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Réparations à faire aux portes, ponts et murailles, en 1640

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Procès-verbal de Claude de Francheville et daté du 27 avril 1640, concernant les réparations à faire aux portes, ponts, pavés, barrières et murailles de la ville de Vannes et autres biens appartenant à la Communauté. 

PROCES-VERBAL GENERAL

De réparations a faire aux portes, ponts, pavés, barrières et murailles de la ville de Vannes et autres biens appartenant à la Communauté. — 27 Avril 1640.

« Claude de Francheville, sieur du dit lieu, conseiller du Roy, seneschal de Vennes, scavoir faisons que ce jour vingt et sixiesme avril mil six cens quarante en nostre logis, présent le sieur procureur du Roy, a comparu en personne noble homme Olivier Bigaré, sieur de le Landelle, procureur syndic de cette ville, lequel nous a remonstré, en présence de nobles gens Jacques du Foussé, sieur de Kerbourbon, précédent syndic, que, par arrêté de la communauté du vingt et troisiesme de janvier dernier, il auroit esté ordonné qu’il seroit fait estat et procès-verbal des indigences des tours, ponts-levis et dormans, murailles et barrières de la ville, et aultres choses en despendantes, en présence de quatre députés du conseil, par expertz quy seroient nommés et donnés d’office, nous requérant vouloir descendre sur les lieux pour procéder au dit procès-verbal, à la quelle fin il fait comparoir les sieurs Jan Reynaud, sieur du Hesqueno, Rolland Kerqueris, sieur de Kerino, Pierre Leyondre et François Fruneau, sieur de Kergorral, pour y assister.

« Sur quoy, ouy le dit sieur Procureur du Roy, le dit syndic et les dits députés, avons ordonné qu’il sera, à la dite fin, présentement descendu aux dits lieux, et ayant pris pour adjoint Jan Falher, commis au greffe d’office, aurions mandé et pris pour expertz les cy-après, nommés par le dit sieur procureur du Roy, scavoir Guillaume Le Bail et Padern Le Belour, maîtres massons ; Jan Beslin et Nouel du Mesnil, maistres cherpentiers ; François Gougaud et Jan Caro, couvreurs ; Jullien Layec et 0llivier Guilloux, menuisiers ; Charles l'Honneur et Jan Rozé, serruriers ; René Damier et Michel Le Gentil, paveurs ; tous artisans demeurans en cette ville et faubourgs, desquels avons pris les sermens de se porter fidellement à la veu et raport de l’estat des dites choses, ce qu’ils ont promis faire, et, à l’instant, sommes, aux dites présences, dessendus aux lieux et endroits requis, et procédé au dit procès-verbal comme en suilt :

Au pont de Saint Vincent.

« Nous ont les dits serruriers monstre et avons veu que la barrière roulante vers la terre de Ker ne peut fermer de cleff, parce qu’elle a baissé et qu’il est requis relever les crampons et les remettre en place ; ce qui coustera...... huit soubs.

« Nous ont aussi les dits menuisiers monstré et avons veu qu’il est requis faire une fenestre neufve au corps de garde du dit pont Saint Vincent, parce que celle quy y est, est vieille et rompue ; ce quy coustera, mis en place, cinquante soubs.

« Les dits massons nous ont aussi monstré et avons veu qu’il est requis de faire sept piedz de parapelle sur la muraille du dit pont joignant la barrière, à trois piedz de haut, pour le rendre egal ; ce quy coustera, pour actraits et oeuvre de main, sept livres.

« Nous ont aussi monstre les dits cherpentiers et avons veu qu’il est requis mettre à plomb les deux pilliers de la dite barrière et les regarnir au pied ; ce qui coustera vingt soubs.

« A l’endroit, nous avons enjoint au dit Layec ; portier de la ville, de représenter les clefs de la dite barrière ; ce qu’il a dit ne le pouvoir faire, parce qu’il n’en a jamais esté saisy.

Sur quoi avons enjoint au dit Layec de se tenir saisi des dites clefs à l’advenir, à paine de cinquante livres d’amende.

A l’aultre barrière du cotté vers Calmont.

« Les dits cherpentiers nous ont montré et avons veu que la barrière roulante ne peut fermer, à causse qu’elle a baissé, et qu’il est requis relever les deux pilliers et les rejuster et mettre à plomb ; ce qui coustera vingt soubs.

« Les dits serruriers nous ont aussi dit qu’il sera requis lever les crampons de la dite barrière et les mettre en place, ce qui coustera huit soubs.

«  En l’endroit, avons enjoint au dit Layec, portier, de nous représenter les clefs de la dite barrière ; à quoy il a dit pareillement ne pouvoir obéir, n’en ayant jamais esté saisy et que présentement il vient de les demander à maistre Jean Thomas quy les a, quy lui a dit n’avoit loisir de les chercher et ne pouvoir dire où elles estoient, et avoir dit au dit Thomas que c’estoit de nostre ordonnance qu’il les demandoit. 

« Et nous ont les dits cherpentiers monstré et avons veu que l’une des colonnes de la dite barrière est pourye et est requis la changer et en mettre une aultre en place ; ce quy coustera vingt cinq soubs.

Au corps de garde de la dite porte Saint-Vincent.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire une passée de massonnage entre deux colonnes ; ce qui coustera, fournissant d’atraits et oeuvre de main, trente soubs.

« Les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu que les deux brancards de la herse estant au-desssus le corps de garde sont pouris et menassent rupture de jour à aultre, et même la herse, parla cheute qu’elle feroit, et est requis descendre la dite herse et y mettre des brancardz neufs ; ce qui coustera, mis en place trente six livres.

« Les dits massons nous ont aussy monstré et avons veu qu’il manque une pierre faisant le chapiteau sur l’un des pilliers de pierre de la dite herse du cotté de la terre de Ker, et que, pour en remettre une aultre en place, il coustera quarante soubs.

« Les dits massons nous ont aussi monstré et avons veu qu’au bas de la voute du moulin des Lices, il y manque trois pierres de taille, les quelles cousteront, mises en place, trente soubs.

« Tous les dits artizans nous ont monstré et avons veu qu’il est requis curer les immondices, estant contre la grille de la dite voute, les quelles causeroient par succession de temps, la crevasse et effondrement de la dite grille quy est déjà faussée ; pour quoy faire coustera quarante soubs.

« Et ayant fait lever le grand pont-levis de la dite porte de Saint-Vincent, et le petit pont, les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’ils sont en bon estat et qu’il n’y manque auchune chose. 

« Et dans l’une des portes du dit pont de Saint-Vincent, les dits menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis changer la barre d’en bas ; ce qui coustera, mis en place, compris les clous de fer, vingt soubs.

« Nous ont les dits massons monstré et avons veu que l’un des pilliers de taille et le massonnage quy suporte par le dedans de la ville la couverture du pavillon de la dite porte de Saint-Vincent du cotte vers la tour Trompette, est couleuvrée et est requis le regarnir et cimenter ; ce quy coustera vingt soubs.

« Et même qu’il est requis regarnir la voute de la dite porte, ce quy coustera quinze livres.

« Les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu que l’une des poutres du pont dormant de la dite porte, vers la terre de Ker, est pourye, et est requis en mettre une neufve en place, qui coustera vingt livres, attendu qu’il faudra changer deux mauvaises planches estantes sur le dit pont.

« Et les dits couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il manque.  plusieurs pierres faillantes au corps de garde estant sur le dit pont ; pour les quelles mettre et l’oeuvre de main, coustera saize soubs.

Dans la Tour Trompette.

« Les dits serruriers nous ont monstré et avons veu que la grille estant en icelle, donnant sur la douve, est disloquée et quelques barres de icelles cassées, et est requis y mettre à neuf deux barres et deux montants et les descandre et remettre en place ; tout quoy coustera dix huit livres.

« Les dits massons nous ont monstré et avant veu deux couleuvres dans la muraille de la dite tour et qu’il est requis les regarnir et cimenter, ce qui coustera quarente soubs.

« Les dits cherpentiers ... qu’il y a deux poutres au plus haut planché de la dite tour quy sont pouries et gastées, et estre requis de les dessendre et en remettre de neufves en place ; ce quy coustera cinquante livres.

« Nous ont aussy, les dicts cherpentiers monstré et avant veu que le ballet estant au-dessus de la porte de la dite Tour est tombé et entièrement ruisné, et qu’il est requis en refaire un neuf et y employer une chapesaille de saize piedz de long, cinq poulces d’espoisseur, six de large, et une sablière de mesure longueur, cinq poulces en carré, un feste et une filière de mesme longueur, six pilliers de cinq pieds de long, trois poutreaux de huit pieds de long, chaque demy pied en carré assemblé dans les pilliers, trois montans de sept à huit pieds de long pour supporter la couverture, quy seront assemblés dans les poutreaux, unze liens pour faire l’assemblage des pilliers et du feste, trois milliers d’ardoise, trois cens de latte, six chevrons, six milliers de clous, pour cinq soubs de chevilles, un quart de chauf, pour vingt soubs de gros doux ; la cherpente et couverture du quel balet, se servant des vieux matériaux, coustera cinquante livres.

« Les d. massons nous ont monstré et avant veu qu’il y a dans la muraille, au haut de la dite tour trompette, six troux et une couleuvre au dessus de la porte, et que la saillée de la dite porte est cassée, et que pour reparer le tout, tant pour matériaux que oeuvre de main, il coustera douze livres.

« Les d. menuisiers..... que les deux portes du haut de la dite tour sont vieilles et cassées et qu’il est requis en mettre de neufves quy cousteront, mises en place vingt et quatre livres.

« Et dans la gallerye de la dite tour, les dits massons..... qu’il est requis de parachever la muraille de la dite tour jusqu’à la cherpente quy est déjà affaissée par ce deffaut, laquelle muraille contient cinquante huit pieds et tiendra de haut deux pieds et demy ; ce quy coustera, fait à chauf et sable, comme est la dite muraille, soixante livres.

« Nous ont aussy les dits massons monstre et avons veu qu’il est requis refaire à neuf l’une des fenestres de la dite gallerie quy est ruisné et regarnir en quelques endroictz le haut des murailles et rehausser les pilliers d’un pied de haut et saize pouces de large, le tout de taille ; ce quy coustera fait trente livres.

« Les dits couvreurs nous ont monstre et avons veu qu’il est requis y réparer la couverture de la dicte Tour et y mettre des lattes et la regarnir de chauf, ce qui coustera soixante soubs.

« Les dits massons nous ont monstre et avons veu que le parapet le de la muraille vers la ville depuis la dite tour Trompette jusques à la muraille neufve d’entre l’ancienne porte de Calmond et le chasteau est ruinée en plusieurs endroictz ; et pour réparer le tout il est requis faire trois toises de massonnage quy cousteront, fournissant d’attraicts.  et oeuvre de main, trente six livres.

Dans la petite sentinelle estant entre la dite tour Trompette et la tour du chasteau.

