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CHATEAU DE SUCINIO (ou SUSCINIO).

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Le château de Sucinio (ou Suscinio) est situé à trois kilomètres au sud-est de Sarzeau, sur les bords de l'Océan. Son nom, tiré des mots Souci n'y eut, semble indiquer qu'il y avait là tout d'abord une maison de campagne ou une maison de plaisance.

Château de Sucinio (ou Suscinio) à Sarzeau (Bretagne).

Le duc Pierre de Dreux et la duchesse Alix, sa femme, s'y trouvaient en 1218, quand ils garantirent à l'église de Quimper la libre élection de l'évêque. (Pr. I. 839).

Leur fils Jean Ier fortifia considérablement cette demeure et fut considéré dans la suite comme le fondateur du château. C'est là qu'il enferma en 1238 le baron Olivier de Lanvaux, qui s'était révolté contre lui. (Pr. I. 41, 111).

Dans le château actuel de Sucinio (voir le plan ci-joint), la courtine du nord, avec sa tour du milieu, est certainement la partie la plus ancienne : l'appareil est petit et irrégulier, les pierres du revêtement sont rongées par le temps, leur base minée par les eaux de la douve ; tout ce côté paraît bien être de Jean Ier. La tour de l'angle nord-est est de la même époque, bien qu'elle ait été retouchée postérieurement.

Château de Sucinio ou Suscinio en Sarzeau (Bretagne).

Le duc Jean II aimait comme son père le séjour de Sucinio ; il y fit exécuter divers travaux, dont le détail n'est pas bien connu ; il y avait une partie de ses trésors, et après sa mort, en 1305, on trouva dans une pièce voûtée 19.567 livres d'argent, et 336 marcs de vaisselle. (Pr. I. 1203).

Pendant la guerre de succession, le château fut occupé par Charles de Blois, et repris en 1364 par Jean de Montfort ; pris de nouveau en 1373 par le connétable du Guesclin, il ne rentra au pouvoir du duc qu'en 1379. Jean IV y fit faire des réparations considérables. C'est dans ses murs que naquit en 1393 Arthur de Richernont, le futur connétable de France.

Le XIVème siècle a laissé une forte empreinte à Sucinio. C’est à cette période qu'appartient, dans son ensemble, la façade orientale du château, avec les deux belles tours qui encadrent la porte d'entrée et les deux appartements qui sont en arrière. — La porte, retouchée au XVème, siècle, présente encore les deux rainures où se logeaient les poutres du pont-levis qui a précédé le pont actuel. Au-dessus d'elle, on remarque un lion accroupi, portant au cou l'écu de Bretagne, entre deux cerfs couchés qui semblent rappeler le souvenir des brillantes chasses ducales dans l'antique forêt de Rhuys. — Dans la tour qui occupe le centre de la courtine, se trouvait la chapelle du château, dédiée à saint Nicolas ; elle est signalée par les meneaux flamboyants d'une fenêtre, modifiée au XVème siècle.

La courtine du sud, avec sa tour ruinée, ressemble à la façade, et paraît appartenir à la même époque, c'est-à-dire au XIVème siècle. Le mur, coupé à une date inconnue, a été continué postérieurement en une ligne brisée, pour fermer la cour.

A l'angle sud-ouest on voit les traces d'une tour, armée d'un éperon, pour partager les eaux venant de la mer ; elle est reliée au château par des murs d'une faible épaisseur, qui paraissent plus récents que le reste.

Château de Sucinio ou Suscinio en Sarzeau (Bretagne).

Enfin le côté occidental de la forteresse, avec les bâtiments qui lui sont accolés, appartient au XVème siècle, sauf quelques légères retouches. Une tourelle prismatique renferme encore un escalier échappé par hasard à la destruction et donne accès aux différents étages du corps de logis.

La tour voisine de ces édifices et située à l'angle nord-ouest, porte encore aujourd'hui le nom de Tour-Neuve, et appartient également au XVème siècle. Une particularité qui ne se présente pas dans les autres tours du château, c'est la présence de voûtes casematées au rez-de-chaussée, avec une ouverture ronde, d'environ 30 cèntirnètres, pour y passer la bouche d'un canon ; l'artilleur se plaçait dans une niche pratiquée dans la muraille et se trouvait ainsi à l'abri du recul de la pièce et des coups de l'ennemi.

Pour terminer cette description, il faut aussi mentionner un edifice, aujourd'hui disparu, qui courait en appentis le long de la courtine du nord.

