Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

Arrivée d'une partie du Doigt de saint Jean en Bretagne

  Retour page d'accueil       Retour "Le doigt de Saint Jean et la Légende de Sainte Thècle" 

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Il faut d'abord mettre en évidence le récit du bon chanoine J.-B. Pardiac (Pardiac, loc. cit. 1886, p. 503 et suivantes) :

« Vers le XIème et le XIIème siècle [Note : Tout récit qui fixe au temps des Croisades l'origine de sainte Thècle et du pèlerinage normand est fantaisiste et fourni sans preuves], dit-il, une sainte fille nommée Thècle, native de Normandie, emporta de Jérusalem en son pays un des doigts de saint Jean-Baptiste [Note : Ces doigts ne furent jamais à Jérusalem ; sainte Thècle les apporta d'Alexandie à Maurienne]. Une église fut bâtie sous le vocable de saint Jean pour y déposer la sainte Relique. Le nom significatif de saint Jean de Doy, à trois lieues de Saint-Lô, dans la Manche, nous indique, selon toute apparence, le lieu fortuné où cette relique fut reçue. La tradition est que cette paroisse possédait jadis une relique du Doigt de saint Jean, aujourd'hui disparue ». Plus loin, il ajoute :

« Trois Doigts à saint Jean de Maurienne — L'histoire de ces trois Doigts n'est pas moins merveilleuse que la Légende Bretonne.

Au temps du bon roi Gontran, c'est-à-dire, au VIIème siècle [Note : Gontran vivait au VIème siècle et non au VIIème ; né en 525, roi de 561 à 593], les montagnes de Maurienne cachaient aux yeux du monde une noble fille que Grégoire de Tours appelle Tygris [Note : S. Grégoire de Tours ne la nomme pas] mais que l'histoire et l'Église connaissent sous le nom de sainte Thècle. Nom qu'il ne faut pas confondre avec celui que nous avons rencontré dans la Légende de saint Jean-du-Doigt [Note : Il dit cela sans preuve et sur seule supposition].

Les prodiges dont l'une et l'autre Thècle ont été honorées ont bien entre eux il est vrai, quelque analogie : mais le temps et les lieux ne nous permettent pas de supposer ni identité ni parenté entre elles » [Note : Il dit cela sans preuve et sur seule supposition] .

Le lecteur sait quoi penser du narré du bon chanoine Pardiac ; remercions-le tout de même de trouver entre les deux légendes quelques analogies. Que dit Kergrist ? Sommes-nous en Savoie ou en Normandie ?

Ecoutez :

Julien l'apostat ordonna de brûler ses Reliques et d'en jeter les cendres au vent. « Mais une pluie torrentielle éteignit le brasier et permit aux Chrétiens de recueillir une bonne partie des ossements. L'index de la main droite fut envoyé à Jérusalem et y resta jusqu'aux Croisades, (qu'en sait-il ?).

A une époque qu'on ne précise pas, une jeune fille de Normandie, nommée Thècle, en apporta une partie dans son pays, près de Saint-Lo, et, pour le recevoir, fit bâtir sous l'invocation de saint Jean, une église qu'illustrèrent de nombreux miracles » (F. de Kergrist : L'Eglise de s. Jean du Doigt, histoire et description. Caen, 1899, p. 4 : Comment la relique vint à s. Jean. Voir aussi : D Lobineau : Vies des saints de Bretagne 1837, 5 vol t. 3. p. 215 : fondation de la chapelle de s. Jean du Doigt — L. Buron, s. biblioth. à sainte Geneviève : La Bretagne Cath. 4° 1856, ch. 15, p. 288. Légende de s. Jean du Doigt, très bon récit. — L. Le Guennec : Guide du touriste dans le canton de Lanneur, Brest 1900, p. 41. — Trébuchet : Anne de Bretagne, Nantes, 1822, p. 43. — L'abbé Tresveaux, Max. de Moatroud, etc., etc. Tous s'appuient uniquement sur fr. Albert Le Grand, consciencieux rapporteur de l'histoire et de la tradition, voire même de la légende et chez eux il n'y a ni contradiction ni appui quelconque. — On remarquera toutefois que l'insistance de tous ces auteurs à attribuer à s. Thècle l'origine Normande est un fort appui à l'affirmation de Jacques de Voragine).

Chose aussi curieuse que vraie, il y avait longtemps que le doigt de saint Jean était à Maurienne et que Grégoire de Tours — à l'époque même de la double translation d'Orient en Maurienne et en Normandie au VIème siàcle — avait écrit son Histoire, lorsque au Xème siècle les vieux manuscrits de la cathédrale de Saint-Jean entreprirent d'y ajouter la tradition locale et alpestre sur ce fait merveilleux, en se reposant sur l'unique fondement historique de Grégoire de Tours.

