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LA CHAPELLE SAINT-COME et SAINT-DAMIEN

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Située à un kilomètre environ au Sud du bourg, non loin de la Lieue-de-Grève, cette chapelle Saint-Côme et Saint-Damien est l'une des plus intéressantes du diocèse de Quimper. Elle est dédiée à Saint Côme et Saint Damien. L'édifice actuel, dont les plus vieilles parties remontent au XVème siècle, a dû être bâti après une des épidémies de peste qui firent tant de ravage dans notre pays, au cours des XIVème siècle et XVème siècles, et il est probable que la famille de Rosmadec, dont le château existait non loin de là, en Telgruc, n'a pas été étrangère à sa construction. En effet, on voit le blason de cette famille sur une vieille pierre en granit bleu, accôtée au mur du bas-côté gauche, vers le bas de l'édifice : palé d'argent et d'azur de six pièces. Timbrée d'une mitre et d'une crosse qui a sa volute tournée vers la gauche, elle offre, à n'en pas douter, les armoiries de Bertrand de Rosmadec, évêque de Quimper, de 1416 à 1445, qui contribua sans doute à la construction.

Chapelle Saint-Come et Saint Damien de Saint-Nic (Bretagne).

Une légende sans fondement veut aussi que la chapelle ait été bâtie par les Anglais. Les matériaux pour la construire seraient venus par mer...

Saint-Côme fut autrefois un lieu de pèlerinage très fréquenté, ce qui explique les belles dimensions de la chapelle, plus grande que l'église paroissiale.

Une petite porte au Sud et certains chapiteaux sont du début du XVIème siècle. Une autre porte, sur la face Ouest du croisillon Sud, a les caractères de vers 1540, avec arc en anse de panier et mouluration prismatique continue. Les remplages sont tous du milieu du XVIème siècle. Un très beau clocher à galerie, plus jeune que son entourage, complète l'édifice.

A l'intérieur, cinq travées, un transept et un chœur rectangulaire en légère saillie, nef obscure. Le sol, de simple terre battue, est en légère pente de l'Est à l'Ouest.

Ce qui frappe surtout dans cette chapelle, c'est la voûte de la nef qui est, dans le pays, à peu près unique en son genre. On voit là toute une forêt de poutres sculptées. La charpente apparente est fortifiée par des tirants ou poutres en bois dont les extrémités sont mordues par des gueules monstrueuses. Les chevrons, les contre-fiches, les sablières, les entraits, tout est œuvré avec la plus curieuse fantaisie. Pas un mètre de bois qui ne soit ciselé et fouillé : chimères, monstres, bustes représentant toutes sortes de personnages. On a remarqué que tous ces personnages ont l'air dolents et se tiennent le ventre des deux mains, comme s'ils souffraient de maux d'entrailles. Certains croient qu'à Saint-Côme il y eut autrefois une maladrerie ou léproserie.

Ceux qui ont commandé et exécuté ce travail l'ont signé, car on lit sur les frises du côté gauche :
D'ici : iusques : au : premier : pilier a esté : boisé : aux frais : de : vénérable : personne Mre Guil : Perfézou : rect. de St Nic. 1641.

Une autre inscription au bas de la nef dit :
D'ici : iusques : à l'autre : escriteau : a : été : boisé : par : Alain : Polézec : et : OH : Guillosou : et : estait : recteur : Mre Guil : Perfézou.

Sur la boiserie du bas-côté droit : M. G. Perfézou, R. G. Marzin F. 1661. — Ces : quatre : derniers : piliers : furent : bastis : 1649, Mre Guill : Perfézou, Rr.

Sur le mur Nord, à l'intérieur et à l'extérieur : Al : Roignant : Fab. en charg. 1675.

Le chœur était autrefois couvert d'une charpente encore plus ouvragée que celle de la nef. On a, malheureusement, dû la démolir, il y a une cinquantaine d'années, à cause de son mauvais état. C'est d'autant plus regrettable que des peintures la couvraient, que représentaient plusieurs scènes de la vie de S. Côme et de S. Damien. Elles portaient la date : 1694.

L'autel principal, très fouillé, possède quelques statuettes en bois finement ouvragées.

Sur le tabernacle de l'autel latéral gauche, on voit un petit écusson aux armes de Tréanna, d'argent à la macle d'azur.

Statues. — Les deux frères Côme et Damien, qui étaient médecins de profession et qui furent martyrisés à Eches, ien Cilicie, vers la fin du IIIème siècle, occupent les côtés du chœur, coiffés tous deux du bonnet de docteur et tenant, l'un une boîte à médicaments, l'autre une fiole à onguent. Au-dessous de chacun, il y a un écusson martelé ; celui qui est sous Saint Damien semble être celui des Hirgarz : d'or à trois pommes de pin d'azur.

Du côté de l'Evangile : statues de Sainte Barbe, de la Sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus et de Saint Sébastien. Celle de la Sainte Vierge semble être du XVème siècle.

Du côté de l'Epître : Pieta extraordinairement douloureuse, Saint Herbot en moine franciscain, Sainte Marguerite.

Certains, guides signalent des peintures murales. Elles n'existent plus. Ont disparu également les armoiries des sieurs de Brénalen, du nom de Tyvarien : d'azur au château d'or, qui timbraient encore un vitrail vers 1850.

Ceux qui ont visité la chapelle de Saint-Côme ont dû être intrigués par une faucille — ou plutôt ce qui fut une faucille, car elle est en grande partie rongée par la rouille — suspendue au mur du chœur. En voici l'histoire :

Un jour — il y a de cela bien longtemps, l'état de la faucille le montre — un paysan d'un village de Plomodiern, tout proche de la chapelle, esprit fort ou acharné travailleur, au lieu de venir au pardon de Saint-Côme, s'en alla travailler aux champs. La punition ne tarda guère. Pendant qu'il travaillait, il se fit avec sa faucille une blessure tellement profonde que personne ne put arracher l'instrument de la plaie. Le paysan comprit sa faute et vint au plus vite prier les deux Saints médecins, Côme et Damien, de le prendre en pitié. Dès qu'il se fut agenouillé au pied de leurs statues, la faucille tomba d'elle-même et la blessure guérit aussitôt. Le paysan repentant, plein de reconnaissance, laissa sa faucille à la chapelle comme ex voto. Et chacun peut l'y voir encore aujourd'hui.

Devant la chapelle se dresse un petit calvaire mutilé, transporté à cet endroit, il y a quelques années, de derrière le chevet de l'église, où il gênait la circulation. C'est une vieille croix entourée de saints personnages et montée sur une base triangulaire. On reconnaît Saint Pierre tenant une clef, et Saint Côme broyant un remède dans un mortier. Un autre personnage tient une bourse dont il serre le col.

Au pied de la croix est un écusson aux armes de Hirgarz en alliance avec celles d'une autre famille.

A une centaine de mètres de la chapelle coule une jolie fontaine gothique contenant les statues de Saint Côme et de Saint Damien. L'une des statues n'a plus de tête. L'eau de cette fontaine passe pour guérir les maux de tête ; on l'emploie mélangée au suc d'une plante qui fleurit aux abords, en Juillet et Août.

Le pardon a lieu chaque année, le lundi de la Pentecôte, pardon pieux et calme, inconnu des romanichels et des touristes, semblable à ces pardons chers à André Chevrillon. Pour ma part, je ne connais rien de touchant, rien de pittoresque comme la procession de Saint Côme s'avançant après vêpres, face à l'Océan, à travers les jeunes blés verts que fait onduler la brise marine aux senteurs de sel et de varech...

(Abbé Corentin Parcheminou).

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