délégua l'abbé de Prières et le chanoine Jean Prigent, pour juger la question. La sentence est inconnue. On pourrait supposer que les concurrents s'arrangèrent, puisqu'ils furent successivement titulaires du bénéfice.
.... 1454 ... Alain Morvan succède à Faucheur ou le déboute et meurt à une date inconnue.
.... 1472 ... Olivier Bonouc, dont on ne connaît que le nom, encore d'une lecture douteuse.
1487-1490. Martin Bernard, déjà remplacé en 1491.
1491-1517. Pierre Gicquel ou Guyot, ou l'un après l'autre, si ce n'est pas le même personnage.
1527-1534. Guillaume Le Roux. En 1500, il résigna la paroisse de Sainte-Croix de Josselin.
1536-1537. Pierre Merel.
1543-1556. Jean Baluart. Il fonda, le 18 avril 1552, la chapellenie du Saint nom de Jésus, desservie à la cathédrale et présentée par ses successeurs dans ce vicariat.
1557-1564. R. Bernard du Val, membre probablement de la famille de ce nom, en Landévant.
1564-1578. Bernard Joube, prêtre du diocèse et sacriste de la cathédrale, pourvu par l'official, le 29 mai 1564, en l'absence de Guenhaël Le Floch, vicaire général.
1580-1582. R. Étienne Anno résigna, le 24 décembre 1582, entre les mains de l'Ordinaire, et devint ensuite recteur de Tréal.
.... 1584 … Olivier Caro, originaire de Saint-Servant et probablement débouté de ses prétentions au vicariat de Saint-Salomon.
1585-1589. Raoul Joube, prêtre du diocèse et recteur de Bignan, qu'il résigna, optant pour Saint-Pierre.
1589-1599. Jean Nepveu, choriste de la cathédrale, présenté par le chapitre, le 14 avril ou août 1589, mourut en novembre 1592. Pendant les troubles de la Ligue, il se trouva pourvu simultanément de plusieurs bénéfices à charge d'âmes.
1593-1612. François Preau, prêtre du diocèse de Saint-Malo et choriste de la cathédrale de Vannes, présenté par le chapitre, le 8 janvier 1593, demanda à celui-ci, en 1596, une pension annuelle ou portion congrue et un curé payé par ce corps qui ne lui répondit pas. Il mourut dans le courant de novembre 1612.
1613-1615. R. Pierre de Vennes, chanoine de Vannes, présenté par le chapître, le 4 juin 1693, résigna en mai 1615, et mourut l'année suivante.
1615-1619. Raoul Roperts, prêtre de Noyal-Pontivy, présenté par le chapître, le 22 mars ou 22 mai 1615, mourut le 9 mars 1619.
1619. R. Julien de Louché ne fit que passer, puisqu'il résigna en juin 1619.
1619-1623. Jean Boisadam, probablement de Bréhan-Loudéac, dans le diocèse de Saint-Brieuc, présenté par le chapître, le 28 juin 1619, mourut vers le milieu de 1623.
1623-1634. R. Jean Dorigny, chanoine de Vannes, présenté par le chapître, le 22 septembre 1623, fut pourvu par l'évêque le 24 du même mois. Le 19 avril 1624, le chapître lui défendit de prendre le titre de recteur et de pasteur de la paroisse. En mai 1634, il permuta avec le suivant contre le rectorat de Plouhinec. De son temps et après lui, la messe paroissiale se célébrait, avec prône, « en l'église de Monsieur Saint Michel, située aux faubourgs de Vennes, laquelle », dit l'acte de fondation de la Confrérie des trépassés du 23 avril 1543, « au temps jadis a esté la paroissialle esglise des nobles, bourgeois, manants et habitants de la ville de Vennes, en laquelle esglise et son cemittière furent et sont enterrés et inhumés plusieurs et infinis corps des anciens bourgeois et autres de la ville et fauxbourgs de Vennes ».
1634-1639. R. Henri Basseline, recteur de Plouhinec, pourvu par l'évêque, le 6 mai 1634, prit possession le même jour. Il succéda aussi à Dorigny dans la prébende théologale. Le 17 juillet 1639, il résigna ce vicariat et devint plus tard recteur de Saint-Jean-Brévelay.
