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 Table chronologique et analytique des

CHARTES ET BULLES 

composant le Cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé.

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1. — 14 septembre 1029. Fondation de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé par Alain Caignart comte de Cornouaille qui, guéri d'une grave maladie par une croix d'or lui paraissant, en songe, descendre du ciel dans sa bouche, fit bâtir, sur l'ordre du Pape, au lieu dit Anaurot, aujourd'hui Quimperlé, une abbaye en l'honneur de la sainte Croix, à laquelle il donna l’île de Guedel ou Belle-Isle qu'il tenait de ses ancêtres. Orscand, évêque de Cornouaille et frère du comte, abandonne à la nouvelle abbaye ses droits épiscopaux sur toutes les terres qu'elle pourra posséder à jamais.

2. 1029. Délimitation, par devant les grands de la Cornouaille, des biens donnés par le comte Alain Caignart à l'abbaye de Sainte-Croix, nouvellement fondée.

La « villa Anaurot » que l'on appelle Kemper (Pour Kemper-Ellé, c'est-à-dire confluent de l'Ellé), avec ses moulins, ses marchés et tous ses revenus ; dont la limite s'étend, par en haut, jusqu'à un lieu dit « Clud Gurthiern », en Yuliac (aujourd'hui Trémeven). Par en bas, depuis le confluent des deux rivières, la limite descend le fleuve jusqu'à un ruisseau dit « Frut-Mur » qu'elle remonte, à travers la forêt, vers « Lesurech » jusqu'à « Caer Dall ». De là, de l'autre côté du ruisseau, elle gagne les trois villages dits « Les Luch » (Lisloch), « Les Neleuch » (Lestrenach) et « Caer Maes » (Kermez), puis, par une plaine, passe en deçà de l'église de Baye, vers « Caer Couledenn », et ensuite traverse un autre ruisseau venant de « Bedguet » (Buzuec en Mellac). De là, la limite entre dans la paroisse de Mellac, au-delà de « Caer Durant », descend le cours d'un autre ruisseau et arrive, à travers une forêt, à la Fontaine-Blanche dont le ruisseau se jette dans l'Isole. Traversant cette rivière, elle rejoint, dans la paroisse de Yuliac (Trémeven), son point de départ dit « Clud Gurthiern ».

Les petits monastères des saints Taiac (Lothéa) et Terethian, le village de Trélivalaire et les deux domaines dits « Caer Res » et « Caer Merian », sauf les boeufs, les vaches et les propriétés privées, font partie de la donation (Voir la même pièce avec quelques variantes dans notre première partie, et les n°s 114 et 115 de cette table).

3. — 1030-1031. Donation à Sainte-Croix par le comte Alain Caignart, au cours de sa guerre avec Guiomar vicomte de Léon et avec l'assentiment de la comtesse Judith et d'Orscand, évêque de Quimper, des villages de Trévennou et Trébalay, en la paroisse de Bannalec ; confirmée par le même comte, après sa victoire.

4. — S. d. Rôle des rentes de la terre de Trévennou.

5. — 1031. Donation à Sainte-Croix de l'église de Loc-Ronan, avec tous ses domaines et les revenus du bourg, par Alain Caignart, après sa victoire de « Gueth-Ronan » sur l'armée du duc Alain III. La comtesse Judith et l'évêque Orscand y donnent leur assentiment.

6. — S. d. Rôle rentier de l'église de Loc-Ronan.

7. — 1031-1055. Donation à Sainte-Croix par Judith, fille de Judicaël comte de Nantes et femme d'Alain Caignart, des cinq villages dits « Caer Pus », « Caer Padell », « Ter », « Caer Tnou » et « Monokan », près du port de Doëlan, de la terre de « Kistillic », en la paroisse de Clohars-Carnoët, de la moitié du domaine de l'église de Clohars-Carnoët, avec la dîme et les droits de sépulture, et de tout le revenu du village de « Treuquiloë ». Tous ces biens faisaient partie du douaire qui lui avait été donné le jour de ses noces, célébrées dans l'île d'Aindre, sur la Loire, près de Nantes.

8. — 1037. Donation à Sainte-Croix de l'île de Tanguethen, et des églises de Saint-Gurthiern et de Saint-Méloir, dans l'île de Groix, par Huélin, seigneur d'Hennebont et beau-frère d'Alain Caignart, du consentement de sa femme et de son fils Guégon et avec l'assentiment du comte tenant sa cour à Quimperlé. Le donateur reçoit des religieux trois chevaux et une selle (Voir n° 84).

9. — 1057-1059. Donation à Sainte-Croix par Alfred Mab, de tous les droits du comte qu'il possédait sur la terre de Cadigué ou « Le Vieux Minihy », et de la terre de Quilihernan, le tout en Guiscriff, pour le repos de l'âme et la sépulture de sa femme Guasceline, ensevelie dans l'abbaye. Il reçoit des religieux deux chevaux et une belle selle.

10. — 1057-1059. Donation à Sainte-Croix par Harnou, pour le repos de l'âme de ses parents, de toutes les dîmes qu'il possédait sur la terre donnée par son père, dans la charte précédente.

11. — 1058-1064. Donation à Sainte-Croix du domaine de Guennou fils de Judluant, en Clohars-Cornaët, par Moam fils de Nomenoë, pour sa sépulture.

12. — S. d. Court fragment sur saint Cado. Cado, dit le compilateur, fut un homme fécond en bonnes oeuvres et d'une grande piété, qui vécut dans une île du fleuve Etel. Nous savons seulement avec certitude, tant par la tradition des familles illustres du pays que par les grâces que Dieu accorde continuellement sur son intercession, qu'il fut un homme d'un grand mérite ; mais nous n'avons pas sur lui d'autres détails, parce que le livre de sa vie fut emporté furtivement au-delà de la Vilaine par le prêtre Judhuarn qui mourut sans l'avoir rendu. Nous nous bornerons donc, ajoute le compilateur, à placer dans ce Cartulaire ce qui a été fait de notre temps, au lieu qui lui est consacré [Note : Nous plaçons ici le n° CI (écrit par une main du XIIIème siècle), parce qu'il sert de préambule aux cinq chartes qui suivent].

13. — Vers 1009 [Note : Cette donation et les trois suivantes ont été faites au monastère de Saint-Cado vers 1009 et au début du XIème siècle (Voir Histoire de l'abbaye de Quimperlé, édit. Le Men, pp. 125 et suiv.). Nous les mettons ici comme précédant les autres chartes sur Saint-Cado, savoir les n° 17 (CVI), 69 (CVII) et 70 (CXII)]. Donation à Saint-Cado par Rudalt, fils d'Orscand le Grand, évêque de Vannes, de concert avec sa femme Onguen et ses fils, d'un domaine, avec la moitié d'un marais, près de l'embouchure de l'Etel, à savoir près de l'embouchure d'un ruisseau qui sépare ce domaine du village de « Mellionuc » ; d'une île dite « insula Jagonica » et d'un terrain soigneusement délimité, le long de la lagune d'Etel (Le tout en Belz).

