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ORIGINES DE VANNES — Émigration des Bretons en Armorique — Le Pro-Wérech

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A cette époque, les Bretons insulaires sous la pression des Pictes et des Saxons appelés contre eux, en 449, par Vortigern, commencent réellement à émigrer sur le continent : Sidoine Apollinaire nous parle de l'installation des Bretons sur les bords de la Loire et, plus tard, Eginhardt nous affirme que le pays des Vénètes et celui des Curiosolites en reçoivent le plus grand nombre qui y apportent leur langage, leurs coutumes, leur religion et jusqu'au nom des villes qu'ils ont dit abandonner outre-mer : c'est ainsi que la cité des Vénètes prit le nom de Guenned ou Vennes, qu'elle n'a changé contre celui de Vannes qu'aux temps modernes.

C'est vers 460, qu'eut lieu le gros de l'émigration, puisque l'année suivante, au Concile de Tours, figure un évêque des Bretons, Mansuetus, et que, en 469, Riothime, qualifié de roi des Bretons, venait à Bourg en Déols, au secours de l'empereur Anthémius contre les Wisigoths.

Un des nouveaux venus, Patern, fut nommé évêque de Vannes, au cours du concile tenu dans cette ville, en 465. Où se trouvait son église ? Ses démêlés avec le propriétaire de l'emplacement actuel de la paroisse St-Patern, prouvent qu'une église existait avant ce désaccord. La tradition la situe à Saint-Symphorien, près de la gare. L'église Saint-Patern du Vème siècle fut brûlée par les Normands, remplacée, au Xème siècle, par un monument dont il ne reste que le souvenir et reconstruite, au XIIème siècle, comme une des étapes du célèbre pélerinage des Sept Saints de Bretagne. Le ministère de St-Patern eut-il un grand succès ? Il est permis d'en douter puisque la vie de St-Melaine nous montre cet évêque de Rennes baptisant en masse, au commencement du VIème siècle, la population de Vannes subitement convertie par un de ses miracles, une résurrection.

L'émigration continuant, les Bretons ne tardent pas à se trouver, en Armorique, plus nombreux que les indigènes et, vers l'an 500, ils forment trois groupements indépendants portant des noms bretons la Cornouaille, la Domnonée et le Bro-Wérech ; Vannes, sur la limite Est du dernier, en resta indépendante et fut administrée par son évêque ; ce ne fut qu'au IXème siècle que le pays qui portait le nom de son premier chef, Wérech ou Waroch, eut les mêmes limites que le diocèse.

Les Francs de Clovis, devenus chrétiens, en 496, après une Vaine tentative pour soumettre les Bretons-Armoricains, entrèrent en pourparlers avec eux, par l'intermédiaire des évêques et les chefs bretons acceptèrent la suzeraineté des rois francs qui pouvaient les départager et les défendre. Clovis intervient, en effet, pour arrêter une invasion des Frisons ; après avoir désigné Eusebius comme son représentant à Vannes, il convoque, en 511, à Orléans, un concile auquel assiste Modestus, évêque de Vannes, afin de définir le droit d'asile et le mode d'élection des évêques bretons ; il meurt, le 29 novembre de la même année et son fils Childebert hérite de ses droits sur la Bretagne.

C'est sous le règne de Wérech que Saint Gildas vint s'installer à Houat, en 524, et que Comorre, le terrible comte de Poher, le prototype de Barbe-Bleue, demanda impérativement la main de Tryphine, fille du comte de Bro-Wérech, l'obtint, grâce à l'intervention de Saint Gildas, et la tua, en 544, au Bondon, aux portes de Vannes où elle tentait de se réfugier. Comorre mis hors la loi, à l'assemblée du Mené Bisé, en 518, fut tué, six ans plus tard, près du Relecq, par Judual fils de Hoël ; Tryphine ressuscitée par Saint-Gildas eut, peu après un fils, Saint Trémeur.

