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LES ARMOIRIES DES ÉVÊQUES DE VANNES.

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L'origine des armoiries doit être cherchée dans les figures que les chefs disposaient sur leurs boucliers, pour se faire reconnaître de leurs soldats dans la mêlée. A la fin du XIIème siècle, elles prirent un caractère régulier et héréditaire, et dès lors furent réglementées. Aujourd'hui, elles ont perdu toute importance. On ne les voit presque plus aux portières des carrosses ou en tête du papier à lettre. Les évêques en marquent bien encore leurs mandements et autres actes officiels et en ornent leur trône pontifical. Mais chez les gens du monde,. elles ne restent plus guère en usage que gravées sur l'argenterie, peintes à l'angle supérieur des portraits, ou portées en chevalières ; mais alors, si l'on peut dire, elles gardent vraiment du cachet.

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Le premier évêque de Vannes, dont nous connaissions les armoiries, est Geoffroy DE SAINT-MERWEN (1335-1347) : deux triangles vidés et entravaillés. Depuis lors, l'armorial est presque complet [Note : Pour cette étude, on a utilisé les armoiries publiées par le chanoine Le Mené dans son « Histoire du diocèse de Vannes »].

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Geoffroy de Saint-Merwen.

On peut établir en règle générale que les évêques issus de familles blasonnées, gardent l'écu familial, y ajoutant seulement quelques attributs extérieurs, pour symboliser leur dignité d'Eglise. Il y a dans ces additions une évolution, une mode très curieuse à suivre.

Dans la seconde moitié du XIVème siècle, les écus sont timbrés d'un buste d'évêque : évêque mitré et crossé, pour Geoffroy DE R0HAN (1360-1371) ; évêque en mitre et mains jointes, pour Henri LE BARBU (1383-1404) ; évêque coiffé de sa mitre, mais sans bras, pour Jean VALIDIRE (1432-1448). Mais Henri Le Barbu charge d'une crosse son blason familial ; il porte : d'or au sautoir fleuronné d'azur, une crosse d'or sur le tout.

Evêques de Vannes (Bretagne) : armoiries de Geoffroy Rohan, Henri Barbu et Jean Validire.

Avec Yves DE PONTSAL (1448-1475), comme nous pouvons nous en rendre compte à la cathédrale par la clef de voûte de la chapelle de la Miséricorde, s'établit la coutume d'appuyer l'écu à une crosse tournée en dehors, c'est-à-dire la volute à droite.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries d'Yves de Pontsal.

Pierre DE FOIX (1475-1490) est le premier évêque de Vannes qui fut cardinal. Comme tel, il timbre son pennon d'un chapeau à cordelière et six houppes de chaque côté posées 1, 2 et 3. Depuis que d'autres dignitaires ecclésiastiques ont aussi adopté le chapeau héraldique, je crois au XVIIème siècle, les cardinaux ont pris le chapeau rouge à quinze houppes de chaque côté.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Pierre de Foix.

Il est à remarquer que le cardinal Laurent CIBO (1490-1502) est le premier, de toute la liste épiscopale qui porte l'écu ovale, comme les papes, précisément parce qu'il est le neveu d'Innocent VIII. Il pose cet écu sûr un cartouche, comme les Italiens , et il le timbre de son chapeau cardinalice et aussi d'une croix, insigne de sa dignité d'archevêque de Bénévent.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Laurent Cibo.

Jacques DE BEAUNE (1503-1511) a la crosse tournée en dedans, c'est-à-dire vers la gauche, contrairement à l'habitude des évêques.

Avec Robert GUIBÉ (1511-1513), nous retrouvons le cartouche et le chapeau cardinalice.

Le cardinal Laurent PUCCI (1513-1529) porte aussi le chapeau, comme son neveu Antoine Pucci (1529-1544) ; mais celui-ci a l'écu échancré et la croix archiépiscopale.

Evêques de Vannes (Bretagne) : armoiries de Jacques Beaune, Robert Guibé et Laurent Pucci.

Le neveu de ce dernier, Laurent PUCCI (1544-1547), troisième et dernier du nom évêque de Vannes, accoste l'écusson à une crosse tournée en dehors.

