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LA PAROISSE DE TREMBLAY

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Trembleit ; Ecclesia Trembliacensis (XIème SIÈCLE).

Localité intéressante ; plusieurs maisons du XVIème siècle ; lande immense avec vue sur le Mont Saint-Michel.
Altitude : 100 mètres. — Superficie : 3.621 hectares.
Population : en 1792, 2.066 habitants ; en 1801, 1.926 ; en 1831, 2.118 ; en 1841, 2.249 ; en 1902, 2.341 ; en 1911, 2.180 ; en 1921, 2.021.
Marché : le mercredi.

Comme tout l'Antrenois, cette paroisse entra dans la composition de la baronnie de Fougères vers 1140, à la suite du mariage de Raoul II de Fougères avec Jeanne de Dol.

Au XIème siècle, l'église de Tremblay, qui semble avoir alors en reconstruction, appartenait à des seigneurs laïques qui, pour se mettre en règle avec les prescriptions ecclésiastiques, la donnèrent à l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, avec une dotation, à charge de terminer l'édifice en chantier qui n'est autre que l'église actuelle.

Cette abbaye fonda à Tremblay un important prieuré. Le prieur était considéré comme le recteur primitif de la paroisse. L'abbé présentait le pasteur et lui versait une portion congrue, ainsi qu'à son vicaire. Dès le XVème siècle, ce prieuré était tombé en commende.

Les dîmes de la paroisse appartenaient au prieur, sauf les novales, qui étaient abandonnées au recteur. Le prieur possédait, en plus, des dîmes en d'autres paroisses (Antrain, Rimou, Saint-Léger), des droits féodaux en plusieurs fiefs, et quelques terres. Le tout était affermé, en 1764 : 3.122 livres. Parmi les charges, citons : une portion congrue au recteur et une autre au vicaire de Tremblay, une autre au recteur de Saint-Léger et une au vicaire d'Antrain ; 68 boisseaux d'avoine à la fabrique d'Antrain ; 70 livres au recteur de cette dernière paroisse, etc., etc... ; ajoutons : l'entretien des chanceaux des églises de Tremblay, de Rimou et de Saint-Léger. Le revenu net n'était que de 1.673 livres.

Le recteur de Tremblay, Anne-François Leray, septuagénaire, refusa de prêter le serment constitutionnel au début de 1791. Au mois de mai 1792, il se retira à Saint-Germain-en-Cogles, encore insermenté, ce qui ne l'empêcha pas d'habiter le presbytère, chez M. Davoine qui avait prêté serment.

Quelques mois plus tard, le 29 octobre 1792, il eut la faiblesse de faire le serment de Liberté-Egalité et se laissa complètement entraîner dans le schisme. En juin 1793, il devint curé constitutionnel de Saint-Christophe-de-Valains. Il y abdiqua le 9 avril 1794, reprit plus tard ses fonctions, adhéra au synode schismatique de 1799 et mourut dans son erreur le 20 août 1800, encore curé constitutionnel de Saint-Christophe.

L'un des vicaires, M. J.-B. Coupé, originaire de la paroisse, âgé de 70 ans, eut une conduite analogue à celle de son recteur. Resté fidèle jusque-là, il se décida le 18 mai 1792 à faire, à Dol, le serment d'allégeance. Il se retira dans son village natal, à la Thévinière, et y mourut le 16 novembre 1793, assassiné, dit M. l'abbé Paris-Jallobert, bien que son acte de décès ne le mentionne pas, selon M. Delarue.

L'autre vicaire, M. René Gavard, frère du vénérable François Gavard, vicaire de Parcé, qui mourut pour la foi, persévéra dans sa fidélité. Il se cacha durant toute la Révolution, fut le recteur concordataire de Bruz, et devint, en 1804, recteur de Billé, où il mourut en 1825.

Un prêtre habitué de Tremblay, François-Jean Galles, prêta le serment le 6 février 1791, quoiqu'il n'y fut pas encore tenu. Il fut élu à la cure de Tremblay le 29 mai 1791 et eut comme vicaire, pendant quelques mois, en 1791, un nommé Chapé. M. Galles renonça à ses fonctions sacerdotales le 6 mars 1794, ce qui ne lui épargna pas la détention au Mont Saint-Michel, pour avoir refusé de se marier (LE BOUTEILLER, Révolution, feuilleton 157). Il se rétracta le 14 juin 1795, puis rétracta sa rétractation le 5 juin 1796, et malgré cela devint recteur concordataire de Saint-Rémy-du-Plain. Il fit une nouvelle rétractation en 1804, revint à Tremblay (1806) où il renouvela solennellement sa rétractation. Il y mourut le 23 juin 1835, à 76 ans.