Les siècles s'écoulèrent et, selon la destinée, la dévotion se développa en l'un et l'autre pays : dans les Alpes avec éclat, en Normandie dans un cercle qui paraît restreint, la trace des premiers jours ayant été perdue par le malheur des temps.

Lorsque au XIIIème siècle Jacques de Voragine affirma la présence d'une partie du Doigt en Normandie, il n'y avait pas de contradicteur, mais son affirmation, d'ordre purement historique, parut platonique et sans grande portée, vu l'effacement du culte de saint Jean en Normandie. Naturellement, la Légende de sainte Thècle, y attachée comme de droit, se conserva comme vérité historique, mais perdit le souvenir de son lien avec la Maurienne et fut purement Normande : dès lors le dédoublement de la Légende et de la Sainte et cette ingénue conclusion d'Arthur du Monstier, Récollet de Rouen : « Olim possidebamus in Neustria inferiori Digitum S. Joannis Baptistœ, quam virgo quœdam Tecla nonime ex Neustria oriunda attolerat ad suam patriam. Ubi ob ingentia juxta illum facta miracula, ecclesia extructa fuit... donec a quodam Britone armorice furatus est et in suam patriam delatus » (F. L. 10051. Arthur du Moustier, Récollet de Rouen, province de s. Denis 1657).

Les auteurs de la Légende Normande ne vont pas plus loin dans leurs recherches. Ils affirment sans le prouver qu'elle prend son origine avec Thècle au XIème siècle ou XIIème siècle (il y a de la marge) tout en avouant que l'incertitude est grande et que la tradition remonte « in tempore immemorabili » ce qui peut nous conduire au VIème siècle.

Cette adresse de se fixer aux Croisades pour endormir les probabilités dans les brouillards de cette époque, n'est pas banale. Elle donne naissance aux récits les plus poétiques. Telle est entre autres la délicieuse Légende entendue sous le manteau de la cheminée et que Henri de Kerleuzec (Revue des provinces de l'Ouest, mai 1895, t. 16, p. 136. — Sant-Jann-ar-Biz par Henri de Kerleuzec) met sur les lèvres d'une vieille Bretonne. Malgré qu'elle soit une répétition de l'histoire écrite par Albert Le Grand et que nous rapportons ci-après tout au long, elle est trop bien racontée pour que nous en privions le lecteur.

Or donc, en ce temps-là, un chef normand revenant de la Croisade eût le bonheur de rapporter de Terre Sainte le Doigt du Grand Précurseur. Il offrit à sa paroisse cette précieuse Relique. Le Recteur la mit dans une jolie châsse d'or. Mais les Normands, gens de pillage et d'incendie, adoraient le coffret précieux sans honorer ce qu'il renfermait.

C'est alors qu'un breton de Plougaznou, passant en ce pays et allant faire ses dévotions à l'église, fut profondément scandalisé de cette conduite : « Venez chez nous, Doigt très-saint, pria-t-il, uous bâtirons en votre honneur des Chapelles et nous ferons de beaux Pardons ! » Aussitôt le précieux trésor quitta son reliquaire et vint secrètement, ô merveille ! se loger en son index. Le voyageur s'enfuit.

Partout où il passait, les cloches sonnaient d'elles-mêmes ; à partir de Morlaix, un chœur d'oiseaux l'accompagna.

Joie de la Bretagne entière ! Plougaznou devint la grande attraction des âmes pieuses. Malheureusement les Anglais vinrent dans la contrée. Toujours rapaces — ces gens-là quand ils n'emportent rien ont toujours oublié quelque chose — ils dérobèrent la Relique. Elle revint d'elle-même, toutefois non à Plougaznou mais dans une petite chapelle voisine consacrée depuis à Saint-Jean...

La bonne Duchesse Anne se réjouit beaucoup de cette faveur du ciel, et comme elle était souffrante, elle pria un prêtre de lui apporter le Doigt.

On le ramasse dans un fin tissu et on se met en voyaye. A moitié chemin on s'aperçut que la Relique a disparu.

Il retourne au sanctuaire où il la retrouve. Il l'emporte de nouveau dans une étoffe plus riche et avec un soin plus spécial. Au tiers de la route, seconde disparition : le Doigt reposait sur l'autel.

Un troisième essai aboutit, aux portes mêmes de Nantes, au même résultat. On avertit la duchesse. Elle consulte un vieil ermite qui lui dit : « Madame Anne, Monseigneur Saint Jean est assez haut personnage que vous lui fassiez visite ».

La chrétienne duchesse comprit. Suivie des Pages qui portaient sa robe trainante et de Gens de France à qui elle voulait donner le bon esprit, elle se rendit en grande pompe à San-Jann.

Tous les paysans furent guéris, seule la Reine ne le fut pas. Le vieil Ermite lui dit encore : « Madame Anne, Monseigneur saint Jean préfère les sabots et les coiffes moins enrubannées ! ».

