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Généalogie des comtes de Porhoët

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Il faut remonter bien haut pour trouver l'origine du Porhoët, et de ses Comtes. En l'an 833, une donation fut faite à l’abbaye de Saint-Sauveur de Redon, dans la paroisse de Caro, d’une propriété située dans celle d'Augan, pays de Poutrecoët. Actum est hoc in Poutrecoët. Un évêque était présent. Ermor episcopus in Poutrecoët (Dom Morice, Preuves, Tome 1er, col. 262). 

Nous ne pouvons pas faire remonter la généalogie des seigneurs de Porhoët jusqu’à cette date, les renseignements manquent complètement. Nous nous en tiendrons aux dates bien prouvées. 

Ces Seigneurs, disent les Bénédictins, descendaient des Comtes de Rennes ; ils le constataient surtout par leurs écrits et par leurs sceaux.  Dom Morice prétend que cette opinion est irréfutable pour tous ceux qui connaissent à fond l’histoire de Bretagne. Le Comté de Porhoët embrassait une très grande étendue de terrain, au milieu de notre province. 

1° En l’an 1008, Guethenoc, vicomte de Porhoët, abandonne sa résidence de Châteautro, située dans la paroisse de Guilliers, et dont quelques ruines subsistent encore, pour construire un nouveau château sur le bord de la rivière d'Oust, dans un lieu qui prit bientôt le nom de Josselin. Vir quidam, dit l’acte de fondation, multœ nobilitatis et sagacitatis, Guethenocus, vicecomes de Castello Thro, cogitans ipsum Castellum mutare de loco suo (Cartulaire de Redon).

Dans l’acte des droits de l’abbaye de Redon, confirmés par Judicaël, évêque de Vannes, en 1021, nous trouvons, en qualité de témoins, Guethenocus et Gozolinus ejus filius (Dom Morice, Preuves, Tome 1er, col. 362).

Guethenoc fit aussi une donation au Mont-Saint-Michel, de quatre propriétés, dont les trois premières étaient situées dans la paroisse de Ménéac, et la dernière dans celle de Mohon. Il semble faire cette donation sur ses vieux jours : Quod criminum meorum multitudinem valde metuens, vitœque gaudium post mortem adipisci desiderans, dit-il dans l’acte. Il fait cette pieuse libéralité du consentement de son épouse nommée Alarun, et de ses trois fils nommés Josselin, Maingui et Tugdual. Ce titre semble de l’an 1021. —Philippe, comte d’Alençon, seigneur de Porhoët-Josselin, confirma cette donation de son prédécesseur Guethenoc, en 1370. 

Josselin Ier succéda à son père Guethenoc, comme on le voit par l’acte de fondation du prieuré de Sainte-Croix, et donna son nom à la nouvelle ville de Josselin. Cet acte doit avoir été fait entre les années 1050 et 1060, époque où vivait Pérennès, abbé de Redon, qui reçut ledit prieuré au nom de son monastère. Defuncto nobili et sapiente proconsule Guethenoco, dit l’acte, et in capitulo Rotonensi sepulto, successit ei nobilior et sapientior filius ejus Goscelinus, qui, etc. 

Cette charte fut souscrite par Maingui, évêque de Vannes, fils du donateur, et par ses autres fils Roger et Eudon. Filius ejus Maenguius episcopus, et Rogerius et Eudo et alii filii ejus (Dom Morice, Preuves, Tome 1er, col. 400). 

Eudon Ier, que nous venons de voir fils de Josselin Ier d’après l’acte de fondation du prieuré de Sainte-Croix, succéda à son père en qualité de vicomte de Porhoët en 1086, il signait un acte relatif à l’abbaye de Saint-Florent de Saumur. Signum Odonis Vicecomitis, filii Josselini (Revue de Bretagne et de Vendée, août 1872). 

Morvan, successeur de Maingui de Porhoët sur le siège épiscopal de Vannes, célébra, en l’an 1092, les obsèques d'Anne de Léon, femme d'Eudon Ier. Elle fut inhumée dans l’église du prieuré de Sainte-Croix de Josselin, et son mari fit, pour le repos de son âme, de nouvelles libéralités aux Religieux. L'Evêque de Vannes, sur la demande du vicomte, permit que l’office divin fût constamment célébré dans l’église de Sainte-Croix. Cette concession fut faite en présence de Benoît, évêque de Saint-Malo ; Guillaume, évêque de Saint-Brieuc, et des abbés de Saint-Melaine, Saint-Jacut, Redon, Saint-Méen et Saint-Gildas., Il y eut aussi plusieurs hauts seigneurs présents et témoins. (Dom Morice, Preuves Tome 1er,col. 480).

