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LA PAROISSE DE SAINT-MAUDEZ

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Renseignements ecclésiastiques. — Saint-Maudez dont le nom apparaît pour la première fois dans l'histoire en 1201, comme chapelle ou trève de Corseul, dépendait avant 1790 du diocèse de Saint-Malo, de l'archidiaconé de Dinan et du doyenné de Poudouvre au siège de Saint Malo.

L'abbé de N.-D. de Beaulieu en Mégrit, était le présentateur du bénéfice cure et M. de Goyon de Thaumatz, le seigneur de la paroisse, mais ajoute le Pouillé de la Bastie, le recteur est seigneur du fief sur lequel l'église est bâtie, ce qui constitue son principal revenu, lequel s'élevait à 1.196 l. brut en 1790.

Nous possédons un aveu du 16 juillet 1750 dans lequel Me Bertrand Juhel, demeurant à la Ville-Rault en Vildé, « se reconnaît et confesse être véritablement homme vassal, étager, subjet, traitable et justiciable en jugement de la Cour et juridiction de noble et discret prêtre messire Martial-Hyacinthe Le Bigot, sieur de Largentais, prieur-recteur et seigneur temporel et spirituel de la paroisse de Saint-Maudez et de lui tenir et relever prochement et roturièrement à cause de sa dite seigneurie du prieuré de Saint-Mandez aux devoirs de foy, hommage et chambelnage, saisine de baton, lods et ventes, rentes, dixmes, servitude de sergentise à faire à son tour et rang pour le grand bailliage de Saint-Maudez dépendant de la dite seigneurie du prieuré de Saint-Maudez, ayant cours au village de Kérusain et des environs, suite de cour, juridiction et de moulin sous sa banlieue, et généralement faire et rendre à son dit seigneur prieur toutes autres redevances et obéissances prieurales, suivant et conformément à la coutume et aux arrests et règlements de la Cour et Parlement de cette province ».

L'abbé de Beaulieu et plusieurs autres, tant laïques qu'ecclésiastiques, étaient décimateurs dans la paroisse. Beaulieu, pour sa part, y levait à ce titre, en 1583, une mine de grain, moitié seigle, moitié avoine, mesure de Dinan. Cette même abbaye y possédait encore en 1775 un fief et bailliage, dit de Saint-Maudez, dont nous avons sous les yeux le rôle de cueillette pour ladite année : il s'élève à 27 sols 3 deniers de rente en argent, et par froment 24 boisseaux 10 godets, et par seigle 2 boisseaux, le tout mesure et apprécis de Dinan. M. de Thaumatz y figure parmi les tenanciers. Le lieu de Saint-Maudez appartint primitivement, en effet, pour une partie aux moines bénédictins de Saint-Malo de Dinan, lesquels le cédèrent, moyennant une redevance annuelle, aux Augustins de Beaulieu. Telle était alors la situation l'an 1253. (Cf. Anciens Evêchés de Bretagne, t. I , p. 413). Quant aux Templiers, nous en parlerons par ailleurs, à propos du prieuré Saint-Jouan, qui pourrait bien leur avoir originairement appartenu.

Nous n'avons pu retrouver la déclaration des revenus du prieur-recteur de Saint-Maudez, produite par celui-ci le 19 janvier 1791, mais nous connaissons les réflexions dont l'administration du district la fit suivre : « Le Directoire, observant que l'article premier de ladite déclaration, dans lequel le recteur prend à sa charge la somme de 134 livres, montant des rentes du grand bailliage de Saint-Maudez, est régulier, de même que l'article second, mais qu'à l'article 3, où le dit ecclésiastique ne fait monter le revenu de la prairie de la Millière qu'à 97 l. et les frais de récolte à 63 l., il existe une erreur évidente, porte en conséquence le revenu de celle-ci à 70 l. net ». Il estime aussi que l'article où le recteur fait monter le produit de sa portion de dîme est régulier. En conséquence, il calcule à 1.196 l. le produit brut de la cure de Saint Maudez et, déduction faite des charges, il fixe le produit net à 896 l. 19 sols. Le rectorat de Saint-Maudez est loin d'atteindre un revenu de cette valeur à l'heure actuelle.

« Notre paroisse est très bien située, écrivait-on en 1792, son église est neuve et spacieuse [Note : On lui donne 38 pieds de long en 1796]. Celles des paroisses voisines ne sont que des chapelles en comparaison de celle de Saint-Maudez, spécialement celle de La Landec, qui est tombante et très petite »« Cette église était anciennement très belle, en effet, note le Pouillé de la Bastie vers 1760. On croit qu'elle était aux Templiers, mais elle menace ruines ». Cet état durait depuis longtemps : « L'église de Saint-Maudez, écrivait le marquis de Pontbriand en 1730, a été autrefois aux Templiers ; sa construction et son architecture sont magnifiques et en font voir l'antiquité ; mais la plus grande partie est en ruines ».