Ce que voyant, notre bonne Duchesse emprunta l'habit d'une pauvre femme, s'agenouilla avec la foule, baisa humblement le Doigt et n'éprouva plus aucune douleur.

Cette légende fait aimer le caractère breton, héritier de l'esprit celtique, si amateur des fleurs du langage et qui n'a jamais soit dans le civil soit dans le religieux raconter quoi que ce soit sans l’embellir. De là une difficulté très grande pour saisir la vérité. Albert Le Grand excelle en ce genre, comme on va le constater. Il est évident qu'il a couvert un fond de vérité des voiles d'une ineffable poésie. Où a-t-il pris ce qu'il dit ? Sans aucun doute dans quelques-uns des Mystères représentés en si grand nombre eu Bretagne [Note : Voir : collection Luzel, 1864-1865, 53 volumes — fonds celtique et breton, 100 mystères ou tragédies — Revue celtique, t 5, 1882, t. 11, 1890. — Id. t. 3, 1878, XVIème s. en langue bretonne] et qui faisaient la joie du peuple [Note : Très naïve et topique la plainte d'un pauvre acteur breton rapportée par la Revue Celtique t. 3, quand l'autorité supprima les Mystères. C'est au sujet d'un très rare et très curieux manuscrit du Mystère de s. J.-B. provenant de Pluzanet (Pluzunet ?), qu'il exhale ce gémissement : « Tout ici-bas a une fin, tout, excepté la grâce de Dieu : notre tragédie aussi touche enfin à son terme : en l'année 1763 nous avons donné une représentation de la vie de s. J.-B. copiée sur le cahier écrit à Pluzanet par un jeune homme du pays. Nous eussions bien désiré pouvoir continuer d'en donner des représentations ; mais, hélas ! un ordre de Mgr l’Evêque de s. Brieuc (Hervé Nicolas Trépault du Bregnon, Evêq. 1744 m. 1766) défend les représentations des tragédies bretonnes dans toute l'étendue du diocèse. Il y est dit que représenter des Vies de saints est un cas réservé : et cependant, interrogez l'histoire, feuilletez les Vies des Saints les plus anciens du pays, vous n'y trouverez nulle part que ce soit même un péché véniel que de réciter des Vies des Saints. Non, mon Dieu, je ne puis croire que ce soit un péché exécrable ; mais je crois au contraire que c'est une action méritoire et agréable à Votre Majesté divine, et que ces représentations contribuent souvent à la conversion des pauvres pécheurs ». 10 ans auparavant, le 27 septembre 1753, cinq jours avant la s. Michel (une grande représentation devait avoir lieu à Trégnier) un arrêt du parlement de Bretagne faisait défense à tous artisans, laboureurs, etc. de représenter des tragédies ou comédies Bretonnes. b. n. f. m' Luzel, 8° 1129, t. 3]. Saint Jean y eût ses mystères (Luzel, fond celt. nos 14 15, 49, mystères de s. Jean) et l'on serait mal venu de reprocher au Père Le Grand, dont le but était avant tout d'édifier, d'avoir puisé à de telles sources les agréments de son récit.

Il convient de rapporter ici toute la légende bretonne de Saint Jean-du-Doigt telle que l'a écrite le vénéré Père Dominicain de Morlaix en 1636, Albert Le Grand [Note : R. P. Albert Le Grand, O. P. né à Morlaix fin du XVIème s., du couvent de Rennes. La Vie des saints de la Bretagne armorique parut à Nantes 1 vol. in-40 chez Pierre Dorion en 1637 ; une 2ème édit. 1679 ; une 3ème 1680 ; la dernière était de 1836 ; mais il en est parue une en 1901, magnifique, annotée par A. M. Thomas et J. Abgrall, complétée par Peyron, gd in-4°, Quimper, chez Salam. C'est celle que nous suivons. Tous les auteurs subséquents : D. Lobineau, Max de Montrond, Trébuchet, Pardiac, L Buron en 1856, n'ont apporté au texte d'Albert Le Grand ni contradiction ni appui quelconque. Dom Gougaud, lui-même dit pour toute critique qu'il « n'a songé qu'à composer une œuvre d'édification »]. Ecrite pour l'édification populaire elle est pleine de suavité. Le lecteur découvrira un fond de vérité sérieux sous les décors d'une poésie charmante. C'est la légende telle que l'aime le peuple, telle que le souhaite la piété. En lisant ces lignes on se voit avec charmes transporté à la lecture d'un de ces scenario des Mystères de saint Jean que la Bretagne aimait tant, qui, était si conforme à son caractère et qui, encore aujourd'hui, nous fait aimer la Bretagne et toute sa poésie. Certainement, aujourd'hui, l'historien préfère plus de rigueur dans le récit éloigne tout superflu et s'en tient au strict énoncé des faits ; mais après avoir réservé les droits de l'histoire — et nous y reviendrons à la fin — nous saurons bon gré au cher Père Le Grand de nous avoir conduits quelques instants sous le beau ciel de Bretagne à travers les sentiers fleuris tels que les aimait le Moyen-Age [Note : Dom Gougaud, loc. cit. ch. 3, fait de très justes réflexions que nous adoptons parfaitement : « La plupart des Vies de Saints sont postérieures de 3, 4 ou 5 siècles aux personnages dont elles prétendent retracer les gestes : invraisemblances grossières, incohérences, anachronismes, déconcertent souvent. Le goût de l'extraordinaire et du bizarre a été des plus vifs chez les Celtes d'outre-mer. Toute leur littérature religieuse et profane l'atteste. L'auteur d'une vie de saint était donc tout naturellement amené, pour flatter ses lecteurs, à orner des broderies de la Légende la trame trop nue de ses récits. Ils visaient surtout à provoquer la vénération et le zèle. Ce serait se priver d'informations utiles, très souvent même uniques que de refuser en bloc toutes leurs données. Même de Vies fortement légendaires, il n'est pas impossible, croyons-nous, de dégager quelques faits historiques. Une pure invention de conteur, en pareille matière, eût offensé les traditions locales, eût soulevé des protestations et des démentis »].

