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NOTRE-DAME D'ESPÉRANCE

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Le sanctuaire de Notre-Dame d'Espérance

L’extension si rapide de l'Archiconfrérie ne tarda pas à faire sentir l'insuffisance de l’humble Chapelle de l'Immaculée-Conception. Elle ne possédait qu’un seul autel et il était matériellement impossible d’y en placer un autre. Cependant, dès 1850, les demandes de messes à l'autel de Notre-Dame d'Espérance étaient si nombreuse que le Directeur avait peine à trouver assez de prêtres pour les acquitter.

Bien qu’il n'eût pas les ressources nécessaires, l’abbé Prud'homme entreprit la reconstruction de sa chapelle sur un plan beaucoup plus vaste, dont il fut lui-même l'architecte. Il serait difficile de dire toutes les difficultés qu’il dut vaincre, les obstacles qu'il surmonta, les voyages qu'il s'imposa. Dieu lui avait donné une santé robuste, une volonté ferme jusqu'à l'obstination ; il s'en servit pour élever à Marie un sanctuaire digne de sa gloire. En moins de vingt mois, grâce aux aumônes qui abondaient de toutes les régions de la France, l'édifice fut terminé. Bâtie dans le style ogival du XIIIème siècle, l'église de Notre-Dame d'Espérance rappelle par sa situation les basiliques de Notre-Dame de Fourvières ou de Notre-Dame de la Garde. Placée sur un point culminant, elle attire les regards de tout voyageur qui suit la voie ferrée.

Saint-Brieuc : église de Notre-Dame d'Espérance

Une gracieuse flèche de trente-sept mètres d’élévation dresse dans les nues l’image de Marie, qui, les bras étendus, protège la ville assise à ses pieds. L’édifice lui-même affecte la forme d’une croix latine terminée par une abside polygonale. On ne peut y entrer sans en admirer les heureuses proportions, la correction de ses lignes, la riche décoration de ses autels, sa chaire monumentale, son bel orgue, le trône brillant où apparaît dans toute sa grâce la statue de Notre-Dame d'Espérance. Enfin de splendides vitraux retracent les principales scènes de l'Ancien ou du Nouveau Testament et les pieuses légendes des grands pèlerinages bretons.

La construction de cette chapelle ne pouvait faire oublier à l’abbé Prud'homme l’oeuvre spirituelle dont la Providence l’avait chargé. Chaque jour il inscrivait lui-même sur les registres, Dieu sait avec quelle joie, les longues listes d’associés qui lui arrivaient de tous côtés. Sa correspondance était immense ; néanmoins il trouvait le moyen de l’entretenir avec une régularité parfaite dès qu’il s’agissait de la propagande de l'oeuvre.

Saint-Brieuc : l'abbé Prud'homme

Un jour, il reçoit d’un bon curé de l'Indre une demande de renseignements sur l'Archiconfrérie. Il s’empresse de lui envoyer une notice, en l’encourageant à établir l’association dans sa paroisse. Quelques jours après, il a la consolation d’inscrire parmi les associés à peu près tous les habitants de cette localité à la suite du curé et du maire.

Véritable missionnaire de Marie, il va de ville en ville prêchant la ligue de prières pour le salut de la France, et établissant partout où il le peut des confréries de Notre-Dame d'Espérance.

Son langage est brûlant quand il parle de sa chère oeuvre : « C’est surtout dans les moments de crise, s’écriait-il pendant la révolution de 1848, c’est au milieu des bouleversements qu’on sent le besoin d’un appui solide. Quel plus pressant motif d’espérance que la protection de Marie ? N’est-ce pas Elle qui nous délivre de tous dangers ? N’est-ce pas Elle que l'Église salue du nom béni de Notre Espérance ? Marie protège la France qui lui a été consacrée et qui s’est dévouée à son culte... C’est donc à Marie que nous aurons recours. Comme les pécheurs s’associent pour faire le mal, nous nous unirons, nous, pour invoquer cette puissante Mère. Ce sera avec une entière confiance que nous nous adresserons par Elle à Jésus, en lui donnant un titre qu'Elle a déjà si bien justifié et qu’elle justifiera de plus en plus ».

