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LES COURSES DE CHEVAUX A SAINT-MICHEL-EN-GRÈVE

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Des courses de chevaux ont été inaugurées en 1828 à Saint-Michel-en-Grève, dans des circonstances particulières qui ont été recueillies par le Journal des haras, tome V.

« En 1828, lit-on à la page 215, des chevaux de sang, entraînés avec méthode et montés par des jockeys capables, vinrent de l'Anjou enlever sur l'hippodrome de Saint-Brieuc les prix royaux que les propriétaires bretons avaient jusqu’alors disputés entre eux ; la jouissance exclusive qu'ils en avaient eue depuis leur fondation semblait devoir en assurer en quelque sorte à ces derniers la propriété et le partage ; aussi leur désappointement fut-il grand quand ils se virent enlever tous les prix. Dans le découragement qui s'empara d'eux, ils jurèrent tous de ne plus reparaître aux courses et d'abandonner l'élève des chevaux de selle.

Les choses en étaient à ce point quand un amateur eut l'heureuse idée de fonder des courses d'essai auxquelles les  cultivateurs pourraient, sans trop de frais, venir essayer, contre les éleveurs plus riches, les moyens de leurs chevaux, connaître à peu près leurs chances de succès aux courses royales, et éviter ainsi des dépenses considérables et le désagrément d'espérances trompées ».

Telle devait être la spécialité des courses de Saint-Michel-en-Grève.

Les prix étaient un peu primitifs ; ils « consistaient en plusieurs boules de gaïac (le jeu de boules est un des amusements favoris de ces contrées), en un bélier de race améliorée, un poulain de six mois valant à peu près 200 fr., des bouquets et des rubans ». Plus tard, le conseil général les dota d'une allocation de 200 à 300 francs. 

Les concurrents arrivaient par douzaines, et la population venait, nombreuse et compacte, applaudir à leurs efforts.

Comme toujours, on avait cru à un brillant avenir, à une grande importance, à des succès durables, à une utilité réelle.

Voici ce que dit Antoine-Auguste Saint-Gal de Pons dans son ouvrage " Les Origines du cheval breton " : " Les chevaux de Pur Sang prenant part, de plus en plus nombreux, aux courses de Saint-Brieuc, et laissant la part moins belle aux autres chevaux du pays, des amateurs, le marquis de Kergariou en tête, conçurent l'idée de créer, pour encourager les éleveurs, sur la grève Saint-Michel, à quelques lieues de Lannion, des courses d'essai réservées aux chevaux de la région. Les prix, d'abord en nature, boules de gaïac et moutons, devinrent de plus en plus rémunérateurs, grâce aux subventions du Conseil général. Fondées le 16 juillet 1828, les Courses de Saint-Michel attiraient, dès 1830, plus de 10.000 spectateurs. En 1831, en raison de la lourdeur de la grève, le préfet des Côtes-du-Nord prit sur lui de ramener la distance de 4.000 mètres à 3.000. Et le Journal des Haras, commentant cette décision, de conseiller aux éleveurs battus de se pourvoir en Conseil d'Etat contre « cet arbitraire d'un fonctionnaire qui abuse de sa petite souveraineté d'un jour » ! La présidence de ces courses, toujours très suivies, est restée dans la famille de Kergariou. Elles se dénomment maintenant : Courses de Lannion-Plestin-les-Grèves ; et l'hippodrome de sable : Saint-Efflam ".

Voici comme en parlait, quatorze ans après la fondation, l'auteur du Traité de l'élève du cheval en Bretagne.

« Les courses de l'arrondissement de Lannion sont établies à Saint-Michel, sur des grèves pareilles à celles de Saint-Brieuc ; l'hippodrome est aussi mal disposé. Aussi, quoique ces courses comptent plusieurs années d'existence, elles ont peu gagné en importance. Si un hippodrome convenable était établi, nul doute qu'elles ne réunissent un plus grand nombre de sociétaires, et que des prix plus considérables ne fussent offerts aux concurrents. Ces courses sont établies dans un pays abondant en chevaux, et où se trouvent de bons et intelligents éleveurs ; mais c'est surtout le cheval de tirage qui s'élève dans cette contrée : il est juste de l'encourager. Il faudrait donc adjoindre aux courses de vitesse des courses au trot pour les jeunes chevaux ; je ne doute pas que cette innovation ne donne beaucoup d'importance et d'avenir aux courses de Saint-Michel ».

Ce conseil a-t-il été suivi ? Les courses de Saint-Michel existent-elles encore ? A l'une et à l'autre question nous croyons pouvoir répondre par la négative.

