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LA PAROISSE DE TIERCENT

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Origines paroissiales, église et recteurs.

Le Tiercent est une petite commune, dans laquelle tous les siècles passés ont laissé quelques sou­venirs.

La période celtique ou primitive s'y trouve représentée par un beau dolmen signalé à la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine en 1892. « Il se compose d'une grosse pierre d'environ 2m50 de longueur sur 2m de largeur et 1m60 d'épaisseur ; elle est posée sur un assemblage d’autres pierres moins considérables. Au sommet de cette pierre sont creusés trois bassins juxtaposés sur une même ligne d'environ 1m80 de longueur ; ces trois bassins réunis figurent à peu près l'empreinte d’un homme couché les jambes légèrement repliées. Signe caractéristique, les habitants nomment ce bloc la Roche sanglante. Devant cette pierre et sur l'une de celles qui la soutiennent est élevé un calvaire moderne, au bord de la route du Tiercent à Saint-Mard-le-Blanc ».

A la période gauloise appartient une pièce d'or représentant une tête d’homme tournée à droite et, au revers, un cheval libre. Cette monnaie trouvée au Tiercent fut exhibée à la séance de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, tenue le 12 novembre 1901.

Quant à la période romaine, on pourrait peut-être dire avec M. Marteville (Dictionnaire historique et géographique de Bretagne, par Ogée, nouvelle édition, II, 102) que la voie romaine du Mans à Corseul — dont on retrouve des vestiges en Vieuxvy et au Nord de Mézières où elle porte le nom de Chemin pavé — passait près du Tiercent, « point très propice à l'établissement d'une fortification romaine, » car, ajoute cet auteur, « les ruines du vieux château du Tiercent sont assises sur un monticule qui domine une vallée profonde cernée par le Couesnon, d'une part, et de l'autre par un petit cours d'eau (appelé la Minette). Ce mamelon est au point de vue romain une localité éminemment stratégique ». Malgré cela on ne peut pas affirmer que les Romains aient eu quelque établissement au Tiercent.

Des monuments plus authentiques, pouvant remonter à l'époque gallo-romaine, consistent en tombeaux doubles ou bisômes, dont l'orientation semble païenne. Voici comment fut découvert et en quoi consiste l'un d’eux :

« L'église du Tiercent, écrit M. Maupillé, est bâtie à l'Ouest du château sur la croupe d’un mamelon granitique dont les flancs sont fortement inclinés au Sud et à l'Ouest. Le sol du cimetière, situé autour de l'église est élevé d'environ 1m50 au-dessus de celui de la pièce de terre qui lui est contigüe au Midi, et dont il est séparé par un mur destiné à soutenir les terres. Dans la pièce de terre en question et dans la partie la plus rapprochée du cimetière, le granit est presque à fleur de terre et formait il y a encore une vingtaine d’années une sorte de plate-bande qui n'avait jamais été cultivée. A cette époque le propriétaire ayant entrepris le défrichement de cette portion de terrain, mit à découvert deux tombeaux qui étaient creusés dans le rocher même. Contre l'usage ordinaire, ils étaient dirigés du Nord au Sud, la tête étant dans la première de ces directions. Ils n'étaient pas sur le même plan, celui qui était à l'Est dépassant son voisin de la mesure de la tête, dont la place avait été ménagée en taillant le granit. Le premier mesurait en longueur 1m77 ; le second 1m75 seulement. Leur profondeur, qui était à la tête de 0m28 à 0m32, n'était plus aux pieds que de 0m20. Leurs côtés n’étaient pas taillés suivant une ligne droite. Celui qui se trouvait à l'Est avait sa ligne extérieure assez sensiblement arquée jusqu'à la rencontre de la ligne opposée qui, bien que présentant un peu la même disposition, l'affectait d’une manière bien moins sensible. L'autre tombeau présentait, du côté de l'Ouest, une ligne assez régulièrement droite, tandis que du côté opposé elle suivait à peu près la ligne parallèle à celle du tombeau voisin, de manière à ce que la cloison qui les séparait restât toujours à peu près la même : elle présentait une épaisseur d’environ 0m13, et était sillonnée dans toute sa longueur par une rainure destinée sans doute à maintenir les couvercles. On n’a retrouvé de ceux-ci qu'un fragment qui recouvrait la partie supérieure de l'un d’eux : ce fragment, qui était du même granit que le roc dans lequel les tombeaux étaient creusés, présentait une longueur d'environ 0m80 ; il était à dos d'âne avec des plans légèrement inclinés. Ces cercueils, dont la largeur variait de 0m46 à 0m44 à la poitrine, à 0m20 aux pieds, étaient entièrement vides. L'absence de la plus grande partie des couvercles et la faible couche de terre qui les recouvrait, ne permettent pas de douter qu'ils n’aient été visités à une époque antérieure, et probablement qu'on en aura retiré alors tout ce qu'ils pouvaient contenir ».