D’autres fois, il insistait sur la nécessité de la prière pour la Patrie, de la prière nationale, trop souvent négligée. Il ne cessait de répéter les importantes vérités que Donoso Cortès devait formuler. quelques années plus tard d’une façon si saisissante : « Ceux qui prient font plus pour le monde que ceux qui combattent. Si le monde va de mal en pis, c’est qu’il y a plus de batailles que de prières. Je crois que s’il y avait une seule heure, un seul jour, où la terre n’envoyât une prière au ciel, ce jour et cette heure seraient le dernier jour et la dernière heure de l’univers ».

Souvent aussi, il faut le dire, Marie aidait visiblement son dévoué serviteur. Un jour — c’était dans une paroisse, bretonne — l’abbé Prud'homme avait profité d’une mission pour établir le culte de Notre-Dame d'Espérance. Peu de temps après son départ, un enfant tombe dangereusement malade ; bientôt les médecins déclarent qu’il est perdu. Une pauvre femme qui a entendu le funeste arrêt, court à l’église, se jette au pied du trône récemment élevé à Notre-Dame d'Espérance et s’écrie avec cette sainte familiarité inspirée par la foi : « 0 Notre-Dame d'Espérance, vous voilà nouvellement installée dans la paroisse ; montrez maintenant que vous êtes bonne à quelque chose. Il n’est sorte de bien qu’on ne nous ait dit de vous pendant la mission ; faites voir que les missionnaires n’ont pas menti. Guérissez ce pauvre enfant et toute la paroisse croira en vous ». Cela dit, elle rentre au logis, pleine de confiance.

A peine, en effet, a-t-elle mis le pied sur le seuil que l’enfant reprend connaissance, demande à manger, puis s’endort d’un paisible sommeil. Le lendemain, il se lève et va jouer, au grand. étonnement de tous les voisins. Aussi, quand le dimanche suivant le curé entonna le Te Deum d’action de grâces, pas une personne qui ne fût émue et qui ne voulût être admise dans l'Archiconfrérie.

A deux reprises, le choléra avait fait invasion en France. Plusieurs localités se placèrent sous la protection de Notre-Dame d'Espérance et furent épargnées par le fléau. La ville de Pontarlier, les paroisses d'Étables (Côtes-du-Nord, aujourd'hui Côtes-d'Armor), de Cléder (Finistère), et de Voivres (Vosges), se signalèrent entre toutes par leur inébranlable confiance en la divine Mère de Dieu et par leur touchant reconnaissance ; elles érigèrent chacune à leur protectrice une statue et une chapelle.

Ce merveilleux épanouissement remplissait l’évêque de Saint-Brieuc d’une indicible émotion. Dans le rapport qu’il adressa à Rome en 1857, il rendit compte au Souverain Pontife de l’état de l'Archiconfrérie. « Accueillie avec bienveillance, écrivait-il, cette oeuvre s’est répandue en peu de temps, non seulement dans notre diocèse, mais aussi dans tous les diocèses de France et même à l’étranger. En ce moment, cette pieuse association ne compte pas moins de 150.000 associés de l’un et l’autre sexe et 122 confréries affiliées ».

 

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Épreuves et consolations.

L'Archiconfrérie continuait à grandir : Dieu la bénissait visiblement. Seule lui manquait la consécration de l’épreuve, cette pierre de touche des oeuvres providentielles : elle vint en son temps.

Depuis 1853, une maison de missionnaires s’était établie près du sanctuaire de Notre-Dame d'Espérance et en avait pris le nom. En 1858, la petite congrégation menaçait de sombrer, faute de sujets ; l’abbé Prud'homme qui était resté étranger à cette fondation, crut devoir suggérer l’idée d’une fusion des missionnaires avec un autre Institut. Aussitôt un parti se forma contre lui et contre son oeuvre. On chercha à incriminer toutes ses démarches ; on le représenta à l’évêque comme un intrigant, un ambitieux et un fourbe ; enfin on l’accusa d’avoir travaillé à l’insuccès de la Congrégation. L’évêque, à ce moment affaibli par la maladie, ajouta foi à ces insinuations et adressa un blâme au Directeur. L’abbé Prud'homme apprit les accusations qui pesaient sur lui et répondit sur-le-champ par cette lettre où éclatent toute son indignation et sa douleur :

« Monseigneur, le bon Dieu sait bien que de ma vie je n’ai éprouvé une peine semblable à celle que m’ont occasionnée les reproches que vous m’adressez.