« Sigebert, en son Chronicon sur l'an 613, et saint Grégoire de Tours, disent que le Pouce de saint Jean fut apporté par une femme à Saint Jean-de-Maurienne en Savoye. Nos Bretons Armoricains de la paroisse de Plougaznou, près de la ville de Morlaix, au diocèse de Tréguier, assurent qu'ils ont le même doigt dont Jésus-Christ fut montré, lequel se garde révéremment et est visité de toute la province, en l'église de Sain-Jean Traoun-Mériadec dite communément Saint-Jean ar Bis, c'est-à-dire Saint-Jean du Doigt, en breton, Sant Yan-ar-Bis. Nos Bretons voudraient mourir pour soutenir que ce qu'ils en ont est l'index de la main droite [Note : Histoire de la translation miraculeuse du Doigt de s. Jean-Baptiste de Normandie en Bretagne. Chose assez remarquable : le Diocèse de Tréguier dans lequel était située l'église de s. Jean-du-Doigt ne faisait aucune fête de ce saint précurseur].

Par laps de temps, une jeune vierge, nommée Thècle, native de la province de Normandie, l'emporta en son pays où on édifia une église de S. Jean, et le doigt y fut mis, Dieu renouvelant les miracles à cette translation.

En quel temps arriva cela ? Qui aye esté cette Thècle ? ny par quels moyens elle en aye enrichi son pays ? je ne l’ay encore trouvé et l'histoire n'en parle point [Note : Cet aveu prouverait que la sainte n'habitait pas le pays puisque l'on n'a gardé d'elle que l'essentiel du souvenir, sans doute ce quelle a raconté elle-même].

Auprès de la dite église demeurait un grand Seigneur, au service duquel était un jeune homme bas-Breton, natif de la susdite paroisse de Plougaznou, dont ont ignore le nom, lequel portait une singulière dévotion au saint Précurseur et révérait, d'une tendre et sincère affection, son sacré doigt. Etant sur le point de prendre congé de son, maître pour s'en retourner en Bretagne, il désirait extrêmement d'avoir quelque portion de la sainte Relique pour apporter en son pays, priant continuellement Dieu et saint Jean de lui faire cette faveur, persévérant, quelques semaines, en prières devant l'autel, accompagnées de jeûnes et de larmes.