Eudon Ier, en mourant, laissa au moins trois fils : Josthon ou Josselin II, Geoffroy et Alain. 

Josthon ou Josselin II du nom, succéda à son père en qualité de vicomte de Porhoët. En 1105, il fonda le prieuré de Saint-Martin, dans la ville de Josselin. Si quis, dit l’acte, plenius scire voluerit qualiter Joscelinus vicecomes, filius illustrisimi vicecomitis Eudonis, dederit, etc. (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 515).

Ce seigneur mourut peu de temps après cette fondation, que Benoît, évêque de Saint-Malo approuva en 1110 (ibid., col. 521). 

Geoffroy, fils d'Eudon, et frère de Josthon, lui succéda en 1110, il accorda un droit le passage aux religieux de Josselin. (Revue de Bretagne et Vendée, août 1872). 

En 1118, Geoffroy fit la charte suivante, que nous donnons d’après M. Louis Galles (Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, année 1858) : « Sachent tous présents et à venir que Geoffroy, fils d'Eudon, affligé depuis longtemps, par ordre de Dieu d’une infirmité, et couché sur son lit dans son palais sous le coup de la maladie, cependant, ayant conscience de lui-même, appela à lui Rivallon, évêque d’Alet, et Alain vicomte, son frère, avec une grande partie des barons et des bourgeois ; et d’abord, pour le salut de son âme, ayant pris conseil de l’évêque et de ses clercs, par qui il fut muni du Saint-Viatique, il se donna lui-même à Dieu et à saint Martin et à ses moines pour qu’ils le fissent moine lui-même dans le prieuré de Josselin, si la maladie, qui le tourmentait, le conduisait au tombeau ; en outre, il donna aux mêmes moines, soit qu’il mourût, soit qu’il vécût, toute sa part de la dîme de Guillac, c’est-à-dire la dîme de la moitié de cette paroisse. Il fit ce don par les mains de Rivallon, évêque d’Alet, dans celles du prieur Raoul, au moyen d’un certain bâton, dont on se servait pour le défendre de l’importunité des mouches ».

Geoffroy guérit de sa longue maladie en 1130 ; une lettre de Denoal, évêque de Saint-Malo, constate que Geoffroy et son fils Eudon l’avaient prié de faire une gracieuseté aux religieux de Saint-Martin de Josselin (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 561) — En 1132, le même seigneur accorde un repas aux mêmes moines (Revue de Bretagne et Vendée, août 1872).

Avant d’aller plus loin, remarquons qu'Alain, frère des deux vicomtes de Porhoët dont nous venons de parler, reçut de son père un apanage spécial dans la vicomté de Porhoët. Il prit le nom de vicomte de Rohan, et fut la tige première de l’illustre et antique famille du nom. En 1127, cet Alain donna aux religieux de Saint-Martin de Josselin un prieuré, situé auprès de son nouveau château de Rohan. Il prit un moment le titre de vicomte de Porhoët : Alanus, vicomes Porrohetensis. Il fit plusieurs autres fondations qu’il est inutile de rapporter. Sa postérité possédera un jour tout le comté de Porhoët. 

Eudon II, fils de Geoffroy, succéda à son père en qualité de vicomte de Porhoët. 

Eudon avait un frère nommé Etienne, comme lui fils de Geoffroy. Stephanus de Castro Goscelini (Revue de Bretagne et Vendée, août 1872). On voit un acte signé d'Eudon II en 1109 : Eudone filin Goffredi (ibid). 

Dans un acte de 1151, Eudon II se dit fils de Geoffroy. Rogaverunt me monachi ut eis quas dam consuetudinem, quas eis Gaufredus pater meus, dederat, confirmarem (Lobineau, pr., col. 157).