« Les dits cherpentiers nous ont monstre et avons veu que la couverture de la dite sentinelle est presque entièrement ruinée, sans aucune porte ny muraille fors les parapelles de la ceinture de la dite muraille, et il est requis refaire la dicte couverture et y employer une sablière de quatorze piedz de long et sept pouces en caré et une filière de pareille longueur et six pouces en caré ; ce qui coustera, mis en place, douze livres. 

« Et les dicts massons ont dit que pour refaire la muraille de la d.  couverture et se servant des vieux matériaux, il coustera quarante deux livres.

«  Et les dits couvreurs ont dit que pour réparer la dicte couverture il sera requis un millier d’ardoises, de chevrons, trois paquestz de latte, cinq milliers de cloux, pour dix soubs de chevilles et une percée de chauf ; tout quoy coustera avec l’oeuvre de main trente livres.

Dans la Tour entre la tour Trompette et les ruines du Chasteau.

« Pour la dite Tour d’entre la Tour Trompette et les ruines du chasteau, les dicts artisans nous ont monstré et avons veu qu’il n’y a aucune porte, fenestre, couverture porte plane? terrasse ny cherpente, ny restant que les murailles.

« Et montés au haut de la dite tour, les dicts Massons nous ont monstre et avons veu qu’il y faut quatre vingt sept pieds de taille dans la bordure et parapelle de la dicte tour, pour les quelles faire et mettre en place coustera, fournissant dattraicts et oeuvre de main, cent livres.

A l'Estang du Chasteau.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu que la muraille du dict Estang, vers le moullin des lices est ruisnée à la longueur de sept toises et qu’elle n’est, en quelques endroicts que d’un pied de haut et est requis la refaire à quatre piedz de haut ; ce qui coustera, l’oeuvre de main et matériaux compris, quatre vingtz dix livres.

« Et nous ont aussy les dicts massons monstré et avons veu que la muraille de la chaussée du dict moullin sur l’esclotouere ? proche la roue est ruinée et qu’il est requis la réparer et rehausser à quatre piedz de haut, ce quy coustera trente six livres, la dicte muraille contenante … touaise et demy.

« Et nous ont lesdits massons monstré et avons veu qu’il est requis de parachever le pavage de l’abreuvoir qui est commencé, les dits massons nous ont aussy monstré et avons veu que la muraille de la Ville proche l’espron de la garenne est couleuvrée, dégarnie de taille vers la ville en plusieurs endroicts et que pour la réparer il coustera trente livres matériaux et oeuvre de main compris. 

« Et nous ont aussy les dicts massons monstré et avons veu que l’escalier de taille de la dicte muraille par dedans la ville est presque tout ruiné, y manquant plusieurs marches, et être requis le refaire à neuf, ce qui coustera soixante livres.

« Et dans la santinelle sur l’espron, les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il y manque quelques pierres faillantes qu’il coustera pour les mettre et fournir et pour l’oeuvre de main vingt soubs.

« Et dans le parapelle de la muraille dans le dit espron et la tour du connétable, les dits massons nous ont fait voir qu’il y a neuf bresches qu’il est requis réparer ; ce qui coustera, fournissant dattraicts et oeuvre de main trente livres.

A la tour du Conétable.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il manque cinq marches dans l’escalier de taille servant pour monter en la dicte tour, pour lesquelles remettre coustera, fournissant de matériaux et oeuvre de main, douze livres.

« Et entré en la dicte tour, les dits cherpentiers nous ont monstré et avons y en qu’il ny a aucun estage garni et ny a que vingt et une poutres quy sont poulies et de nule valleur et une aultre poultre quy est tombé en bas.

«  Les dits massons nous ont monstré et avons veu que tous les écaires des marches de la montée depuis le haut jusqu’à la porte de l’entrée sont fort (endommagés) depuis peu, ainsi qu’il paroist et nous a esté dict par les dicts artizans que cest ébrichement est arrivé par la dessente d’un canon quy estoit au haut de la dicte tour que l’on a amené à la maison commune de cette ville.

« Les dits couvreurs nous ont monstré et avons veu que la couverture de l’escalier de la dicte tour est ruisnée en quelques endroictz et que pourla réparer, il faudra un millier d’ardoises vallant quatre livres cinq soubs, deux cens de latte quy cousteront vingt soubs, deux chevrons pour faire les doublets quy cousteront saize soubs, trois milliers de cloux quy cousteront quarente huict soubs pour dix soubs de gros cloux, pour cinq soubs de chevilles et pour l’oeuvre de main six livres, et un quart de chauf qui coustera huict soubs.

« Les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu que toute la cherpente de la couverture de la dicte tour est pourie et grattée tant par caducité que par le deffaut de l’entretien et qu’il est entièrement requis la refaire à neuf, ce quy coustera pour trois attraicts et oeuvre de main deux mil livres, parce qu’il est requis mettre six poutres en chacun estage de vingt pieds de long et un piedz en caré, un cent de madriers ou grosses planches pour plancher sur les dictes poutres d’un pied de large et dix huict pieds de long et trois pouces d’espoisseur.

« Les dits couvreurs nous ont aussy monstré et avons veu que toutte la couverture de la dicte tour est ruisnée et presque toute descouverte et qu’il est requis la recouvrir à neuf, en faisant la cherpente et pour ce faire coustera six cens livres se servant des vieux matériaux.

« Les dits menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il n’y a qu’une seule porte en l’entrée d’icelle qui est vieille et caduque et qu’il est requis y en remettre Une neufve de sept pieds de haut, quy coustera, mise en place, quinze livres.

Nous ont aussi les dicts menuisiers monstré et avons veu qu’il ny a auchune fenestre de bois en la dicte tour.

« Les dits serruriers nous ont monstré et avons veu que la grille estant sur la fenestre hautte de la dicte tour, du cotte vers le chasteau, est prête à tumber, icelle estant desmanchée d’un cotte, et pour la remettre en place et réparer, il est requis une barre de fer de dix piedz de long et quatre boucles de fer, ce quy coustera, mis en place, douze livres.

A la petite tour appelé la Tour poudrière, où est à presant demeurant Allain Inguais.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer une couleuvre quy est en la muraille vers la porte de Saint Patern et un trou et une aultre couleuvre quy est par dedans la dicte tour, ce qui coustera quarente soubs.

« Les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’il n’y a aucune fenestre de bois ny grille sur la dicte tour, ny auchune trape en le cave, ce qu’il est requis de faire, scavoir une fenestre et une trape quy cousteront mis en place, vingt quatre livres.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu que la couverture de la dicte tour a esté reparée fraichement avec des chevilles sans cloux de fer.

En l’endroict, le dict sieur Dufoussé, cy devant procureur sindic présent, a maintenu à François Gongaud et Henry Guerin, couvreurs présents, qu’il les a payés pour la réparation de la dicte tour et pour fournir des cloux de fer, et, au cas qu’il n’en ayent mis, demande qu’ils en mettent à leurs fraictz et qu’ils respondent de l’évènement quy peut ariver, soustenant leur avoir paie sept milliers de cloux de fer.

Le dict Guérin ouy par serment est demeuré d’accord du payement du diet sr Dufoussé de sept milliers et demy de clous, pour vingt cinq de chevilles et vingt soubz de gros clous et six cens et demy de latte qu’il a employés aux réparations de la dicte tour et cinq milliers d’ardoises et deux douzaines de chefrons et a dict ne scavoir signer.

Et le dict Gougaud aussi ouy par serinent a dict avoir travaillé aux réparations de la dicte couverture par l’ordre du dict Guérin et n’avoir employé aucuns cloux en l’ardoise, icelluy Guérin n’en ayant voullu fournir et n’en a esté employé qu’à contre la latte sur le chefvron et ne scavoir sy le dict Dufoussé en a paié ou non et a dict ne scavoir signer.

Les dicts massons nous ont monstré et avons yen qu’il y a plusieurs, brèches dans la parapet de la muraille depuis la dicte Tour poudrière jusques à la tour Jolliette et que pour les réparer il est requis refaire deux touaizes de muraille, ce quy coustera fournissant d’oeuvre de main et materiaux trente livres.

A la tour Jolliette.

« Les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’en icelle il n’y a aucune poutre et qu’il en manque quatre et deux liens dans deux pilliers de la cherpente quy cousteront, mis en place, cinquante livres. Les dicts menuisiers nous ont monstre et avons veu qu’il manque une porte au devant de la dicte tour sur la muraille, laquelle coustera, mise en place, six livres.

Et nous, ont les dictz couvreurs monstre et avons veu que la couverture de la dicte tour a été nouvellement reparée et qu’il ‘n’y a aucun clou que des chevilles à tenir l’ardoise.

Les dicts serruriers nous ont montré et avons veu qu’il est requis une serrure sur la porte d’en haut de la dite tour et qu’il sera requis en mettre une et deux bandes de fer à la porte quy deffaut, ce quy coustera mis en place, sept livres.

Et dans le parapelle de la precedente tour jusques aux tours de Saint Pater, où est la prison, les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a plusieurs brèches et une petite sentinelle y estant riusnée ; ce quy coustera pour reparer trente six livres.

Aux tours de Saint-Patern, où est la prison.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu que le parapelle du haut des dictes tours, en plusieurs endroicts est tumbé et qu’il est requis le réparer ; ce quy coustera pour matériaux et oeuvre de main quarente cinq livres.

« Les dicts cherpentiers nous ont montré et avons veu que l’une des poultres de la cherpente d’entre les deux tours est pourye par l’un des rits avec le bout de sablière et est requis la changer et en mettre de neuf en place et un lien pour soutenir la dicte poutre ; ce quy coustera quarente livres, attendu qu’il faudra pontillonner la cherpente pour le changement des dictes poutres et sablière.

« Comme aussi les dicts cherpentiers. nous ont monstré et avons veu que l’une des poultres de la cherpente de la tour vers la garenne est aussi pourie en l’un des boutz et est requis en mettre une neufve en sa place de dix huict pieds de long ; ce quy coustera vingt quatre livres.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer en quelques endroictz la couverture des dictes tours de pierre faillante et pour ce faire coustera six livres.

« Nous ont les dicts menuisiers monstré et avons veu qu’il n’y a aucune fenestre de bois au haut de la dicte tour.

« Les dicts cherpentiers nous ont de plus monstré et avons veu que l’un des piliers de bois de la dicte tour estant à l’entrée du haut est pouri et gatté et qu’il est requis en mettre un neuf en sa place de sept piedz de long et un pied en caré avec quatre liens ; ce qui coustera, mis en place trente livres, à raison qu’il faudra pontillonner. 

« Les dicts menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis de mettre à neuf une porte sur la dicte tour, parce que celle quy y est à présent est rompue et de nul valleur ; ce qui coustera neuf livres.

« Et les dicts serruriers nous ont monstré et avons veu qu’il sera requis une serrure sur la dicte porte et deux bares de fer ; ce quy coustera quatre livres, oultre les gondz qui cousteront trente soubs.

