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SAINT-SULIAC

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La commune de Saint-Suliac (bzh.gif (80 octets) Sant-Suliav) fait partie du canton de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine. Saint-Suliac dépend de l'arrondissement de Saint-Malo, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne).

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ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-SULIAC

Saint-Suliac vient de Suliac ou de Suliau, nom d'un ermite gallois du VIème siècle.

Au VIème siècle, un moine ermite nommé Suliac ou Suliau, venu du pays de Galles et disciple de saint Samson, s'établit sur un promontoire appelé le "Mont-Garrot" ou "Gareau" (siège d'un ancien établissement gallo-romain), dominant la Rance (au sud du bourg actuel). Il est à l'origine de la fondation d'un prieuré et d'une église construite au XIIème siècle à l'emplacement du bourg actuel de Suliac. Saint-Suliac englobait autrefois le territoire de La Ville-ès-Nonais.

Voici ce que dit le Pouillé de Rennes : « C'est au VIème siècle que saint Suliac passa de Grande-Bretagne en Armorique et vint se fixer à l'embouchure de la Rance, où se trouve maintenant le bourg qui porte son nom. Il y fonda un monastère, où il eut une quinzaine de moines sous sa direction, et il y mourut le 8 novembre, mais on ne sait pas en quelle année. On montre encore l'emplacement de son tombeau au bas de l'église paroissiale de Saint-Suliac ; on ignore toutefois si son monastère subsista longtemps après lui » (nota : Dom Lobineau, Vies des Saints de Bretagne, 111 — Quelques-uns pensent que le monastère de saint Suliac se trouvait sur le mont Garrot ; mais la présence de son tombeau dans l'église paroissiale est une preuve certaine de l'existence de son couvent dans le bourg même. Les constructions monastiques du mont Garrot devaient appartenir au prieuré de Saint-Suliac, membre de Saint-Florent, et complètement distinct de l'antique monastère du VIème siècle (V. tome II, 503).

Ville de Saint-Suliac (Bretagne)

En 1136, la paroisse de Saint-Suliac, qui dépendait jusqu'alors de l'évêché d'Aleth (Saint-Malo), passe sous la dépendance de l'abbaye de Saint-Florent-de-Saumur en Anjou qui fonde alors, au cours du XIIème siècle, le monastère de Saint-Laurent sur le Mont-Garrot. L'église en grande partie détruite au cours des conflits entre normands et bretons, est reconstruite à la fin du XIIIème siècle et au début du XIVème siècle. Le prieuré, uni à la mense abbatiale avant le XVIème siècle, est uni vers le XVIIème siècle à la rectorerie de Saint-Suliac, et le recteur porte depuis ce temps le nom de Prieur.

Le Pouillé de Rennes stipule que les deux monastères construits successivement en Saint-Suliac, l'un au bourg par saint Suliac lui-même au VIème siècle, l'autre sur le mont Garrot, au XIIème, par les Bénédictins de Saint-Florent de Saumur, prouvent l'antiquité de cette paroisse. Outre les moines de Saint-Florent, ceux du Tronchet et les religieuses de Saint-Sulpice-des-Bois avaient aussi des droits en Saint-Suliac au moyen-âge. L'abbaye du Tronchet reçut en effet, en 1246, d'un chevalier nommé Thomas de Rochefort, une dîme en Saint-Suliac (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux), et l'abbaye de Saint-Sulpice fonda en cette paroisse le prieuré de la Ville-ès-Nonnains (ou Ville-ès-Nonais). L'abbé Manet assure que le Chapitre de Saint-Malo possédait avant sa sécularisation, en 1319, la cure de Saint-Suliac. Cela semble vrai, car au XVIIIème siècle les chanoines de Saint-Malo partageaient encore avec leur évêque et le recteur de Saint-Suliac la presque totalité des dîmes de cette paroisse. L'abbé Manet ajoute que de temps immémorial les habitants de Saint-Suliac se rendaient en bateau ou par terre en procession à la cathédrale de Saint-Malo l'un des jours des Rogations, et que cette procession était un hommage rendu au Chapitre en souvenir de son ancienne prépondérance à Saint-Suliac (Registre paroissial). Quoi qu'il en fût, il est du moins certain que le prieuré de Saint-Suliac était dans les derniers siècles uni à la cure de ce nom, ce qui donnait vers 1760 au prieur-recteur un revenu d'environ 1.300 livres (Pouillé ms. de Saint-Malo : 1739-1767). Saint-Suliac a perdu de son importance de nos jours par suite de l'érection en paroisse de la Ville-ès-Nonais, quartier distrait de son territoire (Pouillé de Rennes).

On rencontre les appellations suivantes : Ecclesia Sancti Suliani (en 1136), parochia Sancti Sulini (en 1246).

Ville de Saint-Suliac (Bretagne)

Note 1 : La commanderie de Carentoir se divisait en huit membres dont l'un des membres était Saint-Jean du Port-Stablehon, s'étendant dans les paroisses de Saint-Suliac, Saint-Judoce et autres, dans l'évêché de Saint-Malo : "Plus dépend dudit Hospital du Quessouai , un autre membre appelé Saint-Jan du Port-Establehon , à environ trois lieues de Dinan, et, à environ dix dudit Quessouai, en la parouesse de Saint-Jullien , (sic) (Saint-Suliac), évesché de Saint-Mallo , où il y a une chapelle couverte d'ardoise fondée de Saint Jean-Baptiste, notre patron, en laquelle y a la garniture d'un autel pour y faire le service divin qui y est entretenu, comme encore les réparations des oblations qui y tombent journellement, et sur le pignon de ladite chapelle y a une cloche de moyenne grosseur. Es environs de laquelle chapelle y a plusieurs tenues d'héritaiges sur lesquelles sont deues plusieurs rentes tant par argent, bled que poullailles. Et est ledit lieu érigé en pareils droits que ledit lieu de l'hospital (de Quessoy) y ayant officiers créez pour exercer la juridiction, sçavoir pour alloué M. Jan Lucas sieur de la Marre , pour procureur d'office M. Yves Lucas, et pour greffier ..... tous demeurants à Dinan. Et n'y a ny maison ny domaine fors l'emplacement d'un colombier. Item ès paroisses de Illion, Planguenoual , Hennon , Saint-Aaron, Chesse (La Chèze?), Plaine-Haulte, Plaintel, le tout entre ledit Dinan et Quessouay, sont deues sur nombre de villages quelques rentes avec droit de lodz et ventes". On retrouve encore aujourd'hui, dans les paroisses de Planguenoual , de Saint-Aaron et de Plaine-Haute des villages nommés l'Hôpital. "Comme aussi ès paroisses de Pleslin, Plouair, Tadin , Pleneuf, Cosne, Pleudihen, Evran, esquels lieux n'y a ny maison ny domaine qui soit du temporel de ladite commandrye, les hommes qui sont estagers dudit commandeur (dépendent) de la juridiction de Saint-Jean-d'Establehon". Il y a encore en Pléneuf un village nommée le Temple, et en Pleudihen un autre village appelé l'Hôpital. Enfin deux maisons situées à Dinan " près l'Hostel-Dieu", dépendaient aussi de cette même juridiction (Etat de la commanderie vers 1644 - l'abbé Guillotin de Corson).

Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Suliac : Gilles Degaud (il résigna en faveur du suivant). Jean Le Blay (il fut pourvu le 14 juin 1560 ; décédé vers 1570). Jean Crespel (pourvu en cour de Rome en 1570, il résigna au suivant). Robert de Rondier (il prit possession le 29 juin 1578 ; décédé vers 1585). Frère Olivier Gillet (religieux de l'ordre de Saint-Augustin, il prit possession le 14 septembre 1585 du prieuré-cure et résigna l'année suivante). Urbain Pillet (pourvu le 31 décembre 1586, il résigna en 1589). Alain Le Saulnier (il fut pourvu le 22 janvier 1589 de la cure et du prieuré ; décédé vers 1592). François Hélias (il fut pourvu de la cure le 21 février 1592, et du prieuré le 28 mars 1593 ; il résigna les deux bénéfices en 1596 et devint chanoine et grand-chantre de Saint-Malo). Guillaume Gaultier (il fut pourvu, comme tous ses successeurs, de la cure et du prieuré unis, et en prit possession le 22 décembre 1596). Nicolas Bourgoing (pourvu sur la résignation du précédent, il prit possession le 13 septembre 1606 et résigna en 1613). Michel Picot (chanoine de Saint-Malo, il prit possession le 13 mars 1613). Jean Taillefer (bachelier en Sorbonne, seigneur de Bellisle et du Vaudoré, il prit possession le 17 janvier 1627 ; il se démit en 1635 et devint chanoine de Saint-Malo et archidiacre de Dinan ; décédé le 25 octobre 1646, après avoir choisi sa sépulture en l'église de l'Hôtel-Dieu de Dinan). Paul Le Duc (précédemment chanoine et archidiacre de Dinan, il fut pourvu en 1635 ; décédé le 6 mai 1652 et inhumé le 7 dans son église). Jean Frotet (sieur du Vieux-Chastel, pourvu le 26 janvier 1653, il résigna en faveur du suivant ; décédé à Saint-Malo le 5 octobre 1661). Jean Jocet (sieur de la Barbottais, pourvu le 28 septembre 1661, il fut aussi chanoine de Saint-Malo et archidiacre de Porhoët, et plus tard doyen du Chapitre ; décédé en 1696). Charles Frotet (sieur de la Touche, pourvu le 16 octobre 1662, il devint chanoine de Dol et de Saint-Malo et archidiacre de Porhoët ; décédé âgé de trente-cinq ans, le 12 avril 1673, et inhumé le 14 en son église). Guillaume Le Gobien (sieur de la Tréhainaye, docteur en Sorbonne et protonotaire apostolique, etc., recteur de Saint-Jouan-des-Guérets, il fut pourvu en 1673 ; il résigna en 1702 en faveur de Charles Le Gobien, qui ne put obtenir de visa ; décédé le 13 juillet 1702 et inhumé le 14 en son église). Olivier Yver (pourvu le 20 mars 1703, il se démit en 1706. G. Garnier gouverna ensuite la paroisse pendant six ans en qualité de curé d'office). André Collinet de Goizelin (pourvu le 15 juillet 1712, il résigna). Samson Le Marié (il fut pourvu le 8 novembre 1715 ; décédé le 29 août 1718 et inhumé le 31 dans le chœur). Alain-Joseph des Congnets ou des Cognets (bachelier en théologie, il fut pourvu le 31 août 1718 ; décédé en 1732). Guillaume Tual (pourvu le 20 novembre 1732, il résigna en faveur du suivant le 3 novembre 1763 ; décédé en 1772). Louis-François-Thomas Fromy (il fut pourvu le 7 février 1764 ; décédé le 24 mars 1772). Hugues-Joseph Mainguy (il fut pourvu, après concours, le 28 juillet 1772 ; décédé le 18 juin 1788). Laurent-Jean-Baptiste Damar de l'Etang (pourvu le 3 juillet 1788, il gouverna jusqu'à la Révolution ; il devint en 1803 curé de Saint-Servan). Thomas Aulnette (1803, décédé en 1829). Etienne Maucron (1829, décédé en 1844). Louis-Pierre Lemarchand (1844-1846). Pierre Le Herpeux (1846, décédé en 1873). Alphonse Saint-Pair (à partir de 1873), ....

Note 3 : On cultivait la vigne à Saint-Suliac au XVème siècle.

Ville de Saint-Suliac (Bretagne)

Voir   Ville de Saint-Suliac (Bretagne) " Le cahier de doléances de Saint-Suliac en 1789 ".