Vers 1147, Eudon épousa Berthe, fille d’Alain III, duc de Bretagne, veuve d'Alain le noir, comte de Richemond, de la maison de Penthièvre, et par ce mariage devint, à la mort de son beau-père, l’année suivante, prétendant à la couronne ducale. 

Ses prédécesseurs dans le grand fief de Porhoët s’étaient contentés du titre de vicomte ; il prit celui de comte. Il fut un grand batailleur et eut d’abord de grands succès dans les armes. Pendant quelques années, il fut, de fait, duc de Bretagne. Mais son compétiteur, Conan le petit, ayant appelé les Anglais, la fortune d'Eudon baissa rapidement. 

En 1170, dit la chronique de Montfort, la Bretagne tout entière se trouva subjuguée par Henri, roi d’Angleterre. Le château de Josselin fut incendié par ses ordres, et ensuite détruit jusqu’aux fondements.  Ses habitants partirent pour l’exil, et le comte Eudon fut chassé de son duché (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 153). 

En 1174, dit la même chronique, il revint de son exil, et commença à reconquérir ses terres (ibid). 

Nous le retrouvons, en 1184, à l’assise du duc Geoffroy ; après cela il disparut de l’histoire. 

Eudon II était certainement un homme extraordinaire, que les auteurs ont appelé « le dernier des Bretons ».

Eudon III, qui succéda à son père, prit presque toujours, dans les chartes qui nous restent de lui, le titre de fils du comte : Filius comitis. Ses filles, après sa mort, ne changèrent point cette qualification (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 934).

En 1201, Eudon III se trouvait à La Trinité-Porhoët avec l'Evêque de Saint-Malo. Il accordait une résidence, dans la maison du prieuré du lieu, à son ami l’abbé de Redon, repoussé par ses religieux, et des lettres de sauvegarde aux moines de Saint-Jacut, qui en étaient possesseurs (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 793). 

Le même seigneur, aux approches de la mort, en 1231, fonda un anniversaire de prières pour le repos de son âme. La charte qui contenait ses dernières dispositions, commençait par ces mots : « Quoniam labilis est, ..... ». Le sceau du comte fut apposé avec le contre-scel, chargé de trois plumes de paon, et portant cette inscription : « Eudo vicecomes Redonensis ». — Un autre acte du même comte, de l’an 1227, portait le même sceau et la même légende. On peut voir le modèle de ce sceau à la fin du premier volume des preuves de Dom Morice, N° 21. 

Eudon, sans doute, avait conservé le sceau traditionnel et distinctif de sa famille, qui en remontait l’origine aux comtes de Rennes. 

En 1204, Eudon avait marié sa fille aînée, Mahaut ou Mathilde, à Geoffroy, comte de Fougères, qui mourut en 1222, laissant de son épouse un fils unique, qui devint Raoul III, comte de Fougères et de Josselin. 

Les années suivantes, il maria également ses deux autres filles Aliénor à Alain de Rohan, en premières noces, ensuite à Pierre de Chemillé, oncle du duc de Bretagne (Dilectus avunculus noster Petrus de Chemilleio) (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 919) ; et Jeanne à Olivier, sire de Montauban. 

Eudon mourut en l’an 1231, sans laisser d’enfant mâle pour lui. succéder au comté de Porhoët.

8° Partage du comté de Porhoët entre les trois filles d'Eudon III.  Nous avons vu qu'Eudon Ier, au commencement du XIIème siècle, avait pris une large portion de son comté pour former un apanage en faveur de son fils Alain, tige de la famille de Rohan. Alain avait laissé une nombreuse postérité, et par suite, la vicomté de Rohan existait toujours.  Le comté de Porhoët, dans la première partie du XIIIème siècle va subir de nouvelles subdivisions, nécessitées par les droits naturels de succession des trois filles d'Eudon III. 

Or, cette succession, ouverte en 1231, ne manqua pas de difficultés, et ne fut terminée définitivement qu’en 1248. 

Les héritiers naturels du comte étaient : 1° Raoul de Fougères, fils de Geoffroy de Fougères et de Mahaut ou Mathilde de Porhoët. Il représentait donc sa mère, en sa qualité de fille aînée d'Eudon ; 2° Aliénor, seconde fille du comte, qui, après la mort de son premier époux, Alain de Rohan, était devenue la femme de Pierre de Chemillé ; 3° Jeanne, sa troisième fille, mariée à Olivier, sire de Montauban.