Un diacre, originaire de Tremblay, M. Marie-Joseph-Pierre Cogranne, alla se faire ordonner prêtre à Jersey en 1791 (25 juin) ; il revint en France et chanta sa première Grand'Messe à Tremblay le jour de la Fête-Dieu (23 juin 1791). Il obéit à l'arrêté d'internement du 15 avril 1792, déclara son domicile à Rennes, chez M. de la Grimaudière, rue Châteaurenault, signa le registre de présence, fut interné à Saint-Melaine le 1er septembre 1792, et fit partie du convoi de déportés à Jersey du 8 septembre 1792. Revenu vers 1802, il exerça les fonctions de vicaire à Tremblay jusqu'en 1803. On le retrouve en 1811 à Mézières où il succéda comme recteur à M. Colombel, et il y mourut le 1er décembre 1816.

Pendant l'accalmie de 1795, le culte catholique fut exercé en Tremblay, dans une grange du village des Fossés, appartenant à Mme Louiche des Gontières [Note : Sœur du grand botaniste Louiche des Fontaines], par M. Pierre Hardy qui avait été vicaire à Tremblay, puis à Bain. Il avait été désigné par les vicaires généraux de Mgr de Girac, pour remplir les fonctions de curé d'office à Tremblay. Comme tous les autres prêtres fidèles, il fut obligé de disparaître à la reprise des persécutions (20 septembre 1795). Arrêté plus tard à Servon, sa paroisse natale, il fut conduit à la Tour Le Bast de Rennes (25 octobre 1798), qu'il quitta le 14 novembre pour être déporté à l'île de Ré, où il arriva le 5 décembre 1798.

M. Hardy fut remplacé, en 1797, comme vicaire d'office de Tremblay, par un prêtre originaire de la paroisse, M. Michel-François Lambert, ex-vicaire de Noyal-sur-Vilaine, qui était caché dans le pays avec M. Julien Huhay, également originaire de Tremblay. M. Lambert avait été curé d'office de Chauvigné en 1795. Il avait été arrêté, illégalement, en Tremblay, dans la nuit du 12-13 septembre 1795, avec M. Huhay ; et, sur la réclamation de ces deux prêtres, on les avait relâchés le 7 octobre de la même année. M. Huhay devint en 1803 recteur de Cogles.

Quant à M. Lambert, il fit acheter, par son frère, l'église de Tremblay, pour la rendre au culte ; il la restaura après l'incendie du 7 novembre 1795 et y fit placer le maître-autel provenant de l'abbaye de Rillé.

En 1803, il fut nommé recteur de Tremblay ; puis, en 1804, curé d'Antrain. Il mourut à Tremblay, en 1830, à 68 ans.

On a conservé le souvenir de deux prêtres fidèles, massacrés en Tremblay, dont on ignore les noms ; l'un aurait été fusillé sur la lande du Pontavice, et l'autre, brûlé vif, près du village du Gué, par des soldats républicains.

Bien qu'il soit né à Rennes, on peut considérer comme enfant de Tremblay, puisque sa famille en était originaire, le Confesseur de la Foi Anne-Guillaume Herbert des Longrais. Il s'était réfugié, pendant peu de temps, à Tremblay, mais n'y put rester, à cause des opinions républicaines et anti-religieuses de son frère Jean-Joseph-Marie Herbert du Tertre (Le Bouteiller, Révolution, n° 157), qui fut mis à mort par les Bobon, chouans fameux de Tremblay, dans la nuit du 22-23 mars 1799.

Ces chouans, qui étaient deux frères (André et Michel), avaient un autre frère prêtre, qui s'est rendu tristement célèbre. Julien Bobon, ex-capucin du couvent de Nantes, contrairement à ses frères, avait adopté les idées révolutionnaires. Il se fit ordonner par Le Coz, en juin 1791 ; revint à Tremblay, sa ville natale ; devint professeur au collège de Dol quand les prêtres fidèles en furent chassés ; puis curé constitutionnel de Baguer-Pican. Il eut une conduite des plus scandaleuses, ne craignant pas de prendre part aux pillages des soldats républicains indisciplinés. Il épousa, le 14 mars 1794, sa servante ; s'établit aubergiste, près de l'église de Baguer-Pican ; puis. marchand à Dol.

Il fut arrêté deux fois pour vol et condamné, le 4 janvier 1796, à 15 ans de fers. Bobon partit pour Brest, avec la chaîne, le 3 février suivant ; mais il resta à la prison de Saint-Brieuc, où sa femme vint le rejoindre. Après sa libération, il exerça diverses professions à Saint-Brieuc, et revint à Tremblay le 30 décembre 1800. Il mourut à Rennes, à la Tour Le Bast, le 1er avril 1812, à 48 ans. Son mariage avait été validé, en vertu d'une dispense du cardinal Caprara, le 15 septembre 1803 (note de M. le recteur Leray) ou le 5 juin 1807 (Delarue) (?).