Wérech à qui l'on attribue la fondation du logis de la Motte, sur l'emplacement de l'arx romain, mourut, vers 550, laissant cinq fils nommés, d'après Gallet : Conoo-Ber ou Conoo le petit, Hoël, Budic, Waroch et Macliaw : Conoo fit disparaître ses frères et concurrents ; seul, Macliaw put se réfugier, d'abord près de Comorre, puis à Vannes, sous la protection des Francs ; il y entra dans les Ordres et devint, en 552, évêque de Vannes. C'est sous le règne de Conoo que Chramme, fils révolté de Clotaire, vint à Vannes demander asile, en 559 ; l'année suivante, Clotaire atteint l'armée des Bretons vannetais entre Vannes et la Vilaine : Conoo est tué, Chramme pris vivant est étranglé et brûlé avec sa femme et ses deux filles ; Clotaire entre à Vannes.

Macliaw jette alors le froc aux orties, rappelle sa femme et, tout en conservant le titre d'évêque, y ajoute celui de comte, mais il tombe en 577, avec l'aîné de ses fils, Jacut, sous les coups de de Teudric ou Théodoric, fils de Budic de Cornouaille ; Wérech II, que St-Grégoire de Tours appelle Waroch, lui succède et s'empare de Vannes en 577 ; toute sa vie se passe en luttes et en arrangements successifs avec les rois Mérovingiens et leurs généraux, Beppolen et Ebrachaire ; Nantes et ses vignobles servent le plus souvent d'objectifs aux Bretons qui, notamment en 586, 587 et 588, vont y enlever la vendange et les vendangeurs. Vers 594, à la suite de nouvelles incursions faites à l'instigation de Frédégonde, Childebert II, fils de Brunehaut, envoie une armée contre Werech ; un violent combat eut lieu, nous dit Fredégaire ; les Bretons vainqueurs s'emparèrent de Rennes et de Nantes, mais, à la suite de ce succès, il n'est plus question ni de Wérech, ni de son fils Canao.

D'ailleurs, à cette époque, les historiens se font rares, le silence est presqu'absolu et pour pouvoir enregistrer un fait simplement vraisemblable, on n'a pour documentation que les vies des Saints bretons ou irlandais qui tiennent généralement de la légende plus que de l'histoire. Vannes reste sous la main de l'évêque breton, assisté ou non d'un comte franc, obligé de louvoyer entre ce dernier et les chefs remuants du Bro-Wérech ; les noms même de ces évêques et l'époque où ils vivaient sont quelquefois douteux. L'histoire de Vannes se confond avec celle, bien embrouillée et bien obscure, de la Bretagne, tantôt soumise, tantôt indépendante. On sait seulement, comme fait saillant, que le Concile de Nantes ordonna, en 658, la destruction des mégalithes à qui le peuple rendait un culte idolâtrique ; cette prescription ne fut que trop suivie à la lettre et bien des gens, de nos jours, continuent, hélas, à s'y conformer.

Pepin d'Herstall, maire du palais des fantômes de rois, Clovis III, Childebert III et Dagobert III, s'appliqua, en 691, à ramener sous la domination des Francs les peuples qui avaient profité de l'inertie des rois Mérovingiens pour s'en affranchir : les Annales de Metz énumèrent ces nations et nomment, entre autres, les Bretons. Selon les méthodes de guerre de cette époque, le pays fut saccagé de fond en comble et, parmi les ruines les plus intéressantes, il convient de citer celle de l'antique sanctuaire de Sainte Anne qui détruit en 700, ne devait être retrouvé par Yves Nicolazic, en 1625, que 924 ans et six mois après sa destruction.

Pépin le Bref, devenu roi, en 752, par la déposition de Childéric III, s'avise que les Bretons oubliaient régulièrement de payer le tribut qui leur avait été imposé : il marche contre eux et s'empare de Vannes qu'il met, ainsi que la partie orientale du Bro-Wérech, sous l'autorité des comtes des Marches de Bretagne dont le plus célèbre fut Roland, fils putatif de Milon, comte d'Angers.

Huit ans après Roncevaux, en 786, Widon, ou Guy, comte des Marches, partant de Vannes, sa résidence, met à la raison une nouvelle insurrection et soumet toute la péninsule, ce qui, disent les contemporains, ne s'était encore jamais vu.

(E. Fonssagrives).

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