14. — Commencement du XIème siècle. Donation à Saint-Cado par Orscand fils de Rudalt, du quart du domaine dit « Villa Romanorum », avec le quart de ses jardins, et du quart du domaine dit « Villa Prati », le tout en Belz. Mais un certain chevalier nommé Judicaël qui devait tenir ces mêmes biens d'Orscand, son seigneur, et à qui ce dernier les avait repris successivement par deux fois, en donna également le quart à Saint-Cado, afin que, par l'intercession de ce saint, il pût enfin les recouvrer. Ayant reçu deux bœufs du prêtre de Saint-Cado, Judicaël les échangea pour un cheval pie qui fut offert à Orscand, et, après être rentré en possession des biens qui lui avaient été enlevés, confirma sa donation sur l'autel de Saint-Cado. Suit la délimitation des biens donnés.

15. — Commencement du XIème siècle. Donation à Saint-Cado par le même Orscand, avec le consentement de sa femme, d'un volume des Evangiles et des deux tiers des dîmes du village appelé Le Sac'h, en Belz.

16. — Commencement du XIème siècle. Donation à Saint-Cado par Orscand, Bresel, Huelin et Resguethen, des champs dits « de Merian », sans doute en Belz ; confirmée plus tard par les deux fils de Brésel, après la mort de leur père.

17. — 1058-1084. Donation à Saint-Cado par Hoël, fils d'Alain Caignart, et sa femme Havoise, fille d'Alain III comte de Rennes, du village dit « Dargoth », en la paroisse de Plouhinec, à condition de participer aux mérites des religieux et pour le repos de l'âme de leurs parents. Le témoin Resguethen place une motte de terre sur l'autel, en signe d'investiture. Hoël, sa femme et les seigneurs du lieu ajoutèrent ensuite à ce don le cens, le tonlieu, le ban et tous les droits seigneuriaux sur ce village.

18. — 1066-1072. Donation à Sainte-Croix par Rivallon fils de Moam, gravement malade et prenant l'habit religieux des mains de l'abbé Benoit, du village nommé « Caër Gleudalan » (peut-être vers Clohars-Carnoët), en transportant sur une autre terre un droit qui appartenait à la comtesse sur ce village.

19. — 1066-1081. Vente à Sainte-Croix par Daniel fils d'Harnou, des dîmes de Saint-Yhuel et de Kerstrado, en Rédéné, et de la moitié de la rente de ces mêmes terres, appelée « glued », pour le prix de quinze livres.

20. — 1066-1081. Vente à Sainte-Croix par Daniel fils d'Harnou, pour la rançon de Cadoret, son seigneur, des dîmes de la moitié de Rédéné, jusqu'au ruisseau dit « Frut-Mingarn », au prix de neuf livres.

21. — 1066-1081. Vente à Sainte-Croix par Daniel fils d'Harnou, pour la rançon de son fils Caradoc, de ses dîmes à « Caer Lagat » (sans doute vers Rédéné), au prix de soixante sous et un bon cheval.

22. — 1066-1081. Vente à Sainte-Croix par Groegon fils d'Harnou, de ses dîmes, depuis le ruisseau dit « Goes an Avalen » jusqu'à « Caer Strat » en Rédéné, pour quatre livres et l'association aux mérites des religieux.

23. — 1066-1081. Vente à Sainte-Croix par le même, de ses dîmes à « Caer Lagat », pour soixante sous.

24. — 1066-1081. Donation à Sainte-Croix par Daniel fils d'Harnou, d'une terre à Saint-Yhuel, en Rédéné, suffisante pour occuper quatre bœufs de labour.

25. — 1066-1084. Donation à Sainte-Croix par Guihomarch fils de Numenoë, atteint d'une grave maladie et s'étant fait porter de sa maison de Coray à l'abbaye, et de concert avec son frère Duenerth, des villages dits « Caër Urs » et du monastère de « Caër Kentlaman », en la paroisse de Clohars-Carnoët.

26. — 1066-1114. Donation à Sainte-Croix par plusieurs héritiers de la paroisse de Rédéné, d'une rente consistant une année en une mesure de miel, l'année suivante en une vache, et ainsi de suite.

27. — Vers 1069. Donation à Sainte-Croix du village dit « Caër Courentin », en Rédéné, par Guegon fils de Huelin, seigneur d'Hennebont, au cours de la maladie dont il mourut, et en prenant l'habit religieux.

28. — 1069. Donation à Sainte-Croix par Hoël, duc de Bretagne, et sa femme Havoise, de Lotivy en Quiberon, pour le salut de l'âme de ses parents et de ses fils. Le duc reçoit de l'abbé Benoit, son frère, un beau cheval pie, pour corroborer cette donation (Voir n° 129).

29. — 27 février 1069. Donation à Sainte-Croix par le duc Hoël de Loc-Amand avec ses annexes, « Treu Ridiern » et « Treu Karantuc », en Fouesnant, libres de tous droits et avec tous leurs revenus, pour le salut de son âme, de celle de sa femme Havoise et de ses fils, et pour le repos de l'âme de ses parents qui fondèrent l'abbaye (Voir n° 30, 78, 105, III).

30. — 27 février 1069. Rôle des revenus de « Treu Ridiern » et « Treu Karantuc » en Fouesnant (aujourd'hui en La Forest-Fouesnant).

31. — 1073-1084. Bulle de Grégoire VII au duc Hoël, lui recommandant de restituer et faire restituer les biens qui auraient été enlevés au monastère de Sainte-Croix de Quimperlé, tant par lui que par d'autres.

32. — 1074. Donation à Sainte-Croix par Hoël comte de Nantes, de tous ses droits sur la maison et la vigne du prêtre Poitevin, sises près de l'église de Notre-Dame, à Nantes, et sur tout ce que le prêtre tenait de lui, avec le consentement du prêtre lui-même.

33. — 1075. Donation à Sainte-Croix par Berthe, veuve du duc Alain III, de l'église Notre-Dame, dans les murs de Nantes, qui lui avait été concédée par le duc Hoël, son épouse et ses fils, et en mémoire de son association aux mérites des religieux. L'évêque de Nantes, Guérech, en fait l'investiture à Benoît, abbé de Quimperlé, son frère, en lui mettant en mains les cordes des cloches (Voir n° 112).

34. — 1076. Donation à Sainte-Croix par Guerech évêque de Nantes, frère du duc Hoël, d'une terre labourable sise à côté de Nantes, près du ruisseau d'Aucens, sur la rive opposée à Loquidic (aujourd'hui Loquidy), et sur laquelle on peut loger deux hommes ; et d'une autre terre près de Chassay, où les religieux pourront se fournir de foin (Voir n° 73 et n° 74).

35. — 25 mars 1078. Bulle de Grégoire VII à Benoît, abbé de Quimperlé. Il prend sous la tutelle du Saint-Siège le monastère de Sainte-Croix, avec toutes ses possessions et spécialement l'île de Guedel ou Belle-Isle.