C'était au temps que les Anglais, après avoir occupé plusieurs années une grande partie de la France et fait couronner leur roi dans la ville de Paris, capitale du royaume, commencèrent à être chassés, leur fortune arrêtée tout court par les armes invincibles de ces deux foudres de guerre, Arthur de Bretagne, comte de Richemont, conestable de France, et Jeanne d'Arc, dite communément La Pucelle d'Orléans, lesquels Dieu suscita pour délivrer la France, environ l'an de grâce 1439, régnant en notre Bretagne le duc Jean V du nom, et Charles VII du nom en France, [Note : On lira avec intérêt ce qu'en dit D. Pierre Morice, cong. de s Maur : Hist. ecclés. et civile de Bretagne 1750, t. 1, p. 508 à l'an 1429 : « Enfin le Roi fut fait Chevalier par le duc d'Alençon et sacré à Reims le 17 juil. par Renaud de Chartres arch. de Reims, Chancelier de France. La cérémonie finie, la Pucelle se jeta aux pieds du Roi. qui lui témoigna beaucoup de reconnaissance. Les Seigneurs lui firent compliment sur l'heureux succès de son entreprise. Le duc de Bretagne était dans ces sentiments à l'égard de cette héroïne. Il n'eût pas plutôt appris la levée du siège d'Orleans qu'il députa Jean-Yves Milbeau son confesseur vers la Pucelle pour lui faire compliment de sa victoire. Il lui envoya depuis une dague et quelques chevaux de prix par le duc de Rostrenen, Auffroi Guinot et un poursuivant d'armes, qui allèrent de sa part à la Cour de France »] qu'il prit envie à notre jeune Breton de quitter la Normandie, en laquelle les Français faisaient une guerre mortelle aux Anglais pour leur faire vider la France, repasser la mer et retourner dans leur Pays. Il demanda son congé et l'obtint. Mais avant de se mettre en chemin, il fut à son accoutumée, en l'église de saint-Jean où il fit sa prière avec une ferveur et dévotion extraordinaire, puis, se sentant saisi d'une joie et allégresse intérieure, sans savoir bonnement d'où elle pouvait procéder, il se mit en chemin et, dès la première Journée, passant par une petite ville, les cloches de l'église commencèrent à sonner d'elles-mêmes ; les arbres, lorsqu'il passait, se courbaient et fléchissaient devant lui, au grand étonnement du peuple, lequel le soupçonna d'être sorcier et le fit arrêter et serrer en prison [Note : L. Le Guennec, loc. cit. p. 43. en note, remarque, avec Miorcec de Kerdanet et de Blois, que le jeune homme enleva plutôt la relique dans l'Eglise de s. Jean-de-Daye et s'enfuit à S. Lo où il fut arrêté. N'ayant pu être convaincu de vol, il gagna librement son pays. Tout le reste, imaginé, n'est qu'un miraculeux mirage. Les vols de reliques étaient fréquents à cette époque et les règlements de l'Eglise n'étaient point intervenus. En ces jours le chef même de s. Marcou, mis en sûreté à Corbény, n'y fut-il pas volé vers 1637 et perdu à jamais ?].

En cette affliction il se recommanda à Dieu et à S.-Jean-Baptiste qu'il prit pour intercesseur, puis il s'endormit. Le lendemain, à son réveil, il se trouva en son pays et paroisse près d'une fontaine dite aujourd'hui Feuntenn-ar-Bis, fontaine du doigt. Il voit devant ses yeux l'Eglise paroissiale, la vallée de Traoun-Meriadec, au nord la mer Britannique et le château de Primel ; il remarque son village et la maison de son père ; le voilà tout étonné et ne sait s'il rêve ou si c'est vérité ; il consulte ses yeux et plus il contemple de plus il se fortifie en la croyance qu'il est en sa paroisse ; il se lève tout joyeux, descend la vallée, les chênes, les ormeaux qui bordaient le chemin de part et d'autre, se courbant et fléchissant leurs cîmes à mesure qu'il passait. Etant arrivé au fond de la vallée, la cloche de la chapelle, qui était alors dédiée à Saint-Meriadec, se prit à sonner d'elle-même, d'une façon toute extraordinaire, de sorte que le peuple des villages circonvoisins, s'étant rendu en la dite chapelle, y trouva ce jeune homme à genoux devant l'autel, et, en leur présence, les cierges s'allumèrent d'eux-mêmes et la sainte Relique que, à son insu, il avait apportée en la jointure de la main droite avec le bras, entre la peau et la chair, sauta sur l'autel [Note : Les détails légendaires ont plus d'un point de ressemblance entre la Bretagne et la Savoie où les Mystères de s. Jean étaient pareillement en honneur. Sur un fond d'histoire identique, les détails imaginés, pour la confection des Mystères en Bretagne et en Savoie, quoique variés, conservent assez d'analogie pour remonter à la même source et par là prouver unité de légende], ce que voyant notre jeune homme, il pensa mourir de joie demeurant un long espace de temps sans pouvoir dire un mot. Enfin ayant repris ses esprits, il se leva et manifesta à tout le peuple ce qui lui était arrivé, assurant que c'était le doigt de saint Jean-Baptiste.