Je vois clairement qu’on m’a desservi près de vous et qu’on a dénaturé la droiture et la pureté de mes intentions. S’il m’avait été donné d’approcher Votre Grandeur, j’eusse pu répondre aux imputations dont j’ai été l’objet ; mais pas une parole, pas un écrit ne m’ont fait connaître mes accusateurs.

Pour mériter le reproche de déloyauté, de rébellion, d'hypocrisie, il faudrait, Monseigneur, que je fusse devenu bien autre de ce que j’étais alors que, me priant de vous accompagner dans une circonstance solennelle, vous me donnâtes la plus haute marque de confiance. Ce que j’étais alors, je crois l’être encore, et personne plus que moi ne vénère et ne respecte votre autorité. Dieu sait que je ne mens pas. Il sait aussi que toute mon ambition est de justifier la qualification de bon prêtre, de prêtre humble, de prêtre repentant de tout le mal qu’il a pu faire, de toute la peine qu’il a pu causer bien involontairement, de prêtre entièrement soumis à la réprimande et à l’autorité paternelle de son évêque.

Je remets, Monseigneur, toute l’issue de cette affaire entre les mains de Notre-Dame d'Espérance qui a bien voulu m’employer, tout indigne que j’en suis, à une œuvre qui ne sera pas la moindre gloire de votre épiscopat. Je me suis dévoué tout à Elle et par Elle à son divin Fils ; puisqu’il veut bien m’associer aux reproches d’imposture et de fourberie articulés autrefois contre lui, c’est à lui aussi que je demande la grâce de faire profiter pour sa gloire et mon salut la rude croix qu’il m’envoie dans ce moment.

C’est dans ces sentiments que je me dirai toujours, Monseigneur, votre bien dévoué et reconnaissant fils. P. PRUDHOMME, Chanoine. 12 juillet 1858 ».

Quelques jours plus tard, Mgr. Le Mée mourait. Le Chapitre confia au chanoine Prud'homme et à trois de ses confrères l’administration du diocèse pendant la vacance du siège épiscopal.

Vicaire capitulaire, il fut appelé à bénir à Saint-Cast le monument commémoratif de la victoire remportée en 1758 par les Bretons sur les Anglais. Il fut aussi délégué pour assister, à Bordeaux, au sacre du nouvel évêque, Mgr. Martial. Il profita de son voyage pour visiter et encourager les associés des villes où il passait : A Poitiers, Mgr. Pie le reçut avec distinction. Quant au cardinal Donnet, il le félicita publiquement du progrès de l'Archiconfrérie, et l'autorisa à établir le culte de Notre-Dame d'Espérance dans la chapelle des Pères de la Miséricordes, à Bordeaux.

A Tours, il voulut voir aussi le vénéré M. Dupont, qui était zélateur de l'Archiconfrérie. Rendant compte de sa visite aux associés de Saint-Brieuc, à la réunion mensuelle du 2 janvier 1859, il disait :

« Peut-être votre prière sera-t-elle plus fervente quand vous saurez que nous sommes unis à un saint qui est encore de ce monde et avec lequel mous avons fait plusieurs neuvaines. Ce saint dont je parle connaît et aime Notre-Dame d'Espérance et la prie avec nous. En allant à Bordeaux, j’ai eu la joie de le voir, de causer avec lui, d'être pour ainsi dire témoin des miracles qu’il opère par ses prières. Je parle de M. Dupont, de Tours. Ce saint est d’une humilité et d’une confiance sans bornes. Il a dans sa maison un oratoire dans lequel se trouve une Face de Notre-Seigneur, exactement semblable à celle que pendant le carême nous avons la consolation de vous voir venir honorer avec tant de dévotion.

Devant cette image vénérée brûle constamment une lampe ; c’est de l’huile qui alimente cette lumière que se sert M. Dupont, pour opérer des cures merveilleuses. Contiguë à l’oratoire, se trouve une chambre remplie de béquilles, de bâtons, d’ex-voto, laissés là en attesta­tion des miracles opérés. J’ai vu et touché des objets, qui montrent la bonté de Dieu, lequel opère, par ses serviteurs, de semblables prodiges. Unies aux prières de ce saint homme, les nôtres acquerront un plus grand prix auprès du Seigneur » (J. Cadiou).

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