Le Conseil du Roi ordonna, le 12 décembre 1772, la reconstruction complète de cet édifice, d'après un plan et un devis dressés par l'architecte Even. Malheureusement, l'entrepreneur Hardy ne s'acquitta que d'une partie de son travail, écrivait en 1785 René-François de Gouyon, seigneur de Thaumatz. « Il n'a rien fait au-dedans de l'église et n'a utilisé que d'anciens matériaux. Une partie de l'édifice, un pignon et une côtale subsistent encore et menacent ruines ; de plus, les paroissiens, peu nombreux et fort pauvres, se sont déjà très imposés et sont incapables d'un nouvel effort ». En conséquence, M. Thaumatz demandait à l'intendant de Bretagne l'autorisation de vendre au profit de la fabrique les matériaux non utilisés ainsi qu'un if du cimetière, afin d'en employer la somme pour acheter une chaire, des ornements et des livres pour l'église, ainsi qu'à construire une sacristie. Nous ne savons ce qu'il en fut de sa requête. On conserve encore de l'édifice ancien les statues de saint Maudez et de saint Maclou, qui paraissent être du XVème siècle. La Crucifixion, aujourd'hui placée près des fonts baptismaux. avec son Christ imberbe, est sans doute romane. La grande croix monolithe du cimetière, attachée à l'if qui la soutient, porte les cinq points en l'honneur des cinq plaies du Sauveur, vénérées spécialement par les religieux de l'ordre du Temple. Quant à la croix monumentale sur piédestal surélevé, avec sculptures représentant des Templiers, elle ne peut être postérieure à la suppression de leur ordre, qui eut lieu en 1312. Du reste, leur costume indique le XIIIème siècle. On trouvera une description détaillée de ces monuments fort remarquables à la p. 470 du Répertoire archéol. des C.-du-N. de G. du Mottay, op. cit., ainsi qu'à la p. 260 de la Bretagne Touristique, IIIème année, n° 33, celle-ci due à la plume de M. Henri de la Messelière. M. le vicomte de la Choüe de la Mettrie vient de faire exécuter une copie bien réussie de la Croix dite des Templiers pour sa belle propriété du Prieuré en Dinard, qu'il fait restaurer avec beaucoup de goût.

Signalons ici que d'autres vestiges de l'établissement des Templiers subsistèrent à Saint-Maudez jusqu'à la Révolution. Ils consistaient, d'après un inventaire du 12 mars 1805, « en les vestiges d'un vieil édifice appelé le Temple des Templiers, consistant en l'emplacement de la nef où il existe encore une voûte surbaissée et pilier en dépendant, avec la partie du terrain au nord, jusqu'à la cour du presbytère de Saint-Maudez, contenant par fond 4 ares, joignant de midi au chemin du bourg à la Ménardais, d'occident au cimetière de Saint Maudez, du nord à la cour du presbytère et d'orient au citoyen Goupil ». L'ex-prêtre défroqué Félix Gouinguené, de Corseul-Plancoët, s'en rendit acquéreur pour 310 francs.

Le presbytère de Saint-Maudez est « très bien », note le Pouillé de la Bastie, « et très proche de l'église » ; cependant, en 1785, le recteur y fit encore ajouter un cellier, un hangard et une étable à cochons, ainsi que des fenêtres neuves ; ce qui n'empêcha pas les paroissiens de réclamer à son frère Charles des indemnités pour réparations mal faites, le 1er février 1793 ; après le départ de leur pasteur pour l'exil.

« On dit que la fabrique de Saint-Maudez ne possède que 30 sols de revenu fixe », mentionne le Pouillé de Mgr de la Bastie ; en tout cas, la Révolution la dépouilla de toute sa mense curiale, laquelle comprenait le pré de la Millière, contenant 2 journaux, adjugé pour 3.075 l. à Julien Thomas, le 11 avril 1792 ; le clos Jouan, acheté par Jean Desplanches, de Saint-Malo, pour 200 l. le 5 juin suivant. Il est vrai que ce champ ne mesurait qu'un demi-journal. Le 21 messidor an VI (9 juillet 1798). Etienne Goupil, de Corseul, que les scrupules ne gênaient nullement et qui était déjà locataire pour 115 l. du presbytère, acquit pour 2.101 fr. le champ au Lièvre contenant deux journaux, le courtil de la Trésorerie, 20 cordes, le champ Hamonet, et le courtil du presbytère renfermant un demi-journal.

La métairie de Saint-Méloir, propriété de l'abbaye de Beaulieu, avait été vendue à Jean Desplanches, de Saint-Malo, dès le 22 août 1791.

La paroisse de Saint-Maudez fut supprimée par la Révolution et réunie moitié à Plélan et moitié à Vildé. Le chemin qui conduit du Gué-Esnault à la métairie de Saint-Jouan séparait les deux parties.

Sous l'ancien régime, Saint-Maudez était groupé pour les stations de prédication avec Plélan et Vildé et son jour d'adoration avait été fixé par Mgr des Laurents au 19 février de chaque année.

« Le prieuré de Saint-Jouan ou de Saint-Jean, écrit le Pouillé de la Bastie, dépend de l'abbaye de Beaulieu, mais il est en très mauvais état et les fondations ne s'y font plus depuis longtemps ». En 1570, ainsi qu'en 1576, le prieuré de Saint-Jouan en Saint-Maudez fut taxé avec l'abbaye de Beaulieu comme étant une annexe de celle-ci. (Arch. Nat., G 8, 1272). Comme le séjour des Templiers ne s'accorde guère avec les documents écrits, où l'on voit toujours soit des bénédictins, soit des Augustins, posséder l'église au XIIème siècle, peut-être pourrait-on croire que les Templiers étaient établis au prieuré Saint-Jean, lequel, lors de la confiscation des biens de ces chevaliers, passa aux Augustins de Beaulieu, déjà possessionnés dans la localité. Le nom de Saint-Jean donnerait, nous semble-t-il, une certaine probabilité à notre hypothèse. Pour plus de renseignements sur Saint-Jouan, il faudrait dépouiller les 44 cartons de Beaulieu aux Archives des C.-du-N.. Les Archives de la Loire-Inf., B 761, possèdent un aveu rendu pour le prieuré de Saint-Jouan en Saint-Maudez, dont leur répertoire n'indique pas la date.

(A. Lemasson).

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