1639. Jean Magreix, originaire de Berric, présenté par le chapître, le 23 juillet 1639, mourut au mois de septembre suivant.
1639-1641. Julien Le Mée, prêtre du diocèse et sieur de Botloré, en Arradon, présenté par le chapître, le 23 septembre 1639, mourut en 1641.
1641-1644. D. Jean Lucas, de Saint-Jean-Brévelay et licencié in utroque jure, présenté par le chapître, le 18 octobre 1639, pourvu par l'évêque le 20, prit possession le 24. Il fut destitué par le chapitre, le 18 novembre 1644, et un arrêt du parlement confirma cette révocation, le 9 ou le 17 octobre 1645, et fit cesser l'administration de la paroisse par Lucas qui la détint jusqu'à cette sentence. Décédé à Vannes, le 28 novembre 1645, cet ex-vicaire fut inhumé, le 29, dans l'église du Mené.
1644-1645. R. Pierre Restif, curé de Saint-Patern, dut résigner en 1645 et devint ensuite vicaire perpétuel de Saint-Salomon, sans avoir administré la paroisse de Saint-Pierre.
1645-1678. R. Guillaume Le Gallois, du diocèse de Coutances, licencié in utroque jure et chanoine de Vannes, présenté par le chapître, le 20 octobre 1645, eut la velléité de se retirer en 1669 et résigna définitivement entre les mains du chapitre, le 22 septembre 1678.
1680-1701. François Le Gallois, docteur en théologie et chanoine de Vannes, succéda sans doute au précédent. Il ne mourut probablement pas à Vannes.
1701-1702. R. Pierre de Chalons, de Lyon et chanoine de Vannes, présenté par le chapitre, le 7 avril 1701, pourvu par l'Ordinaire le 15, prit possession le même jour. Après avoir résigné, le 19 janvier suivant, il devint recteur de Sarzeau, où il mourut le 12 octobre 1718.
1702-1703. Julien Le Piniec, prêtre du diocèse et docteur de Sorbonne, pourvu par l'évêque, le 23 janvier 1702, prit possession le 11 août. Décédé à Rennes, le 18 mai 1703, à l'âge de 33 ans, il fut inhumé dans l'église paroissiale de Toussaint.
1703-1718. Louis de Keralbault, né à Baden et chanoine de Vannes, présenté par le chapître, le 23 mai 1703, fut pourvu par l'évêque et prit possession le même jour. Mort subitement au presbytère, le 5 janvier 1718, il fut inhumé, le 6, à la cathédrale, dans la chapelle de Saint-Vincent. Depuis le commencement du XVIIème siècle, presque tous les vicaires successifs de Saint-Pierre appartenaient au chapître. Sous le vicariat de Louis de Keralbault, le général de la paroisse obtint, le 5 juin 1710, un arrêt du Parlement défendant au chapitre de présenter à l'avenir aucun de ses membres.
1718-1778. Joseph Touzée, originaire de cette paroisse, docteur en théologie de la faculté de Bourges, pourvu de ce vicariat par un vicaire capitulaire, le 7 janvier 1718, en prit possession le lendemain. Devenu trésorier de la cathédrale en 1735, il fut, la même année, dispensé par un bref pontifical de l'incompatibilité de ses deux bénéfices. Malgré une tentative faite en 1721, il ne devint pas chanoine. Après avoir administré cette paroisse pendant plus de 60 ans, il mourut à l'âge de 91 ans passés, le 15 septembre 1778, et fut inhumé, le 16, à 7 heures du soir, dans le caveau situé sous le chœur de la cathédrale.
1778-1792. Joseph Gueheneuc, originaire des Fougerêts et prêtre de la paroisse de Saint-Pierre, présenté par le chapître et pourvu par l'évêque, le 28 septembre 1778, prit possession le 1er octobre. On ignore ce qu'il devint pendant la Révolution. La dernière fois qu'on en trouve mention, c'est le 20 juin 1792, date à laquelle le directoire du département refuse de délibérer sur une pétition des citoyens de la ville épiscopale qui demandent son arrestation immédiate, ainsi que celle de tous les autres prêtres de Vannes.

(Abbé Luco).

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