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Manière de prier saint Yves au pays de Tréguier. |
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Quand nous entrons dans une de nos églises, quelque modeste qu’elle soit, nous voyons sur l’autel ou contre un pilier, ou bien encore sur un piédestal le long de la muraille, une statue de notre saint Yves. Quelquefois elle date de deux ou trois siècles, quand l’intérieur de l’édifice n’a pas été remanié ; quelquefois elle est fraîchement sortie d’un de nos ateliers de statues religieuses. Partout on a cherché à représenter, le mieux possible, le grand saint de la Bretagne. Les tableaux sont plus rares, mais on en trouve encore qui ne manquent pas de mérite. A ceux que nous avons déjà mentionnés dans ce travail, nous devons ajouter les tableaux de Tressignaux et de Plufur, dans deux petites chapelles du XVIIème siècle, situées sur les cimetières de ces deux paroisses. Sous ces statues ou près de ces tableaux, est appendu un petit carton imprimé : ce sont les litanies de saint Yves. On les récite avec une piété profonde. Rien de plus touchant d’ailleurs que cette suite d’invocations accumulées qui contiennent aussi, en quelques mots, toute la vie du saint. Les litanies ou supplications sont bien anciennes dans l’Eglise. Elles ont été imitées de la prière liturgique qui commence la messe, puisque le Kyrie eleison n’est lui-même qu’une litanie abrégée, une supplication à Dieu. Aussi toutes les litanies, soit des saints, de la Sainte-Vierge ou du Saint Nom de Jésus, commencent par ces trois invocations à Notre Seigneur Jésus-Christ. Il n’y a guère de saint qui n’ait sa litanie. Ces sortes de prières, bien que ne faisant pas partie de la liturgie, peuvent être autorisées pour l’usage des fidèles qui y trouvent un aliment à leur dévotion et un allègement à leur douleur : on est tout consolé quand on a pleuré, qu’on a exposé ses besoins à Dieu, qu’on a prié les saints du ciel, et surtout ceux qui ont vécu dans notre pays et sont chargés par Dieu, comme nos protecteurs et nos patrons, de lui transmettre nos prières et nos vœux. Nous donnerons en français les deux litanies que nous connaissons de saint Yves. L’une est extraite de l’opuscule de la dévotion des habitants de Tréguier à leur saint patron. C’est celle que nous voyons dans toutes les églises. L’autre a été découverte par M. Arthur de la Borderie, le grand écrivain de saint Yves, dans un manuscrit du XVIIème siècle, à la bibliothèque nationale et éditée par la Revue de Bretagne et de Vendée dans le numéro de mai 1888. Il en existe d’autres, sans doute, et celui qui sera assez heureux pour les découvrir s’empressera de les faire connaître, pour honorer saint Yves.
I. — Litanies du glorieux saint Yves (pays de Tréguier).
Seigneur, ayez pitié de nous. Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous. Christ,
exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils
rédempteur du monde qui êtes Dieu, a. p. de n.
Saint-Esprit qui êtes
Dieu, a. p. de n.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, a. p. de n.
Sainte
Marie, reine de tous les saints, priez pour nous.
Saint Yves, père
des pauvres, p. p. n.
Saint Yves, homme adorable, p. p. n.
Saint
Yves, la lumière de notre patrie, p. p. n.
Saint Yves, homme séraphique,
p. p. n.
Saint Yves, fournaise de charité, p. p. n.
Saint Yves,
exemple d’humilité, p. p. n.
Saint Yves, la gloire des confesseurs, p.
p. n.
Saint Yves, amateur de la croix, p. p. n.
Saint Yves, amateur
de la pénitence, p. p. n.
Saint Yves, l’ornement de toute pureté, p. p.
n.
Saint Yves, miroir de chasteté, p. p. n.
Saint Yves, ennemi de
l’impureté, p. p. n.
Saint Yves, miroir de perfection, p. p. n.
Saint Yves,
l’exemple de toutes les vertus, p. p. n.
Saint Yves,
victorieux de toutes les tentations, p. p. n.
Saint Yves, victorieux du
monde, p. p. n.
Saint Yves, homme digne d’honneur, p. p. n.
Saint
Yves, homme sans tache, p. p. n.
Saint Yves, homme plein de douceur, p.
p. n.
Saint Yves, défenseur des innocents, p. p. n.
Saint Yves,
protecteur des vierges, p. p. n.
Saint Yves, tuteur des
veuves et des orphelins, p. p. n.
Saint Yves, homme de miracles, p. p.
n.
Saint Yves, terreur des démons, p. p. n.