Eglise Saint-Martin du Tiercent

Précédemment à cette communication de M. Maupillé, M. l'abbé Paris-Jallobert avait déjà signalé à la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, dans sa séance du 11 mars 1873, ces sépultures du Tiercent consistant en « quatre tombeaux accouplés, taillés dans le roc ». Nous avons nous-même constaté dès 1860 l'existence de ces deux groupes de bisômes à peu près semblables l'un et l'autre et dont la haute antiquité est incontestable.

Quoique de petite importance, Le Tiercent est une ancienne paroisse. Elle appartint toujours au diocèse de Rennes et faisait avant 1790 partie de l'archidiaconé de Rennes et du doyenné de Fougères ; elle se trouve aujourd'hui dans l'archidiaconé de Saint-Malo et dans le doyenné de Saint-Brice.

Quand on considère l'église du Tiercent isolée et sans bourg, bâtie à peu de distance du château, on est porté à croire que cette paroisse dut son origine aux seigneurs du lieu. Dans ce cas il faut faire remonter la date de cette érection de paroisse aux origines même de la seigneurie du Tiercent, c'est-à-dire à la fin du XIème siècle ou au commencement du XIIème.

Quoique nous n'ayons pas de documents concernant cette paroisse antérieurement au XIIIème siècle, nous allons voir, en effet, que dès les premières années de ce XIIIème siècle, des contestations s'élevaient au sujet de ses dîmes, contestations difficiles à comprendre si la création de la paroisse eût été récente.

Un différend existait par rapport aux dîmes de la masure de Chantelou entre les religieuses de l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois et Guillaume de Chevrigné, recteur du Tiercent, « Guillelmum de Chevrigneio personam de Tescendo ». Pour le terminer, il fut convenu en 1221 que ce recteur cueillerait les deux tiers de ces dîmes, à condition de verser tant qu'il vivrait, six sols, chaque année, à la fête de la Mi-aoust, à l'abbaye de Saint-Sulpice ; mais c'était une faveur personnelle qu'on lui faisait, car après sa mort ses successeurs à la cure du Tiercent devraient solder au même monastère une rente annuelle de dix sols, à la même fête de l'Assomption (Archives d'Ille-et-Vilaine, 2 H 2 / 152).

Le nom que porte le Tiercent dans cette charte est, comme l'on voit, Tescendum ; dans un autre acte de 1268 nous allons voir à l'instant cette paroisse appelée « parochia de Tyecent - ecclesia de Tycient ». Mais le doute n'est pas possible : au dos de la charte de 1221 est écrit en écriture du XIIIème siècle : Du Tiécent, puis en écriture du XVIème : « Accord entre l'abbesse de S. Sulpice et Guillaume de Chevrègne, personne du Tercsent sur la disme de la masure de Chantelou ». Au dos de la charte de 1268 on voit également écrit à la façon du XVIème siècle : « Sentence donnée pour la part de l'abbesse de S. Sulpice sur deux parties des dismes en Chantelou en la paroisse du Tierscent ». Il est donc certain que la paroisse dont nous nous occupons s'appelait aux XIIème et XIIIème siècles Le Tescent ou Le Tiécent ; nous verrons d'ailleurs ses seigneurs prendre à la même époque le nom de Tersant, et dans le Pouillé du diocèse de Rennes, rédigé en 1516, cette paroisse porte encore en latin le nom de « Tersandium ».

