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LE MONASTERE DU PERE-ETERNEL DE VANNES

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Le monastère du Père-Eternel de Vannes a eu pour fondatrice Jeanne de Quélen, dame de Monteville, fille de messire Grégoire de Quélen, chevalier, seigneur du Broutay, lieutenant pour le roi au gouvernement de Rennes, et de dame Claude Fouquet. Jeanne, née en 1624, chercha d'abord à plaire au monde ; mais une lecture édifiante dans la vie de sainte Thérèse la ramena complètement à Dieu. Dès lors elle se retira à Vannes, pour se mettre sous la direction des Jésuites, qui tenaient le collège. Ce n'est pas ici le lieu de parler de ses progrès dans la vertu ; qu'il suffise de savoir, pour comprendre la suite de ses oeuvres, qu'elle se fit recevoir tertiaire de l'ordre des Carmes en 1664, qu'elle commença les retraites de femmes en même temps que Mlle de Francheville, et qu'enfin elle voulut procurer l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement au moyen d'une communauté spéciale. 

Fondation

A cet effet, elle acquit d'abord un local : c'est ici que commencent les renseignements les plus précis tirés des actes originaux conservés à l'Evêché et à la Préfecture de Vannes. Le 20 juillet 1668, Jeanne de Quélen donna, de Rennes, où elle demeurait alors, une procuration à son beau-frère François de Trévegat, seigneur de Lomaria, de Limoges, etc..., et conseiller au Parlement de Bretagne, pour lui acheter à Vannes une maison appartenant aux héritiers Fruneau. 

Dès le 2 août suivant, elle acquit ainsi « la moitié d'une grande maison, couverte d'ardoize, sittuée proche la chapelle de Saint Jullien et le couvent des Carmes deschaussé, sur le port de Vannes, et la moitié de la cour, une échope joignant le derrière de la dite maison et une gallerie au dessus, et la moitié du grand jardin derrière la dite maison, le tout divisé de l'autre moitié : laquelle moitié est le bout qui donne vers le dit couvent des Carmes... »

Le 9 novembre 1669, elle acquit le reste des immeubles, savoir « la moyttyé d'une grande maison scittuée en la rue Sainct Jullien sur le port de Vannes, de la cour et jardin derrière ..., en laquelle moittyé de maison demeure a présent Guillaume Bigaré, sieur de Cano... ».

La première moitié avait été vendue 2.400 livres ; la seconde 3.800 livres ; total 6.200 livres. Et encore les ouvriers qui visitèrent la maison et ses dépendances reconnurent la nécessité de réparations diverses montant à la somme de 2.888 livres et 12 sols : ce qui montre combien l'immeuble était délabré ; d'ailleurs le procès-verbal de la visite des experts, du 3 février 1670, entre dans les plus grands détails et indique les réparations comme urgentes. 

Jeanne de Quélen ayant fait exécuter les travaux nécessaires, vint se fixer dans sa nouvelle acquisition, et elle reprit immédiatement l'oeuvre des retraites de femmes. « L'an 1671, le 30 d'octobre après midy, devant nous nottaires royaux hérédittaires de la cour et sénéchaussée de Vennes, a personnellement comparu damoiselle Jeanne de Quélen, dame de Monteville, demeurant en la rue Sainct Jullien sur le port, et paroisse de Sainct Patern de cette ville de Vennes, laquelle désirant augmenter l'honneur et la gloire du Père-Eternel, elle lui donne par ces présantes la maison où elle demeure, scittuée proche le couvent des Carmes deschaussés et chapelle de Saint Jullien, avec ses cours et jardin en despandant, pour la dite maison servir à perpétuité pour y recevoir en retraite des femmes et des filles. A cet effet, affin que le dit don soit stable et son intention exécuttée pour toujours à l'advenir, elle met la dite maison, cour, jardin, apartenances et despandances entre les mains de Mgr l'illustrisime Evesque de Vennes, de messieurs l'archidiacre et recteur de Saint Patern, et de leurs successeurs, lesquels en auront l'entière disposition et conduitte, touttefoy à condition que ce sera conformément aux intentions de la damoiselle de Monteville, qui est de ne pouvoir faire servir la dite maison à autre uzage que pour y faire les dites retraites. Il apartiendra aux seigneurs Evesques d'aprouver les personnes qui auront le soign et la conduitte immédiate, tamporelle et spirituelle de la dite maison, et ce après que les filles que la dite damoiselle de Monteville y aura establye les auront exercés pendant un an dans la dite maison. Et se réserve la dite damoiselle, pendant sa vie à elle seulle, la dite maison, cour, jardin, et la direction de choisir les filles qui se présenteront pour y demeurer, et dont après son décès l'une d'icelles aura la principalle direction pour le temporel de la dite maison, toutefois pour y agir par l'advis des autres et sans avoir aucune chosse qu'y luy soict privatiff, ains pour le tout estre commun, et sans que celles quy y seront establyes puissent ny leurs hérittiers à leur déceix prétendre aucune chose de ce qu'ils y auront porté... Et sera la chapelle, qui est à la dite maison, dédiée au Père-Eternel et entretenue pour les dites retraites... ».

Cette donation fut acceptée le 11 janvier 1672 par « noble et discret missire Louis Eudo grand-viquaire de l'Ilustrisime et révérandissime Evêque de Vennes demeurant en la maison de retraite du dit Vennes, messire Charles Le Ny, prêtre, abbé de Coetdeletz, docteur en la faculté de Paris, archidiacre et chanoinne de la Cathédralle de Sainct Pierre du dit Vennes, y demeurant au chasteau épiscopal, paroisse de Nostre Dame du Mené, noble et discret missire Raymond Le Doulx, chanoine en la dite cathédrale et recteur de la paroisse de Sainct Patern, demeurant en sa maison au forbourg et paroisse de Saint Salomon... ».