Les trois Pucci ont, comme il convient, le même blason familial ; mais il est à remarquer que le second, Antoine, unit à ses armes celles de son illustre protecteur Clément VII, en sorte que son blason se lit : parti d'or à cinq tourteaux de gueules rangés en orle surmonté d'un autre tourteau de France, qui est de Médicis ; et d'argent à la tête de More tortillée d'argent, qui est de Pucci.

Charles DE MARILLAC (1550-1557), qui supprime le croissant de gueules de son écusson familial, commence à le timbrer d'une mitre à fanons surmontée de la volute de crosse en dedans, comme fera Charles DE L'AUBESPINE (1557-1558) ; — tandis que Philippe DU BEC (1559-1566) posera la crosse au-dessous de la mitre ; — comme encore Jean FABRI (1566-1570).

Evêques de Vannes (Bretagne) : armoiries de Charles Marillac et Philippe Bec.rwen.

Louis DE LA HAYE (1575-1588) adopte une nouvelle disposition : la mitre à gauche, et à droite la crosse tournée en dedans.

Georges D'ARADON (1590-1596) et son successeur Jacques MARTIN (1599-1622) garderont cet usage.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Jacques Martin.

Sébastien DE ROSMADEC (1622-1646) le modifie légèrement, en tournant la crosse en dehors, arrivant à ce qui est resté de règle en héraldique. Il porte tantôt les armes simples de sa famille, tantôt un pennon de Molac, Tyvarlen, du Plessis-Josso, Jégo, La Chapelle, Pontcroix, Gouarlot, et sur le tout de Rosmadec.

C'est avec Charles DE ROSMADEC (1647-1671) que s'établit la coutume de timbrer le blason d'un chapeau pontifical de sinople à six houppes de chaque côté ; mais, au-dessous, il porte sa couronne de comte surmontée de la mitre et de la crosse. Par erreur, à cette époque, on a gravé sur le tombeau de son cousin et prédécesseur un chapeau héraldique, dont il ne fit jamais usage, sur des armes qui d'ailleurs ne furent jamais les siennes.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries des Rosmadec.

Louis CASET DE VAUTORTE (1671-1687) ajoute un rang de houppes au chapeau, et tous ses successeurs feront de même jusqu'à Mgr. Bécel inclusivement. Il paraît que ce serait là le privilège des évêchés qui, dans le passé, eurent un cardinal pour titulaire ; mais il me semble que c'est un abus : nulle part je n'en trouve mention ; ce chapeau à quatre rangs de houppes est l'insigne des archevêques ; et d'ailleurs, la pourpre cardinalice est une dignité accordée à la personne, et non pas au siège.

Sous l'influence de l'Italie, François D'ARGOUGES (1693-1716) adopte l'écusson ovale, mode qui durera presque jusqu'à la fin du XVIIIème siècle ; et il le pose sur un cartouche, avec à gauche la mitre et à droite la crosse tenue debout ; entre les deux est la couronne de comte, d'où sort une mélusine ; et, par-dessus le tout, le chapeau.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de François d'Argouges.

La même disposition est gardée par Jean DE CAUMARTIN (1717-1718) et par Antoine FAGON (1719-1742), moins la mélusine.

Jean DE JUMILHAC (1742-1746) a le cartouche, la couronne de marquis et le chapeau, mais sans mitre ni crosse.

Avec le cartouche, la couronne de marquis et le chapeau, Charles DE BERTIN (1746-1774) reprend la mitre, et la crosse sur les côtés.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Charles Bertin.

Sébastien AMELOT (1775-1802) abandonne l'ovale, pour l'écu échancré, qu'il pose sur un cartouche et qu'il timbre de la couronne ducale entre la mitre et la crosse, sommée du chapeau.

Mgr. Antoine MAYNEAUD DE PANCEMONT (1802-1807), comme tous les premiers évêques du Concordat, n'a pas d'armoiries, — bien que sa famille en possède ; — mais, en 1803, sur un écu d'azur, il marque entrelacées ses initiales A.M..P., avec pour attributs la mitre et la crosse, sur un cartouche qu'il timbre du chapeau de sinople et auquel il suspend sa croix de la Légion d'honneur.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries d'Antoine Mayneaud de Pancemont.

