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La mise en état de défense de Vannes pendant la Révolution

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Pendant la Révolution, la sécurité de la ville de Vannes fut, à diverses reprises, menacée par l'état insurrectionnel des campagnes et les attaques sur les côtes. Siège de l'administration départementale, centre militaire, dépôt de matériel de guerre et d'approvisionnements, la ville, qui débordait déjà largement les limites de sa vieille enceinte, avait besoin d'une protection contre les coups de main. Des dispositions défensives, assez improprement appelées « fortifications », qui n'étaient en réalité que des organisations de fortune, furent improvisées en 1793, puis développées les années suivantes et plus ou moins entretenues jusqu'en 1802.

Anciens remparts de Vannes (Bretagne).

La présente communication a pour objet d'exposer les diverses mesures projetées ou prises pour la défense de la ville, d'après des correspondances officielles, minutes ou pièces diverses conservées aux archives départementales (L. 133, 143, 144, 156, 157, 158, 159, 279, 536, 537, 540, 790, 793) et aux archives municipales.

La première alerte eut lieu en mars 1793, au moment des troubles provoqués par la levée des 300.0000 hommes. Pontivy se trouva en grave danger, La Roche-Bernard et Rochefort-en-Terre tombèrent pour quelque temps aux mains des insurgés. A Vannes, qui fut aussi menacé, on barricada les portes, on obstrua par des abatis les chemins d'accès, on érigea quelques ouvrages défensifs. C'est alors qu'une caserne fut créée à la Visitation ; des casernements auxiliaires étaient organisés aux Jacobins et dans les autres couvents.

D'après un état du 23 juillet 1793, il n'y avait pas moins de 10 casernes, savoir : Nazareth, la Visitation, les Jacobins, rue du Four, le Poulho, le Mené, les Carmes, la Retraite, le Collège, le Séminaire, contenant en tout 757 lits.

A partir de l'an II, une station navale, composée de 2 chasse-marée, défendit le golfe (on disait alors la rivière) du Morbihan.

En vendémiaire an III, fonctionnait un atelier « privatif » pour la fonte des canons, appartenant au citoyen Chatel et à ses associés.

Le 10 frimaire de la même année, fut établi un premier projet de « fortifications ». Il s'agissait d'assurer autour de la ville et de ses faubourgs une continuité de clôtures, en utilisant les murs existants, d'obstruer les chemins secondaires et, sur les routes principales, d'établir des barrières défendues par des postes.

L'enceinte projetée partait de la Sentière ; ce manoir était situé à l'extrémité de la Rabine, à peu près à la hauteur de la fonderie de Kerino, à l'endroit où le chenal venant du port tournait alors brusquement vers l'ouest pour suivre la dépression des marais de Trussac [Note : En 1575, d'après un minu, la maison noble de la Sentière appartenait aux enfants mineurs de Jean le Saut et était indiquée comme située près le havre de mer appelé Morguennec]. Un mur à construire devait relier l'enclos du manoir à celui du Père-Éternel (alors propriété du citoyen Béchu), une barricade avec tranchée fermant le passage, entre la Sentière et la mer.

L'enceinte se continuait par la clôture du couvent du Père-Éternel, puis par celle du couvent des Carmes (la ruelle séparant les deux monastères étant fermée par une barricade), par les murs extérieurs du jardin des Ursulines, puis par ceux du Petit-Couvent. Dans l'intervalle entre les deux derniers enclos, on prévoyait la construction d'un mur percé de deux barrières, l'une donnant sur la route d'Arradon (rue Pasteur), l'autre sur la route de Trussac [Note : Celle-ci était dans le prolongement de la rue de la Salle d'Asile et conduisait à Trussac par la rue actuelle Joseph Sauveur], au-dessus de la fontaine de la Pie [Note : La fontaine de la Pie est encore représentée rue Pasteur par un reste de bâti de pompe].

Par les murs du Petit-Couvent, on gagnait le « prateau du Bodan » (vers l'extrémité actuelle de la rue Richemont), puis la Vieille-Boucherie, où des barricades devaient obstruer la rue de ce nom (rue de la Loi) [Note : La barricade de la rue de la Vieille-Boucherie allait de la « maison des sorciers » à « la maison du citoyen Galles »] et ses aboutissants.

