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VANNES — Les Ducs de la Maison de Dreux.

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Pierre ne devait évidemment pas faire de difficulté pour prêter au roi hommage pour la Bretagne. Dès son arrivée dans ce pays, il essaya de tout y changer pour donner satisfaction à ses penchants brouillons et batailleurs ; il mécontenta les Bretons par ses empiètements sur ce qu'ils considéraient comme leurs droits ; il s'aliéna le clergé par ses continuelles ingérences dans ses affaires temporelles qui lui valurent une série d'excommunications et le surnom de Mauclerc ; après avoir contribué à la victoire de Bouvines et suivi Louis VIII à la croisade contre les Albigeois envers qui il fit preuve de miséricorde, il froissa le roi Louis IX en refusant d'assister à son sacre, en entrant dans la ligue contre Blanche de Castille et en offrant au chef de cette ligue, Thibaut de Champagne, la main de sa fille Yolande.

A la mort d'Alix, en 1221, Pierre Mauclerc qui tenait d'elle tous ses droits en Bretagne, ne fut plus considéré que comme le tuteur de son fils Jean, né en 1217 ; cependant, quelques années après, il fait hommage de la Bretagne au roi d'Angleterre et envoie un défi à saint Louis qui, en 1234, à Saint-Aubin-du-Cormier, le force, avec l'aide des barons bretons, à faire sa soumission. Jean Le Roux étant devenu majeur, en 1237, Pierre lui cède la place : il profite de ses loisirs pour s'adonner, non sans succès, à la poésie et pour assister aux deux croisades de Saint Louis ; la chronique de Joinville est pleine des hauts faits de li cuens Pierron qui, blessé à Mansourah, crachoit le sanc de sa bouche en disant : Voi ! Par le Chief Dieu, avez vous veu de ces ribauds ?

A l'agitation de ce règne mouvementé, succéda une longue période de repos presqu'absolu : Jean Le Roux qui avait suivi son père à Tunis, s'occupa surtout d'agrandir le domaine ducal par l'acquisition de fiefs importants, Muzillac, Hennebont, Dinan et le Léon ; il se fit restituer par le roi d'Angleterre, en 1268, le comté de Richemont qui, lors de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Bâtard, avait appartenu à Brient de Penthièvre, à Alain le Roux, puis à Alain le Noir. Il chassa de ses domaines les usuriers juifs et Lombards qui pressuraient son peuple, mourut, le 8 octobre 1286, et fut enterré à l'Abbaye de Prières qu'il avait fondée. Peu avant sa mort, un tremblement de terre avait ébranlé plusieurs édifices de Vannes, entre autres une partie des murailles qu'il fit restaurer et le vieux logis de la Motte ; profitant de ce que les ducs étaient plus souvent à Sucinio qu'à Vannes, l'évêque Henri le Tors se fit donner cette ruine et y bâtit en 1288, le palais épiscopal où descendait le souverain quand ses affaires l'appelaient en ville.

Jean II s'allia d'abord au roi d'Angleterre dont il était le beau-frère et le vassal pour Richemont, mais le sans-gêne avec lequel les marins anglais amarinaient les vaisseaux bretons qu'ils rencontraient le rejeta dans le parti français ; en reconnaissance des services qu'il lui avait rendus en Flandre, Philippe le Bel, crut l'honorer, et surtout l'enchaîner, en lui conférant le titre de Pair de France contre lequel les ducs bretons n'ont cessé de protester. Jean fut écrasé à Lyon, par la chûte d'un mur, au cours des fêtes du couronnement du Pape Clément V, le 14 novembre 1305 ; son testament ordonnait la restitution de tout ce qu'il aurait pu prendre induement et affectait une somme considérable à la prochaine croisade, à la dot de filles pauvres, au soutien des chrétiens d'Orient. Quatre de ses enfants sont enterrés à Saint-Gildas-de-Rhuis : Nicolas, Thibaud Ier, Aliénor et Thibaud II. C'est de son temps que vécut le célèbre Saint Yves Helori de Kermartin, mort en 1303 et canonisé en 1347.

Le règne de son fils Arthur II fut encore plus paisible, mais les mariages successifs du duc furent cause du long et douloureux conflit de la guerre de Succession de Bretagne : Arthur avait d'abord épousé Marie de Limoges qui lui apporta en dot cette vicomté et en en eut trois fils : Jean, Guy et Pierre ; il contracta une seconde alliance avec Yolande de Dreux, héritière de Montfort l'Amaury et veuve du roi d'Ecosse, Alexandre III ; elle donna le jour à un fils nommé Jean et à cinq filles.

C'est du temps d'Arthur II, en 1312, que les Templiers furent supprimés : le Château-Gaillard passa, avec leurs autres possessions à l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem.

Arthur mourut, le 27 août 1312, au château de l'Isle, sur la Vilaine ; son coeur fut porté à Ploërmel dans la sépulture de son père et son corps déposé aux Cordeliers de Vannes. Son tombeau fut violé pendant la Révolution ; sa statue tumulaire fut déposée au logis de la Motte devenu, depuis, préfecture et, en 1848, elle fut mise en pièces et jetée sur la route d'Auray parmi les matériaux destinés à la construction du pont du Pargo ; deux débris presque informes ont pu être sauvés et sont déposés au Musée de la Société Polymathique avec le torse en marbre de Jean de Malestroit et la partie inférieure de la statue d'Yolande d'Anjou, seules reliques que nous aient laissées la fureur idiote des iconoclastes et l'ignorance inconcevable de leurs successeurs.

Jean III, dit le Bon, régna de 1312 à 1341 : il fut en continuelles discussions avec le roi de France au sujet du droit de battre monnaie ; l'Hôtel des Monnaies qui fonctionna de 1237 à 1418 occupait l'emplacement actuel de l'ancienne Mairie ; la Cour des Comptes de Bretagne s'y tint, de la fin du XIVème au commencement du XVIème siècle. Ce bâtiment en ruine fut donné en 1560, à la ville pour y construire la Maison Commune. Jean III fut, en 1330, l'auteur de la très ancienne coustume de Bretaingne. A la mort de ses frères, Pierre et Guy, il voulut écarter le fils de Yolande de Dreux du trône de Bretagne et, pour cela, après un essai infructueux d'annulation, sous prétexte de parenté, du mariage d'Arthur II et de Yolande, il chercha un protecteur à Jeanne, fille unique de Guy, en la mariant, en 1337, à Charles de Blois, neveu du roi. Philippe VI de Valois.

De ses trois mariages avec Isabelle de Valois, Isabelle de Castille et Jeanne de Savoie, il ne laissa pas d'enfant et mourut, le 30 avril 1341, laissant en litige le problème de la succession de Bretagne ; chose curieuse, dans le débat qui s'en suivit, les partisans du prince français s'entêtaient à accorder à une femme le droit d'accéder à la couronne, tandis que leurs adversaires bretons se recommandaient de la loi salique française.

(E. Fonssagrives).

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