Revenant à la tradition d'ancien régime, Mgr. Pierre DE BAUSSET (1807-1817) conserve ses armoiries de famille, auxquelles il ajoute une bordure d'hermines, puis un canton sénestre de baron-évêque, qui est de gueules à la croisette alaisée d'or. Il les orne d'un lambrequin et d'une toque de baron posée entre la mitre et la crosse, sous le chapeau, et, plus tard, d'une croix de la Légion d'honneur.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Pierre Bausset.

Mgr. Henri DE BRUC (1817-1826) reprend le cartouche, la couronne ducale, la mitre, la crosse et le chapeau.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Henri Bruc.

Les évêques de familles non blasonnées, — ce qui ne veut pas dire roturières, puisque le blason n'est pas un privilège de la noblesse, — se composent des armes. C'est ce que dut faire Mgr. Simon GARNIER (1826-1827), qui porte : parti d'azur à la croix tréflée d'or, et fascé d'or et de gueules de six pièces. Les ornements sont les mêmes que pour son prédécesseur, et ses cinq successeurs les garderont aussi.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Simon Garnier.

Mgr. Charles DE LA MOTTE (1827-1860) ne change pas son blason de famille.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Charles La Motte.

Mgr. Anne DUBREIL (1861-1863), qui n'en possède pas, le compose ainsi : tranché d'or au rameau d'olivier de sinople, et d'azur à la croix tréflée d'or ; et, inaugurant une nouvelle mode, il prend une devise, qui traduit bien ses armes : PAX IN VIRTUTE (Psaume CXXI, 7), qu'il inscrit au-dessus du chapeau.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries d'Anne Dubreil.

Mgr. Jean GAZAILHAN (1863-1865) écrit ainsi son blason : d'azur au chevron d'or accompagné de trois torches d'argent, au chef d'argent, chargé de trois croisettes de gueules ; et, sans cartouche, il déroule au-dessous sa devise : ARDENS ET LUCENS (S. Jean, V, 35).

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Jean Gazailhan.

Mgr. Jean-Marie BECEL (1866-1897), breton de naissance et d'épiscopat, choisit son écu d'hermines à la croix d'azur ; reprend le cartouche, et, au-dessous de sa devise CARITAS CUM FIDE (Epitre aux Ephésiens, VI, 23), il laisse pendre la croix de la Légion d'honneur.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Jean-Marie Bécel.

Mgr. Jean-Baptiste LATIEULE (1898-1903) pose sur un cartouche son écusson parti d'azur à l'agneau pascal d'argent (qui rappelle son prénom), et de gueules à trois roues d'or (qui est de Rodez, son pays d'origine), au chef de Bretagne. Sa devise : FRATRUM AMATOR (II Macchabées, XV, 14) se déroule sur des branches d'olivier.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries de Jean-Baptiste Latieule.

Mgr. Alcime GOURAUD (1906-1928) prend pour armes : de gueules aux Enfants Nantais d'or terrassés de sinople, au chef de Bretagne. Il les accoste d'une croix posée en pal derrière, et il les timbre de la mitre, de la crosse et du chapeau. Sa devise est MINUS PRÆESSE QUAM PRODESSE [Note : Formule lapidaire, qui fait antithèse et semble inspirée de saint Grégoire, Liber curiæ pastoralis, p. 2, C. 4 : « Nec præesse se hominibus gaudeant, sed prodesse ». Le rapprochement de ces deux termes se retrouve dans plusieurs textes liturgiques, notamment dans l'oraison de saint Melaine au Propre de Vannes].

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries d'Alcime Gouraud.

Les armoiries de Mgr. Hippolyte TRÉHIOU se lisent : de gueules au monogramme du Christ d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois coquilles d'argent, bordé d'hermines. Les trois coquilles rappellent les nombreux pèlerinages des diocèses de Saint-Brieuc et de Vannes, notamment celui de Sainte-Anne d'Auray. Le chrisme indique que le Christ seul inspirera toutes les pensées et tous les actes de l'évêque. La bordure d'hermines dit cet évêque breton de naissance, de langue et de ministère. Yves de Pontsal avait déjà six mouchetures d'hermines dans son blason comme les deux frères de la Haye, Mgr. Bécel avait tout le champ d'hermines ; Mgr. Latieule et Mgr. Gouraud ne prirent que le chef en hermines ; Mgr. Tréhiou a préféré, comme Mgr. de Bausset, la bordure de Bretagne.