Le Duc Jean résidait alors à Vannes, lequel ayant été averti de cette aventure, s'en vint à Morlaix, accompagné du prince François, comte de Montfort, son fils aîné, et la princesse Yolent d'Anjou, sa femme, son chancelier Jean de Malestroit, évêque de Nantes, son confesseur, frère Jean Le Dantec de l'ordre des Frères Prédicateurs du couvent de Morlaix, évêque de Vannes, Jean Pregent, évêque de Léon, et grand nombre de noblesse qui s'y rendirent de toutes parts, et, étant dans son château, du dit Morlaix, manda le jeune homme qui avait apporté la relique, lequel lui fut présenté par R. P. en Dieu Messire Raoul Rollendy, évêque de Tréguier, son diocésain. Le chancelier l'interrogea, par le commandement du Duc, en présence de tous les assistants, devant lesquels il raconta toute l'histoire comme nous l'avons écrite. Et le Duc ayant envoyé informer en Normandie, tant en la dite église de Saint-Jean, que chez le Seigneur qu'il avait servi et en la ville où il avait été arrêté prisonnier, trouva son rapport véritable [Note : Cette enquête civile et religieuse prouve qu'au XVème siècle on était aussi scrupuleux qu'aujourdhui pour l'acceptation d'un fait ; elle prouve aussi l'adjonction postérieure de tous les faits miraculeux réclamés par l'esprit du temps et la représentation du Mystère, car jamais une enquête venue de si haut n'a pu porter sur le ridicule ; elle dût être purement historique. Une chose étonnerait peut-être, c'est la non réclamation de saint Jean-de-Daye. Mais d'abord il n'est pas prouvé qu'ils n'aient pas réclamé. En tout cas ils n'ont pas obtenu gain de cause : le Roi de France avait d'autres soucis, les jours étaient fort troublés, le Duc de Bretagne était puissant et les habitants de s. Jean-de-Dave de petites gens et sans appui. Le fait accompli resta à la gloire de la Bretagne à la honte de saint Jean-de-Daye. Malgré l'enquête officielle faite chez eux par le Duc Jean V de Bretagne ils affectèrent de dire que « leur relique a disparu on ne sait comment » et le Doyen actuel de s. Jean, abbé Gauvain, est obligé de confesser à l'auteur (29 octobre 1906) que non seulement l’on ignore l’origine du non de Daye mais qu’il n'existe aucune donnée historique sur s. Jean-de-Daye et son prétendu pélerinage] et, en actions de grâce d'un bénéfice si signalé,fit faire une solennelle procession, laquelle, après le Te Deum, chanté en l'eglise collégiale de N.-D. le Meur, en la dite ville de Morlaix, alla à Plougaznou ; les quatre prélats susdits revêtus de leurs ornements pontificaux, le Duc et toute sa noblesse suivant, lesquels, étant à une lieue de la chapelle, mirent pied à terre et firent le reste du chemin à pied. Son Altesse, ayant dévotement baisé la sainte Relique, tira un beau reliquaire d'or qu'il portait à son col et le donna pour servir d'estuy au saint doigt [Note : Dans les comptes de Jehan Mauléon on trouve : « Par mandement du 21 novembre 1429 : Pour couvrir le Day Saint Jehan qui est à Saint-Mériadec, 2 marcs d'argent. — Le marc valait 6 liv. 12 s. 6 den. » (Lobineau, t. 2, prem. C. 1016)], auquel il fit de grands présens, et toute la noblesse à son exemple, et fut commencé de bâtir en ce lieu une église en l'honneur de saint Jean.

Les miracles qui se firent par les mérites de saint Jean, à l'attouchement de son doigt, qui rendait la vue aux aveugles, l'ouye aux sourds et la santé à toutes sortes de malades, attirèrent un peuple infini en cette petite chapelle de S. Mériadec, où il tomba si grande somme de deniers, qu'on résolut de bastir une église plus grande, de laquelle les fondements furent pris, et, le premier jour d'aoust l'an de grace 1440, le duc Jean, assisté de plusieurs prélats, princes et seigneurs, y posa la première pierre ; néanmoins, elle ne fut entièrement parachevée que l'an 1513, par la libéralité de la Reyne Anne, laquelle y fit continuellement travailler, depuis l'an 1502 (comme nous le dirons cy après), et fut dédiée à Dieu sous l'invocation de S. Jean-Baptiste par R. P. en Dieu Mgr Antoine de Grigneaux, évêque de Tréguier, le 18 novembre au dit an 1513, et la chapelle de l'aile droite fut dédiée à S. Mériadec, évêque de Vannes, premier patron de ce lieu. Tous les ducs de Bretagne ont esté affectionnez à ce saint lieu et l'ont enrichi de grands dons et présens ; entr'autres le Duc Pierre et la Duchesse Françoise d'Amboise, lesquels, demeurans à leur ville de Guengamp, y alloient fort souvent en voyage.