Sur le grand chemin d'Auray (avenue Hoche), une barrière était établie « à prendre du coin du mur du jardin de la ci-devant poudrière » ; plus loin, une barricade avec tranchée en travers du chemin conduisant à la fontaine du Garnier (chemin de Rohan).

La ligne de défense se poursuivait par la clôture du couvent de Nazareth, qu'une tranchée devait prolonger jusqu'au ruisseau de l'étang l'Évêque, au lieu dit « les grandes murailles ».

L'étang l'Évêque, alors assez vaste, continuait la protection, et sa chaussée était défendue par un système de barricades et de tranchées.

Sur la route de Locminé, on plaçait une barrière « près du ci-devant Laboureur » (sans doute une ancienne enseigne d'auberge, qui, d'après certains détails, devait se trouver vis-à-vis le débouché de l'ancienne route de Josselin). — Une autre était prévue au haut de la rue de Boismouraut (Rue de l'Hôpital), « à prendre au coin du jardin comme on détourne à Champ-Gauchard ».

Des tranchées et barricades devaient obstruer les extrémités et les abords de la chaussée de l'étang au Duc. Enfin on établissait des barrières à la Tête-Noire (route de Rennes) et au bas de la rue de Groutel (route de Nantes).

Le quartier de la Garenne était clos par des tranchées « sur la rue de la petite Garenne » [Note : Il s'agit sans doute de la rue actuelle de la Confiance, qui devait primitivement prolonger la ruelle encore désignée sous le nom « de la petite Garenne », avant la correction de la rue du Roulage aux abords du pont de la Tannerie], vers « la cidevant croix du Jointo », « au haut du pré de la maison de Riallant ». Une barrière fermait le chemin du Verger et était surveillée par le corps de garde de la place de la Montagne. Celle-ci n'était autre que le plateau de la Garenne et devait son nom à la montagne, avec colonne, qui y avait été érigée pour la fête du 20 prairial an II (fête de l'Etre Suprême), montagne qui subsista jusqu'en l'an IV.

Une barricade au haut de la rue de Calmont-Haut et une barrière « à prendre de la maison de bled à la calle du même nom » complétaient l'ensemble défensif extérieur.

D'autre part, des portes et barrières fermaient les issues de la vieille enceinte aux portes « Salomon, du département [Note : Porte sur la rue actuelle Emile Burgault], du Vengeur public [Note : Porte sur la rue actuelle Brizeux], de la Prison [Note : Porte Prison], de la Poterne ».

Ce projet comportait un très vaste périmètre, difficile à garder, et des travaux très importants. Le commissaire de la Convention Brüe, tout en consentant à l'installation des barrières en vue de tranquilliser les habitants, les jugeait inutilement coûteuses. L'agent national du district était d'avis de s'en tenir tout d'abord à la fermeture des portes de la vieille enceinte et de n'enclore les faubourgs que plus tard.

Il y eut néanmoins des travaux réellement exécutés, ainsi qu'en font foi certains mémoires concernant : le corps de garde de Nazareth, les barrières de Nazareth, du chemin de Rohan, du moulin l'Évêque, les corps de garde du Poulho (rue Richemont) et de la chapelle du Féty.

Des palissades destinées à Belle-Ile, déposées sur les quais du port, qui n'avaient pu être expédiées en raison de l'insécurité des transports par mer, furent employées en partie aux travaux de défense.

D'autres mémoires mentionnent un plafond en planches établi sur la tour du collège, pour en faire un observatoire, et des journées employées à vider le temple de la Raison (cathédrale), où fut organisé un chantier pour les travaux de charpente. Une lettre du 10 pluviôse an III, de l'agent national Jacques Glais, annonce qu'il s'est procuré les noms de 10 ouvriers charpentiers et scieurs de long pour débiter les bois destinés aux barrières.

En même temps, on s'occupait de niveler la place de la Liberté (place actuelle de l'Hôtel-de-Ville), servant au rassemblement de la garnison, et on en abattait les arbres. On comptait utiliser les pierres provenant du nivellement pour la construction des murs et barricades.