Saint Yves, qui éclairez
les aveugles, p. p. n.
-Saint Yves, qui faites parler les muets, p. p.
n.
Saint Yves, qui guérissez les infirmes, p. p. n.
Saint Yves, qui
ressuscitez les morts, p. p. n.
Saint Yves, le salut des marins en
danger, p. p. n.
Saint Yves, consolateur des affligés, p. p. n.
Saint Yves, qui rassasiez ceux qui ont faim, p. p. n.
Saint Yves, le
refuge de tous les misérables, p. p. n.
Saint Yves, secours de tous ceux
qui vous invoquent, p. p. n.
Saint Yves, notre très doux défenseur et
patron, p. p. n.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
exaucez-nous.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié
de nous.
Antienne. Ses bonnes œuvres sont affermies devant le
Seigneur.
Et toute l’assemblée des saints racontera ses
aumônes.
Heureux celui qui secourt l’indigent et le pauvre.
Le Seigneur le
délivrera au jour de l’affliction.
Autre
Ant. Saint Yves jugea en faveur de l’orphelin, il
secourut l’opprimé, il défendit la veuve.
Saint Yves, priez pour
nous.
Afin que nous soyons rendus dignes des promesses du Christ.
Oraison. O Dieu, qui avez donné saint Yves, votre confesseur, pour père aux pauvres, pour avocat aux veuves, pour tuteur aux orphelins ; accordez-nous, par son intercession, la grâce d’être enflammés d’une charité semblable, et de préférer aux biens temporels qui passent promptement, la perle précieuse de l’éternité. Nous vous le demandons par Jésus-Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
II. — Prière à saint Yves pour demander l’esprit de paix.
Grand
saint, qui, pendant votre vie, avez été un ange de paix, qui la
prêchiez par votre exemple ainsi que par votre discours, qui faisiez tous vos
efforts pour l’établir entre tous les hommes, et qui, pour cette œuvre sublime,
n’épargniez ni soins ni fatigues, daignez écouter les vœux que je vous adresse.
Obtenez-moi, par votre intercession, la grâce de posséder cette même paix avec
Dieu, mon prochain et moi-même. Faites que nul sentiment, nulle
pensée d’inimitié, de rancune et de vengeance, n’entre
jamais, ni dans mon esprit, ni dans mon cœur. Eloignez de moi les contestations
et les procès. Que je conserve avec tout le monde, mais surtout avec mes parents
et mes amis, cette charité parfaite dont le Seigneur m’a fait une si étroite
obligation, afin qu’après avoir, ô grand saint, imité votre exemple sur la
terre, je partage dans le ciel le bonheur dont vous jouissez. Ainsi soit-il.
III. — Litanies de saint Yves (d’après un manuscrit du XVIIème siècle).
Seigneur ayez pitié de nous, etc.
Dieu le Père, du haut des cieux, —
Dieu le Fils, rédempteur du monde, — Dieu le Saint-Esprit, — Trinité Sainte,
Dieu unique, — ayez pitié de nous.
Saint Yves, priez pour nous.
Saint
Yves, prêtre et ministre du Christ, p. p. n.
Saint Yves, fleur splendide
de l’Armorique, p. p. n.
Saint Yves, juge très équitable, p. p. n.
Saint Yves, gloire éclatante de l’Eglise bretonne, p. p. n.
Saint Yves,
lumière et modèle des juges, p. p. n.
Saint Yves, destructeur des
procès, p. p. n.
Saint Yves, arbitre des plaideurs, p. p. n.
Saint
Yves, modèle des prêtres, p. p. n.
Saint Yves, très vigilant pasteur, p.
p. n.
Saint Yves, délices du roi des cieux, p. p. n.
Saint Yves, patron des
orphelins et des veuves, p. p. n.
Saint Yves, contempteur du monde, p.
p. n.
Saint Yves, ami de la modestie et de la chasteté, p. p. n.
Saint Yves, homme d’une foi très sûre, p. p. n.
Saint Yves, savant
jurisconsulte, p. p. n.
Saint Yves, client très vénérable de la Vierge,
mère de Dieu, p. p. n.
Saint Yves, contemplateur des mystères de la
passion de Notre-Seigneur, p. p. n.
Saint Yves, consolateur des
affligés, p. p. n.
Saint Yves, lumière du pays de Tréguier, p. p. n.
Saint Yves, l’honneur de la Bretagne, p. p. n,
Saint Yves, l’ornement de
la France, p. p. n.
Saint Yves, le salut des malades, p. p. n.