La chapelle du Père-Eternel servit aussitôt à plusieurs retraites, et la maison fournit le logement nécessaire aux retraitantes. Celles-ci se déclarèrent partout satisfaites, des pieux exercices qu'elles y avaient suivis, et demandèrent la continuation d'une oeuvre si utile. Mlle de Quélen, pour répondre à ce voeu public, se mit en rapport avec l'Evêque de Vannes, et le pria d'autoriser l'existence d'une communauté régulière dans la maison du Père-Eternel. Mgr Louis de Vautorte, demeurant en son château de la Motte, lui accorda sa demande, par acte du 19 avril 1674. « Elle recevra avecque elle, dit-il, cinq filles de qualité noble, qui y demeureront, et à leur debcez il en sera par elle, ou celle qui en aura la principale direction, reçu d'autres à proportion des debcez, et en pareil nombre, pour y vivre en commun, et qui suiveront en leur forme de vie et habitz l'observance du Mont-Carmel, et pourront avoir des filles pour leur service..... Et se pourront imposer telle retenue, prière et dévotions qu'il sera par la dite demoiselle et les dites filles avisées, selon leur zèle envers Dieu et la sainte Vierge et néanltmoins approuvées par le dit seigneur Evesque, sans que l'on puisse obliger à aucune clôture..... ».

Les retraites de femmes, on le comprend, ne pouvaient durer toute l'année, et dans les intervalles il fallait une autre occupation à la nouvelle communauté. L'adoration du très Saint-Sacrement y fut donc établie ; en même temps la clôture fut exigée. Ces deux points ressortent d'un acte du 18 mars 1675, par lequel le même « seigneur Evesque a voulu et ordonné que les filles mineures qui y sont et seront recues à l'advenir, y tienderont la closture sans en pouvoir sortir pour la communion de Pasque qu'elles feront en la chapelle de la dite maison, ny pour aller en cette ville ny autres lieux qu'elles n'ayent vingt-cinq ans accomplis, passé du quel age elles demeureront dans l'observance du Mont-Carmel. Et affin que la dévotion continue pour les dits exercices en la dite maison et les filles quy y seront reçues s'occupent aux adorations du Saint-Sacrement et oraizons, il a permis que le Saint-Sacrement soit exposé en la dite chapelle dédiée au Père-Eternel de la dite maison, le dimanche devant la feste de l'Ascension et pendant les huict jours suivantz, le jour de la feste de saincte Terraize et octave d'icelle, les jours de la Pentecoste et festes de la Chandeleure, de la Nonciation, de l'Assomption, du Mont-Carmel, et Conception de la Vierge ; et qu'il soict (conservé) au tabernacle, comme il a esté depuis que la dite chapelle est establye, et le tout à perpétuité... ». La nouvelle fondation étant faite sur les régaires ou les dépendances féodales de l'évêché, Mlle de Quélen se reconnut débitrice d'une somme de 880 livres pour indemnité de fief, et s'engagea à en payer la rente jusqu'à remboursement du capital.

Qu'on ne s'imagine pas que la fondation d'une communauté fut chose plus facile avant la révolution que depuis. Alors, comme aujourd'hui, l'autorité civile était consultée des enquêtes avaient lieu, et l'approbation n'était donnée qu'à bon escient. Le couvent du Père-Eternel de Vannes fut soumis aux formalités ordinaires. Le 9 janvier 1677 le sieur Davier, « comme sindicq de la communauté de cette ville de Vennes, déclare que l'establissement que faict damoiselle Jeanne de Quélen, dame de Monteville, n'est point à la surcharge de la ville ny du publicq, mais très advantageux à la gloire de Dieu et utille à de pauvres damoiselles qu'elle y a establies... ». Le même jour, François Le Meilleur, escuyer, seigneur du Parun, conseiller du Roy, et son procureur au présidial de Vannes, fit une déclaration analogue. 

Dès lors le roi pouvait confirmer la nouvelle fondation. C'est ce qu'il fit au mois de septembre 1679. Voici la copie des lettres-patentes de Sa Majesté. « Louis, par la grace de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présens et à venir, salut. Nostre chère et bien aimée Jeanne de Queslen, de de Monteville, Nous a très humblement fait remonstrer qu'ayant esté touchée de l'estat malheureux de plusieurs pauvres demoiselles délaissées de leurs pères et mères pendant leur minorité, et considérant les grands accidens où la pauvreté et la nécessité peuvent les réduire, faute d'une bonne éducation, elle avait résolu soubz nostre bon plaisir de faire don de la maison où elle demeure, cour et jardin en dépendant, situez près la chapelle de Saint Julien, dans l'un des fauxbourgs de nostre ville de Vannes, pour y establir un lieu de retraitte, en forme de séminaire de piété et charité chrétienne, pour y faire eslever autant qu'elle pourra les dites pauvres damoiselles jusques à leur majorité dans tous les exercices de dévotion et de vertu, convenables à leur sexe et à leur naissance, sous l'authorité, conduitte et direction de notre et féal conseiller en nos conseils le Sr Evesque de Vannes ou de ses grands vicaires, suivant les clauses et conditions portées par la dite donation et autres actes sur ce passez par la dite exposante les 30 octobre 1671, 19 avril 1674 et 8 may 1677, acceptez et approuvez par le dit Sr Evesque, dans lesquels l'exposante avoit déclaré que des personnes pieuses luy ont déposé une somme de huit mille livres pour en constituer une rente au proffict du dit séminaire, pour servir à l'éducation, nourriture et entretien de cinq filles nobles d'extraction, ainsy qu'il est plus particulièrement exprimé par les dits contracts de donation et de fondation : Ce qui ayant depuis esté communiqué à nostre procureur au siége présidial du dit Vannes et au scindic de la communauté de notre dite ville, ils y auroient d'autant plus volontiers donné leur consentement, qu'ils ont reconnu d'avantage l'utilité qu'en recevra le public. C'est dans cette vue que l'exposante Nous a très humblement fait supplier d'y vouloir donner notre agrément, lui accordant nos lettres sur ce nécessaires. Pour ces causes, désirant favoriser les bonnes et pieuses intentions de l'exposante, de l'avis de notre conseil qui a vu l'approbation du dit Sr Evesque de Vannes et le consentement donné par la dicte communauté de Vannes à l'établissement de la dite maison de charité et retraitte pour les filles mineures, en date du 9 janvier 1677, cy avec la dite donation et fondation attachez sous le contre-scel de notre chancellerie, avons de nos grace spéciale, pleine puissance et authorité royale, agréé, approuvé et confirmé, et par les présentes signées de notre main, agréons, approuvons et confirmons lesd. contracts et actes ci-dessus exprimez pour la fondation de lad, maison de retraite, pourveu toutes fois qu'il n'y ayt rien de préjudiciable à nos droicts, ny de contraire aux uz et coustumes de notre province de Bretagne, et à la charge aussy que celles qui auront lad. direction ne pourront prétendre aucun amortissement, sinon de lad. maison, cour et jardin en dépendant, que nous avons amorty et amortissons par lesd. présentes, comme à Dieu dédiés. Sy donnons en mandement à nos amez et féaux les gens tenants notre cour de Parlement de Bretagne, Séneschal de Vannes ou son lieutenant, et à tous autres nos officiers à qui il appartiendra, que ces présentes ils ayent à faire registrer, et du contenu en icelles jouir et en user lad. exposante et celles qui luy succéderont en lad. maison, pleinement, paisiblement, et perpétuellement, cessant et faisant cesser tout trouble et empeschement au contraire, car tel est notre plaisir. Et affin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre notre scel à ces présentes, sauf en autre chose notre droict et l'autruy en toutes. Donné à Fontainebleau, au mois de septembre, l'an de grace mil six cent soixante et dix-neuf, et de notre regne le 37ème. Signé : Louis ». Sur le repli : « Par le Roy : Signé : Arnauld ». 