36. — 1081-1084. Donation à Sainte-Croix par le duc Hoël, résidant à Auray, de l'église de Landugen (en Duault), avec la dîme de la paroisse, deux villages appartenant au duc, la maison de Moriedech, les dîmes de toute la terre du duc en ce canton et tout le revenu qu'il en tire, ainsi que ses moulins. L'abbé Benoît, son frère, lui fait don de cinq cents sous (Voir n° 37, 51, 54 et 60).

37. — 1081-1084. Donation à Sainte-Croix par le duc Hoël, d'un village près de Carhaix, où se trouve l'église de Saint-Quijeau.

38. — 1081-1089. Donation à Sainte-Croix par Mengui évêque de Vannes, de tout ce qu'il possédait en la paroisse de Rédéné. En échange, il reçoit de l'abbé soixante sous, un cheval et le droit à un repas par an, pris à Quimperlé.

39. — 1081-1113. Donation à Sainte-Croix par Cadoret fils d'Alfred, à son entrée en religion, et du consentement de son fils et de ses autres héritiers, de deux villages dits « Soult Alarun », en Guiscriff, avec tous leurs revenus.

Après la mort de Cadoret, Benoît, abbé de Quimperlé et évêque de Nantes, gratifia son fils Alfred d'un cheval de prix, afin qu'il ratifiât sur l'autel de Saint-Gurthiern la donation de son père (Voir n° 80).

40. — 1081-1114. Donation à Sainte-Croix du village de Kervennou, en Rédéné, par Donguallon fils d'Even et ses frères, pour l'entrée en religion de leur frère Gueganton.

41. — 1081-1114. Donation à Sainte-Croix par Rudalt fils d'Alfred, de la « Ville au Porcher » (Villa Subulci), en Rédéné.

42. — 1081-1114. Donation à Sainte-Croix par Kindiou, du village dit « Enes Maen », en Rédéné, pour le repos de l'âme de sa femme Anchuant, ensevelie au cimetière de Saint-Gurthiern.

43. — 1081-1114. Donation à Sainte-Croix par Simon fils de Cariou, blessé à mort à La Roche en Cléden Poher, de ses droits sur le village de Numénoë fils d'Eléau (peut-être vers Bannalec).

44. — 1081-1114. Donation à Sainte-Croix par Grallon fils de Glemeren, de ses droits sur la terre de Gurhedr surnommé « Muredrus », en échange de la fraternité des religieux et sous condition qu'il pourrait prendre l'habit monastique quand il le voudrait, en leur donnant de plus un cheval. Enumération des revenus de la terre donnée.

45. — 1082, à Auray où le duc Hoël tenait sa cour. Donation à Sainte-Croix, par Harscuet fils de Roderch, son fils et plusieurs de ses parents, de tout ce qui leur appartenait dans la paroisse de Locmariaker des offrandes faites à l'église, du tiers de la dîme du blé et de toutes les autres dîmes de la même paroisse. Benoît, abbé de Quimperlé, lui accorde la fraternité des religieux, lui fait don de cent sous et en remet deux cents à Teuthaël son cousin. Catguallon, frère du donateur, ne reçoit rien ; mais son fils Guethenuc qu'il laisse chez les religieux pour être instruit dans les lettres par l'un d'eux nommé Constantin, pourra plus tard, s'il le désire, être reçu parmi eux sans leur apporter aucun don. Les fils de Guégant, parents du donateur, souscrivent également à la donation, sous la seule condition d'être associés aux mérites des religieux.

46. — 1082-1114. Donation à Sainte-Croix par Desarvoë fils de Teuthaël, et son frère Gralon, de concert avec leur frère Orscand, religieux du monastère, de la moitié de Kerlud et de Kerpenher, en Locmariaker.

47. — 1082-1114. Donation à Sainte-Croix par Even fils de Catguallun, lors de l'entrée en religion d'un de ses fils, et du consentement de ses autres fils, de ses parents et de son seigneur, du quart du domaine de Locmariaker.

48. — Peu après 1084. Confirmation à Sainte-Croix par le duc Alain IV, après la mort de son père Hoël, de tout ce que son aïeul et son père avaient donné à cette abbaye. Il y ajoute encore les droits et revenus qui appartenaient au duc sur la terre de Nomenoë de Clohars. Enumération des revenus qui appartiennent désormais à l'abbaye sur cette terre (Voir n° 132).

49. — Peu après 1084. Donation à Sainte-Croix par Alain IV, de la terre de Moëlan, telle et de la manière que la tenait de lui Guegant fils de Morvan. Ayant besoin d'argent, il reçoit de l'abbé Benoît un don de dix livres, afin que cette donation en devienne encore plus irrévocable.

50. — 1084-1096. Désistement en faveur de Sainte-Croix par Alain IV, d'une injuste atteinte aux droits de l'abbaye sur Quimperlé. Le duc, qui d'abord avait réclamé la moitié du bourg de Quimperlé, contrairement à la teneur des chartes de donation d'Alain Caignart, avoue, après enquête, qu'il n'a droit en ce lieu qu'à cinq bouteilles de vin, aux bois (du champ clos) et à la moitié du ban, quand l'homme de l'abbé combattra soit avec l'homme du duc, soit avec un Poitevin ou quelqu'autre étranger.

51. — 1084-1103, à Nantes, en présence du comte Mathias, frère du duc. Confirmation à Sainte-Croix par Alain IV, de la donation faite par son père Noël du domaine de Landugen, en Duault, avec tout son territoire, ses moulins et ses rentes, à la réserve du four, de la place du marché et des maisons que l'on pourrait y bâtir. Le duc promet toutefois de ne jamais vendre cette place qu'à l'abbaye de Quimperlé, et reçoit des religieux, pour cette nouvelle faveur, un don de trois cents sous (Voir n° 36, 37, 54, 60 et 61).

52. — (Appendice au n° XXXV). Rôle des rentes de Landugen. Un marchand de cette localité peut négocier librement dans la Cornouaille et le Poher, sauf ce qu'il doit aux religieux en rentrant chez lui.

53. — 1084-1107. Donation à Sainte-Croix par le duc Alain IV, de la terre de « Ros-Amand », entre les deux paroisses d'Elliant et de Fouesnant. Il reçoit quinze livres de son oncle, l'abbé Benoît, pour les distribuer à ses chevaliers. Les revenus de la terre donnée sont énumérés.

54. — 1084 environ-1112. Donation à Sainte-Croix, entre les mains de Benoît évêque de Cornouaille, quand il consacrait l'église de Landugen, des domaines dits « Caer Crist » et « Caer Pennet » (non loin de Landugen), par Conan fils de Daniel et Félix, en réparation d'un forfait commis par eux dans le cimetière de Landugen (Voir n° 36, 37, 51, 52, 60, 61).

55. — 1084-1112. Donation à Sainte-Croix, avec l'agrément du duc, par Constant, fabricant de machines de guerre, gravement malade, d'une terre nommée « Kiltperit » (sans doute en Elliant). Enumération des revenus de cette terre.