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PATRIMOINE de SAINT-SULIAC

l'église Saint-Suliac (XIIIème siècle), dont la restauration est l'oeuvre de l'architecte Louis Frangeul. Elle comprend une nef à chevet droit avec deux collatéraux et un transept. Le seuil de la porte est formé d'une dalle tumulaire en granit, chargée de deux écussons, et porte une inscription datée de 1711. En 1597, cette église est transformée en forteresse par une troupe de Ligueurs, sous les ordres de Saint-Laurent, mais elle est enlevée le 30 août 1597 par René de Grézille seigneur de la Tremblaye. L'église était, dit-on, originairement flanquée de deux tourelles : l'une a été détruite, croit-on, en 1597 au cours de l'attaque des Royaux. L'église est restaurée au XVIIème siècle (entre autre la façade ouest) et en 1902. Le bas de la nef semble la partie la plus ancienne de l'église : on y voit du côté nord les fonts, et de l'autre un autel élevé sur un tombeau qui passe pour être celui de saint Suliac : l'autel contient deux petits reliquaires dans lesquels sont conservés des os et une bague attribués à saint Suliac. Le retable de Marie date de 1905. Le Porche date du XIIIème siècle. On y trouve un ex-voto du XVIIIème siècle. Le clocher conserve une cloche de 1776. Le choeur renfermait jadis un enfeu des seigneurs de Châteauneuf. La maîtresse-vitre portait les écussons des familles de Rieux et de Bérighen, successivement seigneurs de Châteauneuf de 1374 à 1681, et de 1681 à 1740. Le croisillon sud est doublé d'une chapelle. Les seigneurs de la Bellière en Pleudihen (Côtes-d'Armor) avait jadis un enfeu dans l'église. Aux entrées Est et Sud du cimetière, se dressent deux portails ou arcs de triomphe (XIIIème siècle) appareillés et sommés d'un fronton aigu. Une dalle funéraire date du VIIème siècle : il s'agit, semble-t-il, de la dalle funéraire de saint Suliac découverte en 1903, lors de travaux ;

Eglise de Saint-Suliac (Bretagne) Eglise de Saint-Suliac (Bretagne)

Nota : « Il n'existe pas aux environs de Saint-Malo de monument religieux plus curieux et plus intéressant que l'église de Saint-Suliac ; elle porte le cachet du XIIIème siècle, et dans plusieurs de ses parties elle a conservé le caractère de simplicité gracieuse et l'élégance des formes architectoniques de cette époque. A l'entrée du cimetière, qui environne l'église, s'élève un portail construit en granit de bel appareil ; il se compose d'une large baie en ogive ouverte dans un fronton aigu, et qu'accompagnent à droite et à gauche deux autres portes latérales pour le passage ordinaire » (Bretagne contemporaine, Ille-et-Vilaine, 53). Le plan de l'église n'est pas complètement régulier : ce sont trois nefs terminées par des chevets droits, accostées au Nord d'une tour dont la base forme transept et au Sud d'une double chapelle. La façade occidentale a été relevée au XVIIème siècle. Au Nord de la nef, « un porche, d'un dessin pur et d'une ornementation pleine d'harmonie dans sa sévérité, abrite la porte latérale, qui sert de principale entrée. Deux colonnes élancées y reçoivent sur leurs chapiteaux les tores et les moulures dessinant une grande arcade en ogive inscrite dans le gable extérieur, tandis qu'au fond du portique s'ouvre une porte géminée dont l'arc supérieur se découpe en trilobe, et divisée par un pilastre auquel s'adosse une colonne portant la statue de saint Suliac (nota : Saint Suliac est représenté vêtu en abbé et enfonçant le bout de sa crosse dans la gueule d'un monstre qu'il tient sous ses pieds ; c'est le dragon que, selon la légende, Suliac précipita du mont Garrot dans la Rance. Des deux côtés du saint étaient jadis deux statuettes dont il ne reste plus de vestiges). Sur les parois latérales, ornées d'une série de colonnes et d'arcatures du meilleur goût, existaient autrefois six grandes statues de saints dont il ne reste plus que quatre ; elles portent les traces des mutilations que leur firent subir les iconoclastes révolutionnaires ». A l'intérieur, les nefs sont séparées par des « arcades en ogive soutenues par des faisceaux de colonnes extrêmement sveltes et admirablement profilées. Les chapiteaux, composés de légers feuillages, de roses et d'étoiles, sont reliés entre eux par une couronne formée de moulures circulaires et de feuilles découpées dans le granit avec une habileté et une finesse d'exécution des plus remarquables. Les bases sont aussi décorées d'une multitude de tores, de filets et de scoties d'une pureté exquise. La double arcade qui partage en deux le côté Sud du transept surpasse tout le reste en légèreté et en grâce » (Bretagne contemporaine, Ille-et-Vilaine, 53). La tour carrée et d'assez grande dimension à sa base forme, avons-nous dit, le transept du Nord et sert de chapelle latérale. « Des fenêtres à lancettes géminées et ornées de nervures en trèfles, des arcatures et des bordures ou frises en quatre-feuilles décorent les quatre faces ; deux tourelles servaient d'escaliers, mais l'une d'elles est détruite. Il est à croire que l'assaut qu'a soutenu cette tour du temps de la Ligue (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, III, 1754 - Ogée, Dictionnaire de Bretagne, II, 875) a contribué à l'état de délabrement où elle est. La plate-forme est environnée d'un parapet qui permet de circuler autour d'une base de pyramide en pierre qui semble n'avoir jamais été terminée » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 331). Les fenêtres de toute l'église sont généralement bien dessinées et d'une ornementation curieuse. Celle du transept ou chapelle du Sud, au lieu de prendre la forme ogivale, se termine par un arc surbaissé. Cette modification tient à l'ornementation de l'intérieur, qui consiste en une belle rose supportée par des meneaux droits et courts, réunis par des arcs trilobés. « Au bas de l'église, probablement beaucoup plus ancien que le haut, on voit un autel dédié à saint Suliac et élevé sur un tombeau qu'on croit être celui du saint abbé lui-même. Aucune inscription ne vient à l'appui de cette croyance, mais une tradition très-ancienne, et qui semble conforme à l'histoire, est un fondement assez raisonnable » (M. l'abbé Brune, Archéologie religieuse, 331). Ce tombeau, d'après l'abbé Manet, était à l'origine « entouré d'une grille de fer à laquelle était adossé un tableau sculpté en bois qui représentait saint Suliac maudissant les ânes de Rigourdaine pour les punir d'avoir osé venir de l'autre côté de la Rance marauder dans son jardin » [nota : Au VIème siècle, la Rance n'était à Saint-Suliac qu'un ruisseau à mer basse, dit M. Chèvremont (Les mouvements du sol, 415). On montre encore sur le versant du Garrot « les jardins de saint Suliac », et l'on y retrouve les traces d'un vieil établissement gallo-romain]. Mais ce bas-relief ne subsiste plus. Le marquis de Châteauneuf se disait en 1687 seigneur supérieur, fondateur et prééminencier de Saint-Suliac. On voyait, en effet, au siècle dernier dans la principale vitre de cette église les écussons des sires de Rieux : d'azur à dix besants d'or, 4, 3, 2, 1, et ceux des de Béringhen : d'or à trois pals de gueules, au chef d'azur chargé de deux quintes-feuilles d'argent, successivement seigneurs de Châteauneuf ; les mêmes armoiries s'y trouvaient sculptées en pierre. Le marquis de Châteauneuf avait aussi vers 1760 « un tombeau de pierre dans le sanctuaire joignant le grand autel, du côté de l'évangile », et un banc seigneurial dans ce même choeur [Terrier ms. de Châteauneuf. — Le même seigneur avait à Saint-Suliac « le droit de tirecoq », consistant à obliger certain jour de fête « tous les jeunes garçons de la paroisse de Saint-Suliac à se trouver à cheval vis-à-vis la maison du Tirecoq, relevant du bailliage de Vaucouleurs, pour tirer le coq ; et ledit seigneur donne à celui qui emporte la tête du coq une barrique de cidre, et les trésoriers de la paroisse lui doivent deux moches de beurre de trois livres chacune, et l'on fait évocation des anciens de la paroisse pour l'apurement dudit droit » (Ibidem)]. Le seigneur de la Bellière, à cause de son fief de la Grande-Verge, et ceux du Vaudoré et du Bignon, prétendaient aussi au XVIIème siècle avoir des enfeus et des prééminences dans l'église de Saint-Suliac (Pouillé de Rennes). Trois confréries existaient jadis en ce sanctuaire : celles du Rosaire, du Saint-Sacrement et de Saint-Suliac ; il s'y trouvait, enfin, un certain nombre de fondations, et la fabrique avait de rente 20 livres d'argent et 65 boisseaux de froment » (Pouillé de Saint-Malo : 1739-1767).

