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NOTRE-DAME D'ESPÉRANCE |
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Mgr Martial et Mgr David.
Le nouvel évêque de Saint-Brieuc, Mgr. Martial, voulant mettre son diocèse sous la protection de la sainte Vierge, tint à célébrer sa première messe à Notre-Dame d'Espérance. Durant son court épiscopat, il prodigua des marques de vive sympathie à l'oeuvre. Il donna surtout un grand essor à la procession du 31 mai.
Son successeur, Mgr David, était un enfant de Notre-Dame de Fourvières. Comme tous les vrais Lyonnais, il avait au coeur un amour ardent pour la très sainte Vierge. Depuis dix ans déjà, il faisait partie de l'Archiconfrérie ; aussi l’abbé Prud'homme ne fut pas surpris de lire à la fin du Mandement de prise de possession cette touchante prière : « 0 Marie, ô Immaculée, c’est à vos pieds que nous nous prosternons pour vous offrir les prémices de notre épiscopat ! Nous mettons solennellement sous votre garde, nous confions à votre bonté maternelle chaque jour, chaque acte, chaque pensée de notre ministère. C’est avec orgueil que nous nous rappelons qu’une des Associations qui proclament le plus haut et portent le plus loin votre gloire, l'Archiconfrérie de Notre-Dame d'Espérance, appartient à notre diocèse. Nous acceptons ce doux titre comme un présage et une promesse, et votre nom sur les lèvres, l’espérance dans le coeur, nous prenons possession de l’autorité spirituelle que Dieu nous a confiée ».
Dès le jour de son arrivée à Saint-Brieuc, le nouveau prélat vint seul et dans le plus grand incognito accomplir son pèlerinage à Notre-Dame d'Espérance. Cinq jours plus tard, il y célébra solennellement la sainte messe. En entrant dans le sanctuaire, il laissa déborder les sentiments d’admiration et de piété dont il était pénétré :
« La première chose qui a frappé mes regards,
dit-il, et qui a touché mon coeur à mon arrivée dans ma ville épiscopale, a
été cette chapelle qui domine tout ce qui l’entoure. Et le lendemain, quand
élevant les regards vers le ciel, j’ai aperçu cette magnifique statue de la
sainte Vierge, étendant les bras pour bénir cette cité, ma pensée s’est élevée
vers Notre-Dame d'Espérance. J’ai voulu, dès ce même jour, venir prier
dans son sanctuaire, mettre sous sa protection mon épiscopat. Grande a été
mon émotion quand je suis entré dans cette chapelle, digne du nom d’église,
et dont l’architecture élégante et gracieuse ne serait pas désavouée
par les siècles de foi qui virent naître les chefs-d’oeuvre que nous
admirons de nos jours. J’ai été heureux de m’agenouiller dans ce
sanctuaire qui est le centre d’une Archiconfrérie dont les rameaux s’étendent
sur la France et au delà ; car, cette oeuvre éminente, grande comme
l’intelligence et le coeur qui l’ont conçue, quoique répandue bien loin au
dehors, n’en est pas moins une oeuvre diocésaine qui fera notre gloire et
notre bonheur...
Je
savais, Monsieur le Chanoine, ajouta-t-il en s’adressant à l’abbé.
Prud'homme, je savais que je trouverais en vous l’un des membres les plus vénérés
et les plus vénérables à juste titre de mon Chapitre. Je serai donc heureux
de venir souvent dans cette chapelle m’unir aux prières des nombreux associés
que vous avez su réunir sous le manteau de Marie »
Pie IX et Notre-Dame d'Espérance.
Depuis la fondation de l'Archiconfrérie, l’abbé Prud'homme avait le plus vif désir de voir Pie IX, le glorieux Pontife qui, à différentes reprises, avait montré une si grande bienveillance pour l'oeuvre de Notre-Dame d'Espérance. Il confia son projet à Mgr. David qui l’encouragea.
Il partit
donc pour Rome dans le courant de décembre 1862. Trois fois, il eut
l’avantage d’être admis en audience privée. Il commença par s’acquitter
de la mission dont l’évêque l’avait chargé, en déposant aux pieds du
Saint-Père une large aumône an nom des fidèles du diocèse et des associés.
A cette vue, Pie IX s’écrie : « O mes bons et fidèles Bretons ! Excellent
peuple qui, non content de m’avoir donné son sang à Castelfidardo,
m’envoie encore avec tant de générosité le prix de ses Sueurs ! ». Puis,
sans laisser à l’abbé Prud'homme le temps d’exprimer les sentiments dont
il était rempli, le Pape lui parla de l'Archiconfrérie, des fruits qu’elle
avait produits, des espérances qu’il fondait sur elle : Spes non confundit
! [L'espérance ne trompe pas],
Le général des capucins entra dans les vues du Souverain Pontife et accueillit avec empressement la pensée de consacrer dans son église de l'Immacolata Concezione de la place Barberini, un autel à Notre-Dame. En même temps ses religieux devinrent pour l'Italie les zélés propagateurs de l'Union de prières fondée en 1848.
On connut
bientôt à Saint-Brieuc l’accueil bienveillant que l’abbé Prud'homme
avait trouvé près de Pie IX. Le bruit courut qu’il allait être élevé à
l’épiscopat : « Il était donc dans votre destinée, lui écrivait un de
ses anciens professeurs, d’être gâté toujours : enfant, écolier de
Sainte-Anne, prêtre, chanoine, faut-il ajouter prélat ? Eh bien ! non ; je vous
aime trop sincèrement pour vous désirer la mitre... »
Pour lui, il ne songeait qu’à répondre au désir du pape en travaillant à étendre le culte de Notre-Dame d'Espérance. Les nouvelles qu’il recevait de Rome étaient d’ailleurs de nature à l’encourager.
Au mois de septembre 1853, le cardinal Patrizi, qui remplissait alors les fonctions épiscopales pour la Ville Éternelle, avait fait afficher et publier un Invito sagro ou lettre pastorale dans laquelle il engageait les fidèles à s’enrôler dans l'Archiconfrérie : « C’est le dimanche de la Maternité de Marie, écrivait le secrétaire général des capucins, que l'oeuvre a été établie définitivement dans notre église. Pour ce beau jour, saint François semblait avoir oublié sa chère pauvreté. Il lui a fallu subir le luxe des tentures soyeuses, des illuminations splendides. La foule était immense ; c’était un concours qui étonnait, même à Rome, où ces grands spectacles de la piété catholique sont presque quotidiens. A la suite, sont venues les inscriptions ; ce n’est pas par centaines, ni par milliers qu’il faut les compter, mais par dizaines de mille » (J. Cadiou).
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