Le grand sceau en cire verte, suspendu à des lacs de soie rouge et verte, porte d'un côté l'image du roi assis sur son trône, et de l'autre l'écu de France surmonté d'une couronne royale et soutenu par deux anges. 

Ces lettres furent enregistrées au Parlement de Bretagne le 9 mai 1680, et au présidial de Vannes le 31 du même mois. 

Quels étaient les membres qui composaient alors la communauté naissante. D'après un acte de 1679 on y voyait alors, outre la fondatrice, 1° Anne Le Levroux du Bois-Hello, de la paroisse de Brouel ; 2° Marie de Remungol, de la paroisse de Plumelec ; 3° Claire-Jeanne le Métayer, de la paroisse de Planguenoual ; 4° Marguerite de la Moussaye, de la ville de Rennes. 

Dans un acte de 1680, on ne retrouve plus Marie de Remungol, mais on y voit figurer Charlotte Le Bigot, et Anne-Marguerite de Cornillé demoiselle d'Ardenne. Cette dernière, après un séjour de huit mois, dut sortir de la maison, et fit même un procès à la fondatrice. D'autres sortirent également, parce qu'elles, n'avaient pas de vocation. 

Mademoiselle de Quélen de Monteville, restée presque seule, et ne voulant pas s'occuper des retraites de femmes, puisque Mlle de Francheville s'en était chargée, engagea les âmes affligées à venir dans sa chapelle, afin d'y faire tous les vendredis l'adoration de la Croix. Bientôt les préventions qu'on avait répandues contre elle se dissipèrent, et de nouvelles novices remplacèrent les premières. 

Par un acte notarié du 7 juin 1684, elle stipula que la rente du capital de huit mille livres, destinée précédemment à l'oeuvre des retraites, servirait désormais à l'entretien des cinq demoiselles nobles de la maison du Père-Eternel. La nouvelle communauté comprenait alors, outre la fondatrice, 1° Susanne du Boisguy ; 2° Marie de la Houssinière ; 3° Renée Bégouin ; 4° Jeanne Le Métayer ; 5° Pétronille Fournier. 

Aucune d'elles n'avait encore fait de voeux : elles étudiaient leur vocation en pratiquant la règle du tiers-ordre des Carmes ; mais leur situation spéciale demandait quelques règlements accessoires. Ces novices proposèrent donc quelques constitutions à leur fondatrice, qui les signa de confiance, et prétendirent ensuite que la maison et ses dépendances leur appartenaient, comme ayant été données à Dieu. Il ne fallut rien moins que l'autorité royale et un mandement du 23 mars 1686, pour la maintenir chez elle et la délivrer de cette persécution. 

Restée avec une seule novice, Mlle de Quélen avait pour la consoler sa respectable soeur Mme de Locmaria. Cependant, préoccupée de maintenir à sa maison une destination religieuse, elle la donna, par un acte du 21 novembre 1686, aux Carmes du Bondon. 

Soit que les Carmes ne l'aient pas acceptée, soit que Mlle de Quélen se soit ravisée, cette donation n'eut pas de suite. Aussi, dès le 16 juillet 1687, Mlle de Quélen révoqua formellement cette donation et revint à son idée de recevoir cinq filles de qualité dans sa maison, conformément à l'autorisation de l'Evêque de Vannes et aux lettres-patentes du Roi. Elle déclara qu'à défaut de filles mineures, on prendrait des filles majeures, et que la maison du Père-Eternel et le capital de huit mille livres, destinés d'abord à l'oeuvre des retraites serviraient désormais aux filles qui y seraient reçues et à celles qui leur succéderaient. 

Cet acte définitif fut approuvé et ratifié par l'Evêque Louis Casset de Vautorte le 29 juillet, et enregistré au Présidial de Vannes le 7 août. Il fut confirmé par de nouvelles lettres-patentes du Roi, données à Versailles au mois de décembre 1687 et enregistrées au Parlement de Bretagne le 9 février suivant. 

La fondatrice reçut de nouvelles novices animées d'un meilleur esprit que les précédentes. Ce furent : 1° Marie de la Houssinière ; 2° Vincente de Caradreux ; 3° Anne-Marie Josset ; 4° Perrine-Agnès Le Meignan ; 5° Marie-Anne de Lantivy. 

Elle prit aussitôt l'habit de tertiaire des Carmes et renouvela ses voeux simples, mais elle attendit que ses filles eussent au moins un an de probation avant de leur parler de voeux.

Dans l'intention d'assurer l'avenir de sa communauté, elle fit venir à Vannes son neveu et futur héritier Nicolas de Quélen Stuart de Caussade, prince de Carency, marquis de Saint-Mégrin, comte de la Vauguyon, de Quélen, de Broutay, etc., et lui communiqua son testament du 10 décembre 1687, par lequel elle cédait à sa communauté un capital de 8.000 livres. L'héritier approuva l'acte et promit de l'exécuter. 