Eglise de Saint-Suliac (Bretagne)

 

Eglise de Saint-Suliac (Bretagne)

l'ancien prieuré Saint-Laurent de Saint-Luliac, aujourd'hui disparu, et jadis membre de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. Vers la fin du XIème siècle, sous le gouvernement de Guillaume, abbé de Saint-Florent de 1070 à 1118, le seigneur de Combourg Jean de Dol, et saint Gilduin, frères de cet abbé, donnèrent aux moines de Saint-Florent la moitié de la séche­rie de la Rance, en Saint-Suliac, « medietatem census sepiarum in fluvio Rentia ad Sanctum Ciliacum » à l'exception de la redîme ou dîme de la dîme appartenant aux religieux de Saint-Martin, « excepta redecima quœ est monachorum Sancti Martini » (nota : en 1095, en effet, un seigneur nommé Budoc se trouvant malade à Saint-Suliac, « apud Sanctum Seliat », et ayant revêtu l'habit religieux, donna, du consentement de Brite sa femme, d'Auger son fils légitime et de Durodente son bâtard, aux moines de Marmoutiers le sixième de la dîime de Saint-Suliac, « sextam partem decimœ Sancti Selcaldi » et quelques autres biens, que ces religieux ne paraissent pas avoir conservés longtemps. - Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 487). Peu de temps après, Olivier de Dinan, cousin de ces seigneurs, concéda l'autre moitié de cette sécherie aux moines de Saint-Florent, avec l'assentiment de Cana sa femme et de Geoffroy son fils (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 433). Le 21 mai 1136, Donoald, évêque d'Aleth, donna aux religieux de Saint-Florent et à Mathieu, leur abbé, l'église de Saint-Suliac, « ecclesiam Sancti Suliani » ; il fit ce don du consentement de tout son clergé, de Guerric, son archidiacre, et d'Olivier de Dinan, seigneur de la paroisse. Le prélat investit lui-même très-solennellement ce jour-là l'abbé de Saint-Florent de l'église en question, en présence des paroissiens réunis et d'une foule de personnages distingués, parmi lesquels figuraient Guerric, archidiacre ; Gradalan, chapelain de l'évêque ; Richard, neveu de ce prélat ; Olivier de Dinan, Morvan de Miniac, Jean de Saint-Suliac et plusieurs moines de Saint-Florent (Anciens évêchés de Bretagne, V, 120). Quelques jours plus tard, Hugues, archevêque de Tours, confirma cette donation. En 1145, saint Jean-de-la-Grille, évêque de Saint-Malo, donna à Mathieu, abbé de Saint-Florent, des lettres semblables de confirmation ; il reconnut en même temps à cet abbé et à ses successeurs le droit de présenter le chapelain ou recteur chargé d'administrer la paroisse de Saint-Suliac. Enfin, les papes Innocent II en 1142, et Urbain III en 1186, confirmèrent à leur tour l'abbaye de Saint-Florent dans la possession de l'église de Saint-Suliac et de ses dépendances, « ecclesiam Sancti Sulini cum pertinenciis suis » (Anciens évêchés de Bretagne, VI, 121, 123 - Archives départementales de Maine-et-Loire). Les droits des moines de Saint-Florent furent donc parfaitement établis à Saint-Suliac ; aussi en 1464 l'abbé de ce monastère obtint-il facilement une sentence en sa faveur contre les paroissiens de Saint-Suliac, qui refusaient de lui payer certaine dîme, c'est-à-dire « la douziesme partie des saiches prises et peschées par eux en la rivière de Rance » (D. Huynes, Histoire ms. de Saint-Florent). D'après ce qui précède, le prieuré de Saint-Suliac dut être fondé au XIIème siècle. L'Ancien Pouillé de Saint-Florent nous apprend que cette abbaye avait originairement coutume d'y entretenir deux moines, mais il ajoute que ce prieuré fut uni à la mense abbatiale, par permission du Pape, antérieurement au XVIème siècle (« In episcopatu Macloviensi, apud Sanctum Salvium solebamus habere duos monachos, sed nunc est unitum ad mensam abbatialem per privilegium domini nostri Papœ »). Plus tard, il paraît que ce bénéfice fut désuni de la mense et uni cette fois à la rectorerie de Saint-Suliac ; c'est ce que prouve la note suivante du Pouillé de Saint-Malo, au temps de Mgr de la Bastie (1739-1767) : « Prieuré de Saint-Suliac, dit de Saint-Laurent, réuni à la cure depuis plus de cent ans. Le recteur assure qu'il vaut peu de chose ; les paroissiens soutiennent qu'il est chargé de trois messes et la cure de trois autres ; ils se fondent sur deux anciennes ordonnances de visite. Ces messes ne s'acquittent plus depuis longtemps ». C'est à cause de cette union du prieuré à la cure que le recteur de Saint-Suliac est encore de nos jours appelé prieur par ses paroissiens. On ne sait plus où se trouvait ce petit monastère de Saint-Laurent ; l'abbé Manet pensait qu'une vieille chapelle construite sur le mont Garrot était le dernier vestige de cet antique prieuré. Aujourd'hui, il ne reste plus rien de cet édifice, mais au pied d'un calvaire élevé sur son emplacement l'on jouit d'un admirable panorama sur tout le cours de la Rance et même sur toute la côte voisine, depuis Saint-Malo jusqu'au Mont Saint-Michel (abbé Guillotin de Corson).