Ce fut le mardi après la Saint-Barnabé 1268 que l'official de Rennes porta une sentence condamnant Guillaume, recteur du Tiercent « Guillelmus rector ecclesie de Tycient » à cesser ses réclamations contre l'abbesse de Saint-Sulpice et à reconnaître que les Religieuses de ce monastère possédaient les deux tiers des dîmes de Chantelou en la paroisse du Tiercent « decimas de Chantelou sitas in parochia de Tyecent » (Archives d'Ille-et-Vilaine, 2 H 2 / 152).

Le recteur du Tiercent était avant la Révolution nommé alternativement par le Pape et l'évêque de Rennes ; le Rôle ms. diocésain, établi en 1646, lui donne environ 400 livres de rente. Le 4 septembre 1790 la municipalité du Tiercent fit la déclaration suivante : « Il n'y a aucun bien ecclésiastique dans la paroisse sinon un pré où étoit anciennement le vieux presbytère [Note : La Déclaration de la seigneurie du Tiercent en 1678 fait mention des « terres du Vieux-Presbytère proche le village de Montéchart » ; la construction du presbytère actuel est donc antérieure à 1678] ; comme il étoit fort éloigné et situé dans un lieu malsain, M. du Tiercent céda au recteur le champ nommé Madame pour bâtir un presbytère ; depuis ce temps les recteurs ont joui de ce pré, nommé le pré du Vieux-Presbytère, contenant un journal et demy et valant de revenu environ 20 livres » (Archives d'Ille-et-Vilaine, 1, V, 27).

Le presbytère du Tiercent, confisqué par la nation pendant la tourmente révolutionnaire et affermé alors à des particuliers, ne fut vendu par le Gouvernement que le 28 mai 1807 ; l'acquéreur en fut, au prix de 1175 francs, Pierre Tual, habitant du Tiercent (Archives d'Ille-et-Vilaine, 1, G, 64). Plus tard, quand fut rétablie la paroisse, M. Collin de la Contrie, propriétaire du château du Tiercent, acheta ce presbytère ; après sa mort, sa fille, Mlle Adélaïde Collin de la Contrie, par acte du 25 avril 1835, en donna l'usufruit à la commune du Tiercent pour le logement d’un desservant catholique.

La paroisse du Tiercent avait été, en effet, supprimée en 1792 ; elle n'avait pas été reconstituée en 1803 à la suite du Concordat, et son territoire avait alors été uni à la paroisse de Saint-Mard-le-Blanc. A la prière de M. Collin de la Contrie, une ordonnance royale, en date du 16 avril 1826, rétablit cette petite mais antique paroisse ; toutefois le nouveau recteur, M. Clément, n'en prit possession que le 11 février 1827.

Il n'existe point de bourg au Tiercent ; de tout temps, et il y a encore une vingtaine d'années, on ne trouvait autour de l'église et séparés même d'elle par quelques champs, que le château, le presbytère, la ferme et le moulin. Présentement l'on construit quelques maisons et l'on bâtit même une mairie et une école près de ce moulin dit moulin de Saint-Martin ; il se peut qu'avec le temps un petit bourg surgisse là, au-dessous et non loin de l'église.

Jusqu'au jour présent, la mairie et l'école ont trouvé place au village de Montéchart, à environ un kilomètre de l'église. Dans ce village on retrouve d'ailleurs quelques vieilles maisons, notamment une datée de 1592, et une autre de 1584, appelée la Chambre Rouge, où demeurait jadis un prêtre chapelain.

