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CAMALDULES DE ROGA

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Roga est une localité de la paroisse de Saint-Congard, située sur les bords de l'Oust. 

Les Camaldules, fondés par saint Romuald, tirent leur nom du célèbre couvent de Camaldoli, situé dans les Apennins, au diocèse d'Arezzo. Ces religieux s'établirent en France en 1633, mais ils s'y étendirent peu ; ils ne possédaient que cinq maisons dans le royaume, quand la sixième et dernière fut fondée à Roga.

FONDATION

Roga est une localité de la paroisse de Saint-Congard, dont il est mention de très bonne heure dans le Cartulaire de Redon. Vers 816, le mactiern Jarnhitin donna à un certain Worwelet, « pour faire pénitence de ses péchés, le lieu appelé Rosgal, dit aussi Botgart ». A la mort de ce pénitent, son fils Worworet en obtint également la concession de la grâce du même tiern. En 834, Portitoé et Conwal, fils de Jarnhitin, donnèrent ce lieu, avec le consentement de leur père, à la jeune abbaye de Redon (Cart. p. 215-11).

Les moines y bâtirent une chapelle, qu'ils dédièrent au Sauveur, et y fondèrent un prieuré, qui leur appartenait encore au XIème siècle. Plus tard, l'établissement tomba en ruines ; la chapelle fut relevée par la paroisse, et le sol fit partie du domaine des seigneurs de Rieux. Cependant le souvenir des religieux s'était conservé dans le pays, et en 1672, le comte de Rieux voulut donner Roga, non plus aux Bénédictins, mais aux Camaldules. Ces religieux, fondés par saint Romuald, tirent leur nom du célèbre couvent de Camaldoli, situé dans les Apennins, au diocèse d'Arezzo. Le fondateur ayant vu en songe, comme le patriarche Jacob, une échelle mystérieuse, par laquelle des personnages habillés de blanc montaient de la terre au ciel, comprit qu'il s'agissait de ses religieux, et leur donna pour costume une robe blanche. Les Camaldules vivent dans des cellules séparées, comme les anciens moines bretons, et groupés autour d'une chapelle, qui leur sert de centre leur vie est surtout contemplative, comme il convient à des ermites.

Ces religieux s'établirent en France en 1633, mais ils s'y étendirent peu ; ils ne possédaient que cinq maisons dans le royaume, quand la sixième et dernière fut fondée à Roga.

« Par acte notarié, dressé en leur hôtel à Paris, le 28 mars 1672, Messire Henri de Guénégaud, marquis de Plancy, comte de Rieux, et Dame Elisabeth de Choiseul-Praslin, son épouse, pour empêcher la cessation du culte divin dans la chapelle de Saint-Sauveur de Roga, ayant jugé à propos de la concéder à des religieux solitaires, et jeté les yeux à cet effet sur les ermites de Saint-Romuald, dits Camaldules, leur abandonnèrent la d. chapelle avec son circuit et les bâtiments y inclus, plus cent journaux de terre alors inculte, à prendre sur la montagne voisine, en allant vers l'ouest ; à la charge par les Camaldules de célébrer le service divin à Saint-Sauveur, suivant la coutume de leur ordre ; et de se souvenir dans leurs prières des seigneurs fondateurs et de leurs descendants, possesseurs du comté de Rieux ; à la condition en outre de n'acquérir à l'avenir aucun bien dans la mouvance directe du dit comté.

« En cas de relâchement dans la discipline de la maison, les seigneurs de Rieux pourront s'entendre avec l'évêque de Vannes, afin de la rétablir, sans contrevenir toutefois aux dispositions du concile de Trente ; enfin, le donateur aura la faculté de faire bâtir une cellule à ses frais, pour lui et ses successeurs, à l'endroit qu'il lui plaira de choisir dans les dépendances du couvent, pour y passer quelque temps dans la solitude et la prière.

« La donation ayant été acceptée, avec toutes ses clauses, par le R. P. Benoît de Véras, majeur de la congrégation des Camaldules de France, les religieux, après avoir obtenu le consentement de Mgr Louis de Vautorte, évêque de Vannes, celui de Messire Julien Tastart, recteur de Saint-Congard, et des lettres royales de confirmation, prirent solennellement possession de Roga le 20 mai 1674.