l'ancien prieuré Notre-Dame de la Ville-ès-Nonnains (aujourd'hui Ville-ès-Nonais), jadis membre de l'abbaye de Saint-Sulpice-des-Bois. En 1161, le pape Alexandre III confirma l'abbaye de Saint-Sulpice dans la possession de Sainte-Marie de Stablon, située dans le diocèse de Saint-Malo, « in episcopatu Macloviensi ecclesiam Sancte Marie de Stablon » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 1). Il est hors de doute qu'il s'agit ici de l'église de la Ville-ès-Nonnains (aujourd'hui Ville-ès-Nonais, commune indépendante), en Saint-Suliac, car cette partie de la paroisse portait à cette époque le nom de Stablon ou Establon ; en 1160, on y voyait l'hôpital de Stablon, « eleemosyna de Stablon », appelé plus tard Saint-Jean d'Establon (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 638 - Etat de la commanderie de Quessoy en 1644), et devenu maintenant le village de Port-Saint-Jean, sur le bord de la Rance. On ignore quels furent les fondateurs de ce prieuré, qui relevait aux derniers siècles du roi. Il paraît qu'à l'origine il s'y trouva des religieux et des religieuses, comme à Saint Sulpice, aux Quatre-Hostelleries et à Thélouet, car nous avons un acte de partage fait en 1294 par Etienne, dit Salligot, prieur de la Ville-ès-Nonnains, « Stephanus dictus Salligot, prior prioratus de Villa Monialium de parrochia Sancti Sulini » et l'année suivante nous trouvons dans une autre charte que « le prior de la Ville-ès-Nonneins y apposa son scel » (Anciens évêchés de Bretagne, III, 185 et 187). Si les frères Condonats disparurent d'assez bonne heure de ce lieu, il y eut du moins des religieuses et des prieures à la Ville-ès-Nonnains pendant fort longtemps. Mais aux derniers siècles les Bénédictines de Saint-Sulpice n'habitaient plus elles-mêmes leur monastère des bords de la Rance. Les déclarations de ce bénéfice nous apprennent qu'il y avait une distinction à faire dans les héritages possédés à la Ville-ès-Nonnains par les religieuses : l'abbesse de Saint-Sulpice en avait une partie et la prieure de la Ville-ès-Nonnains avait l'autre. L'abbesse, en effet, possédait une maison avec cour et jardin située au village de la Ville-ès-Nonnains ; — un bailliage, s'étendant sur ce village et aux environs, nommé le Fief de l'Abbesse ; — divers domaines, tels que les Métairies, contenant 20 journaux de terre ; le Clos-Morvan, ayant la même étendue, le Clos-Chapron et le Journel, tous en Saint-Suliac, et, enfin, le petit domaine du Poirier (4 journaux), en Plouasne ; — le dîmereau de Gastines, en Saint-Père-Marc-en-Poulet, se levant à la douzième gerbe, et dont l'abbesse avait les deux tiers et les chanoines de Saint-Malo l'autre tiers ; — et un dîmereau en Miniac-Morvan, se levant à la vingtième gerbe, dont deux tiers appartenaient à l'abbesse et l'autre tiers au recteur de Miniac. De son côté, la prieure de la Ville-ès-Nonnains jouissait de la chapelle priorale de ce nom ; — des maison, jardin et pourpris joignant à cette chapelle ; — du clos appelé Domaine-à-la-Prieure et d'un pré ; — d'un moulin à vent ; — d'un bailliage nommé le Fief de la Prieure, s'étendant à la Ville-ès-Nonnains et aux alentours, avec une juridiction seigneuriale de moyenne justice ; — d'un dîmereau, se levant à la douzième gerbe, sur les terres de la Ville-ès-Nonnains, et appelé dîmereau du Prieuré, dont les deux tiers appartenaient à la prieure et l'autre tiers au recteur de Saint-Suliac ; — enfin, d'un droit de moutonnage, c'est-à-dire du droit pour la prieure « de faire paistre ses brebis dans les pastures de la Ville-ès-Nonnains » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 27 H, 127). Nous sommes portés à croire que ces deux domaines distincts de l'abbesse et de la prieure à la Ville-ès-Nonnains correspondaient peut-être aux deux monastères primitifs d'hommes et de femmes en ce lieu. Toujours est-il que l'abbesse avait de beaucoup le plus beau lot, car la prieure n'affermait son prieuré que 92 livres en 1640, tandis que l'abbesse affermait, un peu plus tard il est vrai, vers 1729, son domaine et celui du prieuré 800 livres. Une lettre de Jean Ier, duc de Bretagne, datée de 1253, nous apprend aussi qu'à cette époque les religieuses louaient leur terre de la Ville-ès-Nonnains, « Villa Monialium » 110 sols de ferme annuelle (Cartulaire de l'abbaye Saint-Sulpice). Lorsque le prieuré de Saint-Grégoire eut été réuni à celui de la Ville-ès-Nonnains, comme nous avons dit qu'il le fut après 1729, le tout fut affermé, en 1758, à Jean Gallais, 1.090 livres de rente. La chapelle priorale de la Ville-ès-Nonnains n'existe plus ; on dit qu'elle était fort petite (11 mètres de longueur sur 6 de largeur) et qu'elle était ajourée au Nord de meurtrières, ce qui indiquait une grande antiquité (Registre paroissial de la Ville-ès-Nonais). En 1646, Jean de Taillefer, archidiacre de Dinan, recteur de Saint-Suliac, seigneur de Bellisle et du Vaudoré, fonda une chapellenie en l'honneur de sainte Anne dans ce vieux sanctuaire des Bénédictines. A côté se trouvaient le champ et la maison du Prieuré, où l'on voyait encore, nous a-t-on dit, au commencement du XIXème siècle, des vestiges d'anciennes cellules monastiques. Ce qui reste aujourd'hui de ce manoir prioral n'offre aucun intérêt. En 1847, la Ville-ès-Nonnains (aujourd'hui Ville-ès-Nonais), jusqu'alors frairie de Saint-Suliac, a été érigée en paroisse, la vieille chapelle a été rasée et une nouvelle église s'élève maintenant dans le champ même du Prieuré. Liste des prieures : — Soeur Guillemette Génevel rendit aveu au duc de Bretagne le mercredi après la Saint-Martin d'hiver 1397. — Soeur Gervaise de La Chapelle acheta, le 1er février 1411, la rente d'une mine de froment en la paroisse de Saint-Suliac. — Soeur Guyonne Rabault, prieure dès 1560, décédée vers 1580. — Soeur Michelle de La Haye, religieuse de Saint-Sulpice, fut nommée par l'abbesse le 19 avril 1580 ; elle résigna l'année sui­vante. — Soeur Françoise de Froulay fut nommée par l'abbesse de Saint-Sulpice le 8 novembre 1581 ; elle résigna vers 1599. — Soeur Jeanne Bouan, pourvue le 6 mai 1599, prit possession le 6 juin suivant et résigna en 1614 en faveur de la suivante. — Soeur Marguerite Le Marchand, religieuse de Saint-Sulpice, prit possession du prieuré le 15 février 1615. Elle en afferma les revenus en 1638 à Jean de Taillefer, sieur des Préaux et du Vaudoré, pour la somme de 86 livres, plus 36 livres pour son moulin, plus, enfin, l'acquit des décimes et droits épiscopaux. Elle rendit aveu au roi le 21 août 1640. — Soeur Marie de Bégaignon, prieure dès 1668, ne prêta serment de fidélité au roi en sa Chambre des Comptes de Bretagne que le 10 février 1683 ; décédée en 1707. — Soeur Jeanne-Thérèse Freslon de Saint-Aubin, pourvue le 1er janvier 1708, prit possession le 1er juin suivant et se démit du prieuré le 9 mai 1712. — Soeur Pélagie d'Espinay de Vaucouleurs, fille de Gabriel-Servan, marquis d'Espinay, et de Françoise Le Gouz de Trorozec, fut nommée par l'abbesse de Saint-Sulpice le 10 mars 1712 ; elle prit possession le 5 mai et prêta serment de fidélité au roi le 10 décembre suivant. Ce fut la dernière titulaire de la Ville-ès-Nonnains, ce prieuré ayant été réuni en 1729 à la mense abbatiale de Saint-Sulpice (abbé Guillotin de Corson).