Voici la liste des maires du Tiercent : Jean-François Duval (1791) ; Jean Bourdin (1792-1794) ; Jean Lainé (1795) ; Michel Guémain (1795-1808) ; Michel Bourdin (1808-1824) ; Louis Collin de la Contrie (1824-1830) ; Michel Bourdin (1830-1834) ; Jean Tual (1834-1871) ; Jean-Marie Bourdin (1871-1894) ; Jean-Marie Aussant (1891-1898) ; Eugène Tual (1898), ….

Non loin de Montéchart, au bord de la route conduisant à Saint-Christophe-de-Valains, s'étend le champ du Vieux-Presbytère. Certaines vieilles gens prétendent que l'église paroissiale du Tiercent se trouvait originairement là ; ils ajoutent que quand les seigneurs du lieu voulurent la faire transférer près de leur château, ce ne fut pas sans peine ; les pierres revenaient d'elles-mêmes la nuit à Montéchart à mesure qu'on les transportait de jour au château. Néanmoins les sires du Tiercent finirent par réussir dans leur entreprise, et il ne resta de l'ancienne construction que l'emplacement et quelques débris disparus aujourd'hui. L'origine de cette fausse légende est évidemment la translation du presbytère dont nous avons parlé ; tant qu'à l'église, rien ne prouve qu'on l'ait changée de place.

Dédiée à saint Martin, évêque de Tours, l'église du Tiercent offre d'ailleurs des preuves de sa grande antiquité. Selon une coutume observée dans beaucoup d'églises des environs, notamment à Baillé, Saint-Mard-le-Blanc, Saint-Hilaire-des-Landes, etc., on y a conservé avec soin un pan de mur de l'édifice primitif. Au Tiercent, c'est un fragment de la côtière méridionale de la nef, là même où fut ouvert au XVIème siècle le porche qui subsiste encore. Quoiqu'à demi cachée par la charpente de ce porche, une fenêtre romane en forme de meurtrière y témoigne d’une construction de la fin du XIème siècle ou du commencement du XIIème. C'est une preuve certaine de l'ancienneté de ce sanctuaire et un dernier vestige de ce qui fut vraisemblablement la première église paroissiale du Tiercent.

Il faut aussi remarquer que cette église, entourée d'un cimetière très antique, renferme elle-même des cercueils en granit, dont quelques-uns ont été récemment trouvés sous le pavé de la nef ; ce pavé est également composé de pierres tombales sculptées dont une partie ont été employées au XVIème siècle à la reconstruction des murailles, notamment à la confection du porche. Ces cercueils assurément et même quelques-unes de ces pierres tombales remontent à une époque très éloignée de nous ; telles sont les pierres qui présentent une croix orlée ou une épée. La plus curieuse — aujourd’hui brisée et replacée par fragments dans le pavé de la chapelle du Sud — a été ainsi décrite par M. Maupillé : « Elle porte l'image d’une croix dont le bâton est très effilé et terminé par une espèce de fleur de lys. Les deux bras et la partie supérieure s'évasent à leurs extrémités. Au bras droit est attachée une figure triangulaire qu'on prendrait volontiers pour une lanterne (ou plutôt, selon nous, pour une équerre) ; au-dessous est un besan ou une pièce de monnaie quelconque, et au-dessous encore un marteau à deux têtes, dont le manche se redresse du côté de la figure précédente. Sous le bras gauche on remarque une lance qui accompagne le bâton dans les deux tiers de sa longueur ».

Tout ce qui précède rappelle une époque bien antérieure au XVIème siècle, date de la construction de la nef actuelle. En partie bâtie en pierre de granit de grand appareil, cette nef présente une fenêtre à meneaux de style flamboyant. Elle est accostée au Nord de l'ancienne chapelle seigneuriale des sires du Tiercent, avec laquelle elle communique par une arcade ogivale aigüe qui pourrait bien remonter au XVème siècle : au Sud s'élève le petit porche que nous avons déjà mentionné.