Le Duc François II étant décédé à Coëron en septembre 1488, la Duchesse Anne, sa fille, se voyant vexée et outragée par ses propres sujets, ligués avec Charles VIII, Roy de France, qui depuis la sanglante journée de Saint-Aubin, avoit pris plusieurs bonnes villes et fortes places de son Duché, fut contrainte de demander secours au Roy d'Angleterre, Henri VII, qui lui envoya une bonne armée sous la conduite du controlleur Général d'Angleterre, Richard Eggecimille [Note : Il mourut à Morlaix le 8 septembre suivant. - Dom Albert Le Grand se garda bien de déchirer une page si jolie du scenario qu'il avait sous les yeux et si propre, en sa naïveté, à inspirer un grand respect à la Sainte Relique, ce qui était son idéal d'historien. On peut admettre le vol de la relique par les Anglais, la cécité miraculeuse des ravisseurs (ce qui n' est pas unique dans l'hagiographie, leur repentir et guérison ; mais on conviendra qu'il faut laisser au théâtre l'intervention quelque peu saugrenue de la cour d'Angleterre, comme le parfum n'ôte rien à la fleur, le côté poétique de la légende, n'ôte rien à son historique, surtout quand apparaît, comme ici, une démarcation facile à saisir] lequel prit port au havre de Morlaix, ès octaves de la Magdelaine, l'an suivant 1189 et renvoya ses navires en Angleterre ; mais les Anglois ne se purent tenir de rôder la coste de Tréguer, et ayant mis leurs navires à l'ancre au havre de Primel, sautèrent à terre et, de suite entrèrent au bourg de Saint-Jean, pillèrent quelques maisons et exigèrent de l'argent des habitants du bourg ; puis entrant dans l'église enlevèrent le saint Doigt et le mirent reveremment dans le cabinet de l'admiral, espérant en faire un présent à leur Roy, prince très religieux et catholique. Ils levèrent ancres et voiles, par un beau temps, et arrivèrent, en peu d'heures, en Angleterre, entrèrent au port de Hampton et donnèrent avis au clergé du riche trésor qu'ils aportoient. Aussitôt, ou vint en Procession sur le bord de la mer, avec croix et luminaires, pour lever la sainte Relique ; mais quand le Doyen eût ouvert la caisse, où elle avait esté mise, il n'y trouva rien, dont tout le peuple fut bien étonné, et encore plus, lorsqu'en leur présence les autheurs de ce sacrilège devinrent aveugles ; lesquels reconnaissant leur faute se jetèrent à genoux, demandèrent pardon à Dieu et au saint, et promirent d'aller visiter son église et restituer ce qu'ils avoient pillé, tant de susdite église que de son Bourg, et l'an après, vinrent à Saint-Jean, où la sainte Relique s'était miraculeusement trouvée en son armoire, et, ayant accompli leur vœu, receurent la veue.

L'an de grâce 1506, la reyne Anne de Bretagne vint, par la permission du roy Louis XII, son époux, faire un voyage en son pays, et ayant esté receüe ès villes de Nantes, Guerrande, Venues, Auray, Hennebond, Kemperlé et Kemper-Corentin, traversa le golfe et vint à Brest, d'où, après huit jours de séjour, sa Majesté fut à Lesneven et fit sa neuvaine à N. D. de Folgouët, passa à saint Pol de Léon, se rendit en la ville de Morlaix, où elle fut magnifiquement receüe et se proposait d'y passer dix ou douze jours ; mais, le second jour de son arrivée, elle receut un paquet du Roy, son époux, qui lui mandait de le venir, au plustost, trouver, à Angers, c'est pourquoy, voulant hâter son voyage, elle dépescha noble et discret Messire Guillaume de Guécaznou, licencié ès droit, Chan. de Treguer et prévost de l'Eglise collégiale de N. D. Le Meur, à Morlaix, et Mériadec de Guécaznou, son frère, grand Maître d'hostel de sa Majesté et capitaine des ville et château dudit Morlaix [Note : Il était de ce fait appointé à CCC l. en l'année 1498, en compagnie de MM. de la Rivière, F. de Rohan, Jacques de Laval, etc.], accompagné de deux de ses aumôniers, à Saint-Jean, pour faire apporter le doigt du saint en la ville, afin de l'appliquer sur l'œil gauche de sa Majesté fort incommodée d'une défluxion qui lui estoit tombée dessus. A ce commandement de la Reyne, les Recteurs de Plougaznou, Plouezokh, Guiemek, Lan-Meur et Plou-Yan, avec leurs prêtres, s'assemblèrent en l'église de s. Jean, pour conduire solennellement la sainte relique à Morlaix. Le jour venu qu'il fallait partir, on mit la relique sur un riche branquart que le recteur de Plougaznou et le gouverneur de Saint-Jean portaient élevé sur leurs épaules. Mais quand ils furent sortis dans le cimetière, le branquart fit un grand éclat, de sorte qu'on fut contraint de le déposer pour le racconstrer, mais la relique ne s'y trouva pas, dont l'assistance resta bien estonnée, et la procession estant rentrée dans l'église après plusieurs suffrages et prières, on la trouva dans son armoire. Les députés de la Reyne, ayant veu, de leurs propres yeux, ce miracle, n'osèrent plus insister à le faire transporter, mais s'en retournèrent, en diligence, faire leur rapport à sa Majesté, laquelle, se jettant à genoux demande pardon au saint, disant : « Que c'était bien elle qui le devait aller trouver, » et y voulut aller à pied ; mais, par importunité, elle se laissa mener en litière, jusques au milieu de la lande, nommée Lann-Festour, où elle descendit de sa litière, et fit le reste du chemin à pied, suivie des Prélats, Princes et Seigneurs qui l'accompagnaient, qui tous arrivèrent à Saint-Jean à pied, leurs chevaux conduits par leurs laquais.