Saint
Yves, l’espoir des indigents, p. p. n.
Saint Yves, père des pauvres, p.
p. n.
Saint Yves, gardien très tendre des orphelins, p. p. n.
Saint
Yves, modèle de charité et de patience, p. p. n.
Saint Yves, miroir de
continence et de piété, p. p. n.
Saint Yves, infatigable dans la prière,
p. p. n.
Saint Yves, ange du grand conseil, p. p. n.
Saint Yves,
prince de la paix, p. p. n.
Saint Yves, lampe brillante de Dieu, p. p.
n.
Saint Yves, trompette de la vérité évangélique, p. p. n.
Saint
Yves, vase d’élection, p. p. n.
Saint Yves, miroir de dévotion, p. p. n.
Saint Yves, règle de justice, p. p. n.
Saint Yves, loi de clémence,
p. p. n.
Saint Yves, fontaine de miséricorde, p. p. n.
Saint Yves,
fleuve de compassion, p. p. n.
Saint Yves, très cher aux gens de votre
maison, p. p. n.
Saint Yves, très obéissant à vos supérieurs, p. p. n.
Saint Yves, magnanime protecteur de la généreuse Bretagne, p. p. n.
Saint Yves, merveilleux libérateur des femmes en couches, p. p. n.
Saint
Yves, grand oracle de la vérité, p. p. n.
Saint Yves, miroir magnifique
d’austérité, p. p. n.
Saint Yves, qui avez ressuscité tant de morts, p.
p. n.
Saint Yves, qui avez rendu la vue à tant d’aveugles, p. p. n.
Saint Yves, qui avez si souvent, par vos prières, apaisé les fureurs de la
mer, p. p. n. Saint Yves, qui chassez du corps humain, par vos mérites,
toutes les infirmités et les maladies, p. p. n.
Saint Yves, qui avez
éteint avec le signe de la croix un effroyable incendie, p. p. n.
Saint
Yves qui avez rendu la vie à l’enfant dans le sein de sa mère, p. p. n.
Saint Yves, par le secours duquel les pécheurs obtiennent de Dieu pardon et
salut, p. p. n.
Saint Yves, dont l’intercession fait réussir sûrement
les demandes de vos serviteurs, en particulier celle des Bretons, p. p. n.
Christ, écoutez-nous, — Christ, exaucez-nous, — Christ, ayez pitié de nous.
Ant. Saint Yves a enseigné à tous les chrétiens la règle de la
charité, en donnant, au nom du Christ, à tous les malheureux indigents tout ce
qu’il avait de bien à donner et gardant seulement pour lui la voie de la
pauvreté.
Oraison. O Dieu qui par votre mérite et votre grâce avez glorifié
saint Yves, votre confesseur ; qui, par son moyen, avez guéri les malades,
veuillez toujours continuer de nous délivrer, par ses mérites, des maladies, des
pestes, des tentations et de tous les malheurs, et nous donner la vie éternelle.
Par Jésus-Christ Notre Seigneur.Amen.
IV. — Messe de saint Yves, au 4ème Dimanche
après Pâques, d’après la fixation de Mgr Caffarelli, évêque de Saint-Brieuc.
Introït. Ceux qui m’écoulaient attendaient que j’eusse parlé, et ils
recevaient mon avis avec un silence plein de respect. Ils n’osaient rien ajouter
à mes paroles. J’ai été l’œil de l’aveugle et le pied du boiteux. J’étais le
père des pauvres, et je m’instruisais avec un soin extrême des affaires que je
ne savais point. (Extr. du Livre de Job.).
Ps.
Instruisez-vous, vous qui jugez la terre et servez Dieu
dans la crainte et le respect.
Oraison, comme ci-dessus.
Epître. Du Livre de Job.