L’accord se fit difficilement entre les trois branches qui héritaient.  Raoul de Fougères se montra, il semble, exigeant envers ses oncles et ses tantes. Un premier partage fut conclu au mois de septembre 1239  (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 912), et fut suivi d’une transaction, au mois de mars 1270, entre Raoul de Fougères et Pierre de Chemillé. Un second partage eut lieu en 1240 (ibid., col. 934). 

D’après les différents partages, qui ne diffèrent que de bien peu de chose au fond, Raoul de Fougères devint propriétaire des deux tiers du comté de Porhoët, y compris Josselin et son château, Lanouée et sa forêt avec la paroisse de Mohon. Aliénor et son époux Pierre de Chemillé eurent les villes de La Trinité, de La Chèze avec son château, de Loudéac avec la forêt du nom, etc. Rien dans les partages n’indique les noms des propriétés échues à Jeanne de Porhoët et à son mari, Olivier de Montauban, qui cependant eurent leur moitié d’un tiers du comté avec Aliénor et Pierre de Chemillé. 

Voilà donc, au milieu du XIIIème siècle, l’ancien comté de Porhoët divisé en quatre parties. La première appartient depuis longtemps à la famille de Rohan, et le reste se subdivise entre les familles de Fougères, de Chemillé et Montauban. 

Jean I, dit Le Roux, confirma ces partages par une lettre datée de Ploërmel, au mois de février 1248 (ibid., col. 940). 

Suivons un moment les transformations qu’éprouvèrent ces partages. 

D’abord Olivier de Montauban et Jeanne de Porhoët, sa femme, disparaissent bientôt de l’histoire, du moins au point de vue qui nous occupe ; il est probable que la portion du comté qui leur advint, resta à leurs enfants, c’est-à-dire à la famille de Montauban. 

Nous pouvons fournir quelques renseignements sur Aliénor et Pierre de Chemillé. 

Aliénor, ayant contracté un premier mariage avec Alain de Rohan, en avait eu un fils qui porta le nom de son père (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col.  926-930-947) ; de son second mari, elle eut un autre fils qui fut appelé Thomas de Cheminé (ibid., col. 1072). 

Or, d’après l’assise du duc Geoffroy et des lois de ce temps-là, le fils aîné devenait l’héritier unique ou au moins principal de ses parents. Alain de Rohan devait donc être l’héritier de sa mère. Aliénor constate ce droit dans plusieurs chartes. Alano de Rohan primogenito et hœrede meo (ibid., col. 947-949). Cet Alain est aussi l’héritier de la vicomté de Rohan. Alanus hœres vicecomatus de Rohan (ibid., col. 949). 

Ainsi, Alain, vicomte de Rohan, en recevant l’héritage de sa mère, adjoignit La Trinité, Loudéac, La Chèze, avec toutes les autres dépendances à la vicomté de ses pères. Un accord fait en 1184, entre lui et son frère Thomas de Chemillé, en donne une nouvelle preuve (ibid., col. 1072). 

En dehors de ces faits principaux, disons que Guy Mauvoisin, époux d’Alix, fille d'Eudon II, soeur d'Eudon III, fit aussi valoir des prétentions à la mort de ce dernier. Le roi de France régla l’affaire. Guy reçut une somme principale de 2500 livres tournois, et une rente annuelle de 200 livres qui lui furent servies par Raoul de Fougères (ibid., col. 890). 

Marguerite, veuve d'Eudon III, survécut pendant de longues années à son mari. Ses enfants lui laissèrent, pendant sa vie, le manoir de la Villejagu, situé, il semble, auprès des forges actuelles de Lanouée, dans la paroisse de Cambout. C’est dans cette résidence que furent signés les partages définitifs de l’an 1248 (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col.  934).

9° Passons à Raoul III, seigneur de Fougères, et à ses successeurs, comtes de Josselin-Porhoët. 

Raoul III épousa Isabelle, fille d'Amaury, seigneur de Craon et de Sablé, il en eut une fille, Jeanne de Fougères, qu’il maria en 1253, à Hugues de Lusignan, comte de la Marche, et il mourut en 1256. 

Jeanne de Fougères porta donc les comtés de Fougères et de Josselin-Porhoët dans la famille de Lusignan.

