Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

NOTRE-DAME D'ESPÉRANCE

  Retour page d'accueil        Retour Basilique Notre-Dame d'Espérance de Saint-Brieuc   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Dernières années du Fondateur (l'abbé Prud'homme).

Depuis la fondation de l'Archiconfrérie, et surtout depuis le couronnement de la statue vénérée, le sanctuaire de Notre-Dame d'Espérance était devenu un centre important de pèlerinage. Après la guerre de 1870, les foules y accoururent avec un plus grand empressement. Le 23 mai 1871, la ville de Morlaix envoyait une députation de 968 pèlerins pour remercier Marie de la protection dont elle avait couvert la Bretagne.

L’année 1873 ramenait le vingt-cinquième anniversaire de la fondation de l'Archiconfrérie. A cette occasion et en action de grâces des encouragements, célestes reçus à Pontmain, Mgr. David organisa un grand pèlerinage qui ne réunit pas moins de quarante mille personnes.

Ce fut l’une des dernières joies du fondateur. Toutefois, en 1877, il eut encore celle de revoir le Père commun des fidèles. Comme en 1862, le Pape le reçut avec une grande bonté : « Nous avons vu de nos yeux, disait plus tard Mgr. David, nous avons vu le grand Pontife, un des premiers associés, ouvrir ses bras et son coeur au pieux doyen pour le bénir et le louer de sa création » [Note : Oraison funèbre du chanoine Prud'homme].

Saint-Brieuc : l'abbé Prud'homme

Pie IX accorda au sanctuaire de Notre-Dame d'Espérance le privilège des sept autels et de l’affiliation à la basilique de Lorette, et, comme la première fois, l’abbé Prud'homme rentra en France chargé de dons et de faveurs.

Il employa ses dernières années à parfaire l’église qu’il avait élevée à Notre-Dame. Il nourrissait même le projet de la voir consacrer, au milieu d’un grand concours d’évêques : « Non, disait-il, Dieu ne me laissera pas mourir avant ce jour-là ! ». Dieu en jugea autrement ; mais du haut du ciel il a dû contempler avec joie l’incomparable cérémonie qui eut lieu le 31 mai 1898.

Si l’ oeuvre de Notre-Dame d'Espérance était sa vie, elle n’absorbait pas cependant tout son dévouement ni toute son activité. Son zèle n’avait rien d’étroit et il savait se donner au bien sous ses formes multiples.

Sa prédilection, il faut le dire, allait toujours vers les oeuvres qui avaient pour but de glorifier Dieu par la dévotion à la très sainte Vierge. Longtemps il fut le confident et le soutien du chanoine Gay, de Grenoble, l’un des plus ardents promoteurs du culte de Notre-Dame de la Salette. Il aida aussi puissamment de ses libéralités et de ses conseils le vénéré M. Godefroy, l’habile constructeur de la Basilique de Notre-Dame de Bon-Secours, près de Rouen.

C’est aussi son immense amour pour Marie qui le porta à entreprendre, au prix de mille difficultés, l’organisation du premier pèlerinage du diocèse de Saint-Brieuc à la Grotte de Lourdes. Enfin, pendant plus de trente ans, il fut le Directeur de l'Association des Enfants de Marie du Sacré-Coeur et de la Confrérie des Mères chrétiennes, qui réunissent l’élite de la société du pays.

L’ancienne Congrégation des hommes eut toujours ses préférences. Comme depuis la guerre, elle se recrutait péniblement, il lui adjoignit une oeuvre plus moderne en établissant dans sa propre demeure un cercle catholique d’ouvriers.

Malgré de nombreuses occupations, il accueillait toujours avec empressement ceux de ses confrères qui avaient recours à son ministère. Lors de son premier voyage à Rome, il avait obtenu le titre de missionnaire apostolique. En cette qualité, il fut appelé à prêcher deux fois dans la Ville Éternelle devant plusieurs cardinaux et quelques autres prélats. Blois, Laval, Le Mans, Brest, Rennes entendirent aussi sa parole.

Un jour, se trouvant à Paris, il se rendait suivant son habitude à Notre-Dame des Victoires ; le vénérable curé, M. Desgenettes, l’aperçoit, le reconnaît et le presse de parler à l’exercice de l'Archiconfrérie, ce qu’il fit d’ailleurs avec la meilleure grâce du monde.

En 1868, l’abbé Langénieux, le futur archevêque de Reims, l’invita à prêcher le carême en l’église de Saint-Augustin, à Paris, dont il était alors curé. « Je vois encore, écrivait 30 ans plus tard l’éminent cardinal, cet homme de bien dont le noble visage portait les traces de cette vie intérieure, toute en Dieu, qui inspire du premier coup la confiance et le respect. Son succès auprès du clergé et des fidèles fut complet, moins par l’éclat de l’éloquence qui se révélait dans ses discours, que par ce je ne sais quoi qui s’exhale d’un coeur d’apôtre et que saint Paul appelle : bonus odor Christi ».