Le duc Jean V séjourna souvent à Sucinio, et c'est à lui qu'un attribue la construction de la Tour-Neuve.

Son fils François Ier laissa en mourant (1450) l'usufruit de Sucinio et de ses dépendances à sa veuve Isabelle d'Ecosse.

En 1474, deux princes anglais, les comtes de Pembrock et de Richemont, furent momentanément enfermés à Sucinio.

Le domaine de Rhuys comprenait un parc immense et plus de 1.800 tenues congéables, réparties dans les trois paroisses de Sarzeau, Saint-Gildas et Arzon. Il fut donné en 1491 par la duchesse Anne à Jean de Chalons, prince d'Orange, et confisqué en 1520.

L'usufruit fut cédé en 1532 à la dame de Châteaubriant, en 1546 à Claude de Lorraine, en 15… à la reine Catherine de Médicis, en 1589 au duc de Mercœur, en 1593 à Gaspard de Schomberg, et en 1696 à François de Talhoet, qui le transmit à ses enfants.

Racheté par Louis XIV, il fut donné en 1666 à Mlle de Blois, qui épousa le prince de Conti ; à sa mort en 1739 il passa au duc de la Vallière, puis à la duchesse de Châtillon, qui le perdit en 1790.

Le château de Sucinio, à cause de son importance, avait des gouverneurs, qui étaient en même temps capitaines de la presqu'île de Rhuys. Ce poste était occupé en 1355 par, Yves de Tromiel, en 1415 par Pierre Eder, en 1419 par Olivier de la Branclière, en 1430 par Jean Périou, en 1456 par Jean de Malestroit, en 1470 par Pierre de Maure, en 15… par Jean de Francheville, en 1550 par Guillaume de Montigny, en 15... par Louis de Montigny, en 16… par Jean de Montigny, en 1647 par René du Cambout, en 1704 par N. Mme la princesse de Conti racheta la charge en 1712 ; à sa mort, en 1739, Joseph-François de Sérent la remplaça, mourut en 1768 et n'eut point de successeur.

Comme le château servait à la défense et à la protection du pays, la communauté de Rhuys contribuait pour sa part à son entretien et ses réparations. Ce concours explique la conservation relative de la forteresse jusqu'à la Révolution.

Le service religieux du château était assuré par un aumônier. La chapellenie de Saint-Nicolas, chargée de deux meses par semaine, était à la présentation des ducs de Bretagne, puis des rois de France et enfin des gouverneurs de la place.

En 1795, Sucinio fut occupé momentanément par les royalistes venus de Quiberon et dirigés vers le nord du département.

Le château de Sucinio, mis en vente le 16 messidor an IV (4 juillet 1796), est décrit comme il suit :

« L'ancien et vieux château de Sucinio forme un carré de vieilles murailles, aux trois angles duquel sont trois grosses tours, celle du quatrième angle ruinée ; deux autres tours sur les flancs, deux autres à l'entrée ; deux corps de logis, l'un à l'orient, l'autre à l'occident ; un appentis au nord, dans lequel est un pressoir ; une cour au milieu.

Le corps de bâtiment à l'occident composé de quatre appartements au dessous du niveau de la cour, servant de logement au fermier et de cave ; quatre appartements au premier étage, trois au second et autant au troisième : le tout en mauvais état et en dégradation, sans portes ni fenêtres au second et troisième étages, ni plancher au troisième ; un escalier en pierre et en vis dans une petite tour servant au dit bâtiment.

Autre corps de logis au levant, dont la plus considérable partie est au nord de la porte d'entrée, sans couverture ni plancher ; l'autre partie au sud consiste dans six appartements, deux à chaque étage, et servant de greniers.

Les douves autour du château, les issues au devant de la porte, terrasse au nord et à l'occident, sur laquelle sont quelques vieux arbres.

La prairie de la tour », et autres dépendances. (Q. 181, 188. N° 123).

Château de Sucinio (ou Suscinio) à Sarzeau (Bretagne).

Cette propriété fut vendue définitivement le 17 février 1798 à M. Pascal Lange, de Lorient, pour 570.581 francs. Ce prix n'est exorbitant qu'en apparence : on ne payait alors qu'en assignats, et en 1798 l'assignat de 100 livres valait à peine un franc ; l'acquéreur ne payait donc en réalité que 5.705 fr. 81. Pour diminuer encore les frais, M… Lange fit vendre des pierres de taille et jusqu'aux marches des escaliers, acte de vandalisme intéressé qu'on ne saurait trop flétrir.

Jh-Mie LE MENÉ.

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