Dédiée à saint Martin, l'église de Tremblay, qui date, pour une notable partie, de 1058, est un des édifiera les plus intéressants de la région. Le collatéral nord a été en partie relevé au XVIème siècle. D'énormes piliers cylindriques, en moëllons enduits de ciment, reposent sur des bases ornées de moulures romanes. L'abside principale, de forme circulaire, est très remarquable ; elle est éclairée par cinq fenêtres romanes.

Le maître-autel (classé), en marbre et bois, est très riche, mais d'une allégorie un peu compliquée. C'est une œuvre d'art curieuse, datant du XVIIIème siècle, et provenant de l'abbaye de Rillé. M. Maupillé l'a décrit en détail (Soc. arch., VI, 232) (voir aussi Guillotin de Corson, VI, 407). On remarque une pierre tombale aux armes des du Pontavice, et, sous le chapitreau, deux curieux bénitiers de granit en forme de corbeilles.

La tour primitive n'existe plus ; elle fut brûlée par les chouans le dimanche 17 brumaire an IV (8 novembre 1795) et a été remplacée par un clocher d'assez mauvais goût.

L'incendie du 8 novembre 1795 est un des épisodes de la chonannerie qu'on a le plus reprochés à Bois-Guy. On l'a du reste exagéré. MM. Le Bouteiller (Révolution, n° 87), l'abbé Louët et Lemas exposent toutes les versions données sur cet événement. Je reproduis ici, pour joindre au débat, quelques passages du procès-verbal du juge de paix d'Antrain, dressé le lendemain du désastre (9 novembre 1795), que j'ai retrouvé dans les archives du Tribunal de Fougères : « … nous ont dit qu'hier, vers midi, le nommé Bois-Guy, chef de chouans, était entré subitement avec sa troupe dans le bourg ; que des habitants qui étaient de garde et plusieurs autres citoyens, les uns armés et les autres sans armes, se retirèrent dans l'église et montèrent au clocher, d'où il se fit un feu continuel pendant qu'on eut des munitions. Des femmes avec leurs enfants s'étaient ainsi réfugiés dans le même lieu. Les chouans essayèrent en vain de gagner, par les promesses, des républicains bien décidés à se défendre. On avait résolu de les avoir ; pour y réussir, on amassa dans l'église une grande quantité de matières combustibles, et on y mit le feu. Les femmes épouvantées demandèrent grâce, et elles l'obtinrent ; une d'entre elles fut envoyée à plusieurs reprises vers les hommes qui étaient restés dans le clocher, pour leur répéter, au nom du chef des chouans, la sommation qui leur avait déjà été faite de remettre leurs armes et les munitions, leur promettant qu'à ce prix, ils obtiendraient leur grâce. Les menaces et les promesses eurent le même effet.

Cependant, le feu faisait des progrès et ne tarda pas d'atteindre ceux qu'on voulait perdre en les livrant aux flammes. Enfin, les républicains, voyant le feu prêt à les engloutir, plusieurs d'entre eux prirent le parti de se rendre au moyen des échelles qu'on avait placées pour procurer la retraite des femmes : ceux-là trouvèrent bientôt, dans les fusillades, la mort qu'ils semblaient fuir, et les autres devinrent la proie des flammes… ».

Il y eut ainsi 14 républicains tués et 3 brûlés. Le procès-verbal donne leurs noms. M. Delarue (notes manuscrites) a cité une lettre de la municipalité d'Antrain du 9 novembre relatant l'incendie ; elle n'apprend rien de plus.

CHAPELLES.

1° Saint-Blaise, dépendance du prieuré (détruite).

2° Notre-Dame de la Chattière, signalée dès le XIIème siècle. Les religieux de Saint-Florent, du prieuré de Tremblay, l'avaient cédée à l'abbaye du Tronchet, qui y avait établi un prieuré. Notre-Dame est son premier vocable. Au XVIème siècle, elle était dédiée à saint Symphorien ; et, en 1692, elle fut reconstruite sous le titre de Saint-Julien.

3° Saint-Aubin-sur-Couesnon (détruite). On a élevé sur ses ruines, en 1869, une grotte renfermant une vieille statue de saint Aubin, but de pèlerinage de nombreux fiévreux. Serait-ce cette chapelle qui, située dans le domaine de Mézaubin, fut vendue pour 50 livres, le 5 mars 1793 (voir Delarue, VI, 198).

4° A TROUENSON (détruite).

5° A la COQUILLONNAYE (détruite).

(Emile Pautrel).

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