« Les dictz massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a plusieurs brèches aux parapets de la muraille d’entre les tours de Saint Patern et la tour des Filles et pour les réparer est requis faire quatre touaizes de muraille à neuf, quy cousteront, attraictz et oeuvre de main, soixante livres.

A la tour des Filles.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer la couverture de la dicte tour en plusieurs endroictz ; ce quy coustera cens soubz.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a plusieurs brèches entre la précédante tour des Filles et le manoir épiscopal, et pour les réparer est requis faire à neuf deux touaizes de muraille, quy cousteront soixante livres.

Et l’heure de six heures du soir estant sonnée, avons remis à demain, dix heures du matin, le surplus du dict procès-verbal.

Le dict jour advenu, vingt septiesme avril mil six cens quarante, en présence de tous les désnommés au procès-verbal du jour d’hier, le requerant le dict sindic, avons continué le dict procès-verbal, comme en suilt, 

Et premier, 

A la porte de Saint-Patern.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis de defaire et refaire à neuf deux petits gardefou de massonnage estans aux boutz du pont dormant de deux toises à chauf et à sable de huict piedz de haut à prendre dès le fondement ; ce quy coustera, fournissant d’attraictz et œuvre de main, quatre vingts dix livres.

« Les dicts massons nous ont aussi monstré et avons veu que les deux jambages d’une fenestre estant au-dessus le pont-levi sont casses et est requis les changer et en mettre de neufs à trois piedz-et-demy de large, ce qui coustera, mis en place, soixante livres.

« Comme aussi nous ont fait voir qu’il est requis regarnir et cimenter la voute de la dicte porte, ce qui coustera trente livres.

« Les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu que l’un des marbres du pont-levi est rompu par la moitié et qu’il est requis le changer et en mettre un neuf ; ce qui coustera, mis en place, six livres.

« Les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu que l’un des costés de la grande porte de bois du coste de la greille est pourie et de nulle valleur gatte et pourie par le bas, en sorte qu’elle ne peut servir et est requis en mettre une neufve, quy coustera, sans comprandre la ferrure, trente livres.

« Et dans le pont dormant, les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis y mettre un madrier pour faire joindre les aultres quy sont esloignés quelque peu les uns des aultres, ce quy coustera, mis en place, quarante soubs.

« Les dicts serruriers nous ont monstré et avons veu que les quatre gonds de fer quy soustiennent la grande porte sont usés et fort caducs et mesme deux des bandes de fer y estans ; ce quy coustera refaire à neuf et mis en place, trente livres.

« Les dicts massons nous ont monstré qu’il est requis faire à neuf les deux jambages d’une croisée estant dans la tour Saint-Patern, vers la garenne, ce quy coustera, mis en place, soixante-dix livres, y compris deux pierres de taille qu’il faudra mettre à la porte du guichet du dict pont.

Au pont de la Garenne.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis refaire à neuf trois bras de muraille à trois des boutz du dict pont de huict piedz et demy de haut à prendre dès le fondement et deux piedz et demy de large, le tout reduit à six toises quy cousteront, faictes à chauf et à sable, six vingtz livres.

 « Et dans l’abreuvoir faict de neuf au dict pont, les dicts Darmier et Gentil paveurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire trente cinq toises de pavage quy cousteront, fournissant de tous matériaux et oeuvre de main, soixante douze soubs chaque toise quy font six vingts livres.

Au parapelle de la porte Saint Vincent hors la ville, vers Calmont, à prendre depuis le pont neuf.

« Les dicts massons nous ont monstré que le haut du dict parapelle est démoli a la longueur de dix-neuf toisses et qu’il est requis le réparer et mesme le rehauser, attendu que le parapelle que l’on a fait nouvellement le long du dict parapelle, l’on a haussé le pavé et abaissé le parapelle, ce quy coustera fournissant d’atraict et oeuvre de main, six vingtz quinze livres.

A la barrière de la porte neufve.

« Les dicts artizans nous ont monstré et avons veu que les barières d’icelle sont en bon estat et ny reste que des ferrures.

« Les dicts menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf un cotté de la porte donnant sur la dicte barrière, parce que celuy quy y est est de nul valleur, ce quy coustera vingt livres.

«  Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis refaire à neuf un bout de muraille contre le pillier de taille de la dicte barrière vers Saint-Salomon de quatre pieds de haut et deux pieds de large, ce quy coustera, fournissant de matériaux et oeuvre de main, quinze livres.

A la porte neufve hors la ville.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf un pan de muraille de dix-sept piedz de haut et deux piedz de large pour suporter le pont dormant au lieu de deux vieux pilliers de bois quy y sont ; ce qui coustera, fait à chauf et à sable de pierre de brochage, deux cens quarante livres.

« Les dicts cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis mettre à neuf trois madriers au pont dormant de saize pieds de long et trois pouces d’espoisseur et un pied de large, au lieu de trois faillis quy y sont, lesquels cousteront, mis en place, quatre livres.

« Et aussi nous ont fait voir qu’il est requis changer une planche au pont-levi quy coustera, mise en place, vingt soubs.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis de faire quelques réparations de pierres faillantes, chefrons et chauf au corps de garde hors la ville ; ce quy coustera, atraicts et oeuvre de main compris, quatre livres.

Dans la porte du boulevart vers la ville.

« Les dicts serruriers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis mettre un crampon neuf dans une des portes, dans la place d’un quy défaut, ce quy coustera, mis en place, quarante soubs.

Au corps de garde vers la ville.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis refaire à neuf le fouyer y estant, ce quy coustera, fait à chauf et à sable et fournissant d’atraicts, neuf livres.

« Les dicts menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis refaire à neuf tout le plancher contenant vingt cinq piedz de long et quinze piedz de large, mesme faire une porte au lieu dune quy défaut, et une aultre porte au dehors la cave ; tout quoy coustera, mis en place, sans comprandre la ferrure, se servant des vieux matériaux, soixante-dix livres.

« Les dicts serruriers nons ont dit que pour les deux serrures qu’il sera requis mettre aux deux portes quy défaillent et pour trois crourouilles et quatre bandes quy manquent aux fenestres, coustera sept livres.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et avons veu que la couverture du dit corps de garde est ruinée en plusieurs endroicts ; et que pour la réparer, il est requis un millier d’ardoises quy coustera quatre livres cinq soubs deux cens de latte quy cousteront vingt soubs, cinq soubs de chevilles, deux milliers de cloux qui cousteront trente deux soubs, pour huict soubs de gros cloux, demy perrée de chauf vallant saize soubs et pour l’oeuvre de main, neuf livres.

« Et les dicts cherpentiers nous ont fait voir qu’il manque un bout de gouttier au dit corps de garde, quy coustera, mis en place, quarante soubs.

A l'Esperoyz neuf de la porte neufve.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a sept bresches qu’il faut faire à neuf, icelles réduites à trois toises, ce quy coustera, oeuvre de main, matériaux compris, soixante douze livres.  

« Les dits massons nous ont aussy monstré et avons veu qu’il est requis regarnir la lanterne estans au dessus le pont de la dite porte, ce quy coustera pour oeuvre de main et matériaux, quinze livres.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu que la muraille estant au dessus les brancards du pont-levi vers la ville est caduque et menasse ruine et est requis la refaire à neuf, à une touaize en caré, ce quy coustera, fournissant d’oeuvre de main et matériaux, dix-huit livres.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a une toize de muraille qu’il faut refaire à neuf aux deux cottes de la monttée de l’escalier donnant sur le jardin que pocède la veuffve Bouédo, despendant des murailles de la ville ; ce quy coustera pour atraict et oeuvre de main, fait à chauf et sable, dix-huit livres.

« Et dans l’escallier du dit espron donnant sur le jardin de maistre Louis Pistoni, les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis de refaire une demy-toise de muraille, ce quy coustera, fait à chauf et à sable, pour oeuvre de main et matériaux, neuf livres.

Au pont-levi de la dite porte neufve prochain de la ville.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf trois toises de muraille en caré au cotté dudit pont advis le corps de garde, ce quy coustera faire à chauf et à sable, oeuvre de main et matériaux compris cinquante livres.

« Les dits charpentiers nous ont monstré et avons veu que au dit pont-levi prochain de la ville, est requis changer les deux marbres estans quy sont de nul valleur et en mettre de neuf ; ce quy coustera, mis, en place, douze livres et mesme y mettre six planches de dix pieds de long quy cousteront six livres, mises en place.

« Les dits couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer la couverture de la sentinelle, au dessus de la dite porte, d’ardoise, cloux et latte, ce quy coustera cinquante soubs.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf trente piedz de long et trois piedz de haut de massonnage au parapelle sur la muraille au dessus de la dite porte neufve, jouste l’escalier dedans la ville, ce quy coustera faire à chauf et à sable, fournissant les matériaux et oeuvre de main soixante livres, comprenant deux breches quy sont à l’aultre parapelle au devant vers le boulevart.

« Nous ont aussy les dits massons monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf une demie toise de taille sur la lanterne contigue la sentinelle cy-devant, ce quy coustera, matériaux et oeuvre de main compris, dix livres.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu que la sentinelle de massonnage, proche la précédente vers Saint François est ruinée et vers la douve et qu’il faut la réparer, ce quy coustera trente livres.

« Les dits massons nous ont monstré deux grandes breches dans le parapelle de la dite muraille l’une vers la douve contenant une toise et l’autre vers la ville, contenant trois toises, et qu’il est requis les refaire à neuf et mesme réparer quelques breches estans au proche ; tout quoy coustera à chauf et à sable, fournissant d’oeuvre de main et matériaux, soixante livres.

A la Tour Bertranne, advis le logeix de maistre Julien Dayel.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’elle est couleuvrée en trois endroicts, tout le long, et qu’elle menasse ruine et est requis la garnir et cimenter pour qu’elle se tienne encore debout quelque temps et refaire à neuf une breche y estant, deux toises en caré du cotte de la porte neufve, scavoir de massonnage en dedans et de taille et par dehors, tout quoy coustera fournissant d’atraicts et oeuvre de main soixante livres.

« Les dits massons nous ont montré et avons veu qu’il est requis reparer le parapelle depuis la dite tour Bertrane jusque au logeix du sieur Fruneau, chanoine, qui contient quatre vingtz piedz de long ; ce qui coustera, fournissant de tout, soixante livres ».

A la porte Saint-Salomon.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu que les murailles de soubs la voute de la dite porte sont couleuvrez et est requis les regarnir à chauf et sable, ce qui coustera quarante cinq livres.

« Nous ont les dits massons monstre et avons veu qu’il n’y a aucun garde fou en l’endroit du pavé vers les Cordeliers au bout dudit pont, et qu’il est requis d’en faire un de massonnage de vingt-un piedz de long et trois pieds de haut, ce qui coustera cinquante livres fournissant de tout.

« Comme aussy nous ont les dits massons montré et avons veu que de l’aultre costé du dit pont, vers la tour Bertrane, il n’y a aucun garde fou le long du pavé et est requis y en faire un de soixante piedz de long et trois pieds de haut, ce qui coustera, fournissant de tout atraicts et oeuvre de main cent cinquante livres.

