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L'HOTEL DE LA ROSE A VANNES

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Il s'agit d'un procès-verbal d'audience de l'une des nombreuses cours de justice ayant leur auditoire en la ville de Vannes.

Le demandeur, Jean Malleuc, prêtre, recteur de Josselin, comme chapelain de la chapellenie de Sainte-Marguerite fondée en l'église de Notre-Dame de Josselin, réclame à Raoulet Guiorel 40 sous de rente annuelle sur sa maison de Vannes. Cette rente avait été cédée, 60 ans auparavant, à dom Bernard, précédent recteur de Josselin et chapelain de Sainte-Marguerite. Raoul Guiorel « allègue que celle maison estoit sienne, son héritage et sa pocession et saesine, l'an derrain, segond, tiers, quart, quint, dix, quinze et plus, et que autreffoiz, et dès le septiesme jour de may l'an mil quatre cens soixante six, feu Jehan Guillemot l'esné, et Jehan Guillemot le jeune, seigneurs, saesis et pocesseurs d'icelle maison, avoint fait baillée et transport de lad. maison à feu maistre Geoffroy Guiorel, » son frère aîné.

Notre charte est donc postérieure de quinze années, au moins, à 1466 ; d'ailleurs une partie de sa date est encore lisible : « mil quatre cens » ; par suite elle a été écrite entre 1481 et 1499.

Voici maintenant les confrontations données au logis de Raoulet Guiorel : « Une maison o ses appartenances située en la ville close de Vennes, et quelle feu dom Guillaume Paboul fist autrefois édiffier, estante entre une place que tiennent les veuffve et hoirs Jehan Olivier d'un costé....., tenant d'un bout devant sur la rue qui maine de la porte Saint-Pater à la maison de la Rose et au chasteau de l’Hermine .... ».

Il n'est peut-être pas impossible d'identifier la maison de la Rose que personne encore n'a signalée, à ma connaissance. La rue faisant communiquer la rue des Vierges au château de l'Hermine portait le nom de Petite-Rose (GUYOT-JOMARD, La ville de Vannes et ses murs), en raison, évidemment, de la maison de la Rose. Cette maison, servant de point de repère dans le trajet de la porte Saint-Pater à l'Hermine, devait occuper l'angle de la rue. Etait-ce la maison de l'angle à gauche, sur l'emplacement de celle actuellement habitée vers 1911 par M. Léon Lallement ; était-ce la maison de l'angle à droite, momentanément occupée par la Chambre des comptes du duché de Bretagne, et qui servit de maison commune à la ville de Vannes ?

La mention suivante permet, semble-t-il, de préciser. Nous l'avons relevée dans le compte de Guillaume le Roux (1455) publié par dom. Morice (Preuves, t. II, col. 1687-1688). « A cinq des pages du duc, lesquels l'avaient servi et merche au jeu de paulme de l'hostel de la Rose, à Vannes, etc. — A Bogat, escuier du duc, lequel avoit servi d'estours [Note : Dom Morice imprime « des Tours »] mondit seigneur audit jeu, etc. ».

Ainsi il y avait un jeu de paume dans les dépendances de l'hôtel de la Rose. Or le plan de Vannes dressé en 1785 par Maury nous montre le jeu de paume de Vannes occupant l’emplacement où s'élève aujourd'hui la maison en partie louée par la Société (Polymathique) en 1911. Un document de 1659 (Archives du Morbihan, B. 39. Fol. IV v° et VI. v°) place le jeu de paume au même endroit, tout proche, par, conséquent, de la maison de ville. Remarquons-le, d'ailleurs, le jeu de paume exigeait un terrain de dimension sensiblement plus vaste que le moderne tennis, et il était fort difficile de modifier son emplacement à l'intérieur de l'enceinte d'une ville close.

Cette longue discussion m'a paru nécessaire pour donner leur valeur aux conclusions qui vont suivre.

Nous devons croire, jusqu'à preuve du contraire, que la Chambre des comptes du duché de Bretagne s'installa dans un ancien hôtel particulier, l'hôtel de la Rose. Les dépendances de cet hôtel comprenaient un jeu de paume que subsista au moins jusqu'à la Révolution. Le duc Pierre II, le Simple, ne dédaignait pas de s'y exercer à envoyer et recevoir la paume, dépensant autant d'adresse, peut-être, assurément plus de force que nos modernes sportsmen du tennis. Des pages le « servaient », relevant ses paumes et lest lui mettant en mains, un autre « marchait » les points, sans doute à la façon des Basques dans leurs parties de pelotes, en les proclamant à haute voix. Le duc avait prié son écuyer Bogat de lui servir « d’estour », autrement dit de partenaire. Le souvenir du nom primitif de la Chambre des comptes, devenue au XVIème siècle Maison commune de la ville, se perpétua dans celui de Petite Rose donné à la rue voisine.

On me pemettra de tirer., de cette note, une morale... d'archiviste. Si sales et si abîmés qu'ils paraissent, ne méprisez jamais, je vous en prie, les bouts de parchemin : ils renferment toujours quelques parcelles de vie, de la vie lointaine des ancêtres. S'ils vous intriguent ou vous embarrassent, soyez assez aimables pour les porter aux Archives départementales. L'Archiviste se fera un plaisir de vous les lire, ou de les conserver, suivant les cas.

J. DE LA MARTINIÈRE.

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