Les jeunes gens
me voyant, se retiraient, et les vieillards se levant se
tenaient debout. Les princes cessaient de parler, ils se mettaient le doigt sur
la bouche. Les grands s’imposaient silence et leur langue demeurait comme
attachée à leur palais. L’oreille qui m’écoutait me publiait bienheureux, et
l’œil qui me voyait me rendait témoignage que j’avais délivré le pauvre qui
criait et l’orphelin qui n’avait personne pour le secourir. Celui qui était près
de périr me comblait de bénédictions et je remplissais de consolation le cœur de
la veuve. Je me suis revêtu de la justice et l’équité de mes jugements m’a servi
comme d’un vêtement et d’un diadème. J’ai été l’œil de l’aveugle, et le pied du
boiteux. J’étais le père des pauvres, et je m’instruisais avec un extrême soin
des affaires que je ne savais point. Je brisais les mâchoires de l’injuste, et
je lui arrachais la proie d’entre les dents. Je disais : je mourrai dans le
petit nid que je me suis fait et je multiplierai mes jours, comme le palmier. Je
suis comme un arbre dont la racine s’étend le long des eaux et
la rosée se reposera sur mes branches. Ma gloire se
renouvellera de jour en jour, et mon arc se fortifiera dans ma main. Ceux qui
m’écoutaient attendaient que j’eusse parlé, et ils recevaient mon avis avec un
silencieux respect. Ils n’osaient rien ajouter à mes paroles et elles tombaient
sur eux comme les gouttes de la rosée. Ils me souhaitaient comme l’eau du ciel,
et leur bouche s’ouvrait comme pour la pluie de l’arrière saison. Si je riais
quelquefois avec eux, ils ne pouvaient pas le croire, et la lumière de mon
visage ne tombait point à terre. Si je voulais aller parmi eux, je prenais ma
place, au-dessus de tous, et lorsque j’étais assis comme un roi au milieu des
gardes qui m’environnaient, je ne laissais pas d’être le consolateur des
affligés.
Graduel. La compassion est crue avec moi dès mon enfance, et elle est
sortie avec moi du sein de ma mère. L’étranger n’est point demeuré dehors, et ma
porte a été ouverte au voyageur. Dans vos jugements, soyez pour les orphelins
aussi miséricordieux qu’un père, et délivrez d’entre les mains de l’orgueilleux
le malheureux qui a été victime de l’injustice. Rendez la justice au pauvre et à
l’orphelin, et exaltez l’homme humble et pauvre. Ramassez pour vous des trésors
dans le ciel, là où les vers et la rouille ne peuvent rien détruire, où les voleurs ne pénètrent
point pour commettre leurs larcins. Heureux celui qui a compassion du pauvre, le
Seigneur le délivrera au jour de l’épreuve.
Prose. Quam labor difficilis, comme plus haut.
Evangile de saint Luc, XII, 32.
Ne craignez point, petit troupeau, car il a plu à votre père de vous donner
un royaume. Vendez ce que vous avez et le donnez en aumône ; faites-vous des
bourses qui ne s’usent point par le temps ; amassez dans le ciel un trésor qui
ne périsse jamais, d’où les voleurs ne puissent approcher, et que les vers ne
puissent corrompre, car où est votre trésor, là est aussi votre cœur.
Offertoire. La miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la
justice et la paix se sont embrassées.
Oraison.
Faites, ô Dieu des vertus du ciel, que le sacrifice que nous
offrons solennellement, en l’honneur de saint Yves, nous inspire le désir de
mépriser les choses périssables de ce monde, pour n’aspirer qu’aux biens du
ciel, par Jésus-Christ Notre Seigneur.
Préface. Il est vraiment digne et juste, bon et salutaire, que nous vous rendions grâce toujours et partout, Dieu saint, père tout-puissant, Dieu éternel qui êtes glorifié dans l’assemblée des saints, et qui en couronnant leurs mérites, couronnez vos propres dons, qui, dans leur vie, nous procurez l’exemple des vertus, par notre communion avec eux, une sainte compagnie, et leur intercession, un secours puissant. Faites que, ayant au-dessus de nos têtes de si nombreux témoins, nous nous empressions de marcher avec courage, vers la fin que nous devons atteindre, et que nous puissions acquérir avec eux la gloire immortelle et la couronne du ciel. Par Jésus-Christ Notre Seigneur, par le sang duquel nous sommes admis sur le chemin du royaume éternel, par lequel les Anges adorent en tremblant votre divine majesté et tous les chœurs des esprits célestes l’acclament ensemble avec la plus grande allégresse. Nous vous supplions de nous faire admettre à la chanter avec eux, et de dire aussi, en avouant humblement notre foi : Saint. Saint. Saint.
Communion. Il est bon pour les ingrats et les méchants. Vous aussi, soyez miséricordieux, comme votre père au ciel est lui-même miséricordieux.
Postcommunion. Dieu tout admirable dans vos saints, qui nous avez montré saint Yves comme un modèle de piété, faites que, comme il était plein de ferveur pour recevoir le sacrement de votre amour, nous qui sommes rassasiés du même pain céleste, nous sentions nos cœurs remplis de la même ferveur et du plus grand amour pour vous, et que notre vie demeure en vous et repose en vous, qui vivez et règnez pendant les siècles des siècles. SAINT YVES, PRIEZ POUR NOUS.
(France).
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