« Les dits serruriers nous ont monstre et avons veu qu’il manque une bare de fer de sex piedz et demy de long dans l’un des costés de la porte et racomoder une aultre bare en icelle ; ce qui coustera, mis en place, huit livres ».

Au corps de garde de la dite porte de Saint-Salomon.

« Les dits massons nous ont montré que la longère du dit corps de garde vers Saint-Salomon de dix-huit pieds de long et douze pieds de haut est surplombée et couleuvrée en plusieurs endroicts en sorte qu’elle menasse ruine de jour à aultre, pour laquelle refaire à neuf, pour éviter à l’entière ruine du dit corps de garde, coustera, fournissant de matériaux et oeuvre de main, quatre vingtz dix livres. 

« Nous ont les dits massons monstré et avons veu que la claye de terrasse et closture du devant du dit corps de garde est ruisnée en plusieurs endroicts, mesme les bois d’icelle surplombés par le dedans en sorte qu’il est requis la refaire à neuf et faire du massonnage à la hauteur de trois piedz et d’un pied et demy de large à chauf et à sable pour suporter la claye, lequel massonnage de soixante unze piedz de long coustera, pour atraicts et oeuvre de main, cent quatre vingtz livres.

« Les d. cherpentiers ont dit que la cherpente de la dite claye coustera, mise en place, compris la terasse, deux cens liv. et se servant des vieux matériaux.

« Les d. menuisiers nous ont aussy monstré et avons veu les deux portes et trois fenestres quy sont sur le dit corps de garde, sont tellement vieilles et pouries qu’il est requis en mettre de neufves ; ce quy coustera mis en place trente livres.

« Les d. serruriers nous ont monstré et avons veu que la ferure des dites portes et fenestres coustera dix liv. en servant des vieux atraicts.

« Nous ont aussi les dits Massons monstré et avons veu que le pignon du dit corps de-garde vers Saint-Salomon est caduc et menasse ruisne et qu’il est requis le refaire à neuf, de douze piedz de long et quinze piedz de haut, ce quy coustera soixante livres.

« Les d. couvreurs nous ont dit qu’il est requis de réparer la couverture du dit corps de garde de pierre faillante et relever et changer quelques couyaux quy sont gastés et pouris ; ce quy coustera, mis en place, trente liv. ».

Au dessus de la dite poste de Saint-Salomon.

« Les d. Massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire un garde fou sur la muraille au dessus de la dite porte de vingt sept piedz de long et trois piedz de haut ; ce quy coustera, fournissant d’oeuvre de main et matériaux y compris la réparation d’une brèche quy est au dessus d’une canonnière proche le dessus de la dite porte Saint Salomon soixante livres.

« Les d. menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il ny a auchune porte sur la santinelle au-dessus de la dite porte et qu’il est requis y en remettre une quy coustera sept livres.

« Les d. serruriers nous ont monstré que la serure de la dite porte coustera, avec les bandes et courouil quatre livres.

« Les d. couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer d’ardoise et chauf la couverture de la dite sentinelle ce quy coustera soixante soubs.

« Et nous ont les dits artisans monstré et avons veu qu’il ny a aucun plomb sur les estaux de la dite sentinelle.

« Les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu que la claye de bois servant de garde fou estant sur la muraille proche la dite porte advis la cour du logeix du défunct sieur de Saint-Ducat ; de vingt quatre piedz de long est entièrement pourie et rompue et est requis y en remettre une neufve, quy coustera trente livres.

« Les d. massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis réparer une breche quy est au parapelle de la muraille de la ville, depuis la dite porte Saint-Salomon jusques à l’escalier quy dessent vers les Cordeliers et y faire neuf piedz de long et quatre piedz de haut de massonnage ; ce quy coustera en tout quatre livres ».

A la Tour Saint-Francois.

« Les d. couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire quelque reparation de pierre faillante, cloux, lattes et chauf ; ce quy coustera fournissant de tout, atraict et oeuvre de main quatre livres.

« Les d. menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il n’y a aucune porte ny serure sur la dite porte et qu’il est requis d’y en mettre et qu’il coustera, pour la porte seulle à six piedz de haut et trois piedz de large neuf livres.

« Les d. serruriers nous ont monstré que, à la dite porte sera requis deux bandes de fer et une claveure de six pates fiches et un courouil, tout quoy coustera estant en place cent soubs.

« Les d. massons nons ont monstré que les conirs du jambage de la dite porte par dedans sont rompus et cassés et qu’il est requis les refaire à neuf, ce quy coustera, mis en place dix livres.

« Et dans la parapelle de la muraille depuis la porte Saint-Salomon jusques à la porte fermante sur le semitière de Saint-François, les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il y a quatre breches vers la douve de vingt-sept piedz de long et huit piedz de haut, et que pour les refaire, il coustera quatre-vingtz-dix livres toute chose comprise.

« Et dans le parapelle, depuis la dite porte fermante du cemitière Saint-François jusques au prochain espron neuf appelle l'espron Brozillay, les dits massons nous ont monstré et avons y veu qu’il y a plusieurs breches lesquelles ils ont réduites à deux toises et qu’il coustera pour les faire et réparer à neuf, vingt-quatre livres.

« Et à la sentinelle d’entre les dits Cordeliers et le dit espron, les dits cherpentiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis la refaire à neuf, parce que les bois et couvertures d’icelle sont pourris et gattés et pour ce faire les dits cherpentiers ont dit qu’il faudra trois poutres de vingt quatre piedz de long et quatre pouces en caré, quy cousteront mis en place avec le surplus de la charpente, quy sera requise et servant des vieux matériaux douze livres.

« Les d. couvreurs ont dit que pour refaire la couverture de la dite sentinelle il coustera en tout, se servant des vieux atraicts, douze livres.

« Et les d. massons ont dit qu’il sera requis faire demy-touaise de massonnage sur le bout des poutres par le dedans de la ville pour servir de contre-poids, ce qui coustera neuf livres ».

Et au dit espron Brozillai, vers Kerfranc.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu que la montée est entièrement ruisné et est requis la refaire à neuf, ce quy coustera quarante cinq livres.

« Les d. charpentiers nous ont monstré et avons veu le juiller? De bois de la sentinelle du dit espron est entièrement ruisné et est requis en remettre un neuf en place quy coustera quatre livres.

« Les d. couvreurs nous aussy monstré et avons veu que la couverture de la dite sentinelle est ruisnée en plusieurs endroictz et est requis y mettre des cheffrons, lattes, cloux, ardoises et chauf, ce quy coustera sept livres.

« Et nous ont les d. artisans monstré et avons veu qu’il n’y a aucun plomb sur le haut de la dite sentinelle.

« Les dits massons nous ont aussy monstré et avons veu qu’il est requis réparer une breche qui est au parapelle de la muraille vers la douve d’entre le dit espron vers Kerfranc et celuy advis le logeix de Marin Millet et y faire deux toises de massonnage quy cousteront en tout trente livres ».

A l’espron vers le logeix de Marin Millet.

« Les d. massons nous ont monstré et avons veu que ledit espron est ruisné estant tout ecorche par le dehors et le dedans de la ville et la taille tumbé jusques au pied, et la muraille du coing d’icelluy ouverte et separée d’un pied en quelques endroicts et d’un demy pied en aultre et ouvert et couleuvré en divers aultres endroits et qu’il ne se peut reparer sans estre desmoli et refait à neuf, ce quy coustera, pour estre refait à chauf et à sable de la même hauteur, largeur, espoisseur qu’il est quinze mil livres tournois.

« Les d. couvreurs nous ont monstré et avons veu que la couverture de la sentinelle du dit espron est ruisnée en plusieurs endroictz et qu’il est requis la réparer de jour à aultre pour esviter la ruine de la cherpente, ce qui coustera neuf livres.

« Les d. menuisiers nous ont monstré et avons veu qu’il est requis mettre une porte neufve sur la dite sentinelle avec un espron, ce qui coustera mis en place six livres.

« Et pour la ferrure de la dite porte deux bandes et une serure, les d. serruriers nous ont dit qu’ils cousteront soixante-dix soubs.

« Les dits menuisiers nous. ont monstré et avons veu qu’il ny a aucune porte de bois sur les deux entrées du dit espron et qu’il est requis y en mettre deux, quy cousteront mis en place douze livres.

« Et les dits serruriers ont dit que les deux serures et quatre bandes qny seront requises aux dites portes cousteront mis en place dix livres.

A l’Eperon de l’ancienne porte de Ker.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu que l’escallier du dit espron vers Saint François est desmoli et ruisné et est requis le refaire à neuf, ce qui coustera soixante livres.

« Nous ont aussi monstré les dits massons et avons veu que le parapelle du dit escalier est ruisné à la longueur de neuf piedz et de six piedz de haut et est requis le refaire à neuf, ce quy coustera douze livres, compris toute chose.

« Les dits couvreurs nous ont monstré et avons veu qu’il est requis de réparer et mettre de la pierre faillante, cloux, chevilles et lattes à la sentinelle du dit espron de la porte de Ker et même au pavillon au desus la porte Saint-Vincent là au proche, tout quoy coustera cent soubs.

« Les dits massons nous ont monstré et avons veu qu’il est requis faire à neuf un bras de muraille de dix piedz de long et six piedz de haut vers la ville, pour quoy faire, toute chose comprise, coustera trente livres.

A la maison commune de Vennes.

« Les dicts massons nous ont monstré et avons veu que la saillie de taille de la principalle porte de la d. maison commune est disjoincte, séparée du jambage et est requis la desendre et reparer ce quy coustera dix-huict livres. 

« Les etc... qu’il est requis faire une voutte de taille à la porte du petit jardin au lieu dune saillie de bois quy y est, quy est entièrement pourie et parachever le jambage de taille de lun des costés de la porte vers la cour à la hauteur d’un pied et demy, ce quy coustera quinze livres.

« Les dicts etc... qu’il est requis refaire une porte de bois à neuf au dict petit jardin vers la cour, au lieu de celle quy y est, quy est pourie et trop petite, ce qui coustera six livres.

« Et pour ferrure et courouil d’icelle, les d. serruriers nous ont dict quit coustera et pour une bande, soixante dix soubs.

« Les d. mesmes... en la muraille autour de la grille de fer au bout de la longère derrière quy regarde sur le jardin ou demeure le libraire que la croisée est foudruyée et ruisnée par la rouil dix gondz de la grille et est requis de relier et refaire la taille tout autour, ce quy coustera trente deux livres se servant des vieux atraicts.

« Nous ont aussy faict voir que la croisée de taille de la nouvelle grille au proche est ruisnée et fendue à cause du rouil de la grille et est requis refaire à neuf la dicte croisée, ce qui coustera trente six livres.