l'ancienne chapelle de la Baguais. La chapelle de la Baguais dépendait de ce manoir, signalé en 1513. Robert Chevalier, sieur de la Vestonnière, épousa en ce sanctuaire, en 1624, Marguerite Picqueby. La chapelle est abandonnée dès 1727 (Pouillé de Rennes) ;

l'ancienne chapelle Saint-François du Bignon. Cette chapelle fut bâtie par François Pépin, prieur commendataire de Saint-Jean du Petit-Montrevault, demeurant à Saint-Malo ; il l'éleva près de son manoir du Bignon, en l'honneur de Dieu et de saint François d'Assise, et y fonda, par acte du 18 février 1697, trois messes hebdomadaires, les dimanche, mercredi et vendredi. Il réserva au seigneur du Bignon la présentation du chapelain, qu'il dota de 100 livres de rente. Jean-Baptiste Croslard fut pourvu de ce bénéfice en 1698 et Pierre Pitel en 1788 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 10 G, 5) ;

l'ancienne chapelle Saint-Gilles de Dolet. Le Roman d'Aquin, écrit au XIIème siècle, place un donjon à Dolet, là où s'exerçait encore au XVIIIème siècle la justice patibulaire des sires de Châteauneuf ; les Chevaliers de Malte avaient également un fief à Dolet. Ces faits prouvent la haute antiquité du village de ce nom. Quant à la chapelle elle-même, on y disait au XVIIIème siècle la messe tous les dimanches et fêtes à « l'intention des frères et soeurs de la confrérie de Saint-Gilles, érigée de temps immémorial » en ce sanctuaire. Les pèlerins venaient alors en grand nombre à Dolet le jour Saint-Gilles, et il s'y tient encore une assemblée le premier dimanche de septembre. Mais quoique Dolet fût en Saint-Suliac, cette chapelle dépendait de la cure de Châteauneuf. Julien Rosselin, recteur de Châteauneuf (aujourd'hui Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine), soutint à ce sujet un long procès contre Guillaume Le Gobien, recteur de Saint-Suliac, qui s'était permis de faire enlever par deux prêtres de sa paroisse, nommés Lepaigneul et Léon, les oblations déposées en la chapelle de Dolet le jour Saint-Gilles 1675. Une sentence du présidial de Rennes, datée du 30 mars 1676, et un arrêt du Parlement en date du 2 juin 1677 donnèrent gain de cause au recteur de Châteauneuf, auquel furent restituées lesdites oblations, montant à 60 livres. Aussi voyons-nous plus tard les recteurs de Châteauneuf (aujourd'hui Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine) prendre possession de la chapelle de Dolet en même temps que de leur cure. Dans ce sanctuaire, dépourvu d'architecture quoique antique, était encore au XVIIIème siècle un vitrail portant les armoiries des seigneurs de Châteauneuf : écartelé : aux 1er et 4° d'azur à cinq besants d'or, qui est de Rieux, et aux 2° et 3° vairé d'or et d'azur, qui est de Rochefort (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, fonds de Saint-Malo - Archives paroissiales de Châteauneuf) ;