56. — 1084-1112. Donation à Sainte-Croix par Cunmelen fils de Gurgar qui, dans une grave maladie, y avait été honorablement reçu et y avait pris l'habit religieux, du village de « Kaer Caraduc », en Tregunc. Le donateur transporte sur une autre terre un droit qui était dû au comte sur ce village. Suit la liste des revenus de « Kaer Caraduc » (Voir n° 79).

57. — 1084-1112. Donation à Sainte-Croix par Alain IV, du domaine dit « Knech Cuki » (en Ergué-Armel, près de Quimper), pour l'entrée en religion de son maître Guillaume.

58. — 1084-1112. Vente à Sainte-Croix d'une terre (sans doute près de Loc-Maria de Quimper) rapportant une mesure (cyathus ou hanafat) de miel, par Ehuarn fils de Saliou, qui partage avec son seigneur Morvan fils de Tanki, pour l'engager à consentir à cette vente, un prix de trente sous. Puis, sur la plainte d'Ehuarn que son seigneur seul avait reçu de l'argent, l'abbé Benoît lui donne un cheval blanc et gratifie son frère Even d'une somme de cinq sous, après avoir reçu de ce dernier le serment, sur l'autel de Loc-Maria de Quimper, qu'il s'en tiendrait pour satisfait (Voir n° 83).

59. — 1084-1112. Donation à Sainte-Croix par Guennou fils de Ronguallon, prenant l'habit religieux, et avec le consentement de ses fils, d'un domaine appelé Kéréon, en Bannalec, tel qu'il le tenait du duc ; et remise faite au même monastère par le duc Alain IV, de tous ses droits sur ce domaine.

60. — 1084 environ-1114. Donation à Sainte-Croix par Caraduc fils de Kentlaman, accablé de vieillesse et prenant l'habit religieux, de son domaine dans lequel se trouve l'église de Saint-Caradec. Le donateur suspend une motte de terre au mur de l'abbaye, en signe d'investiture.

61. — (Appendice au n° XXXIX). Reconnaissance d'une rente annuelle de quatre sous, plus les dîmes et un « hospes » ou tenancier, affranchi de tout droit, au monastère de Landugen en Duault, par le seigneur du village, de Saint-Caradec (Voir n° 36, 37, 51 et 54).

62. — 1084-1131. Donation à Sainte-Croix de la terre de « Par Restalt », au-dessous de « Maukell » (probablement vers Bannalec), par Daniel fils de Ronguallon, surnommé « Faetiz », qui, près de mourir, prit l'habit religieux des mains de l'abbé Benoît. Puis, après la mort de Daniel, sur le procès soulevé deux fois par les fils de Guethenuc, ses héritiers, prétendant que la terre donnée devait contribuer à payer les exactions dont le duc pourrait frapper l'ensemble de leur héritage, procès jugé une première fois par le duc Alain IV et son sénéchal en faveur de l'abbaye, déposition de témoins par devant l'abbé Gurguand et le sénéchal du duc, prouvant que la terre de « Par Restalt » ne doit au duc que le revenu ordinaire, spécifié dans la donation.

63. — 1085 environ-1087. Donation à Sainte-Croix du village de Locquinin, en Plouhinec, par le duc Alain IV qui, dans une grande famine, reçoit mille sous et un cheval de prix de l'abbé Benoît. Suit l'énumération des revenus du village donné (Voir n° 66).

64. — 1085-1087. Donation à Sainte-Croix des sept villages nommés « Les Cleruc », en Plouhinec, par Alain IV marchant contre Geoffroi fils d'Eudon, comte de Penthièvre, pour que Dieu le protège lui et les siens, et pour le repos de l'âme de ses parents Hoël et Havoise. Il reçoit de l'abbé Benoît un don de cinq cents sous (Voir n° 66).

65. — 1085-1087. Donation à Sainte-Croix par le duc Alain IV, des domaines appelés Nestadio, Kerrose, « Caër Merchouet » et Kermorin, en Plouhinec, avec les rentes qui sont énumérées, les deux tiers de la dîme, la taille, et les autres revenus seigneuriaux.

66. — 1er août 1088. Confirmation à Sainte-Croix par la duchesse Constance, assistée du duc Alain IV, son époux, et admise à la fraternité des religieux, du village de Locquinin et des sept villages nommés « Les Cleruc », en Plouhinec, déjà donnés par lui à la même abbaye, avant leur mariage. Elle en fait l'investiture aux religieux par le don d'une coupe de marbre, et en reçoit deux chevaux de prix (Voir n° 63 et 64).

67. — 1088-1099. Bulle d'Urbain II à Benoît, évêque de Nantes et abbé de Quimperlé. Il prend sous sa tutelle le monastère de Sainte-Croix et en confirme les libertés, sous condition de payer au Saint-Siège un tribut annuel de deux deniers d'or, et le diocèse de Nantes, sous condition d'un tribut de trois deniers d'or ; mais ne peut consentir à mettre au rang des saints Gurloës, premier abbé de Quimperlé, parce que nul ne peut être reconnu comme saint, à moins que les miracles qu'il a opérés n'aient été attestés par des témoins oculaires, et que sa sainteté n'ait été admise par un concile.

68. — 1088-1114. Donation à Sainte-Croix du domaine de Pont-Brient, en Guiscriff, par Tanki, vicomte de Gourin, de concert avec son fils Bernard et sa femme Hodierne.

69. — 1089. Donation à Sainte-Croix par le duc Alain IV, du monastère de Saint-Cado, avec les offrandes, les dîmes et tous les revenus qui en dépendent, du consentement d'Aldroën, seigneur du lieu. Le duc reçoit de l'abbé Benoît cinq cents sous, et Aldroën trois cents.

70. — Après 1089. Donation à Saint-Cado par Evenou fils du prévôt Evenou, d'une maison, d'un jardin et de l'emplacement d'une maison sur le domaine de l'église d'Erdeven, ainsi que des dîmes de la moitié du village de Kerbrévost, en Belz. Après avoir tenté de reprendre ce don, il se repentit et le confirma.

71. — Peu avant 1091. Donation à Sainte-Croix d'un domaine appelé Lesinadou (en Beusec-Capcaval), par Budic, frère du duc Hoël, en prévision de sa fin prochaine, à condition de participer aux mérites des religieux et, après sa mort, d'être mentionné dans leurs offices, comme l'un d'entre eux.

72. — 1091. Donation à Sainte-Croix par Mathias comte de Nantes, deuxième fils de Hoël et d'Havoise, d'une île de la Loire, au-dessous de Nantes, nommée Corbière.

73. — 1092. Donation à Sainte-Croix par Raoul, archidiacre de Nantes, du complant d'une vigne sise en Loquidy, près de Nantes, dans la terre de Tosart, c'est-à-dire du quart de son produit (Voir n° 34 et 74).