« Nous ont aussy les d. massons monstré et avons veu qu’il est requis regarnir de plastre les deux autres hautes grilles et les quatre basses quy sont à la longère du derrière vers le jardin et sur la muraille au tour de la porte quy y sert pour entrer au jardin, ce quy coustera dix huict livres.

« Les etc… qu’il est requis faire à neuf un bout de muraille de huict pieds de haut et trois pieds de large au coin de la muraille joignant la porte du dict jardin derriere, ce qui coustera fournissant d’oeuvre de main et atraicts, quatre livres.

« Les d. etc... qu’il est requis herissonner de chauf et sable et regarnir de petites pierres quatre toises de muraille et au pignon du petit apentif quy regarde sur la Basse cour, ce qui coustera huict livres ».

Au petit jardin au costé de la cour vers soleil levant.

« Il est nécessaire de relever et refaire à neuf six touaises de muraille en la closture du d. jardin en divers endroicts quy sont couleuvrés et surplombés et pour ce faire à raison de neuf livres la toise, cinquante quatre livres.

« Nous ont... qu’il est requis faire une croisée de taille en lendroict de la grille de fer quy donne vers la fagoterie, parce que celle quy y est cassée et ruinée par le rououil, et pour en faire une neufve, coustera six livres.

« N… et est requis refaire le haut et la housse de la cheminée de bricques qu’y est en la grande cuisine et pour la dicte réparation coustera neuf livres ».

Cherpente.

« N... requis faire à neuf une porte sur les latrines et une fenestre en la lucarne quy repond sur la vieille, ce quy coustera dix huict livres mis en place.

« Les d... est nécessaire de mettre une poutre neufve dans la cave au lieu d’une vieille y estante quy est pourye par les bouts, laquelle coustera, mise en place, vingt livres ».

Couvertures.

« Les dicts couvreurs nous ont monstré et faict voir que toute la couverture des logemens de la d. maison commune est en bon estat, fors en quelques endroicts quil reste quelques reparations, pour quoy faire faudra deux milliers d’ardoises qui cousteront quatre livres le millier, six chefrons, quy cousteront quarante soubs, deux cens de lattes quy cousteront seize soubs, trois perées de chauf quy cousteront trente deux soubs, six milliers de cloux à fournir quy cousteront quinze soubz le millier, pour dix soubs de gros cloux, pour douze soubs de chevilles et pour l’eeuvre de main, coustera vingt livres.

« Et l’heure de six heures du soir sonné, avons remis le surplus du dit procès-verbal à demain dix heures du matin, et ordonné aux dicts personnes et artisans se trouver chez nous pour y vacquer et se transporter au Cosquer... »; 

Le bâtiment, ainsi qu’il se voit encore, n’avait pas une façade à montrer sur la rue. Il était, nous l’avons dit, au fond d’une cour entourée de murs et de maisons. On y accédait par un étroit passage indiqué par le pavé qui aboutit au bas de l’escalier. Le déblaiement de l’espace qui forme actuellement la place, a été occasionné par l’incendie d’une maison faisant face à la pharmacie Jouanguy, en novembre 1838. 

« Total approximatif de la dépense : 26,871 livres.

Ce procès-verbal se continue par la visite : 1° De la maison commune., 2° Du Cosquer, alors maison de santé de la ville et plus tard hôpital général. Et ont signé etc. ».

 

LE COSQUER

Il faudrait probablement aller chercher aux Archives de Nantes l’origine première de ce Cosquer (vieux hameau). Il faisait partie du prieuré de Saint-Guen, d’après l’aveu de 1683 fourni par le R. P. Dom Anthoine-Paul Le Gallois, religieux de l’ordre de Saint-Benoît, congrégation de Saint-Maur, prieur de Saint-Guen, dépendant du benoît moutier de Saint-Gildas de Rhuis, tenu et possédé en fief d’église franc du Roy, notre sire et souverain seigneur.

Quoiqu’il en soit, dans l’impossibilité où nous sommes d’affirmer ici que le Cosquer fit partie du parc du château de l'Hermine, nous nous bornerons à faire remarquer que, du Champ-Gauchart à l'Hôpital général, s’aperçoit encore le mur formant, dans cette direction, la clôture du parc, le long des prés qui encadrent l’étang du Duc.

L’ETANG DU DUC (Voir Antiquité du Morbihan, par l’abbé Mahé, p. 416).

« On a creusé, à une époque inconnue, un canal pour conduire une partie des eaux de l’étang de Plaisance dans celui du Duc, et voici comment le peuple raconte l’histoire de cette entreprise : Une Princesse, à qui l’étang du Duc appartenait, était recherchée en mariage par un grand seigneur, propriétaire de Plaisance ; mais elle refusait constamment de lui donner sa main. Pour se débarrasser de ses instances, elle lui dit un jour qu’elle deviendrait son épouse quand il aurait fait couler l’étang de Plaisance dans celui du Duc. Le galant la prit au mot ; et, après avoir exécuté ce qu’elle avait demandé, il l’invita à une partie de plaisir qu’il devait donner à Plaisance ; et l’avant menée en bateau par le nouveau canal jusqu’à l’étang du Duc, il lui rappela sa promesse et en exigea l’exécution. La pauvre Princesse demeura sans réponse ; mais, par désespoir, elle se précipita dans l’eau et se tira d’embarras. Pour embellir l’histoire on aurait dû ajouter qu’elle fut changée en Limnade, car on dit qu’il y en a une dans l’étang du Duc. Cette Nymphe, que le peuple appelle Sirène, en sort quelquefois pour s’asseoir au soleil sur un rocher voisin de l’hôpital général ; on l’y a vue peigner sa chevelure, et même un jour, surprise par quelqu’un, elle se sauva précipitamment et oublia son peigne ; mais elle se vengea peu après de celui qui s’en était emparé, en l’entraînant au fond de l’eau ».

On sait le parti tiré de cette légende intitulée Lina, par Brizeux, le gracieux poète, ex-élève du collège de Vannes.

AFFEAGEMENTS DES FORTIFICATIONS — LA BASSE-COUR.

En arrivant à la seconde moitié du XVIIème siècle, on ne peut s’empêcher de constater que le gouvernement du pays est aux mains d’un homme qui sait pratiquer le métier de Roi. Vainqueur de ses ennemis à l’extérieur, le grand Monarque peut s’occuper de l’organisation administrative à l’intérieur. Le système des hautes fortifications, recommandées encore en 1628 par le duc de Brissac, a fait son temps. Celles qui opposent un embarras à l’extension des villes et des populations seront abandonnées, ou du moins afféagées. Dans le bulletin de 1880, nous avons consigné les principales aliénations exécutées. Ce sont :

1° La tour du Connétable, 1676.

2° un terrain vis-à-vis le bastion du quai, 1677.

3° un terrain prés la porte Saint-Pater 1677.

4° un terrain prés du pont de Patern 1677.

5° un terrain près des fossés, depuis la grande porte de l’hôpital jusqu’à la poterne du château inclusiv..t, à Ragot, Sr de la Couldraye, 1677.

6° La tour et le bastion près le château, à Daviers, 1678.

Ce système d'afféagements ne pouvait manquer de provoquer une réglementation générale.

Aussi, à la séance du vendredi, 18e de mars 1678, à dix heures du matin, où M. le Comte de Lannion présidait, noble hom. Henry Daviers, sindic de la communauté, représenta une déclaration du Roy du 6e de nov. 1677, à lui signifiée le 15 de ce mois — à la requête de Me Pierre de Sésarz chargé par sa Majesté du recouvrement des taxes faites ou à faire sur les acquéreurs, propriétaires et détempteurs des biens alliénés par les communautés des villes, bourgs, bourgades, villages et hameaux de la province de Bretagne, avec commandement de par Sa Majesté, au d. sr sindic, de délivrer au d. sr de Sésarz, ses procureurs ou commis, un estat de lui signé certiffié véritable, contenant les extraits des contracts des biens de communautés, vendus et engagez par beaux onfilrotheques (emphythéotiques) de quelques manières et à quelques personnes que ce soit depuis l’an mil cinq cens cinquante cinq (1555) jusqu’à ce jour et a requis la d. communauté de délibérer sur la d. déclaration et justifcaon. Il a été arrêté que le sindic fournira la déclaration, au d. Sesarz et ont signé : Cl. de Lannion, Dondel, Jacques Dufresne, Jan Bossar, Le Bel, B. Touzé, Levacher, Le Goff, Notin, Gobé, Jan Le Vacher, Le Moyne, Chedanne, Le Mouel, Nicol, Bouczo, Jollivet, Marquet, Le Garo, M. Leclerc, Moricet, Gerard, Frémont, H. Daviers, Bourdonnet, commis au greffe.

Cette même année 1678 s’exécutaient d’autres travaux ainsi que nous allons le voir.

L’ordre chronologique nous amène au deblaiement, c’est-à-dire à la création de la rue de la Basse-cour, à l’ouverture de la Porte de la Poterne, et de la Porte du Mené.

Dès le 20e jour de mai 1676, Noble Hom. Greg. Rousseau avait représenté « qu’il y a quantité d’immondices et curages de maisons qui ont été jetés dans la Basse-Cour et chemin qui conduit de la rue des Vierges au chasteau, dont le public en reçoit grande incommodité et a requis qu’il fust ordonné au sindic de faire vider les d. curaisons et les faire transporter ailleurs, sans qu’elles puissent incommoder le public ».

Sur quoi la communauté a arresté que les curaisons seront ostées et transportées au pied du chasteau ; à laquelle fin sera, fait bail à fur ou convention en présence et à la diligence du sindic et que la communauté contribuera pour une moitié des frais et les voisins des rues prochaines de la Basse-Cour à l’autre moitié.

Le projet alla se classer ; et deux ans plus tard, dans le dossier de l’enlèvement des boues ; à la date du 23 juillet 1678, se trouve le document suivant intitulé : Bannies.

A la requête de Noble Hom. Henry Daviers, sindic de la ville et communauté de Vannes, demeurant en sa maison, près le port, paroisse de Saint-Patern, soubzsigné, les 23 et 24 juillet, il est procédé, selon l’usage, à l’adjudication des travaux suivants : Oster les terres qui sont advis de la tour du Connestable et Basse-Cour du chasteau et le chemin qui conduit de la rue des Vierges au dit chasteau et estang des Lisses, nettoyer le tout jusqu’au pavé et transporter les dites terres et curages hors l’enclos de la ville et les mettre en lieux non incommodes pour le public ni aux particuliers ; le pris duquel bail sera payé dans les conditions précitées, moitié à mi-oeuvre, moitié à la fin. Le seul voisin cité est Jos. Gobé, notaire ; l’adjudicataire descendit de 1500 livres à 580. Le travail fut exécuté pour le mois d’avril 1679. — Les terres transportées le long du mur proche de la tour du Connétable furent étendues de manière à ne pas faciliter l’escalade et que nul homme ne pût passer par les machicoulis sans échelle (14 avril 1679).

Cette quantité de terre provenait de l’amoncellement formé en 1626, des matériaux restant après la construction du bastion par l’architecte Antoine Augeneau.