Au commencement du XVIIIème siècle fut reconstruite toute la partie supérieure de l'église : le choeur avec chevet droit et la chapelle du Nord à laquelle on donna pour pendant une autre chapelle au Sud, de sorte que l'édifice a maintenant la forme d’une croix. Les dates de 1707 et 1711 gravées extérieurement sur les murailles indiquent l'époque de cet agrandissement de l'église.

Le baron du Tiercent était seigneur supérieur, fondateur et prééminencier de ce temple. Aussi les armoiries des Ruellan : D'argent au lion de sable armé, lampassé et couronné d'or apparaissaient-elles jadis, sculptées à l'intérieur du chevet et sur les pignons des deux chapelles [Note : Les écussons subsistent, mais ont été martelés à la Révolution]. Elles devaient composer aussi les écussons en bannières aujourd'hui effacés, gravés sur la pierre fermant l'enfeu seigneurial que les barons avaient dans la chapelle du Nord. A côté de cette dalle sont d'autres pierres tombales plus anciennes : l'une d'entre elles présente sur une épée posée en pal un écusson aux armes des premiers sires du Tiercent : D'or à quatre fusées accolées et rangées de sable. Enfin, dans cette même chapelle, les seigneurs avaient originairement leur banc prohibitif, transféré aujourd'hui dans la chapelle du Midi.

Le possesseur du manoir de la Haute-Vallée au Tiercent avait aussi en cette église un banc et un accoudoir ; ce privilège provenait de ce qu'un seigneur du Tiercent avait donné la terre de la Vallée en partage à sa soeur Goharde du Tiercent, veuve en 1543 de Jacques Loaisel, seigneur de Brie et de Chambières.

Dans le clocher, édifié fort originalement en bois et ardoises au bas de la nef, se trouvent deux vieilles cloches : l'une porte cette inscription : Ceste présente cloche a esté donnée par hault et puissant seigneur messire Gilles de Rualan, marquis de la Balue, baron du Tiercent et luy assisté par demoiselle de Coëtlogon [Note : Françoise de Coëtlogon était la nièce du baron du Tiercent, fille de sa soeur Gillette, qui avait épousé en 1606 René, marquis de Coëtlogon. — Cette cloche fut bénite le 28 mars 1642. Au siècle suivant, le baron Joseph de Ruellan et sa femme Roberte du Louët nommèrent au Tiercent deux autres cloches, aujourd'hui disparues, l'une en 1731 et l'autre en 1746]. — L’autre cloche, placée en 1842, présente les noms de ses parrain et marraine, Julien Simon-Champrobert et Adélaïde Le Tarouilly, dame Collin de la Contrie.

Autrefois dans cette église du Tiercent se trouvaient les autels de la sainte Vierge et du Crucifix et quelques fondations pieuses, telles que celle de la Ripotière, mentionnée en 1648, fondée par Guillaume et Julien Josset, et consistant en une messe chantée tous les lundis.

Donnons maintenant la liste chronologique des recteurs du Tiercent dont les noms sont venus à notre connaissance :

Guillaume de Chevrigné [Note : Ce recteur tirait probablement son nom des terres et fiefs de Chevrigné, en Saint-Hilaire-des-Landes] fit accord en 1221 avec l'abbesse de Saint-Sulpice-des-Bois au sujet des dîmes de Chantelou.

Guillaume, peut-être le même que le précédent, fut en 1268 condamné par l'official de Rennes à reconnaître les droits des religieuses de Saint-Sulpice sur partie des dîmes du Tiercent.

Michel Paraige, natif de Bais, vivant en 1586.

Julien Blanchart, recteur dès 1605, refusait en 1610 et 1620 de fournir à Marguerite d'Angennes, abbesse de Saint-Sulpice, trois mines de seigle, mesure de Fougères, qu'elle assurait lui être dues sur la dîme du Tiercent. Il voulait bien lui donner trois mines, mais à la mesure de Rennes, moins forte que celle de Fougères.

Georges Poullart en 1623.

René Prod'homme, recteur en 1629, permuta avec le suivant en 1641.