74. — 1093. Donation à Sainte-Croix par Guillaume, receveur du tonlieu de l'évêque de Nantes, avec l'assentiment de sa femme Milesanda et du père et de l'oncle de cette dernière, du tiers de son bien (près de Nantes), pour en être mise en possession seulement après son décès, et à condition qu'il puisse entrer en religion à Sainte-Croix, s'il vient à être frappé de quelque infirmité. S'il meurt au cours d'un lointain pèlerinage ou quelque part que ce soit, ce legs aura la même validité, et le donateur aura part aux suffrages des religieux, comme l'un d'entre eux. Afin d'être admis plus volontiers à la fraternité des religieux, Guillaume leur donne présentement un arpent de la vigne qu'il avait plantée à Loquidic, près de Nantes, dans la terre de Tosart fils d'Even, libre de tous droits, sauf douze deniers la veille de Noël, et Tosart s'associe lui-même spontanément à ce don. Après la mort du donateur soit dans l'abbaye, soit ailleurs, les religieux ajouteront à cet arpent de vigne une portion suffisante de ses biens pour en compléter le tiers qu'il leur a légué, à la réserve de sa maison et de son jardin dans la ville de Nantes.

Milesanda, femme de Guillaume, ayant par la suite objecté que cet arpent de vigne à Loquidic faisait partie de son douaire, le donateur lut donna en échange la vigne qu'il avait en Saint-Donatien, près de Nantes, et Milesanda, assistée de son père et de son oncle, s'en tint pour satisfaite (Voir n° 34 et 73).

75. — 1096. Jugement de Raoul archevêque de Tours et de Bruno évêque de Segni, chargés par Urbain II de trancher un différend au sujet de l'île de Guedel ou Belle-Isle, entre Morvan évêque de Vannes et Benoît abbé de Quimperlé, confirmant la propriété de l'île à ce dernier qui prouva que son abbaye l'avait possédée en paix pendant soixante ans.

76. — 27 juillet 1096. Donation à Sainte-Croix par le duc Alain IV, du domaine de « Kilnes » (aux environs de Quimperlé), dont les revenus sont énumérés. Le duc libère ce domaine d'un droit d'avoine peur ses chiens, dont il était grevé (Voir n° 110).

77. — 12 avril 1107. Donation à Sainte-Croix par Alain IV, du domaine de Quilliathuc, en Elliant, rapportant quatre mesures de miel et divers autres revenus qui sont énumérés.

78. — 1107-1112. Désistement en faveur de Benoît abbé de Sainte-Croix, par le sénéchal Donguallon [Note : Peut-être faut-il lire : Donguallon Le Sénéchal], assisté de son beau-fils Tanhedr fils de Maëlscuet, de ses injustes prétentions sur plusieurs terres et maisons en diverses paroisses, données jadis à l'abbaye par de généreux bienfaiteurs, à savoir « Soult Alarun » en Guiscriff (N° 39), « Killicaduc » en Elliant (N° 77), la « Villa Irispoe filii Numenoe », peut-être vers Bannalec (N° 43), et une terre à Loc-Amand en Fouesnant (N° 29). Donguallon reçoit de l'abbé sept livres d'argent.

79. Fin de 1112. Donation à Sainte-Croix par Benoît évêque de Quimper, se voyant près de la mort, d'un village dit le « Cosquer », en Trégunc (Voir n° 56).

80. — 1114-1130. Donation par Alveu et sa femme Junou, à l'église de Saint-Hilaire, nouvellement reconstruite en Guiscriff, sur une terre donnée par Cadoret fils d'Alfred, et lorsque Robert évêque de Cornouaille la consacrait, d'une petite terre dans la franchise de cette église (Voir N° 39).

81. — 1114-1131. Donation à Sainte-Croix par Pritgual fils de Huel, ses deux fils, son gendre et son neveu, pour le repos de l'âme de Rivallon fils d'Eudon dit « Fischevet », blessé à mort dans un combat et inhumé au cimetière de Sainte-Croix, après avoir pu confesser ses péchés, du tiers du village dit « Villa Madiou », en Cléguer, avec tous ses revenus et tel que Rivallon en avait joui de son vivant.

82. [Note : Nous plaçons ici cette charte sans éléments de date, parce qu'elle se trouve, dans le ms., après la précédente] Attestation que la terre de Brient fils d'Eudon, sise dans le Kéménet-Heboë, doit chaque année à Sainte-Croix la valeur d'un setier de froment, à quelque prix qu'il soit.

83. — 1114-1131. Déposition faite au pont de « Caer Mau », par devant témoins, au temps de l'abbé Gurguand, par Gurheden et Glast, moines de Sainte-Croix, appelés en témoignage par Ehuarn fils de Saliou, qui réclamait quinze sous sur une terre près de Quimper, vendue par lui à l'abbaye (Voir n° 58), et dont les pré­tentions sont repoussées.

84. — 1114-1131. Déposition de plusieurs témoins, hommes et femmes, réunis au château d'Hennebont, affirmant que Guillaume fils de Tanki, seigneur d'Hennebont, ne pouvait exiger aucune levée ni devoir quelconque des terres du prieuré de Saint-Michel ; que l'abbé seul pouvait placer un officier sur ces terres ; toutefois que le seigneur d'Hennebont, passant à l'île de Groix, avait coutume de prendre un repas chez le prieur, et que celui-ci devait fournir au seigneur convoqué à l'armée du duc, un cheval chargé de pain, que le seigneur pouvait faire conduire par son écuyer jusqu'au village de Kergroise en Plœmeur, et là en prendre livraison.

Le prieuré de Saint-Michel comprenait dans le Kéménet-Héboë, en Plœmeur, les huit villages dits Kergroise, Keryvaland, Guéhellio-Sacquoy, Kervénanec, « Caer Conhuarn », « Caer Chruht », Kerguelen et Er Vourhic (aujourd'hui fondu avec celui de Keramezec) ; il recevait la moitié de la dîme de Guidel et la dîme de dix-sept villages en Plœmeur (Voir n° 8).

85. — 1116 environ-1117. Petit résumé historique, œuvre de Gurheden, prouvant que les abbés de Saint-Sauveur de Redon ont toujours vécu en bonne intelligence avec ceux de Quimperlé, jusqu'à Hervé, abbé de Redon, qui, le premier, s'étant assuré par des dons et des promesses l'appui du pouvoir séculier, tenta d'enlever violemment Belle-Isle à l'abbaye de Sainte-Croix, tandis que cette dernière ne refusa jamais de prouver la justice de sa cause.

86. — Vers 1116. Plaid tenu à Angoulême par Gérard, évêque de cette ville et légat du Saint-Siège, dans lequel Hervé, abbé de Saint-Sauveur de Redon, et Gurguand, abbé de Sainte-Croix de Quimperlé, exposent contradictoirement leurs droits sur Belle-Isle. Hervé se contredit dans ses réponses, tandis que Gurguand prouve une longue possession ininterrompue. Les parties sont renvoyées au carême suivant.