La décoration des églises fut toujours une oeuvre chère à son coeur. Aussi dirigea-t-il longtemps avec le plus grand zèle l'oeuvre des Tabernacles. Enfin un grand nombre de communautés religieuses recherchaient sa direction ou avaient recours à ses conseils. L’une de ses dernières joies fut la concession par Léon XIII, d’une fête et d’un office spécial de Notre-Dame d'Espérance à tout le diocèse de Saint-Brieuc, pour le 31 mai de chaque année.

Depuis plus de deux ans, le chanoine Prud'homme était miné par une contraction nerveuse qui résistait à tous les traitements. A la suite d’une chute qu’il fit le mercredi de Pâques de l’année 1881 le mal s’accrut considérablement, épuisant en quelques mois sa robuste constitution. Malgré la souffrance, il se faisait traîner à la chapelle pour assister au saint sacrifice de la Messe et recevoir la Sainte communion. A la fin de l’année il gardait définitivement la chambre. Dans les premiers jours de janvier 1882, son neveu, justement alarmé des progrès de la maladie, lui proposa les derniers sacrements : « Non, pas encore, répondit-il avec assurance ; attendons jusqu’au 1er février ; ce jour-là je mourrai ou je guérirai ».

Un arrêt dans le mal fit un moment renaître l’espérance, mais le 1er février au matin, se sentant plus faible, il demanda le saint viatique et l'Extrême-Onction. Dans ses derniers moments, on l’entendait remercier Dieu qui lui donnait de féconder par la souffrance l'oeuvre de prières qu’il avait fondée.

Il ne cessait aussi de recommander à Marie les associés de l'Archiconfrérie. Vers midi, son état s’aggravait et, quelques instants après, sa belle âme s’envolait vers Dieu. C’était le jour anniversaire de la fondation de Notre-Dame d'Espérance. Le corps fut revêtu des ornements sacerdotaux et exposé dans l’abside de l’église, transformée en chapelle ardente. Pendant trois jours, des milliers de fidèles vinrent prier autour de sa dépouille, qui, au dire de tous, était celle d’un saint, et à laquelle on faisait toucher des chapelets, des médailles et des objets de piété.

Les obsèques eurent lieu le samedi 4 février à la cathédrale. Le défilé fut plutôt une marche triomphale qu’un cortège funèbre. Avant l’absoute, Mgr. David prononça l’éloge du Doyen de son chapitre et souligna avec une éloquence émue les circonstances particulièrement consolantes de la mort de ce grand serviteur de Marie : « Il y a 34 ans, dit-il, à pareille heure, il écrivait sur le socle de cette belle statue qui devait bientôt se promener triomphalement dans nos rues au milieu de nos foules agenouillées, il écrivait dis-je, ce nom béni de NOTRE-DAME D'ESPÉRANCE. Le même jour, à 34 ans de distance, il rendait le dernier soupir. Pourquoi ne verrions-nous pas là une marque de la bonté de Marie ? N’est-ce pas Elle, la Mère de Miséricorde, qui, au moment suprême, en cet anniversaire sacré, s’est montrée à son âme en lui disant : " Je suis Notre-Dame d'Espérance ! L’heure est venue : Bon et fidèle serviteur qui m’as donné ton coeur et ta vie, viens au séjour de l’éternelle joie, de la joie même du Seigneur ! " ».

C’est de cette dernière pensée que s’est inspiré l’auteur du tombeau du fondateur, placé derrière le trône de la sainte Vierge. A demi étendu sur sa couche, le chanoine Prud'homme, les yeux levés vers Notre-Dame qui lui apparaît dans les nues, lui présente ses œuvres : d’une main la Basilique et de l’autre Le Salut de la France, petit manuel de l'Archiconfrérie qu’il avait composé en 1849.

Rien de plus pieux, rien de plus touchant que son testament spirituel, daté du 13 janvier 1882. Après avoir remercié Dieu de l’avoir fait naître dans une famille profondément chrétienne et d’avoir confié son éducation aux Pères de Sainte-Anne d'Auray, il ajoute : « Je Le remercie surtout de m’avoir appelé à la dignité du Sacerdoce, catholique. Je lui demande pardon des négligences, des omissions et des fautes dont j’ai pu me rendre coupable dans l’exercice de mon saint ministère. Je prie tous mes vénérés confrères et toutes les personnes avec lesquelles je me suis trouvé en relations, de me pardonner les peines dont j’aurais pu être pour eux la cause involontaire : je crois avoir toujours été animé d’une volonté droite et sincère de faire le bien. Pardon si je ne l’ai pas fait ». (J. Cadiou).

 © Copyright - Tous droits réservés.