Une lettre du citoyen Autissier à la Société populaire, du 12 floréal an III, se plaint de la lenteur des travaux, ainsi que du service de garde défectueux ; 40 jeunes gens, dit une lettre des administrateurs au général Hoche, ont pu sortir avec armes et cartouches pour rejoindre les brigands.

Le collège fut aménagé en parc d'artillerie, des râteliers d'armes et supports de harnais placés dans la chapelle. Le caveau « dit du père Huby » fut affecté comme magasin à poudre.

Une certaine détente se produisit peut-être après le 1er floréal, date à laquelle fut signée la paix de la Mabilais, mais messidor devait être un mois de sérieuses alarmes.

Le 3, on apprenait la prise par les chouans de la poudrerie de Pont-de-Buis [Note : A la fin de prairial, les chouans enlevèrent à Pont-de-Buis plusieurs chariots de poudre. Le convoi fut dirigé sur le Morbihan, une partie par la montagne Noire et Séglien, vers Guern et Bubry; une autre partie par le sud du Faouët et Meslan, vers Pont-Callec (Archives du Morbihan. L, 1004)] ; le 5, arrivait la nouvelle d'un combat naval entre Groix et Belle-Ile ; trois vaisseaux sur 14, le Formidable, l'Alexandre, le Tigre sont perdus, le reste se réfugie à Lorient.

Le 9, a lieu le débarquement des émigrés sur la plage de Carnac, suivi de leur déploiement entre les rivières d'Auray et d'Étel.


Le 17, 6 bâtiments anglais armés, canonnières et corvettes, pénètrent dans la rivière du Morbihan et attaquent les bâtiments de la station ; la corvette l'Oiseau est sabordée et incendiée ; le cutter de la république le Henry est coulé près de l'Ile-aux-Moines ; un troisième bâtiment doit son salut au fait qu'il se trouvait échoué sous Bernon. Le 18, le brick l'Egalité de Bordeaux est pris par les Anglais en rade de Roguédas. Le 20, les chouans se montrent à Saint-Guen. Le 24, une tentative de débarquement est repoussée entre Saint-Jacques et Beglane, dans la presqu'île de Rhuys.

Des rassemblements suspects au château de Beauregard sont signalés par les autorités de la Roche-Sauveur ; une perquisition y est faite le 16, d'ailleurs sans résultats.

L'alerte avait été vive dans la ville de Vannes, les magasins avaient été évacués précipitamment et l'on se disposait à transférer l'administration départementale à Ploërmel, où des logements étaient préparés.

Mais les succès des troupes de la république et finalement la reprise de Quiberon, le 2 thermidor, rassurèrent les autorités et les citoyens du chef-lieu du Morbihan.

L'alerte passée, on se préoccupa avec une activité renouvelée de mettre les principaux centres du département à l'abri des surprises. Vers la fin de l'an III et au commencement de l'an IV, des organisations défensives furent établies pour « claquemurer » Josselin, Ploërmel, Auray, Locminé, Pontivy, Hennebont, Muzillac, la Roche-Sauveur, Gourin, le Faouët.

La flottille du Morbihan fut reconstituée et comprit trois chasse-marée et une chaloupe.

En brumaire an IV, on travaillait encore à aplanir la place de la Liberté, en comblant une cavité qui s'y trouvait, en vue de permettre la manœuvre des pièces d'artillerie. Il fut même question de supprimer sur cette place un puits public jugé encombrant ; mais on y renonça devant les protestations des habitants du quartier. Un procès-verbal du 9 brumaire an IV, des effets nécessaires aux corps de garde, énumère les postes ci-après : la Garenne, le parc d'artillerie, Nazareth, le Petit-Couvent, le Poulho, Sallaison ? (peut-être un dépôt de vivres), Calmont, la place.

Le 19 frimaire suivant, les administrateurs du département, particulièrement inquiets, invitent la municipalité à faire publier « qu'aussitôt la générale battue, chaque citoyen ait soin de sortir de sa maison, de la faire illuminer et de fermer portes et fenêtres ; il doit être défendu aux femmes de circuler jusqu'à la retraite .... le rendez-vous de la garde nationale est sur la place de la Réunion ».