87. — Vers 1116. Lettre de Gérard, évêque d'Angoulême etc..., au duc Conan III, le félicitant d'avoir jusqu'alors pratiqué la justice, mais le menaçant du glaive spirituel de Saint Pierre s'il attaquait les religieux de Quimperlé dans leurs possessions ou leurs franchises.

88. — Vers 1116. Lettre de Gérard, évêque etc..., à Robert évêque de Quimper, lui ordonnant de mettre l'interdit sur le duc Conan III et sur tout l'évêché de Quimper, si le duc osait s'emparer des biens de l'abbaye de Quimperlé.

89. — 1117. Jugement rendu à Angoulême par Gérard, évêque etc..., donnant l'investiture de Belle-Isle à Gurguand abbé de Quimperlé, et commandant à Hervé abbé de Redon, qui, après avoir obtenu deux délais pour plaider sa cause, s'était emparé par force de Belle-Isle, avec l'aide du duc Conan III, de rendre cette île à ses légitimes possesseurs.

90. — 1117. Lettre de Gérard, évêque etc..., à Morvan évêque de Vannes, lui ordonnant de faire observer l'interdit sur l'abbaye de Redon, si l'abbé Hervé n'avait pas rendu Belle-Isle aux religieux de Quimperlé dans l'espace d'un mois.

91. — 1117. Lettre de Gérard, évêque etc..., à tous les évêques de Bretagne, leur ordonnant de tenir le monastère de Saint-Sauveur de Redon pour interdit et l'abbé Hervé pour schismatique et excommunié, parce que ce dernier, non content de ne pas rendre Belle-Isle aux religieux de Quimperlé, avait osé violer l'interdit.

92. — 1117. Lettre de Gérard, évêque etc..., à Hervé abbé de Redon, interdit et excommunié, le sommant de venir rendre compte de sa conduite au concile d'Angoulême, la seconde semaine du prochain carême.

93. — 1117. Lettre de Gérard, évêque etc..., à Morvan évêque de Vannes, le convoquant au prochain concile d'Angoulême, et lui mandant d'y citer l'abbé de Redon.

94. — 1117. Lettre des archevêques de Lyon et de Besançon à Gérard, évêque etc..., lui annonçant que le Pape a confirmé son jugement dans l'affaire de Belle-Isle, et l'encourageant à rendre justice entière à l'abbé de Quimperlé.

95. — 30 novembre 1117. Lettre de Pascal II au duc Conan III, l'adjurant de ne pas soutenir l'abbé de Redon dans sa révolte.

96. — 30 novembre 1117. Lettre de Pascal II à Gérard, évêque etc..., déplorant les malheurs de l'Église, et approuvant son jugement dans l'affaire de Belle-Isle et la sentence d'interdit sur l'abbé de Redon.

97. — 1118. Lettre de la duchesse Ermengarde, veuve d'Alain Fergent, à Gérard, évêque etc..., témoignant de son désir de remettre la paix entre les abbayes de Redon et de Quimperlé, et le priant de lever l'interdit de l'abbé de Redon, qui déplaisait fort au duc son fils, et d'engager l'évêque de Quimper à rentrer dans son diocèse. Elle proteste que le duc n'avait agi dans l'affaire de Belle-Isle que sur l'ordre du Pape, et qu'il était prêt à réparer sa faute involontaire.

98. — 1118. Lettre du duc Conan III à Gilbert archevêque de Tours, protestant qu'il n'avait agi dans l'affaire de Belle-Isle que sur l'ordre du Pape, et qu'il était prêt à réparer ses torts.

99. — 1118. Lettre de Gilbert archevêque de Tours, au duc Conan III, lui répliquant que rien dans les lettres du Pape n'avait pu autoriser sa conduite, et l'engageant à remettre l'abbé de Quimperlé en possession de Belle-Isle, en attendant la fin du différend.

100. — 1118. Sentence rendue à Redon par le duc Conan III, restituant Belle-Isle à Quimperlé et délivrant le religieux que l'abbé de Redon avait pris à Belle-Isle et tenait prisonnier, selon le jugement de l'autorité ecclésiastique.

101. — 3 août 1119. Bulle de Calixte II à Hervé, abbé de Saint-Sauveur de Redon, lui ordonnant de restituer à l'abbaye de Quimperlé l'argent qu'il avait indûment enlevé de Belle-Isle, ou de porter cette cause devant le prochain concile de Reims.

102. — 8 novembre 1119. Bulle de Calixte II à Gurguand, abbé de Sainte-Croix de Quimperlé, prenant sous la protection du Saint-Siège l'île de Guedel ou Belle-Isle, et tous les biens présents et futurs du monastère de Sainte-Croix, à charge de payer par an deux pièces d'or au palais de Latran.

103. — 9 novembre 1119. Bulle de Calixte II aux évêques de Vannes et de Nantes, leur mandant d'obliger l'abbé de Redon qui, sans attendre son jugement, avait furtivement quitté le concile de Reims, à restituer à l'abbé de Quimperlé l'argent qu'il avait pris à Belle-Isle, dans le terme de l'octave de l'Epiphanie prochaine.

104. — 28 janvier 1126. Donation à Sainte-Croix par Kenou fils de Duenerth, prenant l'habit religieux dans une grande maladie dont il releva, des terres dites Kerledan, de « Cunian Du » et de « Justum », en Fouesnant, et d'une rente d'une demi-mesure (hanafat) de miel. Suit l'énumération des revenus des terres données. Il confirme à la même abbaye un don antérieur des trois quarts d'une dîme, en échange d'une somme de trente sous. Alliou, frère du donateur, s'associe à la donation, avec ses deux gendres.

105. — 3 mai 1128. Accord entre les religieux de Sainte-Croix et les fils de Hedruedoë, prévôt féodé de l'abbaye à Loc-Amand, pour le partage d'une dîme et de différents droits et rentes, et pour la possession en litige de quatre maisons et de plusieurs terres, le tout dépendant du prieuré de Loc-Amand, en Fouesnant (Voir n° 29, 30, 78, III).

106. — 5 juillet 1131-1139. Rôle des rentes levées sur quarante terres et maisons autour de Quimperlé, par Adonias, abbé de Sainte-Croix de Quimperlé.

107. — 1139-1143. Donation à Sainte-Croix de Quimperlé et à Notre-Dame de Nantes par Alain fils de Tigier, religieux de Sainte-Croix, de tout son bien, qu'il tenait du duc et de Brice évêque de Nantes ; confirmée ensuite à Auray par le duc Conan III, et enfin par le donateur, au moment de sa mort (Il s'agit ici sans doute de domaines près de Nantes).

108. — 1139-1146. Soumission d'Inisan fils d'Haëlgomarch, qui, contraint, après procès, d'abandonner à Sainte-Croix les revenus du village de Kergledanet (sans doute près de Quimperlé), qu'il retenait injustement, et condamné à quarante-cinq sous d'amende, met en gage pour cette somme le village de « Kaër Maen », à condition que ce village ne puisse être dégagé que par lui et son fils.