Vers le même temps se construisit l’hôtel du Plessis de Rosmadec (siège, vers la fin du XIXème siècle, de la direction des contributions directes), et le jardin attenant ne put manquer de se niveler.

Dès 1666 avait été construit à l’angle ouest des Lices, l'Hôtel Le Hellec, ce qui acheva de donner à la place la disposition irrégulière qu’elle a gardée depuis.

La communication de la rue des Vierges avec l’étang du château imposait l’urgence d’une issue de ce côté de la ville. La communauté se fit donc un devoir de réaliser cette amélioration.

PORTE DE LA POTERNE.

Quoiqu’il en soit, l’administration de Nob. Hom. H. Daviers fut l’une des plus actives du siècle, à en juger par les documents conservés aux archives. Ainsi, en 1678, le vendredi, 25e jour de fébvrier, fut arrêté que le bail à fur adjugé à F. Cosnier, pour la construction de la Porte de la Poterne, sera exécuté, selon la forme et teneur, à la charge au. d. Cosnier d’y travailler incessamment et que le Sr Sindic lui paiera le prix du dit bail. L’oeuvre s’exécuta et le XIème avril 1680, fut le renable rendu par F. Cosnier ; en voici le procès-verbal : Pierre Dondel, seigneur de Keranguen, conseiller du Roy, seneschal et premier magistrat de la cour et siège préal de Vennes, scavoir faisons, qu’estantz à nostre logis au d. Vennes, ce jour unziesme d’Avril mil six cent quatre vingt, à deux heures de l’après-midi, présent le sr procureur du Roy et où estoient présents Mathieu Leclerc, procureur scindicq de la ville et communauté de Vennes, et nobles gens Guill. Bigaré, sieur de Cano, Victor Chedanne et Maître Jan Le Thieis, commissaires et députés par la d. communauté en l’assemblée d’icelle de lundy dernier, à tous les quels Fr Cosnier, maître architecte et entrepreneur de la porte et pont de la Poterne, puis peu faits en ceste ville et sortant d’icelle pour aller sur la garainne, a remonstré assignaon descendre à heure à la dite porte de la Poterne pour prendre le renable d’icelle porte et pont qu’il soutient avoir bien et deument faits accompli et exécuté les points et conditions portés par le bail à fur qui lui avait esté adjugé et a requis qu’il y soit, à ceste fin dessandu et que, lui le requérant, et à sa requête, avons ainsi dit et ordonné, ce que faisant, avons présentement dessandu à la d. porte de la Poterne, en compaignye des sieurs procureur du Roy et susnommés commissaires et députés de la communauté, et aussy en compaignye du sieur scindicq et ayant ainsi que nous, pour adjoint Vincent Thomas, commis au greffe de ce siége, ou y estant et aussy luy Cosnier et y ont aussi comparu Gilles Michel, Maître architecte et Guill. Gourmil, Maîtres massons, desquels avons prins et receus leurs serments de dire vérité, après leur avoir faits lever la main et de se porter fidèlement au fait du présent procès-verbal de renable, ce qu’ils ont prins et juré faire et aux quels après que la lecture des conditions du d. bail à fur leur a esté faite, ayant veu et visité la d. porte et pont de la Poterne et ensemble tous les d. sieurs commissaires ils ont déclaré que le d. Cosnier a entièrement fait tout ce que à quoy il estoit obligé et ont trouvé que les dites choses sont en très bon et deub estat ; ce que les d. expertz ont affirmé veritable ; a les d. Gourmil signé et lui Michel a dit ne le scavoir. P. Dondel, Bigaré, Chédanne, Guillaume Gourmil, Le Meilleur, M. Leclerc, Le Thieis, Cosnier, Thomas, commis greffier.

La porte et de pont (de bois) n’étaient pas plus solides que ceux de Saint-Vincent. Dès 1701, le pont était démoli. Il y avait une grande brèche par laquelle les passants pouvaient tomber de plus de 25 pieds de hauteur et se tuer. La voûte en pierre se fera au XVIIIème siècle.

Porte du Mené — Saint-Jean — Bourreau — du Nord.

Pendant le même temps, un éboulement appelait d’un autre côté l’attention de l’administration : Il faudra réparer les parapets depuis avis la tour ou demeure le portier de la ville, c’est la tour trompette (parce que le portier était trompette de ville), jusques advis le bastion proche le château, au bout de la rue Labbé (c’est la rué du port à Groutel — passant par la Garenne. — dite auj. de la Confiance !).

Un procès-verbal des indigences de réparations. de 1678 nous fait voir que les ponts des portes sont toujours à renouveler, que les vieilles murailles s’éboulent çà et là. Ainsi devront se refaire à neuf douze toises et demie du parapet de la muraille qui est entre la maison de l’évesché et la tour où demeure à présent l’exécuteur.

Dans la tour, qui jusque-là avait servi de prison pour les filles, on devra refaire un pan de la couverture et réparer le reste ; faire une cheminée pour empêcher l’incendie d’icelle, laquelle cheminée sera posée au coin, du côté de l'Evesché (château de la Motte) ; boucher trois embouchures de canons dans la tour, les trous étant inutiles et incommodes pour le logement de l’exécuteur. — Il faudra réparer l’escalier qui sert à monter à la muraille et qui est entre les maisons des Religieux de Prières et du sr Nepveu, chanoine, lequel escalier est en grande ruine. On ne peut dire s’il fut refait, dans le cas de l’affirmative, il ne servit pas longtemps car voici une nouvelle porte à ouvrir.

7° septembre 1685 - Procès-verbal de la porte pour aller au Mené.

Pierre Dondel, escuier, seigneur de Keranguen, sénéchal et premier magistrat au siège présidial de Vannes, scavoir faisons que ce jour septieme septembre mil six cent quatre vingts cinq, en exécution de l’ordonnance de Messieurs les commissaires desputés par Sa Majesté en l’assemblée des Estats de la Province de Bretagne, convoqué en la ville de Dinan, en la presante année en datte du dix neufième jour d’aoust dernier et de la déliberation de la communauté de ce jour, Nous sommes transportés en compagnie du sieur procureur du Roy, des sieurs Foyneau, recteur du Mené et sous-chantre de Saint Pierre, de Kermain-Bigaré, Le Vaillant, conseillers, Duplessix, Guillemot, gentilhomme, Daviers, Leclerc, entiens sindics, Le Thieis, procureur, et Hervouet, marchand, commissaires nommés par la dite commission, et du sr Ragot, sindic, ayant avec nous pour adioint Joseph Thomas, commis au greffe, en la rue qui conduit de la rue des chanoinnes à la muraille de la ville pour faire estat, procès-verbal et deuis de la porte qui est à faire dans la muraille de la ville pour aller au Mené, où estans arrivés, ayant mendez et fait advertir François Cosnier, Gilles Michel, maîtres masson et architecte, et de Claude Vincent, maître cherpentier, tous demeurants en cette ville et forbourgs, des quels présentz ayant pris et receu le serment de se porter fidèlement, ont promis et jurer faire aprest leur avoir fait lever la main ont déclarez qu’en l’endroit où est le grand escallier il le faut abatre et perser dans l’espoiseur de la muraille de la ville et y faire une porte voutée de pierres de taille et à l’arrier housseur debrochage dans le milieu de la voûte entre les deus paremens qui aura de largeur sept pieds et demy de franc et douze pieds de hauteur sous la voûte.

Il faut faire dans la fosse et douve deux murailles jusqu’au pavé qui conduit du Mené au carouer Saint Nicollas, lesquelles auront d’espoiseur dans leurs fondz quatre pieds réduits à deux et demy à la hauteur du pavé qui conduira de la dite porte jusques audit pavé quatre vingts saize pieds de long de chaque costé, lesquelles murailles seront faites en tallut pour soustenir les terres qui seront mises entre les dittes deux murailles pour faire et porter le pavé qui sera fait ayant de largeur entre les deux parapels saize pieds de franc qui sera pavé. Lesquelles murailles auront de hauteur au bout qui joint les murailles de la ville environ dix huict pieds hors les fondements venant en douce pante au travers du dit fossé jusqu’au pavé de la Rue qui conduit de Sainct Patern au Mené.

Et sera fait sous le dit pavé et au ras du fossé de la dite porte une voute de quatre pieds de large et cinq pieds de hauteur sous clef devoute laquelle sera faite de pierres de brochage dans l’espoiseur des murs tout au travers fors les deux bouts de la dite voute qui seront de pierres de taille, pour escouler et donner passage aux eaux qui viennent de la ville par la porte neuve à aller vers la porte Saint-Patern.

Et au-dessus du dit pavé des deux costés seront faites deux murailles de l’espoiseur d’un pied et demy en toute la longueur qu’il y a depuis la dite porte jusqu’à la rue, les quelles murailles auront de hauteur au dessus du dit pavé trois pieds et les dessus seront couverts de pierres de tailles qui seront les parapels avec des crampons de fer coulés en plomb pour tenir les dictes pierres de tailles.

Au bout des dictes murailles proche le pavé seront faits deux gros pilliers de pierres de taille pour appuier les murailles et parapels avec des hurtaux au bas des dits pilliers pour empescher les harnois de hurter aux dits pilliers.

Dans l’espoiseur de la muraille, au dedans de la ville proche la dite porte, il faut faire un escallier qui aura de largeur deux pieds et huict pouces pour monter sur les murailles de la ville et aller à la tour.

A la ditte porte faut faire une porte de bois à deux battans chacun battant de la dite porte sera portée par trois gonds avec les bandes, serrure et crouil de fer pour la dite porte ; les quels battans seront de bon bois de chesne et auront d’espoiseur enuiron trois pouces et une barre.

En démolissant l’escallier qui joint la ditte muraille, s’il arrive que la muraille de la prébande du sieur abbé Bigaré soit endomagée par la démolition du dit escallier qui pouroit estre d’environ trois à quatre thoises, le dit adjudicataire la fera refaire ce qui en sera endommagé.

Sera fait un escusson en tuffeau au dessus de la dite porte du costé des fossés pour y mettre les armes du roy, de Monseigeur le duc de Chaulnes, de M. de Lavardin, de M. le comte de Lanion et de la ville. Toutes les quelles murailles seront faites et massonnés à chaux et sable.

Pour faire tout ce que dessus, fournir tous atraits, materiaux et oeuvre de main, perser la dite muraille, rapporter les terres entre les dites deux grosses murailles, paner sur les dittes terres tout du long qui est, la longueur de quatre vingts saize pieds et de saize pieds de large comme est dit cy dessus et fournir la porte de bois, etc. etc., il en coutera en tout la somme de quatorze cents livres.

Est le raport des d. Cosnier, Gilles Michel, Erllande, Vincent, experts, qu’ils ont affirmé véritable et a le dit Cosnier signé et les dits Michel et Vincent declarez ne scavoir signer. F. COSNIER.