Les courses de vitesse n'étaient point à leur place ici ; les courses au trot n'eussent appelé qu'un nombre de concurrents très-limité : les primes de dressage eussent attiré, au contraire, les produits les mieux nés et les mieux élevés, et dirigé la production dans les voies utiles d'une transformation très-désirable de l'espèce locale. Si donc on revient à l'institution sur les grèves de Saint-Michel, c’est à ce mode  qu'il faudra s'arrêter, c'est cette forme d'encouragement qu'il faudra pratiquer sur une large échelle pour obtenir des résultats prompts et satisfaisants.

Note :  « L'arrondissement de Lannion demande, depuis plusieurs années, une somme de 300 francs pour les courses de Saint-Michel-en-Grève. Votre commission a jugé à propos de l'accorder et propose cette allocation à votre acceptation. Un débat s'établit sur l'allocation de 300 fr. proposée par la commission pour l'établissement de courses à Saint-Michel-en-Grève. Un membre s'efforce de démontrer l'utilité de ces courses dans un pays d'élevage. Cette utilité est contestée par un autre membre. On fait remarquer qu'il s'agit de courses agricoles, au trot, et que l'arrondissement de Lannion, qui n'en a pas, contribue à subventionner toutes les courses des autres arrondissements. M. le Préfet regrette que, pour subventionner une création nouvelle, on ait fait subir une diminution à la subvention des courses de Saint-Brieuc, les plus importantes du département. Une condition avait été mise au maintien de l'intégrité de l'allocation ancienne ; cette condition, la ville de Saint-Brieuc s’efforce de la remplir et y réussira. Ne serait-il donc pas convenable et juste d'attendre, pour décider la réduction, la constitution de la Société des courses et la décision de l'Administration des haras ? Il est répondu par le rapporteur qu'au lieu d'une réduction, c'est une augmentation qui est faite, puis que l'allocation n'était, l'année dernière, que de 1.200 francs, et qu'elle est portée à 1.500 cette année. A la suite de ces observations, les chiffres affectés à chaque course sont successivement mis aux voix et adoptés par le Conseil, conformément aux propositions de la commission. En conséquence, l'allocation de Saint-Brieuc reste fixée à 1.500 fr., et il est accordé 300 fr. à Saint-Michel-en-Grève » (Rapports et délibérations du Conseil Général des Côtes-d’Armor, 1866).

Note 1 : Quand le comice agricole du canton de Plestin se créé en 1840, il prend en charge l'organisation des courses. En 1875, elles sont gérées par une société dite Société hippique de l'arrondissement de Lannion et, en 1879, par une société d'encouragement du même arrondissement.

Note 2 : LE PRIX D'UN CHEVAL DE LUXE EN 1403. — Les petites chartes suivantes, détachées du fonds de la Chambre des comptes de Bretagne, ont été rencontrées parmi des papiers non classés des archives d'Ille-et-Vilaine, il y a plusieurs années. La première est un Mandement du duc de Bourgogne, régent et gouverneur de Bretagne pendant la minorité de Jean V, qui ordonne le paiement d'une somme de 50 écus pour prix d'un cheval donné par son pupille à un de ses officiers. En voici le texte : « Philippe filz de roy de France, duc de Bourgogne, conte de Flandres, d'Artois et de Bourgogne, Palatin, Seigneur de Salins et de Malines, aians les garde, gouvernement et administration de nostre tres cher et tres amé neveu le Duc de Bretaigne et de ses pays, à notre bien amé Jehan le Breton maistre de la chambre aux deniers de notre dit neveu salut : nous voulons et vous mandons, ou nom que dessur, que vous paiez, bailliez et delivrez a notre amé Johan Periou eschancon dicellui notre neveu la somme de cinquante escus dor pour un cheval que notre dit neveu a fait prendre dudit Periou, et le donne a Jehan Periou son pere. Et par rapportant ces presentes et quittances sur ce dudit eschancon avecques recongnoissance de son dit pere davoir eu ledit cheval, ensemble certiffication de lun des escuiers descuierie de notre dit neveu sur la delivrance dicellui cheval, nous voulons ladite somme de cinquante escus estre allouee en vos comptes et rabattu de votre recepte, senz contredit ou difficulté, par noz bien amez les gens des comptes de notre dit neveu a Vennes, nonobstant quelx conques ordonnances mandemens ou deffences a ce contraires. Donné à Paris le VIIIème jour de juillet lan de grace mil CCCC et trois. Sous le seel dont nous usons ou fait des finances dudit gouvernement. Par monsieur le Duc. BEYTHRILLE ». Pris sur l'original. — Scellé d'un sceau en cire rouge (écusson d'hermines). En 1403, date de notre acte, les 50 écus représentaient 55 livres, l'écu valant 22 s. (P.D.V.).

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