109. — 1139-1146. Donation à Sainte-Croix par Guihomarch fils de Dunerd, d'un village au choix des religieux, dans son domaine en Clohars-Carnoët, excepté sa maison paternelle, à condition de participer à leurs mérites. Il leur engage le reste de sa terre pour soixante sous.

110. — 18 octobre 1140. Remise faite à Sainte-Croix par le duc Conan III, du devoir nommé la nourriture des chiens, sur toutes les terres de l'abbaye (Voir n° 76).

111. — 1161. Vente à Donguallon, abbé de Sainte-Croix, par Guenith femme de Rivallon An Broh, son fils Jedecaël, et Eudon fils de Jestin, son gendre, de toute la dîme qu'ils avaient en « Treu Karantuc » (dépendant de Loc-Amand), sauf en une terre nommée Grand Champ (en breton : Mesmeur). L'acte fut fait dans le cloître de Loc-Amand, et présenté sur l'autel avec un missel par les vendeurs (Voir n° 29, 30, 78, 105).

112. — 1161. Sentence arbitrale rendue entre les religieux de Quimperlé et les chanoines de la cathédrale de Nantes, au sujet de l'église de Notre-Dame de Nantes, dont la propriété est confirmée aux religieux, à charge de payer douze sous par an aux chanoines (Voir n° 33).

113. — 1161. Désistement en faveur de Sainte-Croix, par le sénéchal Guégon [Note : Ou peut-être : Guégon Le Sénéchal] et son frère Gormaëlon, de leurs prétentions sur les villages de « Caër Disaethon », « Caër Chereon » et « Caër Guaslaë », en la paroisse de Trévoux.

114. — 1163-1186. Accord après arbitrage, entre Rivallon abbé de Sainte-Croix, et Bernard et Haerveu, fils d'Haerchomar, au sujet de diverses terres et de leurs revenus, à savoir : sur les villages de « Les Luch », « Les Neleuch », « Caer Maes » et la moitié de « Lesurech », une rente annuelle de deux mesures (ciathi) de miel ou deux setiers de froment ; tout ce qui appartenait au duc en Lothéa, c'est-à-dire une mesure de miel ou douze deniers (nummi) ; le domaine de Lothéa, le champ d'« An Trest », la terre donnée à l'abbaye par Bernard fils de Rivallon, en prenant l'habit religieux, la terre de « Calles », le quart du domaine de l'église de Clohars-Carnoët, la moitié de « Chillian », un quart du même « Chillian », acheté par l'abbé Rivallon, la terre de Rivallon, fils de Guethenoc, « Car Guennou », « Car Nend ». Tous les droits du duc sur ces terres, situées aux environs de Lothéa, appartiennent à l'abbaye (Voir n° 2 et 115).

115. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix par Bernard, de concert avec sa femme Avan, ses fils et ses sœurs, en réparation de dommages causés par lui à l'abbaye, de ses dîmes à « Les Loch », « Les Neleuch » et « Lesurech », domaines dépendant de Lothéa ; du champ d'« An Trest », du quart de « Killian », de sa part dans la terre d'« An Galles », de la moitié du quart du domaine de l'église de Clohars-Carnoët, et du quart de la Ville Neuve en « Kis » (Tous ces domaines situés aux environs de Lothéa : Voir n° 2 et 114).

116. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix par Rivallon fils de Bernard, vicomte de Gourin, Rivallon son fils et sa fille Azelice, de leurs droits sur une terre (sans doute vers Guiscriff) s'étendant depuis la rivière de Ster Laëron jusqu'à la croix de Bernard le vicomte. L'héritière de cette terre, Guenlodoë, assistée de son mari et de ses enfants, ayant consenti à cette donation, reçoit de l'abbé Rivallon un présent de huit sous, pour s'acheter une robe.

117. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix par le vicomte Rivallon, du village de « Chenvarec » et des deux villages dits « Guetguoide » (sans doute en Guiscriff), avec ses droits seigneuriaux. Gormaëlon, Desarvoë, Tanehirs et Brient, ses frères, ajoutent à ce don, du consentement de leurs héritiers, ce qu'ils possédaient dans le même lieu, dit « Anniu Guetguoitt », et reçoivent cent vingt sous de l'abbé. Rivallon donne de plus, à Sainte-Croix, sa terre dite Le Merdy et celle appelée « An Manacdy », en Guiscriff, qui lui venait de sa femme Guielder, du consentement de cette dernière et de leurs deux enfants.

118. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix par Baudoin fils de Pice, avec le consentement de son frère, de ses petits-neveux, de sa soeur et de ses autres héritiers, d'un village au côté du mont Callac, nommé Kerouec (Villa Arborosa) en Gourin, transférant le droit de Morvan fils de Henri, seigneur supérieur de ce village, sur un autre bien, et du consentement de Morvan.

119. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix, faite à la porte de l'église de Gourin, un dimanche, par Tanguy fils de Bernard, vicomte de Gourin, et Azenor sa femme, avec le consentement de leurs enfants, de la terre de « Bottcadoan », en Gourin. En retour, ils reçurent de l'abbé la somme de cent vingt sous.

120. — 1163-1186. Donation à Sainte-Croix par Bernard fils de Simon et par Grallon fils de Guedian, du domaine de Lannuon, sur le mont Callac, en Gourin. Ils reçurent vingt sous de l'abbé Rivallon (Voir n° 131).

121. — 1163-1186. Vente à Rivallon abbé de Sainte-Croix, par Eudon fils d' « An Borne », de la terre dite « terra Vetuloe Alboe » ou du Bouleau Blanc (Kervasoen en Gourin), et de celle de Catguallon l'autre, jusqu'à la rivière de Ster Laëron, pour la somme de cent vingt sous. En échange de la terre vendue, Eudon donne à son neveu, Eudon fils d'Aufreit, la terre d' « An Clesguentis ».

122. — 7 septembre, vers 1164. Restitution à Sainte-Croix, faite dans le cloître de l'abbaye par Alain fils d'Alaman, en exécution d'un voeu et le jour qu'il fut armé chevalier, et avec le consentement de son frère, des deux tiers des dîmes usurpées par son père et qu'il levait en Rédéné, depuis le pont de l'Ellé jusqu'au ruisseau appelé Mingar.

123. — Vers 1167. Donation à Sainte-Croix par Tanki fils de Tanki, religieux du monastère, avec le consentement de son fils Guillaume et de sa fille Ama la sénéchale [Note : Ou peut-être: Ama Le Sénéchal], d'une rente de trois sous, qu'il levait comme seigneur supérieur de Kerguen (Villa Albi) en Lebin, village appartenant à l'abbaye, à savoir douze deniers en hiver, douze en été, et le reste pour un autre droit appelé « taille de Saint-Gilles ». L'abbaye jouira désormais sur ce domaine de tous droits dus au seigneur supérieur et inférieur.