Julien Jolliff, prêtre du diocèse de Rennes et précédemment recteur de Broons, pourvu du Tiercent en cour de Rome, en prit possession le 9 mai 1641.

Mathurin Dauleu (et non pas Daulay, comme on l'a écrit par erreur), « recteur de Saint-Martin-du-Tiersant, demeurant à la maison noble de la Haute-Vallée, » consentit, le 10 octobre 1662, à payer 191 livres à Marguerite de Morais, abbesse de Saint-Sulpice, pour lui tenir lieu des arriérés de « quatre charges de seigle, mesure de Rennes, » qu'il lui devait au terme d'Angevine, chaque année, sur les dîmes du Tiercent. Se trouvant le 10 juin 1673 à l'abbaye de Saint-Sulpice, le même Mathurin Dauleu avoua devoir encore aux Religieuses du monastère les quatre dernières années de sa rente de quatre charges de seigle, mesure de Rennes, évaluées à 8 livres la charge, soit 32 livres par an.

Bertrand Duval mourut en 1675, comme le témoigne dans l'église du Tiercent sa pierre tombale sur laquelle on lit : BERTRAND DUVAL, RECTEUR, 1675.

Jean Lambert figure en 1677 ; en 1694 il devint recteur de Saint-Hilaire-des-Landes.

Pierre Jubault, recteur en 1694, se démit en 1701.

Bertrand Simon, prêtre originaire du diocèse de Quimper, fut pourvu par l'évêque de Rennes le 16 septembre 1701 ; il décéda en 1714 et fut inhumé le 16 avril ; il fut remplacé par un curé d'office, Julien Tinténial, qui gouverna un an.

Jean-François Armand, nommé recteur en 1715, résigna en faveur du suivant et mourut en 1747 ; il fut enterré dans son église le 22 août.

Jean Bourdin, prêtre du Tiercent, pourvu le 11 juillet 1747, résigna également en faveur du suivant en 1757, mais ne mourut qu'en 1760 au presbytère du Tiercent, âgé de 58 ans, et fut inhumé dans l'église le 11 mai.

Michel Bourdin, parent du précédent, et comme lui vicaire au Tiercent avant d'en avoir la cure, fut nommé recteur le 4 mars 1758 ; il décéda le 22 février 1771 ; sa tombe se voit encore en l'église du Tiercent, ornementée d'un calice sculpté au-dessus de son nom.

Jean-François Dural, vicaire à Mézières, fut pourvu le 8 mars 1771 ; il imita plusieurs de ses confrères voisins dans leur lâche condescendance à la Constitution civile du clergé. Nommé maire du Tiercent, tout en demeurant « citoyen-curé », il prêta serment de fidélité au schisme, et son nom figure en 1792 dans deux listes officielles de prêtres assermentés. On croit cependant qu'il rétracta son erreur, mais il quitta le pays et on ne sait ce qu’il devint. En revanche, il est fait mention en 1792 d'un prêtre demeuré fidèle à l'Eglise catholique, nommé Jean Loysance, originaire du Tiercent, naguère vicaire à Saint-Etienne de Rennes et alors réfugié dans sa paroisse natale.

Jean-Ambroise Clément fut nommé recteur du Tiercent lorsqu'en 1826 cette paroisse fut rétablie, mais il n'y fut installé que le 11 février 1827; il la gouverna jusqu’en 1833 et devint alors recteur de Saint-Symphorien.

Pierre Perrudin, installé le 17 avril 1834, mourut le 9 février 1837, âgé de 48 ans.

Joseph Bossard prit possession le 1er mars 1837 et gouverna jusqu'en 1839.

Pierre Jubault, nommé en 1840, se retira en 1863 à Bréal-sous-Montfort et y décéda le 14 mai de cette même année, âgé de 76 ans.

Paul Charpentier, installé le 23 avril 1863, fut transféré à Montautour en 1866.

Amand Robinault, précédemment recteur de Vieuxvy, nommé au Tiercent en mai 1866, se démit en 1883 et se retira au Tertre, en Saint-Ouen-des-Alleux, où il mourut âgé de 81 ans, le 15 septembre 1884.