La Reyne fit ses dévotions ce soir et fit chanter les Vespres expresses de S. Jean, et, le lendemain, les Matines, où elle assista : puis se confessa à son aumônier, frère Yves Mahyeuc, religieux O. P. du couv. de Morlaix, communia à la grande messe, de la main de R. P. en Dieu Mgr Guillaume Guéguen, évesque de Nantes, et, après la messe, contempla la sainte relique que ledit Evêque luy fit voir à nud, l'appliqua sur son oeil et le montra à tout le peuple, et sa Majesté donna le cristal où la sainte Relique fut enchassée, un grand calice d'argent doré [Note : Pardiac, loc. cit. p. 508 : On croit encore à s. Jean du doigt posséder le calice de la reine Anne, échappé aux tempêtes politiques : dans son ornement on voit un J.-B. tenant un agneau sur sa main gauche ; on l'appelle dans le pays le calice de la reine Anne. Le prodige de la relique, le voyage et la guérison de la Reine firent grand bruit en Bretagne et le pélerinage devint de suite célèbre. On invoque S. Jean surtout contre les ophthalmies et, dans l'église même, est une petite fontaine sanctifiée par l'attouchement de la relique et dont usent les fidèles, c'est le « Douvar --- bis » ou l'eau du doigt de s. Jean. Une bulle de Jules II accorda des indulgences, 31 août 1510, à l'Eglise de s. J. du Doigt, à la Nativ. et. Décollat. de s J.-B], des orceux, chandeliers et encensoirs d'argent blanc, aux armes de France et de Bretagne, qui furent vendus pour survenir aux frais de la guerre contre les Huguenots Admiralistes, et, de plus désigna une somme annuelle pour ayder au bastiment de la dite église, jusque à son entière perfection et accomplissement, et annoblit les habitants du Bourg dudit Saint-Jean, les exemptant de tous devoirs, subsides et impositions, à l'instar des villes franches et royales de son duché de Bretagne.

L'église de Saint-Jean est située au fond d'une agréable vallée, dans laquelle coule un petit ruisseau, ayant, devers le septentrion, l'aspect de la mer Britannique, qui forme une baye de sable au bas des prairies ; vers l'occident, elle a la campagne de Guicaznou, avec le bourg et l’église parrochiale. L'église de S. Jean es bastie de taille, longue, haute, claire et bien percée ; au bas de l'église, il y a une belle grosse tour carrée, toute de pierre de taille jusques à la guérite, par-dessus laquelle s'élève une haute pyramide de plomb, ornée de plusieurs figures et feuillages ; dans le cimetière, se voit une belle fontaine, partie taille, partie de plomb, laquelle est une des rares pièces du pays, jettant grande abondance d'eau. Cette église est Trêve, ou fillette, dépendant de la paroisse de Plougaznou, ayant son curé et ses prêtres à part. C'est l'un des plus hantez pélerinages de la Province, où Dieu départ plusieurs grâces et faveurs à ceux qui y vont visiter la Relique de son glorieux Précurseur. Messire Guillaume le Roux, prestre, natif de la paroisse de Plougaznou, a décrit cette translation en un poëme, qui se trouve en son livre, intitulé Nugœ Poeficae » [Note : F. Albert Le Grand cite tout au long l'ode de le Roux qu'il fait suivre d'une hymne : Sceptriger, vasti moderato orbiss. Puis il ajoute : « Cette histoire a été recueillie par nous de Rufin, s. Hyérosme, Bède, l'Hist. Tripart, Baronius, Sigebert, s. Grégoire de Tours, ès lieux citez en bas des pages, le prieur de la Barre Normand, en son livre des Saints, t. 2, l. 3, c 7, fol. 131, où il traite des Reliques de sanctification et où il dit Richemond en Bretagne, au lieu de Morlaix en Bretagne, s'étant trompé au mot latin de Mons Relascus, qu'il a tourné Richemond ; l'hist. de sa Transl. de Normandie en Bretagne est escrite en vieilles lettres en un ancien manuscrit de l'Eglise de s Jean Traoun-Méria dec, toute conforme à la poésie sus dite de Mre G. le Roux, que je pense avoir prise du dit manuscrit ; mais ce qui m'a appris le temps, les moyens et autres particularités et circonstances de la dite Transl. çont été les mémoires manuscrit de Nob. et Disc. Mre Yves le Grand, chan. de Léon, aumônier du Duc François II et une anc. chartre à demy effacée qui semblait être un procez verbal du miracle arrivé l'an 1506 lorsque la Reyne Anne fut à saint Jean ». Suivent, par le nouvel éditeur, une description de l'église commencée en 1440, consacrée en 1513 par Antoine Gringnaulx, évêque de Tréguier, des notes sur le trésor, qui renferme entre autres objets : « un petit étui en vermeil enfermant sous un cristal la phalange vénérée du doigt de s. J.-B. C'est probablement celui qui fut donné par le Duc Jean V ».

(Charles Trillon de la Bigotière).

© Copyright - Tous droits réservés.