124. — 15 février 1167. Donation aux religieux de Sainte-Croix par le prêtre Goëder, en échange de leur fraternité et avec le consentement de sa parenté, d'une vigne et d'une terre en « Lebin Loes Syon » (Lebin ou Lesbins, près de Pontscorff). Il leur engage, pour cent sous, deux arpents de terre labourable, près de la « fontaine Notre-Dame », et une maison occupée par les filles d'Hamherd, jusqu'au lieu dit « Mare », de telle sorte que si ces gages ne sont pas retirés dans douze ans par les parents du donateur, ils appartiendront aux religieux.

125. — 1186-1209. Donation à Sainte-Croix par Erell, femme noble, lors de sa prise d'habit religieux au même monastère, de la moitié de la terre de Bresselien en Priziac, depuis le cours d'eau dit « Aër », avec moulins, prés et pêcheries, du consentement de Guégon An Coët son fils, et de ses autres héritiers.

126. — 1191. Donation à Sainte-Croix de la moitié de la terre d' « An Murcell » (dans la paroisse du Croisty, aujourd’hui village en Saint-Tugdual), par Gorguethen fils de Salic et sa femme Anguant, prenant tous deux l'habit religieux au même monastère, et du consentement de leurs enfants, notamment de leur gendre Rivalon fils d'An Guenn, qui d'abord voulait s'opposer à cette donation. Suit une donation un peu postérieure par Rodaud fils de Gorguethen, lors de son entrée en religion dans l'abbaye et avec le consentement de son frère, de ses neveux et de ses autres héritiers, du domaine de « Penguern » en Priziac, avec une maison et un jardin situés près du domaine de l'Hopital, dit Le Croisty, en Priziac.

127. — 21 avril 1203. Donation à l'église de Loc-Rohan des terres de « Maes Roenient » et « Goeth Telent » en Plogonnec, par Daniel, Guy et Alain, nobles hommes, enfants de Guiomar Daniel, en réparation d'un excès de pouvoir commis par eux dans le cimetière de Loc­Ronan ; confirmée par Guillaume, évêque de Quimper, seigneur supérieur de ces terres, qui se réserve sur elles le droit dit de Saint-Corentin. A l'avenir, les donateurs feront payer par le possesseur de « Les Guengat » la rente perpétuelle d'un quarteron de froment, donnée sur ces mêmes terres, par leur père, à l'église de Loc-Ronan.

128. — 1205. Donation à Sainte-Croix de la terre de « Lan Morgant » (peut-être vers Clohars-Carnoët), par Guillaume fils de Gall, prenant l'habit religieux, avec le consentement de ses héritiers et de son seigneur, Geoffroi, viguier de Minihibriac. L'acte est fait à Quimperlé.

129.— 20 juin 1208, à Auray. Jugement de la cour ducale, après de nombreux procès, entre l'abbé de Quimperlé et les forestiers de Quiberon, par lequel les revenus de la terre dite « Maës An Scoët », autrement « Maës An Lein Kaupter », en Quiberon, et d'un pré et d'un jardin près du lieu plein de roseaux dit « des forestiers », sont adjugés à l'abbé (Voir n° 28).

130. — 29 juillet 1218. Sentence arbitrale des anciens du pays, rendue sous l'arbre, près de l'église de Gourin, entre Daniel abbé de Quimperlé, d'une part, et Guegon et Eudon, enfants de Daniel fils de Gleucum, leur cousin Harscoët fils de Deroc et leur parenté, d'autre part ; adjugeant à l'abbé le droit de lever tous les revenus qu'il voudrait sur Lannuon (sur le mont Callac, en Gourin), sa terre taillable, dont les tenanciers ne voulaient payer que certains droits déterminés.

131. — Vers 1218. Désistement en faveur de Sainte-Croix par Rivallon fils de Grallon, assisté de son fils et de plusieurs témoins, de ses injustes prétentions sur le domaine de Lannuon en Gourin, donné à ce monastère par Bernard fils de Simon Grallon fils de Guedian, son père (Voir n° 120).

132. — 1232. Preuves du droit de haute justice de l'abbaye de Sainte-Croix, eu Clohars-Carnoët. En 1232, le duc Pierre Ier régnant, Daniel gouvernant l'abbaye de Sainte-Croix, un homme des terres de l'abbaye en Clohars-Carnoët, nommé Sorbor, convaincu du vol d'une toile par combat judiciaire, fut pendu par la justice abbatiale, au village de Kergostiou, en Quimperlé (Voir n° 48).

133. — S. d. Charte portant que, sur le village dit « Bessit » et sur le village dit « Villa Avis », le tout en Clohars-Carnoët, ainsi que sur le quart du cimetière de cette paroisse, l'abbaye de Sainte-Croix jouit de tous les droits du duc.

134. — S. d. Devoirs du « villicus » ou régisseur héréditaire des domaines de Sainte-Croix de Quimperlé :

1° Le « villicus » doit fournir des mors convenables pour les trois chevaux de l'abbé.

2° Le jour de la dédicace de la basilique de Saint-Michel sur le mont Gargan, il doit à l'abbé deux lanternes (crucibola) de fer, chaque année.

3° Il doit fournir les cordes nécessaires pour les fenêtres du logis abbatial et pour les cloches du réfectoire.

4° De plus, autant de sacs qu'il en faut pour recueillir les dîmes au mais d'août.

5° De plus, chaque année, au mois de janvier, le jour fixé par l'abbé et le cellérier, il doit un repas ordinaire à l'abbé et à tout le personnel du monastère.

6° Il doit prêter secours à l'abbé et au cellérier, selon son pouvoir, dans toutes leurs affaires, et sauvegarder leurs intérêts, à leur satisfaction.

7° Il doit, sur l'ordre de chaque nouvel abbé ou de son cellérier, prendre en personne la saisine de tous les biens de l'abbaye, et notifier sans délai cette prise de possession au « villicus » du comte [Note : Nous croyons pouvoir traduire ainsi le texte assez obscur de notre Cartulaire; mais nous ne le faisons point sans quelque doute].

8° Si le « villicus » ne veut pas exercer ses fonctions par lui-même, il peut présenter successivement à l'abbé jusqu'à six remplaçants ; mais si l'abbé les refuse tous, le « villicus » est obligé de servir en personne.

9° Le « villicus » ainsi obligé d'exercer ses fonctions en personne, a droit à une part quotidienne de la nourriture ordinaire des religieux, comme l'un d'entre eux.

135. — S. d. Donation à Sainte-Croix par « Harveus » fils d'Even et d'Orkelenn, avec le consentement de ses fils et de son frère, d'une terre (sans doute près de Quimperlé) dans laquelle les religieux bâtiront des maisons pour leurs lépreux, à charge pour les donataires de lui remettre une mine de froment sur ce qu'il leur doit, et de recevoir, comme lui-même a été reçu, parmi leurs lépreux, ses fils et neveux, s'ils venaient à être atteints de la lèpre [Note : Cet Hervé semble avoir été lui-même lépreux].

(Léon Maître et Paul de Berthou).

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