Sur la demande de la fondatrice, des règles particulières furent rédigées pour la maison par « Messire François d'Argouges, docteur de Sorbonne, abbé de Vallasse, nommé par le Roi à l'Evêché de Vannes, et grand vicaire du chapitre, le siège épiscopal vacant ». Le même prélat, dans un acte du 12 septembre 1688 , agréa les cinq demoiselles mentionnées plus haut, « lesquelles, dit-il, feront profession après une retraitte de dix jours, et composeront ensuite la communauté du Père Eternel, et pourront jouir des droits temporels que la dite damoiselle de Monteville leur a accordés par les différents actes de sa fondation ; leur permet de recevoir celles qui se présenteront pour estre de leur société, conformément à ce qui est prescrit dans les règlements et statuts qu'il leur a donnés ; comme aussi de faire bâtir une chapelle, dans laquelle elles auront le Saint-Sacrement, et feront célébrer la messe et autres cérémonies qui se pratiquent dans les communautés ; y feront exposer le Saint-Sacrement le dimanche avant l'Ascension, le jour de l'Ascension et le dimanche suivant, les jours de la Pentecôte, Purification, Annonciation, Assomption et Conception de Notre-Dame, sans qu'il soit exposé pendant l'octave d'aucune des dites fêtes... »

En conséquence de cette concession, les cinq novices firent leurs voeux et constituèrent une communauté. Tranquille désormais sur le sort d'un établissement qui lui était cher, et dont l'Evêque diocésain était le protecteur, Jeanne de Quélen ne parut plus vivre que pour le ciel. Le jour de l'Ascension 1689, elle eut comme un pressentiment de sa mort ; elle tomba malade quelques jours après, et mourut paisiblement le jour de l'octave de l'Ascension, le 25 mai, à l'âge de 65 ans. Suivant ses dernières volontés, elle fut enterrée dans la chapelle de son couvent, revêtue de son habit religieux. 

Ses filles, après elle, vécurent en communauté, conformément à la règle du Mont-Carmel, sous la direction d'une supérieure, qui était élue tous les trois ans. Ce régime dura 14 ans, jusqu'en 1703, où s'opéra une transformation importante, dont il faut faire l'histoire.

 

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Transformation

Sur les instances des religieuses du Père-Eternel, Mgr François d'Argouges demanda au Pape de transformer leur couvent en monastère, et de remplacer leurs voeux simples par des voeux solennels, et leur règle du Carmel par celle de saint Augustin. Le Souverain Pontife Clément XI, par un bref du 14 février 1703, délégua pour cet effet l'Evêque diocésain : «... Nous commettons et mandons à votre Fraternité, dit-il, si l'exposé est véritable, de voir si la construction de la dite maison, avec l'église, le clocher, le choeur, la sacristie, le réfectoire, le dortoir, les jardins et les cours, est complète ; si elle est suffisamment pourvue de meubles sacrés et profanes ; si elle a un revenu annuel réellement assigné et suffisant pour entretenir le nombre des religieuses à fixer par vous ; puis de procéder a l'érection du susdit monastère sous la règle de saint Augustin et sous la juridiction de l'Ordinaire du lieu, et de recevoir ou admettre à la profession les religieuses, avec la dot que vous assignerez, suivant votre volonté et votre conscience, et en observant les règles du droit... ».

L'official du diocèse, Charles Charrier, prêtre, docteur en théologie et recteur de Pluvigner, fut subdélégué par l'Evêque, pour faire la visite préliminaire dans le couvent du Père-Eternel. Son procès-verbal du 25 mai 1703 fournit les renseignements suivants : 

1° La communauté comprenait, comme personnel : Anne-Marie Josset, supérieure, Marie de la Houssinière, Vincente de Caradreux, Perrine-Agnes Le Meignan, Marie de Lantivy. 

2° Le corps-de-logis principal mesurait en longueur de l'est à l'ouest 88 pieds, et en largeur 20, à l'extérieur, sans compter deux appentis, un tourillon et deux cages d'escalier. Le bas de la maison était partagé en quatre pièces, savoir : la cuisine, le réfectoire, la salle de communauté et le choeur des religieuses. Le premier étage comprenait une grande chambre à chaque extrémité, et, au milieu, un corridor donnant accès à sept cellules. 

3° La chapelle, située à l'ouest de la maison, mesurait 48 pieds de longueur y compris la sacristie, et 18 pieds de largeur intérieure. Le sanctuaire était séparé du choeur des religieuses par une grande grille placée du côté de l'évangile. Dans les airs s'élançait un campanille avec une cloche pour sonner les messes. 

4° La cour, qui mesurait 43 pieds du côté de la mer, avait, comme aujourd'hui, une grande porte cochère, et donnait accès à trois parloirs dont deux grands et un petit. Le jardin, situé derrière la maison principale, était cerné de murailles et avait 162 pieds de long et 96 pieds de large. 

Le procès-verbal ne mentionne pas les ressources de l'établissement ; parce que des actes authentiques l'indiquaient d'une manière suffisante ; mais il énumère le mobilier de l'église et de la maison, et entre à ce sujet dans d'assez longs détails. 

L'enquête terminée, l'Evêque signa l'ordonnance suivante : « François d'Argouges, par la permission de Dieu et la grâce du Saint-Siége Apostolique, Evêque de Vannes, Conseiller du Roy en ses conseils, etc., à tous ceux qu'il appartiendra, salut. Vu la requête à nous présentée, etc. Vu les actes de donation et de fondation, etc. Vu le bref de N. S. Père le Pape, etc. Tout considéré, et le saint Nom de Dieu invoqué ; 

Après qu'il nous a consté que la maison dédiée au Père Eternel et dépendances est en état pour y garder la closture, que l'église y est pourvue de vases, ornements, livres et autres choses nécessaires pour l'office divin, aussy bien que la sacristie, qu'il y a un clocher et un choeur en état, que les dites filles ont dans cette maison un réfectoir, un dortoir, un jardin et autres lieux, espaces et commodités pour y garder la régularité ; qu'elles ont des revenus suffisants pour leur subsistance et pour l'honoraire d'un prestre ; 

Nous avons érigé et érigeons la dite maison et communauté en titre de Monastère, à l'effet par les personnes qui y seront admises d'y vivre suivant la règle de S. Augustin, garder et observer nos constitutions particulières, et d'estre toujours soumises à nôtre juridiction et de nos successeurs ;

Et en conséquence seront les dites damoiselles Anne-Marie Jocet, Marie de la Houssinière, Perrine-Agnès Le Meignan (Vincente de Keradreux) et Marie-Anne de Lentivy reçues dès à présent à l'émission des voeux solennels de chasteté, pauvreté et obéissance.