Ces précautions étaient justifiées par le fait que le matin même, à 2 h. 1/4, une patrouille avait rencontré un parti de chouans, avait dû se replier et, dans sa retraite, avait essuyé 3 coups de pierrier ; elle ramenait 3 volontaires blessés. Deux jours après, le 21, la ville était attaquée, la nuit, par la route de Locminé.

Le 4 nivôse an IV, un nouveau projet de « fortifications » est établi par le général Lemoine commandant la division.

Ce projet est plus restreint que celui de l'an III. On renonce à comprendre dans le périmètre défendu les quartiers de la Garenne et du port.

On condamne solidement les portillons des portes Poterne et Saint-Jean (rue Brizeux) pour diminuer le nombre des postes. La fermeture des autres portes doit avoir lieu tous les soirs.

Sur la douve de la Garenne, le projet établit une forte barricade avec barrière entre la tour de la Pistole [Note : La tour de la Pistole, actuellement rasée au niveau des créneaux du rempart, se trouve auprès de la porte Prison, du côté de la tour du Connétable ; elle est comprise dans les dépendances de l'hôtel de Sécillon, rue des Vierges] et , le mur de clôture de l'hôpital Saint-Nicolas. Une autre barricade avec barrière ferme la rue des Jacobins (rue du Roulage) « près le corps de garde de Saint-Pierre », avec un retour permettant de battre « le petit chemin qui conduit vers la Garenne » (sans doute la rue de la Confiance). Le système défensif se poursuit par une barricade sur la chaussée de l'étang au Duc, une barricade avec tranchée entre le Champ-Gauchard et l'étang, une barrière avec corps de garde au Champ-Gauchard (rue de l'Hôpital), les murs du cimetière, une barrière « au bon Laboureur » (route de Locminé), une barricade avec porte sur la chaussée de l'étang l'Évêque, une palissade entre cet étang et l'enclos de Nazareth, une barrière avec corps de garde à Nazareth, une barricade avec barrière et corps de garde au Poulho (rue Richemont), une barricade avec barrière sur les douves du port.

Pour garantir le plateau de la Garenne, position dominant, une grande partie de la ville, on prévoit « des coupures et embarras dans les petits chemins qui y aboutissent du côté de la campagne, pour entraver et arrêter l'ennemi qui voudrait tenter de s'y porter ».

Le 23 germinal, le général Quantin propose d'employer aux travaux de défense les matériaux du cloître de la cathédrale « dont la couverture tombe en ruine », de l'enceinte du cimetière de Saint-Patern, de la chapelle Sainte-Catherine, enfin des jetées qui prolongeaient dans le port le débouché du ruisseau devant la porte Saint-Vincent, dite alors porte du Sans-Culotte [Note : La statue du Saint avait été, par ordre de Prieur de la Marne, remplacée par celle d'un Jacobin, ou plus exactement d'un volontaire (lettre au ministre de la police générale du 6 germinal an IV)]. Ces jetées étaient destinées à former une écluse. Le citoyen Pellegrin, sous-commissaire de la marine, s'opposa à la démolition des jetées ; les pierres de taille en provenant seraient, écrivait-il, mieux employées à réparer les quais qui menacent ruine. L'administration départementale donna satisfaction à cette réclamation, appuyée par Laumailler, elle prescrivit en même temps de revenir au projet antérieur de barrer la Rabine vers la Sentière et d'élever un mur entre ce manoir et l'enclos de Père-Éternel. L'église de Saint-Patern fut utilisée alors comme chantier pour les scieurs de long et charpentiers [Note : Après les affaires de Quiberon, la cathédrale avait été affectée au dépôt du butin considérable recueilli dans la presqu'île. Le culte avait été transféré à la Garenne]. On employa les bois provenant des magasins nationaux, du couvent de Nazareth, des biens d'émigrés, du chantier du marché au Seigle ; on se procura chez le citoyen le Paviec des fers pour les pentures et fléaux des barrières.