la croix située à l'Est de l'ancien moulin de la Chaise. Cette croix se trouve édifiée à l'emplacement de l'ancienne chapelle du monastère de Saint-Laurent ;

la maison (XVI-XVIIème siècle), située 1-6, rue de la Cohue ;

l'ancienne maison de Pêcheur (XVIIème siècle), réaménagée au XIXème siècle ;

la malouinière du Bignon-Rangeard. Le Portail date du XVIIIème siècle. Il s'agit certainement de l'entrée d'une chapelle ayant disparu ;

l'orangerie (XVIIIème siècle) ;

5 moulins dont le moulin à eau de Beauchet, de la Tourniole, et les moulins à vent des Masses (XVII-XVIIIème siècle), du Tertre (XVIIème siècle), de la Chaise ;

A signaler aussi :

le menhir situé au Village de Chablé. Ce menhir est encore surnommé la "dent de Gargantua" ;

les restes d'un dolmen nommé la Pierre Couvretière et situé sur le bord de la ruelle du Frouédi ;

le dolmen qui s'élevait autrefois sur le point culminant du Garot ;

le menhir brisé et situé jadis dans le pré du Sillon de la Roche. Ce menhir était encore surnommé le "Gravier de Gargantua ;

l'ancien camp Viking (Xème siècle), situé dans l'anse de Vigneux ;

l'ancien hôpital de Port-Stablon. Les Chevaliers-Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem construisirent vers la fin du XIème siècle ou au commencement du XIIème siècle un petit Hôpital sur les bords de la Rance, dans la paroisse de Saint-Suliac, évêché de Saint-Malo, près d'un petit port appelé Port-Stablon. Evidemment leur but était de venir en aide aux pauvres voyageurs qui avaient besoin de traverser la Rance. Ils bâtirent une chapelle dans le village et la dédièrent à leur patron saint Jean-Baptiste ; par suite, le village prit le nom de Port-Saint-Jean, nom qu'il garde encore, et perdit peu à peu son ancienne dénomination de Port-Stablon. En 1160, Conan IV, duc de Bretagne, confirma les Chevaliers-Hospitaliers dans la possession de leur Hôpital de Stablon, « eleemosina de Stablon » alias de Stablehon (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 638). En 1244, le commandeur Pierre de Villedieu approuva la vente faite à l'abbaye de Saint-Aubin-des-Bois d'un hébergement et d'une vigne situés à l'Hôpital de Port-Stablon, « in hospitali de Portu de Establehon » (Anciens évêchés de Bretagne, III, 103). Les Chevaliers réunirent Saint-Jean de Port-Stablon à leur Hôpital de Quessoy, dont il nous faut dire ici quelques mots. Quessoy, mentionné dans la charte de 1160 « eleemosina de Kessoë » était originairement une commanderie d'Hospitaliers située dans la paroisse de même nom, évêché de Saint-Brieuc. Mais en 1566, Jean de la Valette, grand-maître des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, unit cette commanderie, indépendante jusqu'alors, à celle de Carentoir (Anciens évêchés de Bretagne, VI, 255). La commanderie de Quessoy se composait de quatre membres : les Hôpitaux de Quessoy, de Port-Stablon, de la Croix-Huys (paroisse de Pléboulle) et de Roz-sur-Couesnon. Nous ne parlons ici en détail que de Port-Stablon et de Roz-sur-Couesnon ; cependant nous devons noter aussi quelques autres petites dépendances de Quessoy et de la Croix-Huys : le bailliage de l'Hôpital, en la paroisse de Pleugueneuc, s'étendant autour d'un gros village qui porte encore le nom de l'Hôpital ; — les fief et tenue de la Villaze, en la paroisse de Pleine-Fougères ; — un petit bailliage en la paroisse de Bécherel, au village de la Barre, — et un autre petit bailliage en celle de la Chapelle-Chaussée (Déclaration de la commanderie de Quessoy - Archives nationales, P. 1708). Revenons à Port-Stablon. En 1574, Jean Pelletier, commandeur .de Carentoir et de Quessoy, déclara posséder : « La chapelle de Sainct-Jehan, sise en la paroisse de Sainct-Sulliac, évesché de Sainct-Malo, auprès de laquelle il y a masse et emplacement de fuie et coullombier caduc, avecq debvoir de dixme sur les fiefs, valant environ deux bouexeaux de gros bled ; — le bailliage du Port, en ladite paroisse, auquel est deub, par chacun an, de rente, en juridiction, seigneurie et obéissance : par deniers, 22 sols 9 deniers ; par avoisne, mesure de Chasteauneuff, au terme de Noël, 23 bouexeaux, et par poules, 6 poules » (Archives départementale de la Loire-Inférieure). Le commandeur Gilles du Buisson est beaucoup plus explicite en 1644, et voici comme il s'exprime : « Plus, dépend dudit Hospital de Quessouai un autre membre appelé Saint-Jan du Port-Establehon, à environ trois lieues de Dinan et à environ dix dudit Quessouai, en la paroisse de Saint-Sulliac, évesché de Saint-Malo, où il y a une chapelle couverte d'ardoises, fondée de saint Jean-Baptiste, en laquelle y a la garniture d'un autel pour y faire le service divin qui y est entretenu, comme encore les oblations qui y tombent journellement ; et sur le pignon de ladite chapelle y a une cloche de moyenne grosseur. Ès environs de laquelle chapelle y a plusieurs tenues d'héritages, sur lesquelles sont deues plusieurs rentes tant par argent, blé que poulailles. Et est ledit lieu érigé en pareils droits que l'Hospital de Quessouai, y ayant officiers créés pour exercer la juridiction, savoir pour alloué Jan Lucas, sieur de la Marre, pour procureur d'office Yves Lucas, et pour greffier ...... , tous demeurant à Dinan. Et n'y a ni maison ni domaine (appartenant au commandeur) fors l'emplacement d'un colombier ». L'on voit par là qu'il ne restait plus que la chapelle de l'Hôpital primitif de Port-Stablon ; cependant les ruines du colombier prouvent que jadis les Chevaliers avaient eu en ce lieu une maison, aliénée ou détruite dans la suite des temps. Quant à la juridiction seigneuriale de Port-Stablon, elle s'étendait assez loin et en treize paroisses, savoir : « Ès paroisses de Hillion, Planguenoual, Hénon, Saint-Aaron, Plaine-Haute, Pleslin , Plaintel, Plouer, Taden, Pléneuf, Caulnes, Pleudihen et Evran ; èsquels lieux n'y a ni maison ni domaine qui soit du temporel de ladite commanderie (de Quessoy) ; mais sont dues sur nombre de villages quelques rentes, avec droit de lods et ventes ; et les hommes qui y sont estaigers dudit commandeur dépendent de sa juridiction de Saint-Jean d'Establehon ». On retrouve encore aujourd'hui dans les paroisses de Planguenoual, de Saint-Aaron, de Plaine-Haute et de Pleudihen des villages qui portent le nom d'Hôpital, en souvenir de leur dépendance ancienne des Chevaliers-Hospitaliers de Quessoy. Enfin, ces derniers avaient également des droits sur deux maisons situées à Dinan, « près l'Hostel-Dieu », et dépendant aussi de la juridiction de Port-Stablon (Archives de la fabrique du Temple de Carentoir). Au XVIIème siècle, les commandeurs de Carentoir et de Quessoy négligèrent de maintenir leurs droits sur la chapelle du Port-Saint-Jean ou les cédèrent aux habitants. Toujours est-il qu'en 1663 Alain Chouamel, sieur des Alleux, y fonda par testament une chapellenie en l'honneur de saint Jean, dont la présentation fut réservée à sa famille. En 1710, Gabriel Perrinet en était chapelain ; en 1741, Gabriel Chouamin, également chapelain, étant mort, Jean-Baptiste de Taillefer, sieur de Belisle, descendant et héritier d'Alain Chouamel, présenta pour le remplacer François Jamet, qui fut pourvu le 11 décembre 1741. Le sieur de Belisle déclara toutefois que son chapelain ne dirait la messe au Port-Saint-Jean qu'en attendant la construction d'une chapelle au manoir de Vaubœuf, demeure de ce seigneur. Cependant, ce chapelain mourut avant de quitter Port-Stablon, et le 19 mars 1766 Jacques Jamet lui succéda. Nous apprenons par ses lettres de collation qu'il était tenu de dire la messe tous les dimanches et fêtes « en la chapelle de Saint-Jean du Port-Stablon », et d'y faire le catéchisme à la suite du saint sacrifice. Cette chapelle n'existe plus maintenant, et le village du Port-Saint-Jean, qui lui doit son nom, se trouve aujourd'hui dans la paroisse de la Ville-ès-Nonains (aujourd'hui Ville-ès-Nonais), n'offrant de remarquable que sa jolie position sur les rives de la Rance (abbé Guillotin de Corson) ;