Le tout sans préjudice des droits qui compétent au Sr Recteur de S. Paterne, en ce que la susdite maison est sittuée dans sa paroisse, et parce que dans le dit monastère il ne pourra y avoir à la fois que le nombre de cinq filles, porté par les actes de fondation de la dite communauté, conformément aux lettres-patentes de Sa Majesté, et non autrement, à moins qu'il ne plust au Roy dans la suite de permettre l'augmentation de ce nombre par de nouvelles lettres. Donné à Vennes, en notre palais épiscopal, le unziesme jour de juillet mil sept cents trois. Signé : t F. D'Argouges, Evêque de Vennes. Par Mgr l'Evêque : Signé : L'Hermite, Secrétaire ».

Le sceau est surmonté d'une couronne de comte et des attributs ordinaires des Evêques, c'est-à-dire, crosse et mitre, chapeau et cordelière. Les droits du Recteur de S. Patern, réservés dans cette Ordonnance, furent réglés par un accord du 19 mars 1711. Il fut stipulé que le recteur donnerait le Viatique et l'Extrême-Onction aux pensionnaires malades et ferait leur enterrement, que les religieuses pourraient être administrées par leur chapelain, et que leur enterrement serait fait par le recteur, et, à son défaut, par un prêtre au choix de la communauté. La pièce fut signée par M. « Pierre de Chalons, Vic. gen. de Mgr de Vannes, faisant pour l'Evêque malade ; Claude Guilloux, recteur de Saint-Patern de Vannes ; Soeur Marie de la Houssinière, de Ste Terèse de Jésus, supérieure ; Soeur Anne-Marie Jocet, de S. Augustin ; Soeur Perrine Agnès Le Meignan, de S. Joseph ; Soeur Marie-Anne de Lentivy de S. Pierre ».

Cet accord fut religieusement observé jusqu'en 1777 où M. Le Croisier, recteur de Saint-Patern, voulut le modifier ; mais une sentence arbitrale de l'Evêque de Quimper condamna ses prétentions, et la paix fut signée à Vannes le 1er mars 1779. 

A peine constituées en monastère régulier, les religieuses demandèrent au roi la permission d'augmenter leur nombre, qui était réellement insuffisant pour l'office du choeur. Leur supplique fut favorablement accueillie et la grâce accordée. Elles purent aussi s'adjoindre des soeurs converses et tourières, comme dans les autres communautés. 

Pour compléter la fondation du Père-Eternel, qui avait pour but l'adoration du très Saint-Sacrement, Mgr de Bertin signa, le 30 mars 1761, l'ordonnance suivante. « Charles-Jean De Bertin, par la permission de Dieu et la grâce du saint siége apostolique, Evêque de Vannes, conseiller du Roy en ses conseils ; 

Sur ce qui nous a été représenté par les dames religieuses du Père-Eternel de cette ville de Vannes, qu'il s'est toujours conservé parmy elles par tradition que les désirs de leur pieuse fondatrice étaient que la communauté fut consacrée à l'adoration perpétuelle du très Saint-Sacrement de l'autel ; que se trouvant actuellement en nombre suffisant, elles désireraient remplir cette destination sublime, capable de les élever à la perfection de leur saint état et d'attirer tant de graces sur ce royaume et ce diocèse ; 

Nous, ayant égard aux voeux ardens d'une multitude de personnes distinguées par leur piété, dans notre clergé et dans les autres états, qui nous ont souvent témoigné combien elles souhaitoient un pareil établissement, espérant que dans ces malheureux tems, les peuples y trouveraient une ressource contre les fléaux de la colère de Dieu sous les quels ils gémissent, et désirant contribuer de tout ce qui est en nous à la gloire de Dieu et de Jésus-Christ au très Saint-Sacrement, 

Avons ordonne et statué, ordonnons et statuons ce qui suit : 

1° Il y aura toujours et à perpétuité, à chaque heure du jour et de la nuit, une des religieuses de la communauté du Père-Eternel devant le très Saint-Sacrement, pour y rendre leurs hommages à Jésus-Christ présent sur nos autels et luy demander pour l'Eglise, le royaume et le diocèse en particulier ses grâces et ses miséricordes. 

2° Chaque fille qui sera reçue à l'avenir dans cette maison, fera le voeu particulier de se consacrer à l'adoration perpétuelle, lequel sera joint aux autres voeux de l'état religieux. 

3° Chaque religieuse en finissant son heure d'adoration, le jour ou la nuit, tintera cinq coups de cloche, afin de prouver qu'on est toujours vigilant à remplir ce saint exercice. 

4° Il y aura toujours, autant que la Providence procurera les fonds nécessaires, une torche ardente à côté de la religieuse adoratrice, pour marque de l'amande honorable qui sera faite à chaque heure du jour et de la nuit. 

5° Chaque année, le dimanche dans l'octave de l'Ascension, il y aura exposition du Saint-Sacrement toute la journée, et bénédiction en mémoire de l'établissement de cette maison consacrée à l'adoration perpétuelle ; chaque premier dimanche du mois, il y aura pareillement exposition et bénédiction du Saint-Sacrement. 

6° A chaque bénédiction du Saint-Sacrement, aux dits jours et autres qui pourront être désignés dans la suite pour le même objet, selon la piété des fidèles, le prêtre qui donnera la bénédiction, après avoir dit la dernière oraison, prendra la torche ardente de la main de l'adoratrice, et, la tenant au pied de l'autel, fera l'amande honorable, et après avoir rendu la torche à l'adoratrice, donnera la bénédiction. 