Les travaux paraissent avoir été poussés assez activement, dans les premiers mois tout au moins. Le 26 pluviôse an IV, la dépense en assignats s'élevait à 152.935 livres, ce qui, d'après le cours indiqué sur le décompte, devait correspondre à 700 livres de numéraire environ.

De l'an V à l'an VII, les documents consultés ne mentionnent pas de travaux concernant les ouvrages de défense et les barrières. Mais celles-ci subsistaient toujours ; car en floréal an VI, le Ministre de la Guerre décida de les faire enlever, leurs matériaux pouvant servir à d'autres destinations. Le département protesta et s'opposa à l'enlèvement ; le 14 thermidor, le Ministre, tout en faisant valoir « l'inutilité de ces ouvrages imparfaits qui ne présentent aucun moyen défensif », consentit néanmoins à en ajourner la démolition, pour tranquilliser les autorités locales.

En l'an VIII, la chouannerie devint plus inquiétante ; une attaque sur Vannes eut lieu le 4 brumaire. On retrouve pour cette époque des mémoires de travaux se rapportant aux points suivants : barrière Saint-Pierre (rue des Jacobins), barrière de l'étang au Duc, Champ-Gauchard, Boismoreau, rue des Fontaines, route d'Auray, Vieille-Boucherie, Poulho, Père-Eternel, Calmont-Haut et Calmont-Bas, bas de la Garenne, Verger, porte Saint-Salomon. Cette énumération montre qu'on s'était décidé à comprendre de nouveau la Garenne dans le périmètre défensif. Des travailleurs et des voitures furent requis dans les communes limitrophes (Saint-Avé, Arradon, Plœren, Saint-Nolff) ; les travailleurs étaient payés sur les amendes infligées aux communes rebelles.

En l'an IX, les autorités civiles et militaires demandèrent des réparations aux ouvrages ; le préfet répondit qu'il n'avait pas de fonds.

L'an X vit la fin des « fortifications » de Vannes. Le 14 floréal, le maire demanda à vendre les barrières « que, dit-il, on enlève furtivement pièce à pièce ». Le général Grigny, commandant la 3ème division de l'armée de l'Ouest, donna son consentement ; « les circonstances, écrivit-il, ont rendu ces barrières de la plus parfaite inutilité ; la nature de la tranquillité actuellement établie, la force du gouvernement ont brisé les barrières morales qui désunissaient vos administrés ; les barrières de bois tombent d'elles-mêmes. Je ne vois aucun inconvénient à ce que leurs débris soient enlevés. Il est même bon que ces témoignages de discorde et de guerre disparaissent entièrement ; ils pourraient nuire au besoin général que nous avons tous d'oublier les fatales querelles qui nous ont divisés ».

Le préfet prit un arrêté conforme empruntant au général, dans ses considérants, le rapprochement entre les barrières morales et « celles de bois ». Les matériaux devaient être vendus au profit des hospices civils.

Mais la vente ne réussit pas, faute d'enchères. Finalement on partagea les matériaux en deux lots de même valeur, l'un pour la commune, l'autre pour les hôpitaux.

Un état conservé aux archives municipales donne la répartition des matériaux entre les deux parties prenantes. Il est intéressant en ce qu'il nous donne l'état des barrières existantes au moment de leur suppression. En voici l'énumération :

Barrière rue de Pontivy. Barrière rue de l'Hôpital. Estacade près Champ-Gauchard. Barrière de l'étang au Duc. Barrière rue de Rennes. Barrière rue du Roulage. Barrière du bas de la Garenne. Barrière du Verger. Barrière de la Garenne. Barrière de Séné. Barrière du Commerce. Estacade du mur de la Sentière. Barrière du Père-Eternel. Barrière des Douves-du-Port. Première barrière rue de Trussac. Deuxième barrière rue de Trussac. Barrière d'Auray. Barrière de Rohan. Barrière de l'Evêque. Barrière chaussée de l'Evêque.

L'on peut se rendre compte, par cette énumération, que le périmètre défensif finalement constitué était, en somme, celui du projet de l'an III.

L'estimation des matériaux, faite en vue de la répartition, s'élevait au total à 841 fr. 20.

(Colonel JUGE).

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