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Noël BRIEND, prêtre guillotiné à Vannes
en exécution de la loi des 29-30 vendémiaire an II.

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277. — M. Noël BRIEND naquit et fut baptisé à Saint-Perreux, le 22 décembre 1743, de Jean et de Marie Gicquel. Tonsuré le 2 mars 1776, minoré le 20 septembre 1777, il fut pourvu des chapellenies du Clos-Denis et des Blanchards en l’église trêviale de Saint-Perreux au mois de novembre de cette année. M. Briend reçut le sous-diaconat le 4 avril 1778, sub titulo beneficii, le diaconat le 19 septembre suivant, et la prêtrise le 20 mars 1779, à Vannes. Quand la Révolution éclata, il était vicaire de Sérent, en résidence à Saint-Guyomard, dont il desservait la trêve, et c’est là qu’au mois de février 1791, en union complète avec tous ses confrères de la paroisse, il refusa le serment à la Constitution civile.

278. — Tout d’abord il resta parmi ses ouailles, malgré les persécutions qu’il endurait de la part d’un municipal de l’endroit nommé Frère, aussi prétentieux que méchant. C’est ainsi qu’on le voit dénoncé, le 22 mai 1791, comme ayant parlé contre la Constitution (Arch. Morbihan, L 1229). A la fin, la situation devenant intolérable, et se voyant sous le coup d’un mandat d’amener en date du 6 avril 1792 (Arch. Morbihan, L 1215), il abandonna le pays et se réfugia dans sa paroisse d’origine. Là, il possédait au village de Carouge, actuellement bourg de Saint-Perreux, une petite maison avec jardinet, qui devint son habituelle résidence. Il s'y trouvait le 20 septembre 1792, et fit ce jour-là deux mariages à Saint-Perreux. Sa nièce, Jeanne Briend, s’était constituée sa domestique et lui, le jour, il travaillait la terre, ou bien comme les campagnards voisins se livrait à la pêche ; la nuit, il remplissait son ministère sacerdotal. On le voyait quelquefois, déguisé en paysan, courir de village en village à la recherche des malades ; souvent il demandait asile à la Cavallonière, dans la famille très chrétienne des Danilo qui lui étaient tout dévoués. Deux ans s’écoulèrent ainsi pour l’abbé Briend, quand, sur une dénonciation du curé intrus de la paroisse voisine de Peillac, la garde nationale de cette localité, grossie d’un détachement de troupe du district de Rochefort, vint perquisitionner à Saint-Perreux le 18 avril 1794. Arrivé au Carouge, l’attention de l’un d’eux fut éveillée par un individu jardinant derrière une haie, lequel n’était pas vêtu comme tout le monde ; ils s’arrêtèrent. L’homme, laissant là ses outils et ses sabots, s’enfuit à travers la campagne : « C’est Briend », crièrent les Bleus, et ils se lancèrent à sa poursuite. On lui mit la main au col : « Vous êtes Noël Briend ? » Il ne le nia pas, demanda seulement qu’on le conduisît chez lui pour prendre quelques vêtements, et alors, suivi de sa nièce, coupable de l’avoir recélé, il s’achemina vers Peillac.

279. — Des geôles de cette localité où ils passèrent la nuit du 18 au 19 avril, les deux prisonniers furent conduits en celles de Rochefort ; le lendemain 19, M. Briend y subit son premier interrogatoire. Il y donna certains renseignements sur son ministère qu’il eût sans doute mieux fait de céler, tant pouvaient être dangereuses pour des tiers, les indications les plus futiles en apparence. Il répondit, à propos de la Révolution, ne vouloir ni juger ni approuver personne et s’en tenir à la liberté des opinions, n’avoir jamais parlé directement contre la Révolution et s’être caché lors des mouvements insurrectionnels de crainte de s’y trouver mêlé.

A la suite, on arrêta le maire de Saint-Vincent, Pierre Gicquel, et un tisserand du même endroit, Marc Denoual, dont il lui avait échappé de dire « qu’après la célébration de sa dernière messe, il avait remis entre leurs mains le calice dont il avait fait usage ».

Et voilà comment, le 24 avril, ils étaient quatre malheureux que la gendarmerie nationale écroua à Vannes.

280. — Onze jours plus tard, le tribunal criminel, revenant d’une tournée de guillotinade à Josselin, passait au chef-lieu du département. L’accusateur public Marion en profita pour réclamer le jugement immédiat des prisonniers. On fit droit à sa demande. Le lendemain, 6 mai, ils comparurent devant leurs juges : Raoul, président, Maury, Pierre Ménager et Le Saint. Briend leur déclara avoir fait par plusieurs fois du ministère et prit garde à ne pas compromettre davantage les personnes jugées avec lui. M. Briend fut condamné à mort comme prêtre réfractaire demeuré en France malgré les lois qui l’en chassaient et exécuté le jour même, en vertu de la loi des 29-30 vendémiaire an II. Les trois autres accusés furent punis de la déportation.

Le souvenir de M. Briend est toujours vivant à Saint-Perreux, où l’on a conservé par tradition le détail des principales circonstances de son arrestation. Plusieurs membres de sa famille vivent encore dans cette localité. On y assure qu’en quittant Saint-Perreux sous l’escorte de ses capteurs, le serviteur de Dieu chantait le cantique : Que mon sort est charmant ; mon âme en est ravie. Les circonstances de sa vie et de sa mort prouvent qu’il périt victime des lois persécutrices révolutionnaires.

BIBLIOGRAPHIE. — Guillon, Les Martyrs de la Foi, etc., op. cit. (1821), II, p. 321. — Tresvaux du Fraval, Histoire de la Persécution révolutionnaire en Bretagne, op. cit. (1845), II, p. 30. — R. P. Le Falher, Le Royaume de Bignan. — Du même, Les Préires du Morbihan victimes de la Révolution, op. cit. (1921), p. 40-54. Ce volume contient une partie des pièces officielles de son procès.

(Sources : Archives départementales du Morbihan, A 5, anciennement Z 412 ; 500, A 5).

(Articles du Procès de l'Ordinaire des Martyrs Bretons).

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