7° Pour satisfaire la dévotion des peuples, Nous erigeons dans la ditte église des dames du Père-Eternel une association de l'adoration perpétuelle de J.-C. au très Saint-Sacrement, dont les exercices seront les mêmes que ceux qui sont d'usage pour l'adoration établie dans chaque paroisse, et par laquelle chaque fidèle, de l'un et l'autre sexe, pourra spécialement participer aux prières continuelles de l'Adoration dans la dite église, ou si cela ne se peut à raison d'infirmité grave ou d'absence, dans toute autre église où reposera le très Saint-Sacrement.. 

Donné à Vannes, sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre seing de notre secrétaire le trentième jour de mars, mil sept cent soixante-un.  t Charles-Jean, Evêque de Vannes. Par Monseigneur : Chauvaux, Secrétaire ».

Enfin, pour se rendre de plus en plus utiles au public ; les religieuses du Père-Eternel consentirent à recevoir des pensionnaires, et ce qui est bien plus charitable, de pauvres femmes qui avaient perdu la raison et qui étaient confiées par leurs familles à leur dévouement éprouvé. En 1790, le couvent donnait asile à 20 pensionnaires et renfermait sept folles. 

 

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Personnel

La liste des religieuses du Père-Eternel peut être établie au moyen d'un registre mortuaire, qui a été conservé, et de quelques registres incomplets des vêtures et des professions. 

Les voici rangées, suivant leur ordre d'entrée au monastère : 

1. Jeanne DE QUELEN, dame de Monteville, fondatrice, professe en 1687, morte le 25 mai 1689. 

2. Marie de la Houssinière, dite Sainte-Thérèse, postulante dès 1683, professe du Carmel en 1688 et de la règle de saint Augustin en 1703, morte le 24 janvier 1725. 

3. Anne-Marie Josset, dite Saint-Augustin, reçue en 1687, professe en 1688 et 1703, morte le 28 décembre 1724. 

4. Vincente de Caradreulx, dite Saint-Jérôme, reçue en 1687, professe en 1688 et 1703, morte le 14 août 1716. 

5. Perrine-Agnès Le Meignan, dite Saint-Joseph, reçue en 1687, professe en 1688 et 1703, morte le 18 octobre 1720. 

6. Marie-Anne de Lentivy, dite Saint-Pierre, reçue en 1687, professe en 1688 et 1703, morte le 20 avril 1718. 

7. N... Artus, dite Sainte-Croix, converse, professe en 170..., morte le 31 décembre 1724. 

8. N... Cérot, dite de Saint-Paul, professe en 170..., morte le 10 décembre 1710. 

9. Marie-Madeleine-Alexis Guittard, dite de l'Assomption, professe en 170..., morte le 22 janvier 1739. 

10. Marie Laragon, dite de Saint-Bernard, professe en 170..., morte le 17 novembre 1741. 

11. Louise-Servanne Le Gonidec, dite de Sainte-Scholastique, novice le 3 février 1709, professe le....., morte le 24 janvier 1727. 

12. Perrine-Thérèse Boucher, dite de l'Enfant-Jésus, reçue le 10 février 1709, professe le....., morte le 22 janvier 1712. 

13. Marie-Rose Forget, dite de la Passion, novice le 20 mai 1709, professe le....., morte le 8 août 1715. 

14. Marie Raguideau, dite de la Sainte-Trinité, novice le 14 juillet 1709, professe le....., morte le 18 mai 1741. 

15. Gatienne Le Moine, dite du Saint-Esprit, novice le 14 juillet 1709, professe le....., morte le 19 août 1741. 

16. Marie Bonamy, dite Sainte-Madeleine, novice le 19 mars 1711, professe le ....., morte le 20 janvier 1757. 

17. Renée Le Gaillard, dite Sainte-Claire, novice le 3 janvier 1712, professe le....., morte le 26 août 1765. 

18. Anne Angebeau, dite Saint-Vincent, novice le 25 novembre 1712, professe le....., morte le 23 février 1754. 

19. Anne Le Jallé, dite Sainte-Anne, novice le 2 juillet 1713, professe en 1714, morte le 19 mars 1764. 

20. Isabelle Bénard, dite Saint-Ambroise, novice le 16 octobre 1713, professe le....., morte le 25 mai 1718. 

21. Renée Provost, dite Sainte-Ursule, novice le 21 octobre 1714, professe le....., morte le 4 octobre 1727. 

22. Marie-Anne de Lessart, novice le 29 septembre 1715, professe le 13 décembre 1716, morte le 30 août 1769. 

23. Jeanne Jouaneaulx, dite Saint-Timothée, novice le 8 décembre 1715, professe le 14 janvier 1717, morte le 11 décembre 1723. 

24. Jeanne-Marie Rolland du Moustoir, dite Sainte-Hélène, novice le 23 janvier 1716, professe le 17 mai 1717, morte le 28 juin 1768. 

25. Jeanne Le Vaillant, dite Saint-Jean, converse, novice le 7 mars 1717, professe le 10 avril 1719, morte le 9 mai 1752. 

26. Perrine-Danielle-Nicole de Trévegat, dite Marie-Victoire, novice le 9 octobre 1718, professe le 5 février 1720, morte le 7 avril 1721. 

27. Marie-Catherine Ostome, dite Sainte-Françoise, novice le 12 février 1719, professe le 5 juin 1720, morte le 11 mai 1747. 

28. Bonne-Renée Benoist, dite Saint-Joachim, novice le 22 mai 1719, professe le 2 septembre 1720, morte le 21 avril 1734. 

29. Anne Hamoy, dite de la Passion, converse, novice le 12 novembre 1719, professe le 12 février 1721, morte le 21 octobre 1758. 

30. Rose Bénard, dite Sainte-Angélique, novice le 1er avril 1723, professe le 18 juin 1724, morte le 13 avril 1776. 

31. Catherine Ostome, dite Sainte-Rose de la Présentation, novice le 13 septembre 1723, professe le 8 octobre 1724, morte le 9 mars 1765. 

32. Marie-Pélagie de Trémondet, dite Sainte-Victoire, novice le 21 octobre 1723, professe le 30 août 1725, morte le 21 juin 1763. 

33. Claude-Gilette-Brisigolie Pério, dite Sainte-Reine, novice le 21 octobre 1723, professe le 30 août 1725, morte le 22 novembre 1778. 