Hugues de Lusignan eut deux fils : Hugues et Guy, et une fille : Yoland. 

Après la mort de son père, vers 1282, Hugues II devint comte de Fougères et de Josselin-Porhoët. Il fut tué à la bataille de Courtrai, en 1362, et ne laissa pas de postérité. 

Guy de Lusignan, son frère lui succéda ; mais s’étant allié aux Anglais, et leur ayant cédé les places de Coignard et de Mercins, il fut déclaré coupable de félonie par Philippe-le-Bel, et vit en 1307, tous ses biens confisqués (Dom Morice, Preuves Tome 1er, col.  1251). 

Le roi de France ne voulut pas cependant faire exécuter la sentence dans toute sa rigueur. Il laissa la jouissance des terres de Josselin et de Fougères à Yoland, soeur de Guy, pendant toute sa vie. Elle mourut en 1314. 

Charles de France, comte de la Marche et de Bigorre, reçut du roi en 1316, les seigneuries de Fougères et de Josselin-Porhoët. En devenant lui-même roi de France, sous le nom de Charles-le-Bel, il transporta lesdites terres à Philippe de Valois, son oncle, en 1320. 

De Philippe de Valois, ces propriétés passèrent à Jean, son fils, qui, en devenant roi de France en 1328, les transmit à Charles de France, comte d’Alençon. Celui-ci les conserva de l’an 1328 à l’an 1346 Marié à Marie d'Espagne, il en eut quatre fils : Charles qui devint archevêque de Lyon ; Philippe, qui fut archevêque de Rouen et cardinal ; Pierre, qui épousa Marie Chamaillard, comtesse de Beaumont, et posséda en dernier lieu Fougères et Josselin jusqu’en 1370. 

10° Pierre d'Alençon échangea, le 21 juillet 1370, ses propriétés de Bretagne avec Olivier de Clisson. Le comte d'Alençon, dit l’acte, tenait la châtellenie de Josselin de ses ancêtres, avec toutes ses appartenances et dépendances ; elle relevait du duc de Bretagne à titre de foi et hommage, mais elle relevait du roi de France à titre de souveraineté. D’un autre côté, Olivier de Clisson possédait la baronnie de Tuit, vicomté de Falaise en Normandie, et en outre 2000 livres de rente par sa femme sur la recette de Champagne. Le comte d'Alençon et Olivier de Clisson échangèrent ces deux propriétés.  Cependant le roi de France craignant de trop mécontenter le duc de Bretagne, enjoignit à Olivier de Clisson de ne prendre possession de Josselin qu’au 1er août 1371 ; d’autre part, il se réserva d’occuper le château par lui-même ou par ses officiers, toutes les fois que les nécessités de la guerre le demanderaient. Clisson consentit aux exigences du roi, et le contrat d’échange demeura ferme et valide ((Dom Morice, Preuves Tome 1er, col. 1640).  

Olivier n’eut que deux filles : Marguerite avait épousé, en 1388, Jean de Châtillon, comte de Penthièvre, fils de Charles de Blois ; Béatrix épousa Alain VIII, vicomte de Rohan. 

11° Cette dernière eut en partage Josselin avec toutes ses dépendances, et porta ce domaine dans la famille de Rohan. Or, nous avons vu qu'Aliénor, fille d'Eudon III, après le partage de 1248, avait porté dans la même famille les villes de La Trinité, La Chèze, Loudéac et dépendances.  Depuis le commencement du XIIème siècle, les Rohan possédaient déjà la grande vicomté qui portait leur nom. Pendant les premières années du XVème siècle, la portion de l’ancien comté qui avait Josselin pour capitale leur fait aussi retour. Par là, ils deviennent seigneurs et maîtres de presque tout l’ancien Porhoët, et ils le conservèrent jusqu’à la Révolution. 

La liste que nous venons de donner des anciens seigneurs de Porhoët, depuis le commencement du XIème siècle, n’est certainement pas sans défauts ; elle offrirait prise à bien des critiques de détail, mais nous croyons qu’elle est véridique dans son ensemble, et qu’à moins de documents à nous inconnus, elle est seule fondée sur les faits de l’histoire de Bretagne appréciés sans parti pris (M. Piéderrière, Curé de La Trinité-Porhoët).

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