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ORIGINES DE VANNES — Les rois de Bretagne

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Mais le feu couvait sous la cendre : Jarnithin, un riche Vannetais, prend le titre de roi ; après lui, le comte de Léon, Morvan surnommé Lez Breiz, — le soutien des Bretons, — mène la lutte contre Louis le Débonnaire qui reprend Vannes, en 811, poursuit Morvan jusqu'à l'Ellé près duquel le chef breton tombe, dans la forêt de Priziac, sous les coups d'un soldat obscur nommé Coslus. Louis, avant de retourner en France où l'attendent bien des mésaventures, donne le gouvernement de Vannes à un tout jeune homme, Nominoé qui, en 826, prit le titre de lieutenant-général de l'empereur pour toute la Bretagne. Nous voilà loin de la farouche légende popularisée par le Barzaz Breiz nous montrant le jeune chef indépendant conduisant à Rennes des sacs de cailloux pour payer le tribut des Bretons et jetant dans la balance la tête de l'intendant franc pour parfaire le poids.

Le loyalisme de Nominoé envers l'empereur, même déchu, ne se démentit pas jusqu'à la mort de Louis le Débonnaire survenue en 840 : son refus de participer à la révolte de Wiomarch, en 822, et les termes de la donation qu'il fit, en 834, à l'Abbaye de Redon en font foi. Il défend le territoire confié à sa garde, aussi bien contre les Normands qui commencent leurs incursions que contre le comte de Nantes.

A l'avènement de Charles le Chauve, il ne se croit pas davantage délié de ses serments ; ce n'est qu'après la bataille de Fontanet que, ne sachant plus au juste à quel roi il doit obéir, il se déclare indépendant.

Rainald, comte de Nantes, veut ramener la Bretagne sous la domination franque : Erispoé, fils de Nominoé, essuie un échec au passage de la Vilaine, mais Lambert, le concurrent de Rainald, accourt à la rescousse, suit son rival qui se retire alourdi par son butin, le surprend à Blain et le tue. A la suite de cette victoire, Nominoé, prend le titre de duc, — les chroniqueurs francs disent : de roi — et se fait couronner à Dol. Tout son règne se passe en luttes contre les Francs et les Normands et en discussions avec les évêques sur lesquels il s'arroge le droit de nomination et de déposition et qu'il essaie de soustraire à l'autorité de l'évêque de Tours, en nommant celui de Dol métropolitain de Bretagne ; il tient même, en 848, à Coëtleu, à moitié chemin de Vannes à Redon, un concile où il dépose Suzannus, évêque de Vannes et trois autres, accusés de simonie.

A la suite d'une incursion des Bretons au Mans et à Saint-Florent-sur-Loire, Charles le Chauve entre en Bretagne et se fait battre, à la fin de juin 845, à Ballon, près de Redon ; il songe à la revanche, mais trouve plus prudent de traiter avec Nominoé, dont, eu 846, il reconnaît l'indépendance. L'année suivante, les Normands font leur apparition et Nominoé, après quelques rencontres indécises, achète leur retraite ; il peut alors s'adonner à l'oeuvre de la Bretagne intégrale qu'il s'est tracée. Les pays de Marches, — Rennes et Nantes — sont restés francs : il les conquiert et les démantèle, puis, poussant son succès, il va détruire Angers en 851, et ne s'arrête qu'à Vendôme où il meurt subitement, vers le 10 juillet de la même année, et est inhumé à Redon.

Son fils aîné, Erispoé, lui succéda sur le trône de Bretagne, pendant que le cadet, Pasqwiten, prenait le titre de comte de Vannes. Charles le Chauve crut le moment favorable pour reprendre tout ce qu'il avait dû concéder à Nominoé : il fut encore battu, le 22 août 851, par les Bretons, sur la rive gauche de la Vilaine, du côté de Segré, perdit la fleur de son armée et galopa, sans reprendre haleine, jusqu'à Angers, d'où il proposa une entrevue à son vainqueur qu'il reconnut comme roi des Bretons en échange d'un hommage plus décoratif que réel pour le pays de Marches et une partie de l'Anjou et du Maine.

En 854, les Normands remontent la Vilaine jusqu'à Redon, pendant que Sidric, l'un de leurs rois de la mer, dévaste les côtes du Bro-Wérech ; Pasqwiten et l'évêque Courantgen sont capturés par les pirates : pendant qu'on traite de leur rançon, Erispoé vient s'enfermer dans Vannes où il loge dans la maison de l'évêque ; les Normands n'osent tenter de l'y forcer.

Pour s'assurer, contre ces terribles ennemis, l'alliance du roi de France, Erispoé médite de marier sa fille à Louis, fils de Charles le Chauve, avec le Maine comme dot : pendant cette négociation, il est assassiné, en novembre 657, au pied de l'autel, par son cousin Salomon qui craignait qu'Erispoé ne songeât à prendre le prince français comme héritier de Bretagne.

Salomon s'empare du pouvoir malgré l'indignation soulevée par ce meurtre ; pendant quatorze ans, pressé entre les Normands et les Français, il joue un jeu de bascule, tantôt s'alliant à Hastings et lui envoyant des renforts, comme à Brissarthe où Robert le Fort trouva la mort en 866, tantôt se réconciliant avec le roi et armant, en 869, contre son ancien allié. Hastings furieux remonte de nouveau la Vilaine, mais un défi hardi de Gurvand, gendre d'Erispoé, lui fait faire demi-tour sans coup férir. A partir de ce succès, Salomon s'intitule : Prince par la grâce de Dieu, de toute la Bretagne et d'une partie de la Gaule. Quand, en 872, les Normands se sont rendus maîtres d'Angers, il marche contre eux à l'aide du roi de France, détourne le cours de la Maine, met ainsi à sec et détruit la flotte des Gens du Nord.

Accablé par de tardifs remords au sujet du meurtre de son prédécesseur, il essaie de s'en faire absoudre à Rome, mais est fait prisonnier par Pasqwiten et Gurvand, Comte de Rennes, le frère et le gendre de sa victime, qui lui crèvent les yeux, le 25 juin 874 ; il en mourut. Il fut sanctifié, sous le nom de Saint Salomon par la croyance populaire ; le lieu de sa mort en conserve encore le nom de La Martyre et l'une des paroisses hors murs de Vannes se plaça sous son invocation.

(E. Fonssagrives).

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