34. Anne Brient, dite Saint-Joseph, novice le 21 janvier 1725, professe le 30 avril 1726, morte le 7 juillet 1738. 

35. Jeanne-Marie Le Normand, dite Saint-Augustin, reçue vers 1725, professe le....., morte le 24 août 1775. 

36. Yvonne-Catherine Le Normand, dite Coeur-de-Jésus, reçue vers 1725, professe le....., morte le 4 septembre 1781. 

37. Marie Le Tallec, dite Saint-Paul, converse, novice le 12 décembre 1725, professe le 18 octobre 1727, morte le 21 janvier 1777. 

38. Marie-Thérèse Féronnays, dite Sainte-Thérèse, novice le 26 février 1726, professe le 29 octobre 1727, morte le 20 août 1769. 

39. Marie Féronnays, dite Saint-Hyacinthe, novice le 26 février 1726, professe le 29 octobre 1727, morte le 11 mai 1774. 

40. Anne--Monique Viviet ? dite l'Ange-Gardien, novice le 8 juillet 1727, professe le....., morte le 7 février 1771. 

41. Henriette de Beaupoil de Saint-Aulaire, dite Sainte-Monique, novice le 25 août 1727, professe le....., morte le 5 juillet 1772. 

42. Marie-Françoise des Cognets ou des Cognais, dite Sainte-Scholastique, novice le 25 août 1727, professe le....., morte le 3 février 1775. 

43. Susanne-Françoise de Mac-Carthy, dite Sainte-Ursule, novice le 22 octobre 1727, professe le ..., morte le 14 septembre 1789. 

44. Jeanne-Françoise Ropart, dite Marie-des-Anges, novice le...., professe le....., morte le 29 décembre 1771. 

45. Catherine-Thérèse de Kermoysan du Rumeur, dite Sainte-Rosalie, novice le ..., professe le.... , morte le 16 juillet 1772. 

46. Marie-Anne Verdier, dite de la Présentation, novice le....., professe le....., morte le 11 mars 1773. 

47. Marie-Jeanne Pierre, dite Sainte-Pélagie, novice le....., morte le 19 août 1773. 

48. N... Busson, dite Sainte-Croix, novice le....., morte le 17 janvier 1764. 

49. N... Pocars, dite Saint-Ignace, converse, novice le....., morte le 17 août 1769. 

50. Marie Le Faou, dite Saint-Benoît, novice le .... , professe le ...., morte le 6 décembre 1792. 

51, Séraphine Le Faou, dite des Séraphins, novice le....., professe le....., morte le 10 octobre 1801. 

52. Jeanne-Catherine Marot, dite Saint-Xavier, novice le....., professe le....., morte le 18 février 1795. 

53. Luce-Thérèse de Beaupoil, dite Saint-Ambroise, novice le....., professe le....., morte en mai 1794. 

54. Marie-Thérèse Mertens, dite Saint-Joachim, novice en 1750, professe le 27 avril 1751, morte le 7 octobre 1802. 

55. Marie Rio, dite Sainte-Eulalie, novice vers 1742, professe vers 1754, morte le 5 décembre 1782. 

56. Jeanne Rio, dite Saint-René, novice et professe vers le même temps que la précédente, et morte le 5 janvier 1796. 

57. Catherine Thomas, dite Sainte-Marthe, converse, novice en 1753, professe le 8 janvier 1755, morte le 11 janvier 1812. 

58. Françoise Chotard, dite Saint-Joseph ; converse, novice en 1753, professe le 8 janvier 1755, morte le 8 septembre 1794. 

59. Louise-Perrine Michaux, dite Saint-Pierre, novice vers 1756, professe vers 1757, morte lé 24 septembre 1781.

60. Marie-Jacquette Stéphan, dite Sainte-Marie-Madeleine, novice le .....,  professe le....., morte le 7 juin 1800. 

61. Vincente Allain, dite Saint-Jean, converse, novice en 1762, professe le 13 septembre 1763, morte le..... 

62. Marguerite de Beaupoil de Brie, dite Marie-Félicité, novice en 1763, professe le 5 février 1764, morte le 3 avril 1804. 

63. Marie-Anne-Julienne Boullé, dite Soeur Emmanuel, novice le 17 juillet 1765 , professe le 5 novembre 1766, morte le 31 décembre 1786. 

64. Vincente Jégo, dite Soeur Marie-Anne, converse, novice le 17 octobre 1765, professe le 7 janvier 1767, morte le 5 février 1803. 

65. Julie-Honorée Corbel de Kerilliau, dite Soeur Marie-Céleste, novice le 31 décembre 1765, professe le 17 mars 1767, morte le 9 janvier 1779. 

66. Angélique-Marie Corbel de Kerilliau, dite Sainte-Rose, novice le 10 juin 1768, professe le 12 juin 1769, morte en 18... 

67. Victoire Ciette, dite Marie de Saint-Michel, novice le 15 août 1768, professe le 17 juin 1769, morte en 18... 

68. Marguerite-Julienne Geffroy, dite Sainte-Gertrude, novice le 12 juin 1769, professe le 6 août 1770, morte le 19 avril 1785. 

69. Louise-Charlotte Huguet, dite Coeur de Marie, converse, novice le 8 février 1771, professe le 18 février 1772, morte le 7 août 1778. 

70. Anne Gillet, dite Marie-Constance, converse, novice le 14 août 1771, professe le 16 août 1772, morte le 12 septembre 1787. 

71. Hélène Le Crenne, dite Marie des Anges, novice le 2 août 1775, professe le 4 mai 1779, morte le 13 avril 1806. 

72. Michelle Calvé, dite Sainte-Marie, converse, novice le 5 octobre 1775, professe le 29 octobre 1776, morte le 18 octobre 1795. 

73. Catherine-Françoise Rolland, dite Sainte-Anne, novice le 16 juillet 1776, professe le 7 octobre 1777, morte le 6 février 1808. 

74. Marguerite-Marie Bertin, dite l'Ange-Gardien, novice le 22 septembre 1778, professe le 7 décembre 1779, morte le 18 août 1787. 

75. Marie-Fidèle-Louise Coriton, dite Sainte-Euphrosine, novice le 27 août 1778, professe le 12 octobre 1779, morte en 18...