Jean-Marie Robinault, installé le 8 février 1883, fut en 1888 transféré à Beaucé.

Frédéric Touquet, installé le 26 août 1888, devint en 1890 recteur de la Chapelle-du-Lou.

Julien Monnier, installé en 1890, fut transféré en 1901 à Saint-Benoît-des-Ondes.

Alexandre Leborgne. Il y fut installé le 1er septembre 1901 (Guillotin de Corson).

*****

Notes de Emile Pautrel

LE TIERCENT
Ecclesia de Tercent (XIIème SIÈCLE) ; Tiercendum, Tycient (XIIIème SIÈCLE).

Notes de l’Annuaire de 1792 : terres labourées, prairies et landes.
Altitude: 88 métres. — Superficie : 370 hectares.
Population : en 1792, 331 habitans ; en 1801, 283 ; en 1841, 313 ; en 1911, 304 ; en 1921, 271.
Impositons : Vingtièmes en 1789, 310 l. 15 s.
Origine : inconnue.
Le Tiercent faisait partie de la subdélégation de Saint-Aubin, tout en appartenant à la baronie de Fougères.

La cure était à l’Ordinaire ; il n’y avait pas de vicaire. Les dîmes appartenaient en totalité au recteur ; elles produisirent, net, en 1790 : 1020 livres. En 1646, le revenu du recteur n’était estimé que 400 livres.

Il était dans les intentions du Directoire du District de Fougères de demander la suppression de la petite paroisse du Tiercent ; mais le recteur, Jean-François Duval, ayant juré, la paroisse fut maintenue.

On voit Duval, en 1794 (12 mars), renoncer à ses fonctions sacerdotales, qu'il déclare « ne pouvoir être celles d'un vrai républicain, seul titre qu'il soit jaloux de porter... ». On le voit encore, cette même année, et aussi en 1797, se rendre à Saint-Marc-le-Blanc, pour la célébration des fêtes républicaines. En 1796, il avait sollicité le poste d'instituteur au Tiercent. Un certificat de résidence lui fut délivré en 1799 ; il était alors âgé de 79 ans. On n'en entend plus parler ensuite. M. Loysance, originaire du Tiercent, vicaire insermenté de Saint-Etienne de Rennes, se réfugia dans sa paroisse natale ; puis il émigra à Jersey.

Lors du Concordat, la paroisse du Tiercent fut réunie à celle de Saint-Marc-le-Blanc. Rétablie en 1826, elle a été à nouveau supprimée ces dernières années.

Semblable à un hermitage, au milieu de bois et de landes, loin de toute habitation, l'église est dédiée à saint Martin. Elle présente des traces romanes. La nef est du XVIème siècle.

Les armoiries des Ruellan, seigneurs du Tiercent, se voient encore dans l'église où l'on conserve des statues de bois du XVème siècle (classées), une cloche de 1642 (classée) offerte par Gilles Ruellan ; une pierre tombale du XVème siècle ou XVIème siècle, etc...

Dans le cimetière, on remarque le tombeau de « Louis-Charles-René Collin de la Contrie, écuyer, chevalier de Saint-Louis, colonel dans les armées royales de l'Ouest... ».

Près du cimetière, se voient encore quatre tombeaux, découverts vers 1863, creusés dans le rocher même, dans lesquels la place de la tête est marquée par un rétrécissement de la cavité à l'endroit du cou. On attribue ce genre de tombeaux à l'époque carolingienne, sinon même aux temps mérovingiens (voir : de la BORDERIE, Histoire de Bretagne, II, 289, — et Bulletin de l'Assoc. bretonne, session de Redon 1881, tome I). Dans le pavé de l'église, on remarque des pierres tombales paraissant fort anciennes (GUILLOTIN DE CORSON, Le Tiercent, p. 16). On a trouvé aussi au Tiercent une monnaie gauloise en or.

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