De tout quoy ont rapporté le présent proces verbal soubs nos signes, du d. Sr procureur du Roy et des d. commissaires soubsignants du dit sr Ragot scindic et du d. Thomas, vostre adjoint. DONDEL, V. LEVAILLANT, E. FOYNEAU, recteur du Mené, Sr GUILLEMOT, LE THIEIS, M. LE CLERC, M. PANNAGEAU, HERVOUET, THOMAS, commis au greffe

Ensuite viennent les procès-verbaux de bannies. Enfin le 28 aoust 1688 est presenté le renable, c’est-à-dire le procès-verbal de l’oeuvre adjugé en 1685, au d. F. Cosnier au prix de huict cent quarante livres tournois.

 

LE CHATEAU DE LA MOTTE, MANOIR EPISCOPAL.

A la fin du XVIIème siècle, nous l’avons vu, la ville de Vannes se trouve constituée dans son ensemble par l’ouverture de la porte du Nord. Nous allons poursuivre notre travail par l’examen des points remarquables dans chaque quartier, en commençant par celui qui s’étend de la porte du Nord, à la place du Marché. Il forme la partie haute de la paroisse de Notre-Dame du Mené. Là, s’élevait le château de la Motte, bâti on ne sait trop quand, si l’on ne veut pas accepter les données de Fr. Albert le Grand. « Le comte Guerok avait basti au milieu de la ville de Vannes un palais pour sa demeure ordinaire ; Saint-Patern fut inspiré de Dieu de le luy demander pour accommoder et amplifier son église cathédrale, ce qu’il obtint facilement, dont il agrandit l’église de Saint-Pierre, et du reste des bastiments se servit de manoir et palais épiscopal ». De 575 â 590 (au VIème siècle).

Mais on se demande si ces deux personnages étaient bien contemporains. Quoiqu’il en soit, six ou sept cents ans plus tard, Hervé autres disent Henri Tors II du nom, sacré la même année 1256, évêque de Vannes (le duc Jean II régnant en Bretagne) rebastit le château de la Motte, qui est le manoir Episcopal (Note : Cet évêque, né à Grand-Champ, était précédemment chanoine de Vannes et sous-chantre de Saint-Brieuc).

Albert Le Grand écrivait ces détails à Vannes, audit palais épiscopal de la Motte, le 16 juin de l’an du Seigneur 1634 (Sébastien de Rosmadec, évêque de Vannes).

En 1648, Mgr. Ch. de Rosmadec, neveu du M. Sébastien, se dit demeurant à présent au manoir de la Motte ; cet évêque doit en avoir été le dernier occupant. On lit, en effet, dans le fonds de l'Evêché aux archives départementales, sous la date de 1683, la déclaration suivante : Le palais épiscopal consiste désormais en un grand corps de logis double, construit de neuf, au bout du quel logement neuf, vers l’occident, est une partie d’une vielle maison sur les murailles de la ville et au devant de tout est la cour du dit palais, ayant son entrée par un grand portail fait bâty de neuf, par le dit seigneur évêque (Messire Louis de Vautorte), au bas de la rue N.-D. dans laquelle sont bâtis des appentis, écuries, remises de carosses et au bas d’icelle est une autre petite cour de décharge et au côté en les joignant est le jardin du même palais, le tout donnant vers l’orient à la maitresse tour des hoirs d’Octavien, du sieur Yves Boushery, de Jan Crosson, de M. le comte de Lannion, du sieur abbé Coudelet, de M. Claude Garo, le comte et autres logements dependant du palais et en partie sur les murailles du rempart et des boulevards de la ville, et du septentrion a vis l’église de N.D. du Mené, sur les murailles et rempart de la ville, contenant icelui palais et ses dépendances sous fonds soixante dix cordes. Un autre vieux corps de logement donnant par le levant sur la rue N.-D. autrefois partie d’icelui servant de prison des regaires et à présent en boutique est les logements affermés.

Suit l'énumération des autres biens relevant de l’évêché comme le domaine de Kerango, etc.

Le fief et juridiction temporelle des regaires de Vannes, dont les audiences se tiennent en l’auditoire d’icelle rue N.-D. joignant le palais épiscopal, le mercredi et le samedi, était séparé du fief du roy par la rue aux Asnes.

La description qui précède, nous dispensera de faire ultérieurement celle de l’hôtel de l’ancienne Préfecture, seulement le jardin sera diminué, et sur la rue des Chanoines, supprimant de ce côté la rue aux Asnes, se construiront le Petit-Evéché, l’archidiaconé et la prébande (la cure actuelle), etc.

Avant ces constructions, l’espace qui s’étend entre la cathédrale et l’enclos de la Motte formait la partie nord de la rue aux Asnes, ainsi nommée peut-être parce que la montée de la Porte Saint-Pater à la citadelle de la Motte n’était praticable que pour les bêtes de somme d’un usage général à cette époque. A côté était la place de Men-Gifr, — la pierre aux chèvres, — devenue Main-Lièvre !

1° LA PORTE NEUVE, LA RUE DU BALLAYS DE N.-D.

Parcourons la rue Notre-Dame et cherchons le complément de la rue aux Asnes.

Dans l'Annuaire de 1853, page 182, M. Lallemand a consigné la note suivante : « Lettre en parchemin donnée par le Duc de Bretagne, au chasteau d’Elven, le XXVème jour d’avril 1429, signée par le duc Jean V et de son consentement, présent le comte de Montfort (depuis François Ier), Mg Pierre de Bretagne (son frère), Messire Pierre Eder, le sieur de Kerker et plusieurs autres. Scellée, contenant le dit sieur duc avoir permis à son fils faire ouvrir la porte neuve de cette ville pour aller du Marché de Vennes à l’église Saint-Pierre, par la rue du Ballays. — (Inventaire du 17 Mars 1638 et 6 mars 1670).

Cette mention ne peut être conforme à l’original. Il nous est en effet difficile d’admettre l’ouverture d’une porte neuve.

Celle-ci ne sera neuve qu’après son ouverture. La rue ne pouvait avoir un nom puisqu’elle n’existait pas. Le nom de rue du Ballays ne vint que plus tard, quand la porte achevée fut surmontée d’une niche abritant une statue de N.-D. C’était le Palais de N.-D. et la preuve demanderez-vous, la voici — relevée à travers les siècles.  — C’est en 1740 seulement qu’elle se révèle en ces termes : « Veu le Pallais estent au-dessus de la niche de la statue de la Vierge près le mur de face de la porte de ville nommée la porte N.-D. avons remarqué que le Pallais ou Ballais est de nul valeur, qu’il est nécessaire d’en faire un à neuf, en chapiteau, dont la cherpente sera composée de quatre arrestiers, une équille, quatre traverses, deux esseliers ceintrés et assemblés contre deux montants qui supporteront le chapiteau. Le tout de bois de chêne adossé et patefishé contre le mur de face de la ville. Ce chapiteau et cherpente seront couverts d’ardoises sur belettes en planches refendues. Chaque ardoise sera attachée par deux clous.  L’équille, sera couverte d’un petit étau de plomb pour garantir la cherpante des eaux pluviales.

A Saumur, nous fait savoir un sympathique collègue, on appelle Ballet la toiture des maisons.

Nous ne pouvons nous éloigner de la rue N.-D. sans mentionner une série d’afféagements moins remarquables par l’étendue des espaces concédés que par l’empressement des commerçants d’acquérir un lieu propre à l’exposition de leur industrie sur un passage important. Il y a donc aux archives neuf documents de cinq à six pages chacun, relatifs à des concessions faites devant notaires royaux à la date du 21 novembre 1622 et 1623 en présence de Nob. Hom. Christophe Lorans, sieur du Verger, procureur sindic, demeurant sur le  port et terre de Ker d’une part, et :

1° Olivier Boisadan,

2° Julien Bouédo,

3° Jan Souillart,

4° Jan Yhano, cierger et lardier,

5° François Hamait, maître cordonnier,

6° Jacques Baupart,

7° Jacques Minière, marchand,

8° Michel Marsac,

9° Mathurin Henlès (sur parchemin rogné).

Elles fixent au prix uniforme de 4 livres de rente au profit de la communauté, la jouissance pour neuf années d’un emplacement entre les arboutans soubstenant la muraille à main dextre et senestre — à la charge de bâtir ou faire bâtir une boutique de bois sans massonnage, ny cheminée, avec un petit galtas au-dessus ne dépassant pas la mi-hauteur de la muraille et ne pourra, aucun des preneurs y loger et coucher la nuit..... le tout garanti sur hypothèques, les arboutans se répétaient de l’une à l’autre porte entre les deux ponts-levis.

Enfin la partie occidentale de cette rue était la rue de la Juiverie, sans doute parce qu’on y renfermait les Juifs durant la nuit, entre les deux portes, comme on le faisait en d’autres villes (l’abbé Mahé, p. 391), et comme cela se pratique encore à la fin du XIXème siècle en Turquie, à Rhodes, par exemple. — La maison du Progrès a déblayé ce coin. Mais les écuries du manoir épiscopal tournant le dos à la rue n’ont pas fini de donner à cette rue une physionomie plus ou moins arabe.

En 1694, on y comptait 41 maisons.

La porte ne sera démolie qu’en 1784.

Cette rue N.-D. a conservé ses deux impasses, rues de la grande et de la petite Psalette ; celle-ci conduisait à la tour Bertrand qui disparaît en 1657. Après et bifurquant vers l’est elle desservait le rempart Romain jusqu’à la rencontre de l’autre impasse. Celle-ci tournant à l’est également traversait la rue aux Asnes et communiquait avec la rue latine (de la Cohue, des Halles) jusqu’à 1560 où Jan Folliart construisit ce logis au fronton duquel se voit l’inscription suivante : Pax hunc domum et omnibus habitentibus in ea — Jan Folliart m’a fait 1560. J. Folliart était avocat, substitut du procureur du Roy en la cour.

La rue aux Asnes s’allongeait de la porte Saint-Patern à la place de la rue des Chanoines et sur la contrescarpe de l’enceinte romaine, jusqu’aux abords de la porte Saint-Salomon et même au delà. Les maisons de la rue de ce nom furent l’objet de différents afféagements dont voici quelques-uns : 

Le 16 Mars 1684. — Le Comte de Lannion, gouverneur pour sa Majesté des villes et châteaux de Vennes et d’Auray, consent que Rodrigue Pont du Jan prenne la moitié du terrain qui est entre l’emplacement qua eu Maitre Leffort, le long de la contrescarpe du fossé qui va vers la porte Saint-Salomon et la boutique d’un cordonnier qui est joignant le menuisier qui est contre la porte de Saint-Salomon, à condition qu’il payra huit livres de rante à la communauté et qu’il présentera ce brevet à la première assemblée de la Communauté au sindic pour le faire enregistrer parmi les autres rentes de la communauté. Fait à nostre chateau de Quinipily, le 16 aout 1684.