76. Anne-Noelle Le Texier de la Villeaufeuve, dite Marie-Angèle, novice le 27 août 1778, professe le 12 octobre 1779, morte le 10 décembre 1791. 

77. Marie-Thérèse Caroff, dite Saint-Gabriel, novice le 26 juillet 1778, professe le 18 août 1779, morte le 29 juillet 1788. 

78., Madeleine-Julienne Fleury, dite Saint-Augustin, novice le 24 novembre 1778, professe le 30 novembre 1779, morte le 12 août 1795. 

79. Marie-Anne-Julienne Rozé de la Villeauvi, dite Saint-François, novice le 3 février 1780, morte le 7 septembre 1780. 

80. Olive-Marguerite Carro, dite Sainte-Pélagie, novice le 22 février 1781, professe le 1er mai 1782, morte en 18... 

81. Constance-Fidèle Le Texier de la Villeaufeuve, dite Marie-Thérèse, novice le 11 février 1782, professe le 20 mai 1783,  morte en 18... 

82. Marie-Hyacinthe Rolland, dite Sainte-Rosalie, novice le 15 octobre 1782, professe le 18 octobre 1785, morte le 26 janvier 1789. 

83. Anne-Augustine Sauvé, dite Marie de Saint-Vincent, novice le 1er mars 1785, professe le 11 mai 1786, morte en 18... 

84. Marie-Julienne Le Toux, dite Marie de Saint-Ignace, converse, novice le 31 juillet 1786, professe le 19 août 1787, morte en 18... 

85. Marie-Jeanne Bedoy, dite de Tous les Saints, novice le 28 octobre 1788, morte en 18... 

86. Jeanne-Julienne Brientay, dite Saint-Pierre, novice le 19 février 1789, morte en 18... 

C'est donc un total de 86 religieuses pour un siècle environ. Dans cette liste ne figurent pas quatre novices qui, après avoir pris l'habit, quittèrent la communauté. A partir du N°44 jusqu'au N°54, l'ordre des professions n'est qu'approximatif, parce que les registres font défaut. 

Au moment de la Révolution, le 26 juillet 1790, la communauté du Père-Eternel renfermait 26 religieuses , dont dix-huit professes de choeur, mentionnées, dans la liste précédente, sous les N° 66, 50, 51, 52, 53, 54, 56, 60, 62, 67, 71, 73, 75, 76, 78, 80, 81, 83, six converses, marquées sous les N° 57, 58, 61, 64, 72, 84, et deux novices, N° 85, 86. 

Toutes déclarèrent vouloir persévérer dans le genre de vie qu'elles avaient librement choisi. Elles ne furent pas moins brutalement chassées de leur communauté et jetées sans ressources sur le pavé. 

 

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Temporel

A l'époque de la Révolution française, la communauté du Père-Eternel ne comptait qu'un siècle d'existence : ses possessions étaient nécessairement restreintes. D'après un procès-verbal, dressé le 26 juillet 1790, la communauté possédait : 

1° L'immeuble du Père-Eternel, acquis en 1668 et comprenant la chapelle, la maison d'habitation et l'enclos ; 

2° Sept contrats de constitution sur les Etats de Bretagne, de mille livres chacun, tous du 20 avril 1721, produisant de rente, au denier cinquante, 140 livres ; 

3° Autre contrat sur les Etats de Bretagne, au principal de trois mille livres chacun, en date du 17 août 1779, produisant de rente, au denier vingt, 150 livres ; 

4° Un contrat de constitution sur le Clergé général de France, renouvelé par acte du 5 mai 1775, au principal de quinze mille livres, produisant, au denier vingt, 600 livres ; 

5° Un contrat de constitution sur les Bénédictins de Saint-Mathieu, en date du 14 janvier 1780, au principal de six mille livres, produisant de rente, au denier vingt, 300 livres ; 

6° Un contrat de constitution sur les Dames religieuses Ursulines de Vannes, en date de février 1687, au principal de quatre mille cinq cents livres, produisant de rente, au denier vingt, 225 livres ; 

7° Un contrat sur les enfants de M. Le Normand, en date du 29 décembre 1728, au principal de mille livres, produisant, au denier vingt, 50 livres ; 

8° Quarante-sept oeillets de marais salants, situés paroisse de Batz, près Guérande, sujets au rachat, reçus en 1709, produisant, année moyenne, environ 450 livres ;

9° Une tenue située au village de Kergal, paroisse de Surzur, et produisant, suivant bail notarié, six livres en argent, deux perrées de froment et 12 perrées de seigle, évaluées en tout à 253 livres ; 

10° Une maison située à Vannes, rue Gillard, affermée par bail du 26 juillet 1786 à Jean Rio, 105 livres;

11° Une maison, située rue de Groutel, affermée à Olivier Payen, par bail du 18 mars 1783, pour 24 livres ; 

12° Une maison et un jardin, près l'enclos, affermés à Louis Godfroid, par bail du 26 juillet 1786, au prix de 27 livres ; 

13° Une rente viagère de 400 livres pour la dotation de Madame Saint-Augustin , suivant acte notarié du 29 novembre 1790. 

Total des revenus : 2.730 livres. 

Les charges, pour diverses fondations et contrats de rentes, se montaient à 263 livres par an. 

Il restait donc une somme de 2.467 livres pour payer le pain, la viande, le bois, les vêtements et les autres fournitures nécessaires à 26 religieuses, c'est-à-dire moins de 100 livres par personne. 

On conviendra sans peine qu'un si faible revenu n'était pas de nature à favoriser le luxe et la sensualité, et que les dots de quelques-unes des religieuses étaient absolument nécessaires pour équilibrer le budget de chaque année. La dot ordinaire pour entrer au Père-Eternel était de trois mille livres ; mais souvent on faisait des réductions. C'est au moyen de ces dots, placées sur divers établissements publics, que la communauté acquit les rentes mentionnées ci-dessus ; le surplus servait aux dépenses courantes de la maison. 

La Révolution emporta les capitaux et les revenus, et confisqua les immeubles. Après la tempête, Mmes de Malesherbes et Molé rachetèrent l'enclos et les édifices du Père-Eternel et y établirent une nouvelle congrégation de religieuses appelées les Soeurs de la Charité de Saint-Louis (abbé Le Mené).

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