le bourg conserve plusieurs anciennes maisons : la Cohue, la Grande Fontaine, le Carouge, la Grande Ruchée (1601) et la Porte Barré ;

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ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-SULIAC

La seigneurie du Vaudoré, en Saint-Suliac, appartenait en 1466 à Bertrand Gouyon, seigneur de Launay ; en 1513 à Guyon Gouyon ; en 1540 à Amaury Gouyon, seigneur de la Moussaye ; en 1583 à Charles Gouyon, baron de la Moussaye ; en 1603 à Amaury Gouyon, baron de la Moussaye ; en 1643, à Amaury Gouyon, marquis de la Moussaye, qui la vendit alors à Pierre Miniac, seigneur de la Moinerie ; en 1690 à Guillaume de Marbœuf et Angélique Pépin, seigneur et dame de Laillé. — Le manoir du Vaudoré, distrait de la seigneurie de ce nom, appartint aux siècles derniers successivement aux familles de Taillefer, Trochon, Ricordel et de la Motte.

La seigneurie de la Tourniolle, en Saint-Suliac, appartenait en 1450 à Honorée de Montbourcher, femme de Gilles Madeuc ; en 1452 à Charles Madeuc ; en 1480 à Gilles Madeuc ; en 1554 à Pierre Marc'hec, seigneur de Montbarot ; en 1588 à René Marc'hec, seigneur de Montbarot, qui la vendit cette année-là à Charles Gouyon, baron de la Moussaye ; puis comme le Vaudoré. — Le manoir de la Tourniolle, en Pleudihen, avait été distrait de cette seigneurie.

La seigneurie de Vaucouleurs, également en Saint-Suliac, appartenait en 1513 à Guillaume de Guitté, seigneur de Saint-Père ; en 1559 à Guy de Guitté ; en 1590, à Louis de Saint-Meleuc, seigneur dudit lieu, qui la vendit cette année-là, à Christophe Desnos, seigneur de la Motte-Touraude.

Dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol en 1480, on comptabilise la présence de 2 nobles de Saint-Suliac

Jehan DE PORCON bâtard de la Begnaye (60 livres de revenu), remplacé par son fils Maître Bertrand : porteur d'une brigandine, comparaît en archer ;

Bertrand GOUEON de Launay (300 livres de revenu) : comparaît comme homme d'armes ;

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