Deux mois auparavant, le 24 janvier. Les soussignants Monty de Villayer, conseiller au parlement de Bretagne, Nicolas de Bonnecamp, docteur en médecine, et Louis Rodrigue de Port Jan, maître apothicaire en cette ville, a esté reconnu entre nous que l’emplacement, depuis la maison que fait bastir le Sr Leffort, jusqu’à celle que fait construire François Thomas, menuisier, que nous nous en accommoderons comme nous aviserons avoir à faire et ferons ensemble tous les frais convenables pour l’adjudication. Fait triple sous nos seings, de Renouard de Villayer, Bonnecamp, Rodrigue. Le premier de ces contractans, propriétaire de la maison adossée pour ainsi dire à celle de M. Montfort, céda cet immeuble à la communauté...

L’entretien du grand et du petit hôtel Villayer tient une longue place dans les dépenses de la communauté … En 1694, on comptait 17 maisons.

La porte Saint-Salomon a subsisté jusqu’en 1791.

La poterne ouverte aux piétons se voit encore, à la fin du XIXème siècle, dans la cour du N° 15 de la rue. Là aussi a existé un escalier donnant accès à l’établissement des Cordeliers.

Le Marché au seigle, à la sortie de la Porte Saint-Salomon, date du XVIIIème siècle seulement. L’îlot dont il forme le côté N.-0.  s’étendait jusqu’à la porte de Gréguiny ou de la terre de Ker. La rue Le Hellec, reconnue indispensable dès avant 1785 et même nommée rue Bertrand ne devait s’ouvrir que de nos jours (fin du XIXème siècle), soit un demi-siècle plus tard.

Au N. et à l'Est, l’îlot était limité par la rue Saint-Salomon, la rue Latine (des Halles), la rue de la Porte Mariolle, ou des Cordeliers (rue Noé), la rue et la place de la Poissonnerie communiquant avec le port par la porte de Ker. Cet espace ainsi circonscrit est très curieux à examiner au point de vue archéologique. Il conserve au N° 15 de la rue Saint-Salomon, le point de départ des murs sarazins qui se prolongent jusqu’au bas de la rue Noé. Remarquables par la construction en moellons plats, ils étaient déjà vieux en 1400. Ils peuvent donc être considérés comme formant la première extension sérieuse de la ville close vers l’ouest. Au bas de la rue Saint-François (rue Noé) était la Porte Mariolle donnant son nom à la partie haute de la rue qui comptait, en 1694, neuf maisons. La principale, dite le château Gaillard, était alors occupée par la famille de Francheville.

Des abords de la Porte Mariolle, partait jadis avant le 15e siècle le prolongement peut-être des murs sarazins dans la direction de l'Est, mentionné dans un acte de l’an 1400, comme la cloison de ville. Elle était dirigée par la maison de la Pharmacie Jouanguy vers l’hôtel de Jérusalem où elle se soudait à la tour Poudrière. Le ruisseau de l’étang du duc y arrivait directement et poursuivait son cours par les fossés traversant le haut des Lices, sous un pont de bois (sublicius pons) ?

Cette cloison des temps primitifs, laissant en dehors la Cour des Comptes, fut supprimée et remplacée par une autre qui, se détachant également de la Porte Mariolle, traversait les Lices un peu plus bas pour aller s’accrocher à la tour du Connétable.

Dans son parcours, ce mur a laissé des traces encore visibles à la fin du XIXème siècle : 1° dans la cour de la maison appropriée au commerce par M. Menais — cour qui est l’ancien cimetière de la chapelle des Lices ; — 2° dans la cour de la maison Lorvol, au côté ouest de la rue de la Basse-cour. Au milieu des Lices, ce mur devait être percé d’une porte protégée probablement, comme la porte de Ker par deux demi-tourelles. L’une, celle de l'Est (la tour du Lieu, d’après M. Housset), a peut-être cédé sa place au four du duc.

Revenons aux Cordeliers. Etablis en dehors des murs dès le XIIIème siècle (1250-1260, etc.), ils s’étendirent successivement de la porte Saint-Salomon à la porte de Ker, le long des fossés qui ont été comblés de nos jours (1863, etc.) Dans cette situation ils eurent souvent besoin de la protection ducale qui d’ailleurs ne leur fit pas défaut comme le démontrent les documents suivants, conservés aux archives départementales.

1° Sous la daté du 14ème jour de juin 1414.

Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort et de Richemont, à tous ceux qui ces présentes verront et orront, salut. Savoir faisons que en l’onneur de Dieu et de Mongr S. Francoys, nous avons octroyé et par ces présentes octroyons de notre don et grâce spécial es frères menours de nostre ville de Vennes, congé et licence de faire faire et édiffier une porte en la terre par laquelle on entre au cimetière du couvent des dits frères menours entre le mur de leur jardin, d’une part, et la maison Jehan Laurens, d’autre, en volant qu’ils y édiffient la dite porte ô sa closture et édification du mur y appartenant, afin que leur dit couvent puisse estre cloux et fermé, ainsi qu’il appartient pour obvier à plusieurs inconvénients qui, par deffaut de ce, pourroient en suivre. Et pour ce faire et édiffier, leur transportons tout le droit, raison et action que avons et avoir povons en icelle place et la leur amortissons y faisant la dite porte et édiffication d’icelle. Si mandons, etc. Donné en nostre ville de Vennes, le XVIIème jour du mois de juing, l’an mil quatre cent et quatorze.

Sous la date du 27 juin 1417, nous trouvons la pièce suivante :

Jehan, duc de Bretaigne, comte de Montfort et de Richemont, a tous présent et advenir, salut. Scavoir faisons comme les biens et largicions faits aux églises et ès ministres d’icelles soient moult à louer et commander, nous en suivant nos progeniteurs doteurs et augmenteurs des églises de nostre duché, et ad ce que nous, nostre compaigne la duchesse et nos subcesseurs soyons au temps advenir participants à toujours mais ès messes, bienfaits, devouons et prières des frères mineurs de nostre ville de Vennes, aux dits mineurs avons de notre science certaine, grâce espéciale, et pour ce que très bien nous plaist, donné et donnons une petite pièce de terre à nous appartenant, sise en nostre dite ville de Vennes, entre la porte Saint-Salomon d’un costé, et d’autre, le verger ès dits frères, et des autres parts, entre le vieil et ancien mur de nostre dite ville, ou souloient estre jadis les douves d’icelle nostre ville, et pour en jouir ou temps advenir les dits frères et leurs successeurs et de faire toute leur volonté, plainement, comme de leur propre héritage, et les y avons establis auteurs, seigneurs et procureur et saisine. Si donnons en mandement à nos Seneschals, alloué et procureur de Broerech, etc. Donné en nostre castel de Lermine, le XXVIIème jour de juin de l’an mil CCCC XVII, copie du 9 juillet 1609.

Les deux actes qui viennent d’être lus donnent la délimitation de l’enclos des Cordeliers vers le Nord. Le suivant nous fait entrevoir leur extension vers le Sud.

1608, 1er mai. — Nous, René d’Aradon, chevalier de l’ordre du roy, capitaine et gouverneur des villes et chateaux de Vennes, mettes et rades en despandantes, ayant esgard à la remonstrance nous faite par les humbles gardien et religieux de l’ordre et couvent de Monsr S. Francoys au d. Vennes, que, pour la conservation et liberté de leur couvent, il est requis fermer et clore au bout de la muraille de ceste ville, vers le logis de Ker, pour empescher que l’on entre en leur cimetière et couvent à heure indeut et y jetter bourrier et infections et autres scandalles et inconvéniens qui en pourroient arriver, Nous, pour éviter aux dits inconveniens et à ce que les dits religieux puissent demeurer en liberté selon et reigle et profession, avons, en tent ce qu’en nous est, permis aux dits gardien et religieux, faire clore, au bas du dit cimetière de leur couvent et y faire une porte qui sera fermée de cleff et claveure, dont la clef de la dite porte demeurera vers nous, pour servir à toutes occasions à aller et visiter les murailles du dit Vennes. En assurance de quoy avons signé le présent acte et fait y apposer le cachet de nos armes. René d’Aradon (original sur parchemin, au fonds des Cordeliers).

Il résulte d’une pièce du 25 janvier 1543 (au même fonds) que le couvent des Cordeliers avait été établi sur la terre de Ker. Le seigneur de Largouet (sous Vannes) ayant fait mettre ses armes sur la chapelle de Ker, dans le couvent, l'Evêque de Vannes, devenu seigneur de Ker, les fit enlever et remplacer par les siennes.

Un 4ème document présente un intérêt égal sur le même quartier, il est du 15 mai 1666 :

Claude de Lannion, gouverneur, etc., etc, ratifie les permissions et octroys faits aux humbles gardien et religieux de l’ordre et couvent de S. Francoys du d. Vennes et par ces présentes leur octroyons et donnons aussi, en tant qu’il nous est permis, la liberté de jouir, user et disposer de l'Epron estant aux murailles de la d. ville de Vennes et joignant un petit jardin dépendant de la maison anciennement nommée la maison de Ker, cy-devant leur donnée, comme dit est, pour les dits religieux et couvent s’en servir et se parer pour empescher l’entrée et communication aux séculiers, afin que les malades de leur maison, fort renfermée dans un bas lieu de la ville et sans aucun enclos, simplement un petit jardin, se puissent soulager, prenant l’air sur les dites murailles et épron, estant trop notoire que souvent, il se trouve des dits religieux incommodés et affligés de maladie, tant par le travail au saint service à l’église que par les assistances continuelles qu’ils rendent au peuple dans la dite ville et faux-bourg du dit Vennes, tant de jour que de nuit, lorsqu’ils sont appelés et ont connaissance des affligés de maladie, nous réservant l’entrée au dit lieu aux temps requis pour le service de sa Majesté. En nostre hotel au dit Vennes, le 15ème de mai 1666, à condition qu’ils entretiendront le dit epron et muraille jusqu’à la tour des filles, de la manière qu’elle se trouve présentement, qui est en bonne et due réparation. Claude de Lannion (copie sur papier au dit fonds des Cordeliers).

En cette même année 1666 se construisait à l’angle de la place des Lices et de celle du Poids Public, l’hôtel Le Hellec, dont les dépendances devaient s’étendre dans la rue Noé où se voient la cour et l’escalier menant à la chapelle des Lices.  Dans la rue Saint-Vincent, une maison seulement porte la date de 1684, en avant de la vieille Poissonnerie que nous avons vu démolir. — De l’autre côté de la rue précitée, la maison la plus rapprochée de la porte a été rebâtie par M. Dondel. On voit dans la cour la porte de Calmont ; toutes les maisons de ce côté Est ont pris la place de la rue qui y menait ...  Enfin de l’autre côté du château, entre celui-ci et la porte de la Poterne, se voit au fond d’un cellier la poterne elle-même, transformée dans l’épaisseur de la muraille en dépôt de vins de champagne. Elle reste seule pour attester matériellement l’exactitude des renseignements que j’ai eu l’honneur de développer devant la Société.

M. Guyot-Jomard

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