Evêque de Vannes (Bretagne) : armoiries d'Hippolyte Tréhiou.

L'écu est accolé d'une croix celtique posée derrière en pal, et il est timbré du chapeau.

Le cri KENTOH MERWEL est extrait de la devise de la Bretagne « Plutôt la mort que la souillure » [Note : L'histoire de cette devise est assez curieuse. Lorsque le duc Jean V fonda, en 1381, l'ordre de l'Hermine, inspiré sans doute du blason de Bretagne, il lui donna pour devise « A ma vie ». Cet ordre de chevalerie fut, en 1448, transformé par le duc François Ier en celui de l'Epi. Et peu après, en 1464, un nouvel ordre de l'Hermine fut institué par Ferdinand Ier, roi de Naples, avec cette devise Malo mori quam fœdari. Anne de Bretagne, lors de l'expédition de son mari Henri VIII dans le royaume de Naples, ajouta à la devise bretonne la devise napolitaine Potius mori (sous-entendu : quam fœdari). Mais, chose étrange, cette formule se trouvait textuellement dans la légende de sainte Bibiane et de sa soeur Démétria, où nous lisons : « Illæ neque blanditiis, neque minis a recta fide declinantes, paratæ potius mori, quam fœdari moribus
ethnicorum, prætoris impietatem constantissime detestantur »
(2 décembre)].

La devise est un mot de saint Paul : MIHI VIVERE CHRISTUS (Epître aux Philippiens, I, 21).

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Le sceau, circulaire ou ovale, dont le but est d'authentiquer les actes dont on les munit, reproduit presque toujours les armes entourées d'une inscription ; si bien que nos évêques prirent l'habitude de ne plus même avoir de sceau spécial, mais de marquer simplement leurs lettres avec leurs armes, — d'où cette formule fort peul héraldique : « Donné à Vannes, sous notre seing et le sceau de nos armes ».

Mgr. Gouraud ressuscita la coutume du sceau distinct des armoiries. Il adopta une sainte Anne d'Auray sous les pieds de qui, il plaça son écu, avec cette inscription : SIGILLUM ALCIMI EPISC. VENETENSIS.

Durant la vacance du siège, les actes officiels du vicaire capitulaire étaient frappés du sceau du Chapitre cathédral. Ce sceau reproduit les armes du Chapitre, qui sont d'azur au dextrochère paré d'or tenant une clef à double panneton d'argent posée en pal, avec cette inscription circulaire : SIGILLUM CAPITULI INSIGNIS ECCLESIÆ CATHEDRALIS VENETENSIS. Le Chapitre aurait le droit d'y ajouter, au-dessus de l'écu, le pavillon basilical.

Sceaux du Chapitre Cathédrale de Vannes.

Mgr. Tréhiou a aussi adopter un sceau ovale, où l'on voit, en trois registres superposés, sainte Anne d'Auray, puis saint Hippolyte assis entre les saints Vincent et Patern, et enfin l'écu épiscopal soutenu par deux anges. Autour du sceau court cette légende : SIGILLUM HIPPOLYTI EPISCOPI VENETENSIS.

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L'évolution dans les attributs extérieurs des armoiries épiscopales peut dans l'ensemble s'établir ainsi :
- au XIVème siècle, un buste d'évêque, dont il ne reste bientôt plus que la crosse et la mitre posées de façon variable ; puis que la crosse seule, dont la volute peu à peu se fixe en dehors ou tournée vers la droite ;
- par imitation des cardinaux, les évêques se mettent, au XVIIème siècle, à timbrer leur écu d'un chapeau vert à cordelières et houppes, dont le nombre se trouve fixé à six de chaque côté, mais atteint dix par un abus presque général : ce chapeau héraldique reste de règle encore aujourd'hui ;
- la crosse et la mitre se placent sous le chapeau, et s'accompagnent de couronnes de comtes, de marquis, voire de ducs ; l'écu est alors posé sur un cartouche ;
- au XIXème siècle seulement, s'établit la coutume de la devise, qui vite se fixe invariablement au-dessous du blason ;
- et le sceau si généralement employé au moyen-âge réapparait depuis quelques années.

(Joseph Blarez).

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