« Tout en accordant son consentement, le recteur de Saint-Congard avait réservé ses droits rectoriaux, et stipulé entre autres que si les religieux venaient à quitter Roga, il rentrerait, lui ou ses successeurs, dans le droit de percevoir le total des oblations de la chapelle, comme au passé. Quelques années plus tard (1684), une transaction entre le recteur et les Camaldules déterminait la part du premier dans ces oblations, et l'indemnisait de son droit de dîme dans l'enclos de la communauté : les religieux s'engagèrent à lui payer 25 livres par an, et à la fabrique de Saint-Congard, 10 sous, le jour de la fête de la Trinité.

« A peine entrés en jouissance des biens concédés par le seigneur de Rieux, les Camaldules, par contrats d'acquêt ou d'échange, augmentèrent rapidement leurs propriétés dans les fiefs de la Provotaye, de la Morinaye, de Quintin et de Beaumont. Aussi étaient-ils en butte à la jalousie de leurs voisins, et fréquemment inquiétés dans leurs possessions, principalement dans celles des landes que leur avait données Messire Henri de Guénégaud. L'acte de fondation portait que ces terres seraient prochainement mesurées et délimités ; mais cette opération n'avait pas eu lieu, et ce ne fut qu'en 1732 que les religieux obtinrent un débornement du comte de Rieux, Messire Charles Huchet de la Bédoyère.

« Parmi les acquisitions faites par les Camaldules, l'une des plus importantes était celle de la métairie de la Gléhénaye et dépendances, que leur avait vendue Jean Georget, sieur de la Bouverie ; aussi avaient-ils quelque peine à en acquitter le prix. En 1685, Judith Guillermot, dame de Beslée, pour les aider à se libérer d'une partie de leur dette, leur fit don, moyennant messes et prières, d'une somme de 1.100 livres, à la condition que s'ils quittaient Roga, la dite fondation serait transportée, avec les mêmes charges, aux Augustins de Malestroit.

« En 1690, un édit royal ayant taxé à un chiffre considérable le droit d'amortissement de la métairie de la Gléhénaye, le P. Augustin, majeur des Camaldules de Roga, après avoir résisté quelque temps, se voyant contraint d'obéir à cet édit, imagina pour s'y soustraire, de fermer le couvent et de le vendre. Les religieux protestèrent contre la conduite de leur majeur, qui, dans sa précipitation, avait poussé les choses à cette extrémité, sans avoir reçu l'autorisation du chapitre général de l'ordre. Ils parvinrent, mais seulement au bout de quelques années, à rentrer en possession de Roga, le 28 octobre 1694, à racheter ensuite à l'amiable les biens indûment vendus, et à recouvrer la fondation de Mme de Beslée » (Rosenzweig. — Ann. 1864, p. 39 et suivantes).

Au XVIIIème siècle, le monastère de Roga se maintint, malgré la sévérité de la règle ; mais peu à peu les vocations devinrent plus rares, et finirent par cesser. En 1773 il n'y avait plus qu'un seul religieux, et en 1780 il mourut par accident.

« Le 28 octobre 1780, suivant le registre de Saint-Congard, eut lieu l'inhumation dans l'église de Roga du R. P. Mobillon, supérieur des Camaldules du dit lieu, trouvé noyé dans la rivière d'Oust, vis-à-vis de l'enclos ».

L'hôpital de Malestroit demanda alors l'annexion du couvent. L'affaire fut portée devant l'évêque, qui fit dresser un état des revenus tant de l'hôpital que de la maison des Camaldules, et solliciter l'avis du seigneur de Rieux et celui du recteur de Saint-Congard. Enfin, par sentence du 7 avril 1786, l'officialité de Vannes réunit à l'hôpital de Malestroit les biens délaissés par les Camaldules de Roga, en réservant toutefois au profit des Augustins, sur la métairie de Gléhénaye, les 1.100 livres de la fondation Beslée. Cette sentence fut confirmée par le parlement l'année suivante, et procura un revenu d'environ 400 livres à l'hôpital.

En 1787, fut vendu le mobilier du couvent ; la bibliothèque fut adjugée au recteur de Malestroit pour 200 livres ; c'est alors, sans doute, que sortirent de Roga les trois tableaux de Lhermitais, qui ornent au début du XXème siècle l'église du Roc-Saint-André.

Aujourd'hui il ne reste rien de la chapelle de Saint-Sauveur ; !es quelques cellules délabrées qui restent encore ne diffèrent aucunement des chaumières de nos campagnes. Le site de Roga est très pittoresque ; mais les travaux de la canalisation de l'Oust et l'établissement d'une nouvelle route ont modifié l'aspect sauvage de cette solitude : on voit que la civilisation moderne a passé par là.

J.M. Le Mené

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